Au centre de l'île de MALTE
 
 


 

QUELQUES DONNES SOCIALES


Quelques mots à propos de la SCOLARITE et des ETUDES

Les crèches sont gratuites pour les mères qui ont un emploi.

L'éducation préscolaire  s’adresse aux enfants de 2 ans 9 mois à 5 ans, sa fréquentation est facultative.
L’école est obligatoire entre 5 et 16 ans. Elle est gratuite dans le public, peu coûteuse dans l'enseignement privé catholique et très onéreuse dans l'enseignement privé commercial.
La scolarité comporte 6 ans d’école primaire, 5 ans d’école secondaire  (brevet) puis   2 ans pour obtenir le bac ou des études techniques. L'éducation secondaire supérieure s’adresse aux élèves qui veulent continuer leurs études à l’université.
Jusqu'en secondaire, les enfants doivent porter un uniforme (un d'été et un d'hiver) inspiré de l'usage britannique avec une jupe, un chemisier, une cravate, un blazer, des collants sombres et des chaussures à lacets pour les filles. Les garçons portent des pantalons larges et les filles plus jeunes des robes épaisses.

La plupart des écoles n'ont pas de cantine scolaire. Les enfants doivent donc apporter leur déjeuner à l'école. L'école commence en général vers 8h30 le matin et finit tôt, vers 14h30 dans le Primaire et vers 15h00 dans le Secondaire (les cours finissent deux heures plus tôt en juin). Les vacances scolaires d'été durent 3 mois (de juin à septembre). A cela s'ajoutent des vacances à l'occasion de Noël (2 semaines) et de Pâques (2 semaines).
Les cours sont dispensés en maltais, devenu obligatoire en 1962, et en anglais qui est enseigné dès le début du primaire.

Les universités sont gratuites et les étudiants perçoivent une allocation de 100€ par mois ce qui a pu contribuer à la multiplication par quatre du nombre d'étudiants.


Quelques mots à propos de DROIT SOCIAL, FISCALITE et SANTE

A Malte le taux de chômage est seulement de 5% et il n'est pas dans les usages de faire grève (recours à une procédure d'arbitrage).

Pour les salariés, la durée hebdomadaire de travail est de 40 heures.
Les salariés bénéficient de 12 jours fériés et de 22 jours de congés annuels si la semaine de travail est 5jours (x8 heures) sinon 26 si la semaine est de 6 jours.
Le salaire minimum est fixé à 720€ (ou 800?) pour un salaire moyen d'environ 1000€ (ou 1300 ou 1700?).
En 1956, la retraite a été mise en place pour tous. A noter que l'on ne voit aucun mendiant. La pension la plus élevée est de 900€ par mois et s’obtient à 65 ans.

Le taux de cotisations sociales des salariés est de 12% (15% pour les indépendants ou sur les locations immobilières à des étrangers).
85% des maltais sont propriétaires et 40% possèdent une résidence secondaire. Les Maltais n’acquittent pas de taxe foncière ni de taxe d’habitation ni de droits de succession mais supportent une TVA à 18%. Cependant, depuis l’arrivée des travaillistes en 2013, les Maltais ont dû déclarer tout ce qu’ils possèdent tandis que l’Etat incite ceux qui bénéficient d'aides sociales à travailler ou à suivre une formation.
Le loyer des logements sociaux est seulement de l'ordre de 400-500€ par an (!) alors que pour se loger dans le parc privé il faut compter la même chose mais par mois!

Malte vient après la France  pour son système de santé.
Les hôpitaux publics sont gratuits et sont ouverts aux consultations et aux opérations 24H/24. Quant aux médicaments, ils sont gratuits pour les maltais modestes.
Chaque année, un millier de Maltais vont se faire soigner au Royaume-Uni pour les maladies graves.
La population maltaise est fortement touchée par l'obésité. Dans la population adulte, avec le Royaume-Uni, Malte arrive au second rang des  pays européens avec un taux d'obèses de 23% et avec les conséquences qui en découlent pour le diabète. Les enfants maltais seraient parmi les plus obèses du monde.


Quelques mots à propos de l'EGLISE et de la FAMILLE

Bien que l’Eglise soit séparée de l’Etat à Malte, le catholicisme exerce toujours une forte influence sur la société maltaise puisqu'environ 95% de la population se déclare catholique. Matériellement l'Eglise est omniprésente puisque l'on dit qu'il y a ici autant et même plus d'églises que de jours dans une année puisqu'on avance le nombre de 370 églises.

Par le passé, à Malte, il fallait avoir beaucoup d’enfants sous peine de se voir refuser la Communion. L’adoption n’était alors pas bien vue à Malte et les mères célibataires s'en allaient accoucher à Gozo.
Malte a été jusqu'en octobre 2011 l'un des trois pays à interdire le divorce (avec le Vatican et les Philippines). Désormais le divorce peut être prononcé seulement après une période de séparation de 4 années. En revanche, l'avortement reste toujours interdit (pour se faire avorter, les Maltaises partent en Sicile à la journée ou en Angleterre).
Dans ce pays de tradition nataliste, les femmes peuvent faire 3 tentatives de FIV entre 25 et 42 ans. Mais l'Eglise a perdu la partie puisque le taux de fécondité est de 1,54 enfant par femme en âge de procréer (de 15 à 50 ans) donc bien en-dessous de celui de la France.
La prostitution n’est pas interdite à Malte mais le racolage l’est. Quant au  mariage gay, il est autorisé ainsi que l’adoption par des gays.
La cohabitation des jeunes couples avant le mariage tend à se développer.

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Etape précédente:  environs de LA VALETTE

Etape suivante: sud de l'île de Malte

Dimanche 29 mai, début de matinée

 Ce matin encore un départ de l'hôtel à 9H.

La journée commence par le traditionnel ramassage. Aujourd'hui nous sommes 25 et nous serons accompagnés par Jacqueline. Notre matinée   sera consacrée à la découverte du Palazzo Parisio de Naxxar, au nord de l'île, décrite dans cette page et se prolongera pour une visite de site au sud de l'île (on en parlera dans la page suivante).
Ce dimanche, jour de la Fête-Dieu est aussi celui des Premières Communions qui se célèbrent à l'âge de 7 ans dans les paroisses du pays (la Profession de Foi a lieu à 12 ans). C'est aussi une très grande fête familiale autour des petites filles en robe blanche comme des mariées et les petits garçons en costume blanc et portant un brassard également blanc. On comprend dès lors mieux l'origine des gros pétards que l'on entendait exploser hier soir depuis notre hôtel de Bugibba. Vacarme qui va d'ailleurs encore se reproduire ce soir... Les Maltais adorent ces manifestations bruyantes à base de pétards et feux d'artifice et ce n'est pas pour rien qu'on compte 33 fabriques à Malte...


NAXXAR: le Palazzo Parisio

A 9H30, nous sommes sur la place de NAXXAR, une localité d'environ 13 500 habitants, avec, face à l'église paroissiale, l'austère palais qui porte le nom de ses seconds propriétaires. Rien d'impressionnant de l'extérieur. En 1733, c'est un pavillon de chasse  construit par le Grand Maître portugais António Manoel de Vilhena. Il a été utilisé comme résidence d'été ou permanente, puis comme caserne ou comme collège, avant d'être acquis par le Marquis Scicluna en 1898. Le marquis embellit le bâtiment au début du 20e siècle, le transformant en palais.

L'intérieur est richement décoré de fresques,  statues,  colonnes,  lustres et autres œuvres d'art
. Vestibule avec des statues représentant les 4 saisons. L'escalier en marbre comporte une impressionnante balustrade  monolithique dont c'est le troisième exemplaire, les deux premiers s'étant brisés dans le transport. Il faut dire que les marbres viennent de Carrare ou de Sienne. Les lustres sont en verre de Murano et le pavage des sols rappelle ceux du Vatican.
Après avoir grimpé le grand escalier de marbre, ce que l'on découvre à l'étage est tout aussi intéressant. Des armures se dressent dans une galerie donnant sur les jardins et ouvrant sur des salons, la salle à manger avec des tableaux (reproduction de Pompéi), la bibliothèque avec des portraits du marquis et de sa femme et une chambre qui possède une chapelle puis un boudoir. D'autres pièces superbes: la salle de musique avec le portrait de la fille du marquis, la salle de billard pour les hommes. La salle de bal est dorée à profusion dans une apothéose baroque...
Le palais est considéré comme unique dans Malte et on le qualifie de "petit Versailles".

 
Le palais est également intéressant pour ses jardins mêlant rigueur par la symétrie et une certaine exubérance de la flore mise en scène, allant de la Méditerranée aux lointains tropiques à travers une soixantaine d'espèces tels le ventru Ceiba speciosa (ou Ceiba speciosa, de la même famille que le baobab ou le kapokier), le Erythrina crista-galli, tous les deux venus d'Amérique du sud ou le Sapindus saponaria aux fleurs jaunes originaire d'Asie.

Fin de la visite à 10H20, le temps de donner un petit coup d'oeil à l'église baroque du XVIIIe siècle dédiée à Notre-Dame-des-Victoires. A Pâques a lieu une course avec la statue de Jésus tandis que le 8 septembre on célèbre la fête patronale qui est aussi une fête nationale commémorant le fin du Grand Siège ottoman.
A Malte, il y a toujours quelque part un quartier où l'on célèbre des fêtes patronales (la tradition des festas remonte au XVIème siècle) reliées aux 370 églises qui parsèment l'archipel. Le saint patron de l'église locale est fêté pendant  une durée d'une semaine voire de  neuf jours. 

De l'autre côté de la place se dresse l'immeuble du Peace Band Club. C'est la philharmonie de Naxxar qui participe à tous les événements festifs religieux de la ville. L'établissement s'est installé dans l'ancien Palazzo Victoria, et, comme toute institution de ce type à Malte et à Gozo, son "cercle" est ouvert à tous, avec bar, salle de billard et également snack.

NAXXAR, visite du Palazzo Parisio - la salle de bal
Pour voir des détails, passez le pointeur sur l'image comme une loupe

A pied nous rejoignons notre car en parcourant des rues bordées de jolies demeures qui mettent évidemment à l'honneur le pierre globigérine de Malte.
La suite de la matinée nous conduira vers le sud de l'île, à la Grotte Bleue que l'on évoquera dans la page suivante.
 


 

 

Lundi 30 mai (journée complète)

Départ 9H pour une petite journée. Effectif réduit avec 18 participant et par pure hasard la même guide que la veille, Jacqueline.
Court trajet, une petite demi-heure pour rejoindre Mosta qui se trouve à quelques kilomètres au sud de Bugibba et de Naxxar....


MOSTA: l'église Ste-Marie (N-D de l'Assomption) au dôme imposant

MOSTA est une localité d'un peu plus de 20 000 habitants.
La ville est célèbre par le dôme de son église la Rotunda de Sta Marija Assunta. C'est le troisième plus grand  dôme du monde par ses 66 ou 67 mètres de hauteur (pour 33 ou 37 mètres de diamètre), après St-Pierre de Rome (136 mètres de haut et 42 mètres de diamètre) et St-Paul de Londres (111 mètres de haut et 31 mètres de diamètre). La Rotonde a été conçue par Georges Grognet, un citoyen français résidant à Mosta.  Elle a été achevée en 1860 après 27 ans de travaux en large part réalisés par les habitants (pas plus de 1500  à cette époque). Elle fut construite autour et par dessus l'ancienne église qui servit d'échafaudage avant d'être rasée. Sa forme circulaire donc non conventionnelle pour une église dont le plan normal est en croix, fut l'occasion d'un conflit avec l'évêque.

 


La seconde raison de la célébrité de cet édifice, c'est qu'il faillit être détruit au cours de la Seconde Guerre mondiale
, le 9 avril 1942, par une bombe d'une tonne lancée par les forces de l'Axe qui visaient l'ancien aérodrome  Elle a percé le dôme mais miraculeusement n'a pas explosé. Le détonateur a été retiré et aujourd'hui, en souvenir, une réplique de la bombe est exposée dans la sacristie où, par ailleurs, sont aussi exposés l’autel de l’ancienne église construite 500 ans avant,  la statue de la crucifixion et 8 bas- reliefs en argent retraçant des événements maltais. L’intérieur de la coupole  est recouvert d’or payé par les émigrés revenus de l’étranger. Les peintures retracent la vie de Jésus. On peut voir la statue de Notre-Dame de l’Assomption, accompagnées d'ex-votos, statue qui est transportée lors de processions.
 

 

Il est 10H lorsque nous quittons Mosta.
Un "saut de puce" pour arriver à Attard, localité située immédiatement après Mosta.

 



ATTARD: jardins et palais San-Anton

ATTARD est une  localité d'un peu plus de 10 000 habitants. Attard est devenue une paroisse en 1575. Lors de l'épidémie de peste de 1675-1676, la peste bubonique tua alors 22% de la population maltaise (seulement 7% dans les campagnes).
En latin, la devise d'Attard est Florigera de halo ("J'embaument l'air de mes fleurs") en raison de ses nombreux jardins ornementaux et vergers d'agrumes. Le nom de la localité pourrait provenir du mot "Attar" désignant l'huile essentielle des fleurs ou de l'arabe ''Atr'' signifiant "parfum".

Le jardin botanique Saint-Antoine occupe la plus grande partie de l'ancien parc du palais Saint-Antoine. On le considère comme étant le plus agréable jardin de Malte avec ses espèces méditerranéennes ou tropicales.

Alors que le palais n'offre pas une architecture remarquable, les grands jardins de la propriété restent la principale attraction.  Les jardins de San Anton ont en partie été ouverts pour les promenades et pique-niques du public depuis 1882 par le Gouverneur Sir Arthur Borton, sont disposés d'une manière formelle, avec des allées élégantes et agréables,  des sculptures et bassins d'ornement, des canards et cygnes, une serre d'orchidées, ses fontaines -celles de l'Aigle et des Mascarons- et ses volières. Nous y croisons un groupe d'écoliers en voyage scolaire vêtus de leur uniforme.
On peut y voir une grande variété d'arbres et de fleurs du monde entier, y compris  palmiers, cyprès, jacarandas, araucarias, chorisia speciosa (comme dans le jardin du Palazzo Parisio vu à Naxxar), bougainvillées, palmier bas Sago du Japon (Cycas revoluta), pied d'éléphant (Beaucarnea recurvata) et autres plantes exotiques ou non: rosiers,  yuccas, fleurs de Noël, œillets, pamplemoussiers...
Certains des arbres sont âgés de plus de trois siècles. Pendant de nombreuses années, il a été d'usage pour la visite des chefs d'État pour planter un arbre en mémoire de leur séjour à Malte. Les jardins abritent aussi une orangerie, et il était d'usage autrefois que les gouverneurs offrent des paniers d'oranges cultivées dans les jardins du palais comme des cadeaux au moment de Noël.  Deux statues qui étaient auparavant dans le jardin Argotti à Floriana se trouvent maintenant à San Anton. L'une est utilisée pour décorer une fontaine et l'autre se trouve sur la façade, sous la loggia. Des concours floraux ou d'animaux de compagnie s'y déroulent ainsi qu'un Shakespeare Festival chaque été et des récitals de musique de chambre ou de jazz.

 

Depuis le jardin, on aperçoit le drapeau blanc et rouge de Malte flottant au-dessus du Palais San-Anton, résidence officielle de la présidence de la République. Construit en 1625, il était la maison de campagne d'Antoine de Paule, Grand Maître d'origine française de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem de 1623 à 1636. D'autres grands Maîtres l'utilisèrent: Antonio Manoel de Vilhena, Manoel Pinto da Fonseca et Emmanuel de Rohan-Polduc (issu d'une famille princière du Duché de Bretagne). Puis il servit de résidence d'été aux gouverneurs britanniques jusqu'en 1928.
Le palais a accueilli des chefs d'Etat, des hommes de lettres et de nombreuses têtes couronnées à travers les siècles: la reine Marie de Roumanie, l'impératrice de Russie Marie Feodorovna, le roi Edouard VII et la reine Elizabeth II. Lors de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth organisé à Malte en 2005, le palais a servi de résidence pour la reine Elizabeth II et le prince Philip comme  lors d'autres visites royales antérieures, en 1954 et en 1967. Dans un autre genre Louis Bonaparte, le frère cadet de Napoléon, y fut emprisonné ainsi que Mikiel Anton Vassalli (1764-1829), père de la langue maltaise (il a élaboré 4 alphabets utilisant les lettres latines et a publié une grammaire), soupçonné de  francophilie.
Une longue galerie donne accès au salons du rez-de-chaussée et elle est ornée des bustes des onze présidents et présidentes (depuis 2014 et pour la seconde fois, une femme, Marie-Louise Coleiro Preca, est à la tête du pays) qui ont dirigé le pays depuis la proclamation de la République le 13 décembre 1974. On peut visiter la chapelle palatiale et même passer près de la BMW présidentielle qui a le privilège de ne pas porter d'immatriculation.
A Attard, se trouvent également la résidence officielle de l'ambassadeur des Etats-Unis et l'ambassade de Tunisie.

Un autre "saut de puce" pour se rendre au village d'artisanat voisin de Ta'Qali où nous arrivons peu après 11H.



TA'QALI: village d'artisanat

TA'QALI est un village au centre du territoire de la localité de Attard. Il occupe l'emplacement de l'ancien aérodrome militaire utilisé jusqu'à la Seconde Guerre mondiale et même jusqu'au milieu des années 1950 par la Royal Air Force. Depuis le départ de la RAF, l'emplacement a été transformé en une zone de loisirs. L'ambassade des Etats-Unis a déménagé ici en 2011 en quittant ses locaux de Floriana. Le village héberge aussi le marché national aux légumes et le stade national.

 

La majorité des bâtiments militaires ont été transformés en ateliers  issus de la tradition artisanale maltaise et le Ta'Qali Crafts Village est devenu une attraction touristique. On peut voir le travail du verre soufflé ("Mdina Glass"), de la céramique et poterie ("Bristow Potteries"), de la dentelle, de l'orfèvrerie en filigrane d'argent et bien sûr, acheter...
 

De Ta'Qali, on a une très intéressante vue sur la ville forteresse de Mdina, l'ancienne capitale de Malte.

 

Nous quittons Ta'Qali vers midi et quart pour parcourir quelques kilomètres vers l'est, en direction de Mdina que l'on contourne pour arriver à Rabat que nous allons visiter après y avoir déjeuné.

 



RABAT: Musée Wignacourt, Grotte de St-Pal, catacombes et abris...

RABAT est  une  localité très étendue puisque englobant une longue portion de la côte ouest de l'île. La moitié du noyau de la ville actuelle a également fait partie de la ville romaine de Melita, avant que cette dernière fût redimensionnée pendant l'occupation fatimide.  En effet, lorsque les Arabes se sont emparés de Malte, ils ont divisé la ville de Mdina en deux par un fossé, parce qu'ils la trouvaient trop grande pour être fortifiée:  Mdina "la ville", et Rabat, "le faubourg". Aujourd'hui, Mdina ne compte guère plus de 300 habitants, alors que Rabat en compte 11 500.

Descendus de notre autocar à l'est de l'agglomération, nous parcourons la rue il-Kbira en direction du centre, jusqu'au restaurant situé sur la rue St-Paul, en passant près des églises St-Augustin (Santu Wistin) et Ste-Marie-Mère-de-Jésus (Ta'Giezu).
A midi et demi, avec d'autres groupes de touristes, nous déjeunons dans une grande salle du baroque Bottegin Palazzo Xara qui héberge aussi depuis 1860 "L'Isle Adam Band Club". Au menu: porc braisé accompagné de légumes divers (courgettes, chou-fleur et frites) et dessert intéressant car local, imqaret (ce mot est le pluriel de maqrut qui signifie "en losange)", un beignet fourré à la pâte de dattes et légèrement parfumé à l'anis et au laurier. Cette pâtisserie remonte à la présence arabe sur l'île entre le IXe et le XIIe siècle. On retrouve l'équivalent dans les pays du Maghreb sous les noms de makroudh, makrout, maqrout, maqrud,  ou mqaret... Pour faire bonne mesure, on arrose cela  d'une liqueur de bajtra,  de figue de Barbarie.

13H30, passant devant l'église Ta'Giezu, nous parcourons la rue St-Paul en direction de la place centrale où s'élève la collégiale St-Paul sur le parvis de laquelle, comme d'ailleurs autour de la place, sont encore dressées les statues qui ont été sorties à l'occasion de la Fête-Dieu célébrée le jour précédent.

 

Nous allons commencer nos visites de l'après-midi par le Musée Wignacourt voisin de l'église. Le Musée Wignacourt est installée dans un bâtiment de style baroque du XVIIIe siècle qui abritait les Chapelains de l'Ordre de Saint-Jean. Ce collège fut construit sur l’ordre du Grand Maître Alof de Wignacourt (1601-1622) et achevé en 1749. Le bâtiment comprend une petite chapelle  qui a été utilisée à l'origine pour le culte privé et un jardin le jouxte.
Suite à l'occupation française de Malte en 1798, le Collège est resté en service mais il a été administré par le gouvernement. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup de Maltais sont venus ici pour avoir du pain que les Anglais distribuaient à la population.. Pendant cette guerre et les années suivantes, le bâtiment a aussi été utilisé comme école, infirmerie et centre social. En 1961 ou 1962, le gouvernement britannique a rendu l'administration du Collège à la paroisse de Rabat et 20 ans plus tard, en 1981, le bâtiment a été ouvert comme musée, un musée enrichi par les dons de particuliers et notables comme la collection du notaire Francesco Catania. Ses collections très éclectiques concernent  principalement sur l'art et les objets liturgiques et sont présentées sur trois niveaux.
Sur les nombreux tableaux exposés,  on voit les Chevaliers en habits ornés de Croix de Malte à 8 pointes. La plupart ont le titre de "saint". Dans la salle du trésorier, on remarque une échelle qui permettait d’atteindre le trésor par dessus le lit de celui-ci  afin de limiter le risque de vol.  On peut encore voir des reliques des saints, le rosaire qui est sorti lors des processions, une chaise à porteur pour l’évêque, un autel portatif, une urne pour les votes, une châsse ou coffre vitré du "Neapolitan Bambino" ... A signaler aussi, les tableaux des peintres Mattia Preti, Antoine Favray et Francesco Zahra.
 

Après quoi nous descendons au sous-sol car le musée est relié à la Grotte de Saint-Paul, où l'apôtre Paul est censé avoir séjourné pendant trois mois après qu'il eût fait naufrage à Malte  en 60 après J.-C. lorsqu'il allait à Rome pour sa première captivité (Actes des Apôtres 28:1-2). Saint-Paul  reçu par le gouverneur romain Publius aurait guéri son père atteint de dysenterie et accompli diverses autres guérisons. Publius se serait converti, premier chrétien d'Occident, puis aurait été consacré évêque de Malte par Saint-Paul et, plus tard, reconnu comme saint.
En souvenir des miracles que la tradition prête à St-Paul, c'était devenu un lieu de pèlerinage populaire au début du XVIIème siècle, et en 1610 cette grotte a été confiée à l'ermite espagnol Juan Benegas de Cordoba qui y a construit trois chapelles entre 1600 et 1616. En 1617, la charge de la grotte est passée à l'Ordre de Saint-Jean avec le Grand Maître Alof de Wignacourt qui, comme on l'a indiqué plus haut,  a également érigé l'église collégiale en 1619 et le Collège Wignacourt pour gérer l'église et la grotte. En 1960, un bateau en argent massif a été offert par les Chevaliers de l’ordre de Malte à la grotte pour commémorer le 19ème centenaire de l’arrivée de Saint–Paul à Malte. Parmi les derniers papes, Jean-Paul II et Benoît XVI s'y sont rendus respectivement en 1990 et 2010.
Cette grotte est proche des catacombes et accessible depuis l'église paroissiale qui lui est consacrée puisqu'elle est située sous la Collégiale de Saint-Paul.
 

 

De la grotte, on a accès aux célèbres et vastes Catacombes de St-Paul.  Avant d'être paléochrétiennes, il s'agissait d'hypogées d'abord puniques puis romaines. Selon la culture romaine, il était impur d'enterrer les morts dans la ville.  Ces catacombes  n'ont donc pas  été destinées à servir de cachettes car les Maltais n'ont pas subi de persécution à cette époque ni à servir de quartiers d'habitat troglodytique.
Dans ce labyrinthe heureusement éclairé, il ne faudrait pas se perdre... Les catacombes ont depuis très longtemps été dépouillées des vestiges d'inhumations qu'ils s'agisse d'ossements, d'offrandes ou de mobilier funéraire.   Certaines comportent un support pour la tête du défunt qui y était déposé et creusées dans les parois des niches ou loculi étaient destinées aux dépouilles de petits enfants. Une partie des catacombes ont été transformées en abris lors de la Seconde Guerre mondiale afin de se protéger lors des bombardements entre 1940 et 1943. Certaines salles funéraires ayant jadis accueilli les dépouilles de familles ont été agrandies à cet effet tandis que des galeries et abris ont été construits au-delà des catacombes.

Nous ne visitons pas les catacombes de Ste-Agathe un peu plus éloignées de la Collégiale.  Sainte Agathe de Catane (originaire de  Sicile), patronne de Rabat, y priait tous les jours.  On y trouve 500 tombes de plusieurs types, en majorité celles d'enfants. Elles comportent aussi des sections pour les païens et les Juifs et on peut un voir des fresques uniques.

Notre guide nous ramène sur nos pas jusqu'à l'air libre...
 


MDINA, "cité du silence": ancienne capitale de Malte

Il est 14H50. Depuis le Musée Wignacourt, environ 600 mètres nous séparent de MDINA. Nous repassons du côté de l'église St-Paul que nous contournons en passant près de la Colonne St-Paul. De forme octogonale, elle porte des inscriptions en différentes langues (y compris en arabe) sur chacune de ses faces. Agréable parcours dans les rues de Rabat  aux jolies demeures, rue Repubblika, aperçu sur la rue Zondadari, Santu Wistin (St-Augustin du nom de l'église qui s'y dresse),  avec de riches propriétés bâties en retrait derrière des murs et parcs.

Les remparts qui enserrent la ville de Mdina ont été bâtis sur les anciennes fortifications arabes des IXe et Xe siècles. Lors du Grand Siège, les Turcs tentent une diversion sur Mdina. Le général Mustapha Pacha, vice-roi d'Alger, décide de brusquer la victoire en s’attaquant directement à la capitale, Mdina. Cette dernière est du reste peu fortifiée et abandonnée du meilleur de ses défenseurs accourus à la rescousse des forts durement attaqués du fort St Elme et du château St Ange. Aussi espère-t-il une victoire prompte. Mais à l’annonce de la nouvelle, le gouverneur de Mdina, le chevalier Mesquita, homme d’une grande sagesse et haute intrépidité, use d’un stratagème habile à décourager les Turcs. Il fait habiller les habitants d’uniformes de soldats et parader en haut des murailles tous les paysans réfugiés dans la cité. Impressionnés, les assaillants se retirent...

Près des remparts, nous arrivons aux Howard Gardens, des jardins-promenade précédant le Porte Principale ou Porta Real de style baroque construite en 1724 par l'ingénieur français Charles François de Mondion pour le Grand Maître Antonio Manoel de Vilhena. Le 11 janvier 1693, un énorme tremblement de terre (6 minutes) a eu lieu en Sicile et Mdina a été sinistrée et reconstruite.  En 1798, Bonaparte envoya le général Masson pour vendre des biens maltais mais les Maltais se révoltèrent en défénestrant le général.

Mdina, ancienne capitale de Malte, est surnommée la "cité du Silence‘’ avec ses rues piétonnes habitées  seulement  par 324 habitants. Avec La Valette et Rabat, c’est l’un des ensembles architecturaux les plus impressionnants de l’île. L’ancienne capitale, ville historique et ville musée, perchée sur un piton rocheux, enserre dans ses remparts un dédale de rues étroites bordées de belles demeures patriciennes, d’églises baroques, de couvents, maisons patriciennes et de palais.

Agréable balade dans les rues aux maisons à loggias ou balcons fermés inspirés des moucharabiehs turcs et bow-window anglais et aux superbes heurtoirs de portes. Des rues tortueuses, construites ainsi pour deux raisons: la première d’ordre militaire afin de rendre la ville plus difficile à investir (en tendant des embuscades à l'ennemi), la deuxième d’ordre climatique: afin de procurer plus d’ombre et de casser les bourrasques de vent qui peuvent parfois souffler sur Malte. On peut y voir des témoignages de l'architecture siluco-normande (ou sicilo-normande).
Nous passons près de l'église Ste-Agathe, de la Casa Inguanez, du cloître des bénédictines (17 religieuses quis n’en sortent jamais sauf pour les élections) puis en bordure de la place St-Paul, près de la cathédrale. Plus loin, c'est le Palazzo de Piro et les fortifications du nord-est d'où la vue porte vers Attard et au-delà vers Mosta dominée par son Dôme, entre la baie de St-Paul et La Valette (il paraît que par temps très clair on peut apercevoir l'Etna à 210km au nord).

 

Nous poursuivons par le restaurant "Fontanella tea garden" avant d'arrivée Piazza Tas-Sur où se dresse  la Maison Beaulieu de la fin du XVe siècle avec son superbe bougainvillée.  Par  la rue Villegaignon nous rentrons dans le centre en passant devant le Palazzo Falzon également de la fin du XVe siècle, l'église et le prieuré des Carmélites édifiés entre 1660 et 1675, l'église de l'Annonciation et la chapelle St-Roque après avoir longé la façade du Palazzo Sofia à l'architecture siculo-normande dont le rez-de-chaussée date du XIIIe siècle et aperçu la Casa Gourgion à l'éclectique style néogothique britannique.
Arrivés place St-Paul nous profitons d'un petit moment libre pour visiter l'église paroissiale qui est la co-cathédrale  Saint-Paul, siège de l'évêché de Malte. Le billet (5€) s'achète au musée installée au Palais Episcopal devenu musée et permet la visite des deux édifices mais nous n'aurons que le temps de voir l'intérieur de la cathédrale.  Avant celle-ci, une église normande des XIe-XVe siècles aurait succédé à un édifice du IVe siècle. Après le tremblement de terre de 1693, elle fut rebâtie en 1697 et terminée en 1702.  Manifestement, en plus modeste, l'édifice s'inspire de la co-cathédrale St-Jean de La Valette. Au sol, on retrouve un pavement fait de pierres tombales en marbre polychrome à la mémoire d'évêques et nobles. Le maître-autel est orné par un tableau de Mattia Preti ("la Conversion de St-Paul").

 

Ayant quitté Mdina par la Porte Grecque, il est 16H15 lorsque nous regagnons Rabat pour prendre le car et retrouver nos hôtels à Bugibba vers 17H...


 


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