JAINISME

Le jaïnisme connaît ses débuts en Inde dès le Xe siècle avant notre ère mais c'est avec Mahâvîra, "Le Grand Héros", 24e et dernier Tirthankara jaïn (599-527 avant notre ère), que le jaïnisme connaît une expansion significative, au même moment que le bouddhisme.
 
Mahavira, appelé aussi Jina qui, comme le Bouddha, parcourut la vallée du Gange.
Comme les Bouddhistes, les Jaïns rejettent
 le système des castes et la domination des prêtres brahmanes. Ils renient l'origine divine et l'autorité des Veda et vénèrent certains saints, les tirthankaras (''passeurs de gué''), prêcheurs de la doctrine et plus modèles que dieux.   
Le respect absolu de la vie fait que les jains les plus orthodoxes sont plus que végétaliens, en refusant la consommation de racines (pommes de terre, carottes...) car les cueillir, c'est tuer la plante.
Les jains accompagnent la recherche du salut spirituel d'un respect absolu de toute vie d'où leur alimentation végétarienne et même végétalienne. En pratiquant la doctrine de la non-violence, ils portent le respect de la vie animale à ses plus extrêmes limites. Dans certaines sectes, ils portent un tissu devant la bouche pour éviter que les insectes n'y pénètrent et une brosse pour nettoyer l'endroit où ils s'assoient, pour ne pas déranger ou écraser toute créature vivante.

Les jaïna croient en la réincarnation.  La seule manière d'échapper à la douleur est pour le jîva (l'âme) de se libérer des transmigrations (samsara) successives auxquelles  l'âme est soumise et de parvenir ainsi au bonheur parfait éternel (nirvana). La libération  ou moksha  s'obtient grâce aux différents moyens définis comme les Trois Joyaux: la vision juste, la connaissance juste et la conduite juste.
À travers l'Ahimsâ, la non-violence, est enseigné le pardon. A travers d'un mantra, le jain peut demander pardon et effacer ses péchés c'est-à-dire brûler son mauvais karma pour atteindre l'éveil, le moksha. La cérémonie du pardon se nomme Kshamapana et elle a lieu une fois dans l'année lors d'un festival.

Le disciple jaïn doit méditer et pratiquer les quatre vertus suivantes qui sont à la base des cinq grands vœux:
 - Maitrî : l'Amitié pour tous les êtres vivants.
 - Pramoda : la Joie de voir des êtres plus avancés que soi sur la voie de la libération (Moksha) du cycle des réincarnations.
 - Kârunya : la Compassion pour les créatures qui sont malheureuses.
 - Mâdhyasthya : la Tolérance28 (ou Indifférence, se tenir au centre comme le Purusha) envers ceux qui sont discourtois ou qui se conduisent mal.

Les cinq vœux majeurs des jaïns sont 
 - Le vœu de non-violence: ahimsâ. C'est la "non-volonté de faire souffrir les créatures", la "fraternité, compassion, charité universelle" ou "le respect impérieux de toute vie". Un peu à la façon de St François-d'Assise.
 - Le vœu de sincérité: satya. En termes simples, c'est ne pas dire de paroles qui font du tort, mais le sens est beaucoup plus large.
 - Le vœu d'honnêteté, de refus du vol: asteya. Voler, c'est prendre ce qui n'est pas donné. Les jaïns disent qu'il ne faut prendre que ce que l'on nous a donné.
 - Le vœu de chasteté: brahmacharya. Le manque de chasteté est une faute qui peut prendre des formes diverses. Pour les laïcs, le couple jaïn doit pratiquer la fidélité absolue à son conjoint. Pour les ascètes (moines et nonnes), le vœu de pureté signifie le célibat absolu et l'absence de toute pratique sexuelle.
 - Le vœu de non-attachement aux choses du monde, ou non-possessivité: aparigraha. L'attachement aux choses du monde consiste à ne pas désirer plus que ce dont on a besoin. Ainsi, l'accumulation de choses, même nécessaires, l'émerveillement devant la richesse des autres, l'avidité... Chez l'ascète (sadhu), cela se traduit par la non-propriété et le renoncement pur et simple

Les deux sectes principales du jaïnisme trouvent leur origine dans des évènements qui se sont produits environ 200 ans après la mort de Mahâvîra. Le schisme se produisit lorsque les chefs spirituels quittèrent le nord de l'Inde pour fuir une famine en gagnant le sud du pays. Pendant cette absence du chef spirituel, les Jains du nord renoncèrent à la nudité, l'une des règles du jainisme originel.

A l'austérité ascétique de leur vie s'oppose la luxuriance de leurs édifices religieux. Ne représentant que 0,4% de la population, ils sont surtout présents dans l'ouest de l'Inde (Rajasthan et Gujurat). Avec seulement 4,4 millions de croyants, le jaïnisme est la plus petite des 10 religions principales du monde, mais en Inde, les jaïns sont surreprésentés dans les secteurs économique et politique.

Gandhi est un hindou mais né dans une famille ouverte aux autres communautés religieuses, qu'elles soient jaïne, musulmane, ou parsie. Il a été profondément influencé par la façon de vivre jaïne, paisible et respectueuse de la vie, et il en a fait une partie intégrante de sa propre philosophie. Son premier maître spirituel (Gurû) a été un ascète jaïn, Shrimad Rajchandra.

Le svastika est un symbole du jaïnisme. Les points bleus entre les branches du svastika représentent les quatre mondes: en haut à gauche, le monde des hommes , en haut à droite, le monde des dieux, en bas à gauche, le monde des animaux et des plantes, enfin en bas à droite, le monde des démons.