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Départ de l'hôtel à 9H sous un soleil radieux.
Comme prévu, la journée commence par un ramassage. Au
Bella Vista (4 personnes)
pour commencer puis au Sun Flower (1 personne) et au Salini (13 personnes).
Nous serons accompagnés pour cette journée par la jeune et dynamique Fabricia.
Elle guide en français depuis 3 semaines seulement mais elle s'en sort bien.
Trois quarts d'heure pour un trajet d'une quinzaine de kilomètres car il y a du
trafic à cette heure. Il y a presque autant de voitures que d'habitant dans ce
pays (320 000 voitures pour 400 000 habitants) et on peut voir circuler ici
toutes les marques de voitures: européennes (dont Peugeot, Citroën), américaines
(Ford, Chevrolet), sans oublier japonaises et coréennes... Tous ces véhicules
sont importés. Le prix du litre d'essence est sensiblement le même qu'en France
en ce moment, soit 1,28€.
Nous allons nous familiariser avec le paysage aride de Malte et par sa couleur blanc ocré résultant de la nature géologique de son sol. Cela résulte d'un hiver anormalement sec avec 250mm de pluie soit la moitié (ou le tiers) de la normale et des températures supérieures de 2 à 3° au-dessus des moyennes. L'eau est rare et 60% de la consommation est assurée par trois usines de dessalement. Avant la mise en place de ces usines, Malte importait de l'eau par bateau citernier depuis la Sicile. Pour le reste, les habitants ont l'obligation de récupérer dans un réservoir l'eau de pluie collectée sur les terrasses qui sert pour les WC. Jadis les Arabes avaient construit des norias pour faire monter l’eau de source (on compte 4000 sources à Malte) grâce aux animaux et permettre l'irrigation.
Un autre élément du paysage maltais et notamment du littoral, ce sont les nombreuses tours de guet qui contribuaient à la défense de l'archipel.
LES TOURS DE GUET
Les chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean concentrèrent leurs défenses sur les
Trois Cités et La Valette. Jusqu'au XIXe siècle, seules les deux anciennes
capitales Mdina et Victoria (sur Gozo) étaient fortifiées. Les
paysans des environs pouvaient d'y réfugier en cas d'attaque. |
La verdure revient peu à peu dans le paysage aride avec le retour des vignes et des oliveraies qui
avaient disparu pendant la colonisation anglaise qui avait remplacé ces cultures
par celle du coton. Le pays consomme 13 millions de bouteilles de vin, en
produit 7 millions et en exporte 1 million. Il est donc déficitaire de 7
millions...
On aperçoit de temps à autre des vergers d'agrumes,
amandiers, caroubiers (la caroube sert de fourrage et un grain de caroube pèse
0,2g soit le même poids qu’un carat d’or), sans oublier les câpriers. Plus
ennuyeux, c'est la diffusion des acacias apportés de Libye qui a l'origine
d'allergies.
Le foin peu fourni a été récolté et la moisson se termine mas ces cultures sont
loin de fournir le fourrage nécessaire aux élevages qui doivent donc en
importer.
Abordant une zone urbaine quasiment continue, nous passons par Naxxar, Birguma, Msida (avec l'Université), Marsa et enfin, Floriana, le faubourg sud de La Valette, avec la Porte des Bombes (appelée Porte des Canons autrefois), monument baroque édifié en 1721 dans le dispositif de défense dit des "lignes Floriana" commencé en 1636.
Quartiers est sur le
Grand Port
A Floriana, le car nous dépose près de la Fontaine des Tritons, à moins de 100 mètres de "la porte" d'entrée de La Valette. Cette porte a été détruite lors des bombardements allemands en 1942. Floriana fut détruite à 85% et La Valette à 75%.
Un moment dans l'histoire de LA VALETTE
En 1530, Charles Quint cède
la souveraineté sur l'archipel de Malte à l'ordre des Hospitaliers, chassé de
Rhodes (une île 4 fois plus vaste que l'archipel maltais) par la conquête
ottomane en 1522. Les Hospitaliers s’installent à Borgo (Birgu), site portuaire
fortifié sur la côte nord. Les Grands Maîtres renforcent la défense du port
en
fortifiant la presqu'île de Xiberras située en face, avec notamment
l'édification du Fort de St-Elme à son extrémité. Le Grand Siège de 1565 conduit
par les Ottomans auxquels les Chevaliers parviennent à résister et à les vaincre
avec le secours du Royaume de Naples amène le Grand Maître Jean Parisot de La
Valette a décidé la construction d'une puissante fortification sur la
presqu'île. |
La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO depuis 1980 et elle sera capitale européenne de la culture en 2018. Capitale de la république de Malte, La Valette est connue pour abriter le plus grand nombre de monuments historiques au mètre carré. La circulation intra muros est assez restreinte à cause de la configuration des lieux: rues en pente et zones piétonnes limitent la présence des voitures. On reste admiratif devant son architecture baroque de la ville et ses rues tracées en damier.
Du pont donnant accès à La Valette, nous dominons les fossés secs et voyons les tours et remparts
qui cernent la ville sur 4 kilomètres. Au-delà
de la porte symbolique moderne due à l'italien Renzo Piano (architecte de
Beaubourg), subsistent les vestiges de l'Opéra bombardé en 1942 sous forme de colonnes formant
un théâtre à ciel ouvert tandis que tout près de là, en 2014, un cube moderne en globigérine, la pierre typique maltaise avec une façade
ornée de moucharabiehs, dû au même architecte pour accueillir le Parlement.
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Visite de la co-cathédrale St-Jean-Baptiste
La nef
n'est pas surmontée par une coupole mais par une
voûte en berceau ornée de peintures évoquant la vie de St-Jean-Baptiste, avec
d'intéressants effets de relief par ombrage en trompe-l'œil près des fenêtres.
Les arcades représentent les Grands Maîtres et les actions des Chevaliers. Le
sol n'a rien à envier à la voûte. Un pavement en marbre polychrome est constitué
par 369 pierres tombales marquetées dont une grande partie est recouverte par des
tapis afin de les protéger. De part et d'autre de la nef, on compte sont
disposées 9 chapelles dont 8 "chapelles de langues" rappelant les diverses
origines des Chevaliers.
Stuc et boiseries sont recouverts d'or 18 carats. Un chantier de réfection de
dorures est d'ailleurs en cours.
En regardant le
chœur, sur la gauche, on voit
successivement la chapelle d'Allemagne sans aucun monument funéraire (les
chevaliers allemands étaient nobles depuis quatre générations du côté du
père et de la mère et leur famille devait pratiquer la langue allemande depuis
huit générations), puis après l'entrée latérale, les
chapelles d'Italie, de France (avec des fleurs de lis sur fond azur), de
Provence (dédiée à St-Michel) avec des colonnes torsadées, d'Angleterre et Bavière. En descendant la nef
sur l'autre côté,
se succèdent les chapelles d'Auvergne, d'Aragon (superbe avec les mausolées dédiés aux Grands
Maîtres Nicolas Cotoner et Ramon Perellos), Catalogne et Navarre, de Castille et Portugal (avec le
tombeau rococo du Grand Maître Antonio Manoel de Vilhena).
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La visite se poursuit dans
le musée où l'on peut voir de superbes et immenses tapisseries, des
livres enluminés et des vêtements sacerdotaux brodés.
Sortis de la cathédrale,
nous passons par la Place du Grand Siège (contre les turcs en 1565) où se trouve
l’Auberge d’Auvergne qui abrite le Palais de Justice puis
sur la Place de la République avec, au centre, une statue de marbre de la Reine
Victoria en habits de dentelle maltaise, et sur un côté la Bibliothèque
Nationale (fin XVIIIe) et en face un célèbre café, le Caffe Cordina.
A l'origine, il s'agissait d'un magasin de thé installé de l'autre côté du port,
à Bormla (Cospicua), puis transféré ici au milieu du XVIIIe siècle dans
l'ancienne trésorerie de l'Ordre de St-Jean. Pour passer une petite faim, des
badauds croquent à belles dents des pastizzi. Ce sont de petits morceaux de pâte
feuilletée en forme de losange fourrés soit avec de la ricotta fraîche, soit
avec un mélange de pois écrasés.
Un angle de la
place, avec boîte aux lettres et cabines téléphonique très british, donne accès
à la grande Place du Palais.
Nous allons visiter le
Palais des Grands Maîtres ou Palais Magistral, un édifice construit à la fin du XVIe siècle tout
comme la cathédrale puisque le maître d'oeuvre en est le même, Gerolama Cassar.
Il abrite aujourd'hui les services de la présidence ou plus précisément à la
Présidente de Malte. Il est midi et demi, et une relève de la garde est en
cours.
Une longue façade de près de 100 mètres occupe le côté est de la place et deux
porches donnent accès à deux cours intérieures dont celle du Prince-Albert (ou
Cour Pinto) avec
un lumineux jacaranda aux fleurs lavande et une tour de l'horloge à quatre
cadrans surmontée de statues mauresques sonnant les heures et rappelant celle de
Venise.
Les galeries sont décorées avec les armures des chevaliers et des fresques
ornent les alcôves. Le pavement du sol en marbre polychrome représente les
blasons des Chevaliers.
Le sol du couloir de l'Armurerie est en cours de réfection en vue de 2018,
lorsque La Valette sera la Capitale Européenne de la Culture. Nous
visitons la Salle du Trône ou du Grand Conseil, la Chambre Jaune qui servait
d'antichambre et qui était la salle de danse pendant la période anglaise puis
c'est la Chambre Rouge ou Salle des Ambassadeurs où ils remettent
toujours leurs lettres de créances au Président de la République (portraits de Louis XV et de Louis XVI) et
Salle des Pages avec les vases des Ming. On ne
pourra malheureusement pas visiter la Chambre du Conseil ou Salle des
Tapisseries (des Gobelins) pour cause de travaux. Ces tapisseries en coton et en
soie réalisées sous Louis XIV au XVIIème siècle et offerte en cadeau aux Grands
Maîtres ont été cachées dans les souterrains pendant la Deuxième Guerre
mondiale.
Une petite demi heure de temps libre avant de gagner le restaurant Il-Gifen
(situé au 277 Triq San Pawl ) où nous nous attablons vers 13H30. Le restaurant est
tout proche de l'église ancienne Saint-Paul-le-Naufragé (St-Paul Shipwrecked).
Ambiance sympa d'un petit établissement. Repas typique de bragioli, des
paupiettes de boeuf accompagnées de choux haché, petits pois et sauce tomate. En
dessert, une bonne salade de fruits frais.
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Après avoir fait une excursion optionnelle le matin aux "Trois Cités" sous la conduite de Toni, à notre demande expresse, notre petite barque dgħajsa nous a déposés au pied de La Valette, sur les quais Lascaris, sous les jardins d'Upper Barraca, puisque nous avions l'après-midi libre.
Il est juste midi, l'heure
de la canonnade, et un peu de sport ne fera pas de mal pour nous mettre en
appétit. Plutôt que de prendre le disgracieux ascenseur mis en service en 2013
qui conduit en 25 secondes au niveau des jardins d'Upper Barraca, nous grimpons
l'escalier qui a été adjoint à l'ascenseur et permet de s'élever de 52 mètres
avec environ 250 marches.
Inévitable coup d'oeil sur le gigantesque panorama qu'offre le Grand Port...
Après cet exercice, nous repassons dans des lieux parcourus trois jours plus
tôt, près des églises dédiées à Ste-Catherine d'Italie et à Notre-Dame de la
Victoire, de la statue du Grand Maître Jean de La Valette et de l'ancienne Auberge de Castille et Léon
(1744) où sont
installés maintenant les bureaux du Premier Ministre, le Théâtre et le nouveau
Parlement.
...avec un détour par les
quartiers ouest sur le port de Marsamxett
Cette fois, nous poursuivons
en passant de
l'autre côté de la Rue de la République, vers les quartiers nord donnant sur
l'île Manoel et le port de Marsamxett. Changement complet d'ambiance... Où sont
passés les touristes?
Passage devant le Musée des Beaux Arts puis intersection avec des rues pentues
et arrivée près du bastion St-Andrew où arrivent les rues du Grand Siège et de
Marsamxett. En face se dresse le Fort Manoel et, en, arrière-plan, Sliema. Puis
c'est le bastion St-Sauveur.
Nous poursuivons vers le nord en longeant la mer, en passant devant le terminal
du ferry qui relie La Valette et Sliema. Sur la droite, un peu en arrière se
dresse le haut clocher de la cathédrale anglicane dédiée à St-Paul (fin XIXe) et
l'imposant dôme de l'église Notre-Dame-du-Mont-Carmel (XVIe mais le dôme détruit
a été reconstruit après la Seconde Guerre Mondiale) puis c'est la longue façade
de l'Auberge d'Aragon, Catalogne et Castille (fin XVIe).
Nous remontons la rue de l'archevêché (Triq L-Arcisqof) après être passés
place de l'Indépendance sur laquelle donne la façade de la
cathédrale anglicane
puis devant le Palais Archiépiscopal. C'est sur cette rue, un peu plus haut que
nous décidons de déjeuner au restaurant Aaron's Kitchen (au n°107). Excellent
repas dans ce petit établissement fréquenté par quelques Maltais. Nous allons
faire honneur au plat national, Stuffat Tal Fenek ou Fenkata, un copieux
ragout de
lapin à la maltaise, accompagné de purée, pommes de terre et légumes sautés
(pour 17,50€).
Après le déjeuner nous gagnons la rue voisine, rue de l'Ancien Théâtre Manoel
où
se trouve le théâtre et aussi l'église Notre-Dame-du-Mont-Carmel dont le dôme
nous est masqué par manque de recul. Cette église pas plus que l'église
anglicane ne sont ouvertes car ici les lieux de cultes sont ouverts généralement
le matin et en fin d'après-midi. D'ailleurs la ville somnole donc aussi puisque les boutiques
sont seulement ouvertes de 9H à 13H puis de 16H à 19H...
Nous repartons vers le nord-est, en direction du Fort St-Elme ce qui nous
fait passer près de l'Auberge de Bavière dite aussi Palazzo Carniero (toute fin du
XVIIe).
De là, nous coupons la presqu'île en direction des jardins de Lower Barraca en
empruntant le rue St-Dominique. En croisant la rue de la République, petit coup
d'oeil à la jolie Casa Rocca Piccola (demeure XVIe siècle du marquis de
Piro)
Moment de pause dans les jardins et face au monument à la cloche ("bell")
édifié en l'honneur de sir Alexander Ball qui assiégea les troupes
bonapartistes en 1798. De cet endroit, on a une superbe vue sur le Fort Ricasoli, sur l'hôpital Bighi
(ancien hôpital de la Royal Navy établi sur la
péninsule de Kalkara et désaffecté en 1970), sur les Trois Cités et sur le Grand
Port.
Par les rues Lvant et Ste-Ursule, nous arrivons à la Porte Victoria qui donne
accès au Grand Port puis nous poursuivons vers Upper Barraca, le Square de Castille,
la grande porte puis, arrivés à Floriana, autour de la Fontaine des Tritons, nous
cherchons où peut bien se trouver la station du bus n°45 pour Bugibba. Il est un
peu plus de16H30 lorsque nous l'avons dénichée. Ticket à 1,50€ et 40 minutes de
trajet.
A
17H20 nous sommes au Bella Vista... Buffet et nuit...