A la périphérie de
LA VALETTE
 
 


 

L'ISLAM A MALTE

Après la mort de Mahomet en 632, le djihad va permettre l'expansion de l'islam. D'abord au Machrek  (Moyen Orient) avec les trois premiers califes, compagnons du Prophète, puis au Maghreb et en Al-Andalus avec les califes omeyyades.
La Méditerranée est alors un "lac musulman" pour le commerce arabe. Les seuls à contester son hégémonie sont les empereurs byzantins qui, avec la Sicile et Malte, contrôlent la rive nord du passage entre le bassin oriental et occidental de la Méditerranée.
Les Aghlabides de l'Ifriqiya, au tout début du  VIIIe siècle, s'attaquent à Constantinople où ils échouent malgré un an de siège, et à la Sicile, mais ils doivent renoncer pour faire face à des révoltes berbères en Afrique du Nord. Finalement la conquête de la Sicile ne se fera qu'au IXe siècle et sera particulièrement longue (827-902).



LA CONQUETE PAR LES ARABES

Les troupes de Abu 'l-Gharaniq Muhammad II ibn Ahmad, 8e émir Aghlabide d'Ifriqiya, conquièrent la ville-forteresse de Mdina est prise le 28 août 870 (des tombes musulmanes ont été retrouvées lors de fouilles à la Domus Romana à Rabat, d'autres sont exposées au musée d'archéologie de Gozo à Victoria) et démolie. La population qui a survécu est très certainement emmenée en esclavage et l'île serait restée une ruine inhabitée. Les historiens discutent toujours de ce fait, mais ce qui est certain c'est que l'île est repeuplée de colons arabo-berbères et de leurs esclaves à partir de 440 de l'Hégire (1048-1049).
À cette date, lors d'une action des Byzantins sur Malte, les musulmans proposent de libérer les esclaves et de partager leurs biens avec eux s'ils consentent à prendre les armes à leur côté pour contrer l'attaque, ce qui est effectivement fait. Après la défaite byzantine, les musulmans autorisent même des mariages mixtes et la création de raħal, domaine terrien en pleine propriété. C'est à la suite de cette action que se met en place la deuxième vague de colonisation. L'enregistrement au XVe siècle de ces raħal donne une liste de noms incontestablement arabes, démontrant l'utilisation courante d'un parler arabe.
La population maltaise se partage alors entre `abid (esclaves), muwalli (convertis) et dhimmis (chrétiens libres de pratiquer leur religion contre paiement d'impôts - jizya et kharâj).
L'occupation aghlabide puis, en 921, Fatimides de Malte dure jusqu'à la conquête normande en 1091, soit plus de deux siècles. Ils introduiront dans l'archipel maltais, en plus de la langue et de la religion, l'irrigation, la culture du coton et plusieurs variétés de fruits.
 

PUIS LA CONQUETE PAR LES NORMANDS

Dans les faits, la conquête normande ne change pas grand-chose dans l'archipel. Les Normands s'installent en Sicile et gèrent Malte à distance par l'intermédiaire de leurs barons.
La tolérance normande permet aux musulmans de rester sur place
. Les îles maltaises continuent ainsi à pratiquer l'arabe maltais, ce dialecte arabe, qui va évoluer indépendamment de sa langue mère. Un recensement de 1240, soit cent cinquante ans après la conquête normande, réalisé par un prêtre, décompte environ 9 000 habitants à Malte et à Gozo, dont 771 familles musulmanes, 250 familles chrétiennes (chiffre rond très certainement arrondi à la hausse et comprenant les musulmans convertis) et 33 familles juives (à noter qu'actuellement, il y a encore 25 familles juives dans le pays). Apparemment tous vivent en bonne intelligence.

Finalement, entre 1240 et 1250, Frédéric II du Saint-Empire expulse les musulmans, même si beaucoup se convertissent pour rester dans les îles. Leur présence durant quatre siècles a permis de poser les bases de la religion musulmane à Malte.
 

CE QUI SUBSISTE DE LA PRESENCE ARABE

Il existe à Malte une expression courante quand les Maltais veulent faire part de l'incompréhension de leur auditoire Am I a muezzin in Malta? ("Suis-je un muezzin à Malte ?") qui dénote bien l'indifférence maltaise vis-à-vis de l'islam.

Selon Wikipédia, sur une population d'environ 400 000 habitants, 97% se déclarent de religion catholique romaine et 93% sont pratiquants. Selon notre guide Fabricia, les chiffres sont différents voire très différents: 93% de catholiques pour seulement 53% de pratiquants (sans doute faut-il entendre ici "pratiquants réguliers"...
Il existe une petite communauté musulmane estimée à 3 000 personnes. Cette communauté est composée d'environ 2 250 étrangers, 600 naturalisés et 150 autochtones. Elle est très multiculturelle, ces membres sont originaires d'Afrique et du Moyen-Orient. Les musulmans à Malte gardent leurs traditions et leurs coutumes, caractéristiques de leurs origines ethniques et culturelles. C'est l'islam, le dénominateur commun, qui sert de lien et qui fait de ses membres une communauté distincte.  Elle se retrouve autour du Islamic Cultural Centre (Centre culturel islamique) créé par l'Islamic Call Society (société pour l'appel islamique) dont le siège se trouve à Tripoli en Libye. Mouammar Kadhafi a posé la première pierre du Centre islamique le 2 juillet 1978. Ce centre comprend une mosquée avec la maison de l'imam, une école primaire et des bureaux administratifs. Un service d'aide intégré au Centre oriente son action vers les pauvres, les prisonniers et les réfugiés.

cf. Wikipédia

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Jeudi 26 mai, après-midi

 Comme hier, ce matin départ de l'hôtel à 9H sous un soleil radieux.

Comme prévu, la journée a commencé par un ramassage. Aujourd'hui nous sommes 19 et nous serons accompagnés par Maria qui a dû se lever à 5H car elle habite tout à fait à l'est de l'île... Justement, notre matinée a été consacrée à la découverte d'une partie du sud de l'île (on en parlera dans une autre page).


Croisière dans les criques des ports de La Valette

Donc après avoir déjeuné dans le secteur des Buskett Gardens, au sud de Rabat, puis après avoir traversé Msida et Gzira, nous voici revenus près de La Valette, plus précisément à Sliema qui lui fait face, sur l'autre rivage du port de Marsamxett, d'où nous allons partir pour "la croisière des ports et criques de La Valette". Pour les uns, le nom de Sliema  serait dérivé de l'arabe "salam" qui signifie  "paix ou sécurité" et selon les autres serait tiré de la prière  Sliem ghalik Marija ("Je vous salue Marie").
Ici un appartement peut coûter un million d’euros!

A 14H45, nous partons du quai où accostent les ferrys, non loin du terminal des bus. Le bateau de promenade est le "Sea Below" de la compagnie Captain Morgan Cruises. On va parcourir les différentes criques des deux ports qui entourent La Valette, Marsamxett et surtout le Grand Port, considéré comme l'une des plus belles rades d'Europe.
 

Nous commençons par la crique de Sliema et Gzira où de beaux voiliers anciens ont jeté l'ancre avant de contourner l'île Manoel. Un fort y a été construit par un architecte français en 1642 et il a servi de base sous-marine pendant la Seconde Guerre mondiale. L'île a aussi accueilli un ancien hôpital également construit en 1642 pour combattre la peste et permettre la mise en quarantaine des marins malades. Le bateau s'enfonce alors vers les criques et marinas de  Msida Creek ou Lazaretto  (le mot "lazaret " désigne un hôpital)   et de la Pieta.

 

 
 


Nous mettons le cap au nord pour quitter Marsamxett en longeant longuement le rivage au pied de Floriana où mouillent des patrouilleurs offerts par les USA et la Yougoslavie. En face, la vue s'ouvre sur Sliema après avoir dépassé l'île Manoel.
Nous voici sur le côté nord-ouest de la péninsule de La Valette que dominent le dôme de l’église des Carmélites et le clocher de la cathédrale anglicane, clocher inauguré par la reine Elisabeth en 1992.

LA VALETTE depuis le port de Marsamxett
Cathédrale anglicane St-Paul et Eglise N-D du Mont Carmel
Pour voir des détails, passez le pointeur sur l'image comme une loupe

Après la Baie de San-Elmo, c'est le large... On contourne le fort et l'entrée dans le Grand Port se fait en passant entre les brise-lames des forts San-Elmo et Ricasoli construits par les Anglais puis détruits par les Italiens en 1940.
Le Grand Port s'étend sur 4km et compte 15km de rivage. On s'y enfonce en suivant le rivage de La Valette: bastion St-Lazare, jardins de Lower Barraca, quais Barriera, Porte Victoria, jardins et ascenseur d'Upper Barraca puis quais Lascaris où des paquebots de croisière sont accostés. Nous longeons l'est de Floriana et allant vers la crique de Marsa d'où partent quotidiennement les ferrys vers la Sicile (800 passagers).
Nous repartons vers l'entrée du port "en visitant"  les divers quais, cales et criques situées sur le rivage oriental du port.  Sur Paola, les Anglais avaient établi une base et un dépôt de munitions pendant la Seconde Guerre mondiale. Un énorme silo à blé domine les quais. La crique entre Isla (Senglea) et Paola a été utilisée par les troupes bonapartistes et on y a aménagé 6 cales sèches dont une financée par la Chine en 2015. Un pétrolier turc l'occupe en ce moment tandis qu'une plate-forme de forage a été remorquée près de là.
 

 


On aborde les "Trois Cités". On contourne  Isla, l'ancienne Senglea,  construite  en 1551 par Claude de La Sengle à la pointe de laquelle se dresse la fameuse échauguette Il-Gardjola. Cette petite tour de guet est ornée de sculptures explicites, l'oeil et l'oreille, symboles de la vigilance des Chevaliers. On entre dans la profonde crique des Docks, ancienne criques des Galères. Nous contournons maintenant Birgu, l'ancienne Vittoriosa, avec à son extrémité le Fort St-Ange où Le Caravage fut emprisonné. Il a aussi été l'ancien quartier général de la Royal Navy. Maintenant les "nouveaux chevaliers" en sont concessionnaires pour 99 ans. La crique suivante, Kalkara Creek, s'étend entre le Fort St-Ange et l'ancien hôpital Bighi qu'utilisait la Royal Navy avant qu'il soit désaffecté en 1970 et qui abrite désormais le Centre maltais de restauration des monuments. Enfin, c'est la dernière crique du Grand Port défendue par le Fort Ricasoli édifié à la fin du XVIIe siècle. Il n'a plus d'affectation militaire mais sert de décor de films et accueille les Studios Cinématographiques de Malte. Des scènes de films tels que "Christophe Colomb", "Simbad le marin", " Gladiator" ou "Troie"... y ont été tournées.
On repasse les brise-lames et c'est le retour vers Sliema en passant devant le Fort Tigné, dernier ouvrage défensif construit par les Chevaliers en 1793. Puis ce sont les quais et les jolis voiliers mouillant dans le port.

 

 

Une autre façon de voir le port de Marsamxett, Sliema et le rivage ouest de La Valette consisterait à utiliser la navette (1€) reliant les deux villes.

Joli point de vue sur La Valette dans la lumière du soleil couchant...


 


 

Samedi 28 mai, matinée

 Ce samedi est journée libre dans notre programme mais le réceptif a proposé (à 28€) une option sur la matinée consistant en la visite pédestre des Trois Cités, face à La Valette, s'achevant par une mini croisière dans le Grand Port.


Départ un peu plus matinal que les autres jours, à 8H30. L'option fait un tabac puisqu'en fin de ramassage dans les 3 hôtels habituels, on se retrouve à 35. Notre guide sera Tony (Antony?) ou Toni (Antonio?), passionné par ce site qu'il connaît bien pour y vivre...


Visite des Trois Cités: Bormla (Cospicua), Isla (Senglea) et Birgu (Vittoriosa)

Comme déjà à plusieurs reprises, nous passons par Birkirkara  puis Mosta et en contournant la crique de Marsa et non loin de Paola, nous passons près du Centre Islamique de Malte comprenant notamment une mosquée et une école primaire dont la première pierre fut posée en 1978 par Mouammar Kadhafi. C'est le lieu de culte de la petite communauté musulmane maltaise estimée à 3000 personnes.

De l’autre côté du grand port, au sud-est de La Valette, s’étendent Vittoriosa (Il-Burgu), Bormla (Cospicua) et Senglea (L-isla) enserrées dans les lignes Cottorena, les fortifications commandées par le Grand Maître Cotoner en 1670.

Les Trois Cités peuvent à juste titre revendiquer être le berceau de l'histoire de Malte. Vittoriosa, Senglea et Cospicua ont fourni un refuge et une forteresse à pratiquement toutes les personnes qui se sont installées sur l'archipel. Les goulets naturels de leurs ports étaient utilisés depuis les Phéniciens: les docks ont toujours subvenu aux besoins de la population locale, tout en la rendant également vulnérable lorsque les dirigeants de Malte étaient en guerre. En tant que premiers lieux investis par les Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean en 1530, les palais, églises, forts et bastions des Trois Cités sont antérieurs à ceux de La Valette. Toutes les archives de l'Ordre sont conservées, des origines en 1090 à 1798. Ce qui permet de restaurer voir de reconstruite à l'identique à partir des plans conservés.

Voici les chantiers navals de Bormla (Cospicua). C'est Marc'Antonio Zondadari le grand maîtrde l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui en a fait une ville en 1722 de ce très ancien site (habitat troglodytique) une ville qu'il a qualifiée de Città Cospicua (nom qui vient de conspicuus qui signifie "remarquable"). En 1776, l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem entame la construction de docks. Cette construction marquera un tournant dans l'histoire de la ville qui devient célèbre pour ses docks, qui jouèrent un rôle vital dans son développement. La marine britannique utilisa ces docks, particulièrement au cours de la Guerre de Crimée, la Première Guerre mondiale et au cours des années précédant la Seconde Guerre mondiale. Étant donné le rôle stratégique des docks, Bormla a été durement touchée lors de la Seconde Guerre mondiale. La ville compte 5500 habitants.

L'autocar nous dépose à Isla, sur le quai (Xatt Juan-Bautista Azopardo), au bord de la crique des Docks, ancienne crique des Galères,  faisant face à Birgu. Autrefois, l'endroit était une île connue sous l'appelation Isola di San Giuliano du nom d'une chapelle primitive. Le nom Isla dérive du mot italien Isola signifiant île. A l'arrivée de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Isla était jointe à Bormla (Cospicua) par un pont de terre, lui donnant une forme de péninsule. À cette époque, Isla était aussi un territoire de chasse.
Le site a été fortifié en 1551 par le Grand Maître Claude de la Sengle d'où vient le second nom de la cité. Les Maltais la désignent  souvent par son ancien nom, L-Isla, ce qui signifie l'île ou  péninsule. Pendant le Grand Siège de 1565, côté mer, Senglea était protégé par le Fort St- Michel, le Sperone (L’Éperon), dont il ne reste plus que les murs de fortifications et aujourd'hui transformé en jardin public, avec une vue unique sur le Grand Harbour, face aux jardins d'Upper Barrakk.  Le Fort St-Ange sur la pointe voisine de Vittoriosa défendait la crique sur l'autre rivage. Le rôle héroïque qu'à jouer cette cité lors du Grand Siège de 1565 fait qu'on lui attribua le titre de Citta Invicta, "la ville invincible". Comme ses villes soeurs, Senglea a subi de lourds dommages pendant la Seconde Guerre mondiale. Plus de 75% de ses bâtiments ont été détruits. L'église paroissiale dédiée à la Nativité de la Vierge a été reconstruite et conserve son héritage artistique.  La bourgade compte moins de 3000 habitants. Sauf le fort, situé au sud, la cité a été pratiquement rasée par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Nous reprenons l'autocar pour un bref trajet qui nous fait contourner la cale tout au fond de la crique. Court passage en limite de Bormla puis on nous dépose devant l'entrée fortifiée de Birgu (Vittoriosa), nom qui vient du Borgo qui signifie "bourg".
C'était le second village en importance après L-Imdina, la capitale de l'intérieur des terres. Borgo devait son importance au fait que c'était le port de l'île. A son extrémité se dresse l'actuel Fort San-Angelo, peut-être la plus ancienne fortification sur les îles,  qui trouve son origine dans un "Castrum maris" ("le château de la mer)" dont il est fait une première mention au XIIIe siècle mais peut-être déjà utilisé bien avant cela par les Phéniciens. Il servait de résidence seigneuriale et de centre du pouvoir, tant pendant la période angevine que la période aragonaise qui suivit.
Lorsque les Chevaliers hospitaliers arrivèrent en 1530, ils firent de Birgu la capitale de Malte et y installèrent leurs différentes résidences de langues ou "auberges" (sortes de couvents-forteresses): l'ancienne capitale, Mdina, se trouvait en effet à l'intérieur des terres et ne convenait pas aux exigences de la guerre navale. La ville fut installée sur le Grand Port de Malte, autour du Fort Saint-Ange, et devint la principale base maritime de l'île. Un côté de la cité était réservé à la noblesse...
Pour honorer le rôle joué par la ville de Birgu lors du Grand Siège, le Grand Maître La Valette l'a rebaptisée Civitas Vittoriosa, "la ville de la Victoire". Mais après le siège de Malte de 1565, le Grand-Maître Jean Parisot de La Valette estima que la presqu'île de Xiberras, faisant face à Birgu, était moins exposée aux attaques et plus facile à défendre. Il fut donc décidé d'y édifier une nouvelle capitale, baptisée La Valette.
La petite ville de Birgu eut la chance d'être relativement épargnée par les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui elle compte un peu plus de 2500 habitants.

A 10H15, notre petite balade pédestre dans Birgu commence près du Musée de la Guerre, en franchissant la Porte principale portant l'inscription MCXXII (1722). Peu après, nous franchissons une seconde porte. Nous allons parcourir les splendides rues Pawlu-Boffa et il-Mina-il-Kbira, avec de petites échappées dans les ruelles adjacentes. Nous passons devant l'austère Palais de l'Inquisiteur, institution de sinistre mémoire mise en place dans les territoires dépendants de l'autorité papale. La Castellania, le tribunal de l'Ordre l'y avait précédé depuis le début du XVIe siècle avant d'être déplacé à La Valette. En 1574,  le quartier général de l'Inquisition à Malte y prit donc place car jusqu'au milieu du XVIe  Malte était sous la juridiction de l'inquisiteur de Palerme. En conflit avec l'évêque de Malte, Jean L'Evesque de La Cassière, le Grand Maître de l'Ordre de Malte, obtient du pape Grégoire XIII la nomination d'un inquisiteur maltais indépendant afin de mettre bon ordre à certains désordres car les Chevaliers  étaient souvent en défaut par rapport au respect de leurs voeux. Ceux-ci  le prirent mal et pour se venger déférèrent le Grand Maître devant la juridiction inquisitoriale mais Rome ne trouva rien à lui reprocher. L'inquisiteur gardera toujours un important pouvoir sur l'île. Envoyé direct du pape, il aura souvent gain de cause dans ses conflits avec l'évêque ou le Grand-Maître. 62 inquisiteurs se succéderont en poste à Malte. Parmi eux, deux futurs papes Alexandre VII et Innocent XII et plus de 25 cardinaux. Mais la vie dissolue n'épargna pas certains  Inquisiteurs comme Paolo Passionei  qui resta le plus longtemps en poste, de 1743 à 1754, et entretint une liaison avec une maîtresse dont il eut deux filles. C'est Bonaparte qui mit fin à l'Inquisition sur l'île en 1798.

Rue Hilda Tabone, nous voici dans le secteur des "auberges".  Celle de France bâtie en 1555 puis celle d'Auvergne et de Provence de la même année. Vient ensuite, avec un superbe balcon d'apparat, celle d'Angleterre, construite dix années plus tard. Nous voici sur la place Misrah-ir-Rebha où s'élève l'auberge d'Allemagne construite en 1572. Au bas de cette place, se trouve l'Oratoire St-Joseph transformé en petit musée (gratuit) où nous nous arrêtons. Nous passons près de l'Oratoire de la Ste-Croix en nous rendant vers la toute proche église St-Laurent, ancienne église conventuelle de l'Ordre avant son installation à La Valette. Elle a été construite en 1692 en style baroque par Lorenzo Gafa, originaire de Huesca en Aragon, tout comme le martyr. C'est maintenant l'église paroissiale de Birgu. Fresques et tableaux y évoquent évidemment la vie de Saint Laurent, martyr chrétien espagnol mort sur un gril à Rome au milieu du IIIe siècle.

 

Non loin de là, à 11H30, nous arrivons sur les quais  Xatt il-Form ou Xatt ir-Rizq, près du Musée de la Marine qui occupe l'ancienne boulangerie de la Royal Navy, un site qui avait précédemment été occupé par l'arsenal de l'Ordre (au XIXe, stationnaient ici 15000 marins de l'escadre britannique de Méditerranée).

Par groupe de 6 passagers, nous embarquons à 11H30 sur une petite barque maltaise, genre gondole motorisée que l'on appelle  dghajsa pour faire un tour dans le Grand Port.
Deux paquebots font escale à La Valette, le "Constellation" de la compagnie américaine Celebrity Cruises  et le "Carnival Vista", paquebot d'une autre compagnie américaine,  Carnival Cruise Line (CCL).

Pour notre part, sachant que rien n'était prévu pour l'après-midi, nous avons demandé à être déposés en face, sur les quais de La Valette (quai Lascaris) afin de profiter tranquillement de l'après-midi dans la capitale.

Il est un peu plus de midi, lorsque nous débarquons sur le quai à La Valette, au pied de l'ascenseur qui donne accès aux jardins d'Upper Barraca. La suite a été racontée dans la page consacrée à La Valette...

 


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