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LA VALETTE depuis le port de Marsamxett Cathédrale anglicane St-Paul et Eglise N-D du Mont Carmel
Pour voir des détails, passez le pointeur sur l'image comme une loupe
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Après la Baie de
San-Elmo, c'est le large... On contourne le fort et l'entrée dans le Grand Port
se fait en passant entre les brise-lames des forts San-Elmo et Ricasoli construits par les Anglais puis détruits par les Italiens en 1940.
Le Grand Port s'étend sur 4km et compte 15km de rivage. On s'y enfonce en
suivant le rivage de La Valette: bastion St-Lazare, jardins de Lower Barraca,
quais Barriera, Porte Victoria, jardins et ascenseur d'Upper Barraca puis quais
Lascaris où des paquebots de croisière sont accostés. Nous longeons
l'est de Floriana et allant vers la crique de Marsa d'où partent quotidiennement les
ferrys vers la Sicile (800 passagers).
Nous repartons vers l'entrée du port "en visitant"
les divers quais, cales
et criques situées sur le rivage oriental du port. Sur Paola, les Anglais
avaient établi une base et un dépôt de munitions pendant la Seconde Guerre
mondiale. Un énorme silo à blé domine les quais. La crique entre Isla (Senglea)
et Paola a été utilisée par les troupes bonapartistes et on y a aménagé 6
cales sèches dont une financée par la Chine en 2015. Un pétrolier turc l'occupe
en ce moment tandis qu'une plate-forme de forage a été remorquée près de là.
On
aborde les "Trois Cités". On contourne Isla,
l'ancienne Senglea, construite en 1551 par Claude de La Sengle à la
pointe de laquelle se dresse la fameuse échauguette Il-Gardjola. Cette
petite tour de
guet est ornée de sculptures explicites, l'oeil et l'oreille, symboles de la
vigilance des Chevaliers. On entre dans la profonde crique des Docks, ancienne
criques des Galères. Nous contournons maintenant Birgu, l'ancienne Vittoriosa,
avec à son extrémité le Fort St-Ange où Le Caravage fut emprisonné. Il a aussi
été l'ancien quartier général de la Royal Navy. Maintenant les "nouveaux
chevaliers" en sont concessionnaires pour 99 ans. La crique suivante, Kalkara
Creek, s'étend entre le Fort St-Ange et l'ancien hôpital Bighi qu'utilisait la
Royal Navy avant qu'il soit désaffecté en 1970 et qui abrite désormais le Centre
maltais de restauration des monuments. Enfin, c'est la dernière crique du Grand
Port défendue par le Fort Ricasoli édifié à la fin du XVIIe siècle. Il
n'a plus d'affectation militaire mais sert de décor de films et accueille les Studios
Cinématographiques de Malte. Des scènes de films tels que "Christophe Colomb", "Simbad
le marin", " Gladiator" ou "Troie"... y ont été tournées.
On repasse les brise-lames et c'est le retour vers Sliema en passant devant le
Fort Tigné, dernier ouvrage défensif construit par les Chevaliers en 1793. Puis ce sont les quais et les jolis voiliers mouillant dans le port.
Une autre façon de voir le port de Marsamxett, Sliema et le rivage
ouest de La Valette consisterait à utiliser la navette (1€) reliant les deux
villes.
Joli point de vue sur La Valette dans la lumière du soleil couchant...
Ce samedi est journée libre dans notre programme mais le réceptif a
proposé (à 28€) une option sur la matinée consistant en la visite pédestre des
Trois Cités, face à La Valette, s'achevant par une mini croisière dans le Grand
Port.
Départ
un peu plus matinal que les autres jours, à 8H30. L'option fait un tabac
puisqu'en fin de ramassage dans les 3 hôtels habituels, on se retrouve à 35.
Notre guide sera Tony (Antony?) ou Toni (Antonio?), passionné par ce site qu'il connaît
bien pour y vivre...
Visite des Trois Cités:
Bormla (Cospicua), Isla (Senglea) et Birgu (Vittoriosa)
Comme déjà à plusieurs reprises, nous passons par Birkirkara puis Mosta et
en contournant la crique de Marsa et non loin de Paola, nous passons près du
Centre Islamique de Malte comprenant notamment une mosquée et une école primaire
dont la première pierre fut posée en 1978 par Mouammar Kadhafi. C'est le lieu de
culte de la petite communauté musulmane maltaise estimée à 3000 personnes.
De l’autre côté du grand port, au sud-est de La Valette, s’étendent Vittoriosa
(Il-Burgu), Bormla (Cospicua) et Senglea (L-isla) enserrées dans les lignes Cottorena, les
fortifications commandées par le Grand Maître Cotoner en 1670.
Les Trois Cités peuvent à juste titre revendiquer être le berceau de
l'histoire de Malte. Vittoriosa, Senglea et Cospicua ont fourni un refuge et une
forteresse à pratiquement toutes les personnes qui se sont installées sur
l'archipel. Les goulets naturels de leurs ports étaient utilisés depuis les
Phéniciens: les docks ont toujours subvenu aux besoins de la population locale,
tout en la rendant également vulnérable lorsque les dirigeants de Malte étaient
en guerre. En tant que premiers lieux investis par les Chevaliers de l'Ordre de
Saint-Jean en 1530, les palais, églises, forts et bastions des Trois Cités sont
antérieurs à ceux de La Valette. Toutes les archives de l'Ordre sont
conservées, des origines en 1090 à 1798. Ce qui permet de restaurer voir de
reconstruite à l'identique à partir des plans conservés.
Voici les chantiers
navals de Bormla (Cospicua). C'est Marc'Antonio Zondadari le grand maîtrde l'ordre de Saint-Jean de
Jérusalem qui en a fait une ville en 1722 de ce très ancien site (habitat
troglodytique)
une ville qu'il a qualifiée de Città Cospicua (nom qui vient de conspicuus
qui signifie "remarquable"). En 1776, l'ordre de Saint-Jean de
Jérusalem entame la construction de docks. Cette construction marquera un
tournant dans l'histoire de la ville qui devient célèbre pour ses docks, qui
jouèrent un rôle vital dans son développement. La marine britannique utilisa ces
docks, particulièrement au cours de la Guerre de Crimée, la Première Guerre
mondiale et au cours des années précédant la Seconde Guerre mondiale. Étant
donné le rôle stratégique des docks, Bormla a été durement touchée lors de la
Seconde Guerre mondiale. La ville compte 5500 habitants.
L'autocar
nous dépose à Isla, sur le quai (Xatt Juan-Bautista Azopardo), au bord de la crique des Docks, ancienne
crique des
Galères, faisant face à Birgu. Autrefois, l'endroit était une île
connue sous l'appelation Isola di San Giuliano du nom d'une chapelle primitive. Le nom Isla dérive
du mot italien Isola signifiant île. A l'arrivée de l'ordre de Saint-Jean
de Jérusalem, Isla était jointe à Bormla (Cospicua) par un pont de terre, lui
donnant une forme de péninsule. À cette époque, Isla était aussi un territoire
de chasse.
Le site a été
fortifié en 1551 par le Grand Maître Claude de la Sengle d'où vient le second
nom de la cité. Les Maltais la désignent souvent par son ancien nom, L-Isla,
ce qui signifie l'île ou péninsule. Pendant le Grand Siège de 1565, côté
mer, Senglea était protégé par le Fort St- Michel, le Sperone (L’Éperon), dont
il ne reste plus que les murs de fortifications et aujourd'hui transformé en
jardin public, avec une vue unique sur le Grand Harbour, face aux jardins d'Upper
Barrakk. Le Fort St-Ange sur la pointe voisine de Vittoriosa défendait la
crique sur l'autre rivage. Le rôle héroïque qu'à jouer cette cité lors du Grand
Siège de 1565 fait qu'on lui attribua le titre de Citta Invicta, "la ville
invincible". Comme ses villes soeurs, Senglea a subi de lourds dommages pendant
la Seconde Guerre mondiale. Plus de 75% de ses bâtiments ont été détruits.
L'église paroissiale dédiée à la Nativité de la Vierge a été reconstruite et
conserve son héritage artistique. La bourgade compte moins de 3000
habitants. Sauf le fort, situé au sud, la cité a été pratiquement rasée par les
bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Nous
reprenons l'autocar pour un bref trajet qui nous fait contourner la cale tout au
fond de la crique. Court passage en limite de Bormla puis on nous dépose devant
l'entrée fortifiée de Birgu (Vittoriosa), nom qui vient du Borgo qui signifie
"bourg".
C'était le second village en importance après L-Imdina, la capitale de
l'intérieur des terres. Borgo devait son importance au fait que c'était le port
de l'île. A son extrémité se dresse l'actuel Fort San-Angelo, peut-être la plus
ancienne fortification sur les îles, qui trouve son origine dans un "Castrum
maris" ("le château de la mer)" dont il est fait une première mention au XIIIe
siècle mais peut-être déjà utilisé bien avant cela par les Phéniciens. Il
servait de résidence seigneuriale et de centre du pouvoir, tant pendant la
période angevine que la période aragonaise qui suivit.
Lorsque les Chevaliers hospitaliers arrivèrent en 1530, ils firent de Birgu la
capitale de Malte et y installèrent leurs différentes résidences de langues ou
"auberges" (sortes de couvents-forteresses): l'ancienne capitale, Mdina, se
trouvait en effet à l'intérieur des terres et ne convenait pas aux exigences de
la guerre navale. La ville fut installée sur le Grand Port de Malte, autour du
Fort Saint-Ange, et devint la principale base maritime de l'île. Un côté de la
cité était réservé à la noblesse...
Pour honorer le rôle joué par la ville de Birgu lors du Grand Siège, le Grand
Maître La Valette l'a rebaptisée Civitas Vittoriosa, "la ville de la Victoire".
Mais après le siège de Malte de 1565, le Grand-Maître Jean Parisot de La Valette
estima que la presqu'île de Xiberras, faisant face à Birgu, était moins exposée
aux attaques et plus facile à défendre. Il fut donc décidé d'y édifier une nouvelle capitale, baptisée La
Valette.
La petite ville de Birgu eut la chance d'être relativement épargnée par les bombardements
pendant la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui elle compte un peu plus de 2500
habitants.
A 10H15,
notre petite balade pédestre dans Birgu commence près du Musée de la Guerre, en
franchissant la Porte principale portant l'inscription MCXXII (1722). Peu après,
nous franchissons une seconde porte. Nous allons parcourir les splendides rues Pawlu-Boffa
et il-Mina-il-Kbira, avec de petites échappées dans les ruelles adjacentes. Nous
passons devant l'austère Palais de l'Inquisiteur, institution de sinistre
mémoire mise en place dans les territoires dépendants de l'autorité papale. La Castellania, le tribunal de
l'Ordre l'y avait précédé depuis le début du XVIe siècle avant d'être déplacé à La
Valette. En 1574, le quartier général de l'Inquisition à Malte y prit
donc place car
jusqu'au milieu du XVIe Malte était sous la juridiction de l'inquisiteur
de Palerme. En conflit avec l'évêque de Malte, Jean L'Evesque de La Cassière, le
Grand Maître de l'Ordre de Malte, obtient du pape Grégoire XIII la nomination
d'un inquisiteur maltais indépendant afin de mettre bon ordre à certains
désordres car les Chevaliers étaient souvent en défaut par rapport au
respect de leurs voeux. Ceux-ci le prirent mal et pour se venger déférèrent le Grand Maître
devant la juridiction inquisitoriale mais Rome ne trouva rien à lui reprocher.
L'inquisiteur gardera toujours un important pouvoir sur l'île. Envoyé direct du
pape, il aura souvent gain de cause dans ses conflits avec l'évêque ou le
Grand-Maître. 62 inquisiteurs se succéderont en poste à Malte. Parmi eux, deux
futurs papes Alexandre VII et Innocent XII et plus de 25 cardinaux. Mais
la vie dissolue n'épargna pas certains Inquisiteurs comme Paolo Passionei qui resta le plus longtemps en poste, de 1743 à 1754, et
entretint une liaison avec une maîtresse dont il eut deux filles. C'est Bonaparte qui mit fin à l'Inquisition sur l'île en 1798.
Rue Hilda Tabone,
nous voici dans le secteur des "auberges". Celle de France bâtie en 1555
puis celle d'Auvergne et de Provence de la même année. Vient ensuite, avec un
superbe balcon d'apparat, celle d'Angleterre, construite dix années plus tard.
Nous voici sur la place Misrah-ir-Rebha où s'élève l'auberge d'Allemagne
construite en 1572. Au bas de cette place, se trouve l'Oratoire St-Joseph
transformé en petit musée (gratuit) où nous nous arrêtons. Nous passons près
de l'Oratoire de la Ste-Croix en nous rendant vers
la toute proche église St-Laurent, ancienne église conventuelle de l'Ordre avant son installation à La
Valette. Elle a été construite en 1692 en style baroque par Lorenzo Gafa,
originaire de Huesca en Aragon, tout comme le martyr. C'est
maintenant l'église paroissiale de Birgu. Fresques et tableaux y évoquent
évidemment la vie de Saint Laurent, martyr chrétien espagnol mort sur un gril à
Rome au milieu du IIIe siècle.
Non
loin de là, à 11H30, nous arrivons sur les quais Xatt il-Form ou Xatt ir-Rizq, près du Musée de la Marine
qui
occupe l'ancienne boulangerie de la Royal Navy, un site qui avait précédemment
été occupé par
l'arsenal de l'Ordre (au XIXe, stationnaient ici 15000 marins de l'escadre
britannique de Méditerranée).
Par groupe de 6 passagers, nous embarquons à 11H30 sur une petite barque
maltaise, genre gondole motorisée que l'on appelle dghajsa pour
faire un tour dans le Grand Port.
Deux paquebots font escale à La Valette, le "Constellation" de la compagnie
américaine Celebrity Cruises et le "Carnival Vista", paquebot d'une
autre compagnie américaine, Carnival Cruise Line (CCL).
Pour
notre part, sachant que rien n'était prévu pour l'après-midi, nous avons demandé
à être déposés en face, sur les quais de La Valette (quai Lascaris) afin de
profiter tranquillement de l'après-midi dans la capitale.
Il est un peu plus de midi,
lorsque nous débarquons sur le quai à La Valette, au pied de l'ascenseur qui
donne accès aux jardins d'Upper Barraca. La suite a été racontée dans
la page
consacrée à La Valette...
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