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Vendredi 27 mai (journée complète)
Ce matin départ "matinal" (!): 8H45...
Notre guide sera Jacqueline déjà évoquée dans les pages précédentes relatives à d'autres excursions
effectuées ultérieurement (puisque je ne respecte pas la chronologie dans ce
blog). L'excursion
du jour a du succès puisqu'elle réunit 29 participants.
Trajet et traversée vers GOZO
Nous traversons le nord-ouest de l'île de Malte en contournant la Baie de
St-Paul par Xemxija et Meillieha que domine l'imposant Selmun Palace (bâti en
1783 comme résidence d'été de chevaliers). Puis sur la droite c'est Mellieha Bay
avec la plus grande plage de Malte, Ghadira Beach, et sur la gauche, Popeye
Village, un décor de film tourné en 1979 transformé en parc de loisirs.
Le vent doit parfois souffler fort par ici si l'on en juge aux vieilles
éoliennes de pompage aux pales démantibulées. Puis
nous abordons la péninsule de Marfa, une petite crête qui fait face aux îles de
Comino et de Gozo. Sur la gauche la Tour Rouge, une tour de guet érigée au milieu
du XVIIe siècle qui permettait de contrôler le détroit de Gozo.
Nous voici bientôt au
terminal des ferrys au port de Cirkewwa où l'on nous dépose tandis que
notre chauffeur repart pour d'autres transports. Avant le ferry, des barques à voiles
assuraient la traversée qui était dangereuse. Les Chinois envisagent de
construire un pont entre Malte et Gozo.
Il y a foule pour embarquer sur le
ferry qui peut accueillir un maximum de 900 passagers. A 9H30 nous quittons le
port pour une traversée de 40 minutes. Magnifiques points de vue sur les îles de
Comino et de Gozo éclairées par le soleil de ce début de matinée. Sur Comino
(1,8 km de long), on
voit parfaitement la Tour Ste-Marie bâtie en 1618. La côte de cette petite île
se présente sous forme de petites falaises percées de grottes. Bientôt, abrité
derrière l'îlot de Cominotto (ou Kemmunett), apparaît le Blue Lagoon aux eaux
turquoises très appréciées des estivants. L'île de 3,5 km² où était cultivé
le cumin (qui lui a donné son nom) ne compte plus
que 3 habitants permanents (une même famille) et un seul hôtel.
Indépendante pendant la domination romaine, l'île de Gozo compte 37 000 habitants, dont 6 000 dans la capitale Rabat (aussi connue sous le nom de Victoria), sur une surface de 67 km² et des dimensions maximales de 14x73,5 km. On y trouve 13 villages dotés d'une école primaire et 44 églises. La population de Gozo est très âgée. Le lycée et l’université se trouvent à Malte d’où le départ des jeunes de l’île de Gozo. Pour y retenir la jeunesse, un campus a été ouvert sur cette île en 1992.
Nous accostons vers 10H10.
L'imposante rotonde de l'église Saint-Jean-Baptiste de Xemkija construite en
1971 s'impose en arrière-plan,
au-dessus du port de Mgarr, et plus à droite, la basilique St-Pierre et St-Paul de Nadur. Au-dessus du
port
de Mgarr, le principal de port de pêche de Gozo qui compte un millier
d'habitants, se dressent la chapelle de
Lourdes et l'église de Ghajnsielem, une localité d'un peu plus de 3000
habitants.
Nous nous attendions à une
île relativement verte or elle offre un spectacle presque aussi aride que celle
de Malte. Cela résulte d'un hiver anormalement sec avec 250mm de pluie soit la
moitié (ou le tiers) de la normale et des températures supérieures de 2 à 3°
au-dessus des moyennes. Une canalisation relie Gozo à Malte pour alimenter l'île
en eau.
XAGHRA, temples
mégalithiques de Ggantija (4100 av. J-C)
Un autocar nous attend pour
faire la visite de l'île. Nous passons à Xemkija, localité de 3300 habitants.
Nous remontons vers le nord, en direction de Xaghra mais bifurquons bientôt sur
la droite en direction du site mégalithique des temples de de Ggantija (terme qui
signifie "tour des géants" ou "lieu des géants" ou encore "gigantesque").
Malheureusement comme bien d'autres monuments, la dégradation de ces vestiges a
été accentuée par le fait qu'ils ont servi de carrière.
Ces deux temples font partie
d'une série qui remonte, par les plus anciennes traces, à environ 5000 av. J.-C.,
ce qui en fait les plus anciennes constructions monumentales au monde, précédant
de 700 ans la première construction mégalithique continentale le Cairn de Barnenez dans le Finistère (4500 à 3500 av. J.-C.
ou, selon d'autres sources, 4850 à 4450 av. J.-C.), de 1200 ans aux
alignements de Carnac (4000 av. J.-C.), de 2400 ans au cercle de Stonehenge (2800 à 1100 av. J.-C.) et 2 600 ans aux pyramides d'Égypte (2600 à 2400 av.
J.-C.). En fait, ils sont à l'origine de la troisième phase (3 600-3 000 av.
J.-C.) de la période des Temples de Malte (4 100-2 500 av. J.-C.). Les
premières fouilles remontent à 1827 et le site n'est enclos que depuis 1956.
Le site de Ġgantija a été inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par
l'UNESCOen
1980.
Nous manquons de temps pour
profiter des explications figurant sur les panneaux et vitrines du centre
d'accueil et d'information du site.
Le site est imposant par sa superficie (50x35 m.) et la taille de certaines
pierres de clôture (la plus grande mesure 5,70x3,80 m. pour un poids estimé à 50
tonnes). La pierre a été extraite dans les carrières situées à proximité.
Le choix de l'emplacement était stratégique, sur une éminence permettant de
surveiller les environs et de l'eau y était accessible.
Un même mur de clôture
enserre deux temples orientés au sud-est. De grands échafaudages ont été mis en
place dans les années 2000 pour éviter que certains murs s'effondrent et des
passerelles légères ont été installées en 2011.
De nombreuses figurines et statues y
ont été retrouvées, la plupart sans leur tête (sauf deux). Les archéologues ont
trouvé plusieurs traces attestant de sacrifices d'animaux ainsi que des autels
servant au culte.
En entrant dans le premier temple, le temple méridional, sur la gauche, on peut voir des boulets de
pierre qui servaient au transport des lourdes dalles de la construction. Le
temple est de forme tréflée (peut-être 4100 av. J.-C. dans une forme
primitive), précédé d'une salle à double abside (3600 av. J.-C.). L'abside
de droite en entrant semble avoir eu une importance particulière pour le culte. Un
écran de pierre, précédé d'un foyer, délimite le fond de l'abside. On y voit
deux autels bas sculptés de spirales (évoquant la continuation de la vie après la mort ?), disposés sur des marches formant estrade.
Au-dessus se situe une niche qui devait recevoir la pierre conique. L'abside de
gauche a révélé lors des fouilles un enduit d'argile revêtu de plâtre décoré à
l'ocre rouge, couleur du sang. Le couloir permettant le passage dans les absides
du fond est constitué de pierres dressées décorées de petites concavités.
L'abside de gauche comporte trois niches constituées de blocs parfaitement
équarris présentant encore des traces d'outils.
Le temple septentrional, en assez mauvais état, est une succession de deux
salles à double abside (postérieur à 3600 av. J.-C.). La salle du fond comporte
une niche à la place de la traditionnelle abside frontale. Le site a été utilisé
entre 4100 et 3000 av. J.-C. Lors des fouilles, ce temple comportait des
niches assez bien conservées. Dans l'abside du fond à droite, les fouilles
mirent au jour une très grande quantité d'os d'animaux et de débris de poterie
dont un tesson portant des gravures en forme d'oiseaux, précisément de vanneaux
huppés (Vanellus vanellus), découvert en 1954 sous une couche de cendres.
Les trous percés dans les pierres dressées qui encadrent les entrées montrent que les temples étaient des espaces clos par des portes barricadées grâce à des barres de bois qui glissaient dans ces trous. La taille des temples, encerclés par un mur d'enceinte, est d'autant plus impressionnante que ceux-ci ont été construits avant l'invention de la roue.
Du site, on a une vue qui
domine la localité de Nadur à 1,5 km à vol d'oiseau. Nous quittons le site à
11H30 pour un très court trajet. Le car nous reconduit vers l'est et nous pouvons apercevoir le port de Mgarr puis
la ville de Nadur, une localité de 4500 habitants mais nous restons
dans sa périphérie sud où se situe le restaurant Fliegu ou nous déjeunons
à midi. Du restaurant la vue porte parfaitement vers l'hippodrome, le port
de Mgarr, l'île de Comino et même sur son Lagon Bleu.
Nous reprenons la route en
passant de la colline portant le sémaphore de Ta'Kenuna construit par les
Anglais en 1848 (deux autres existent sur l'île de Malte, à Ghaxaq et Gharghur).
Le blé, l’orge, la vigne (vin rosé, rouge, blanc), les oignons, les pommes de
terre, les fraises poussent dans les champs entourés de murets. Bientôt, nous
laissons la citadelle de Rabat (identité de nom avec la localité située sur
l'île de Malte) pour le petit village de Fontana situé plus au sud, sur la route
conduisant sur la côte, à Xlendi.
A 13H, nous débarquons à
Fontana ("source"), une très petite localité tant en surface, avec 50 hectares,
qu'en population, avec un peu moins de 1000 habitants.
Un très ancien système
d'irrigation composé de canalisations en pierre apporte l'eau d'une source
située dans la vallée de Kercem. Au bas du village, l'eau arrive dans un lavoir
en voûte construit au XVe siècle, L-Għajn il-Kbira ("la Grande Source").
Des abris ont été construits à côté pour la protection des habitants lorsqu'il y
avait des raids pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le but affiché de notre visite est
d'y voir le travail de la dentelle. Une spécialité introduite par les
Chevaliers, grands amateurs de dentelles, comme en témoignent leurs portraits.
Elle s'inspire de la dentelle de Gênes du XVIIème siècle, à base de rosaces et
de points d'esprit, que les dentellières et dessinateurs locaux ont adaptée.
En réalité cette visite est une arnaque car on débarque dans une vaste boutique "Fontana
Cottage Industry" à l'entrée de laquelle une femme en costume traditionnel
fait semblant de travailler en jouant avec quelques fuseaux.
La boutique
vend toutes sortes de produits locaux, outre des napperons en dentelle: poupées, câpres,
confitures et liqueurs, notamment à base de figues de Barbarie (ces fruits sont à
maturité en août)...
Un petit tour dans le village pentu permet de se dérouiller les jambes en
remontant jusqu'à l'église du Sacré-Coeur (bâtie en 1905).
Une demi-heure plus tard,
nous repartons avec le car vers Xlendi, en descendant la vallée de Wied ix-Xlendi
qui prend des allures de gorge. On arrive alors à une charmante petite station balnéaire
lovée au fond d'une anse. Face au quai, un escalier taillé dans la falaise
permettait aux religieuses du couvent d'aller se baigner en toute discrétion
dans une grotte. Visite-éclair d'un quart d'heure !!!
A nouveau en route. Nous
repassons à Fontana et traversons Victoria (Rabat) en passant devant l'église St-François-d'Assise puis devant le Théâtre Astra (inauguré en 1968) sur
l'axe principal est-ouest (rues de la République et du Pape Jean-Paul II). Ayant
quitté Victoria, nous pouvons apercevoir des collines sur lesquels on a fait du
reboisement, puis un élevage avec un gros stock de bottes de fourrage et nous apercevons
aussitôt les
églises des localités de L-Ghasri (500 habitants) et de L-Gharb (1500
habitants).
Dwejra Bay: Azure Window
et Fungus Rock
Le trajet d'une petite vingtaine de minutes pour moins de 10 kilomètres nous a amenés au bout de la route à Triq id-Dwejra, dans la localité de San Lawrenz (750 habitants) que nous venons de traverser. Une petite chapelle dédiée à Ste-Anne est érigée sur ce site que domine une tour de guet.
Nous allons commencer la
visite par le côté mer, une balade toute indiquée par ce beau temps. Nous
descendons vers une sorte de lagon, une minuscule mer intérieure nommée
Inland Sea, formée à la suite d'un effondrement, d'où de
petites embarcations gagnent la mer libre par un tunnel naturel d'environ 80 mètres à travers la falaise. Ce
passage est aussi emprunté par des plongeurs. Ceux-ci peuvent aussi utiliser un
parcours plus extraordinaire en passant par le Blue Hole, une
cheminée circulaire d'une vingtaine de mètres. En effet, l'Arche d'Azur
("tieqa")
est un site emblématique pour les plongeurs en raison de ses reliefs
sous-marins, parmi les plus remarquables de l'archipel maltais.
La Fenêtre d'Azur a servi de décor dans des films ou série tels que "Le Choc des Titans"
(1981), "Le Comte de Monte Cristo" (2002) et dans les séries télévisées "The Odyssey" (1997) et
"Game of Thrones".
Pour notre part, nous faisons un grand tour en surface, avec de petits bateaux
accueillant 9 passagers qui vont longer le pied des falaises. Superbe balade mais trop
courte (4€ pour 20 minutes mais malgré tout ça vaut le coup). En nous approchant de l'arche,
nous voyons différentes grottes au passage. En observant les rochers, les
touristes dotés d'une bonne imagination peuvent voir ici un crocodile ou une
tortue... L'eau limpide est magnifique et reflète toutes les nuances de bleu.
ATTENTION:
la Fenêtre d'Azur s'est écroulée le 8 mars 2017 après une forte tempête.
De retour à Triq id-Dwejra, nous nous avançons sur le plateau rocheux aux pierres
coupantes afin d'avoir la vue opposée à travers la Fenêtre d'Azur.
Autre point de vue, toujours splendide.... L'arc haut de 28 mètres est creusé dans le calcaire jaune pâle à
globigérine. Il se désagrège car de gros morceaux de roche ont commencé à tomber
de la face inférieure de la voûte en 2012 et il pourrait complètement
s'effondrer dans quelques années.
A 14H45, en repartant, nous avons
une
superbe vue sur le Fungus Rock, un énorme rocher cylindrique isolé à l’entrée de
la baie.
En nous dirigeant vers
Victoria (Rabat), la route passe près d'un ancien moulin puis est un
moment parallèle aux vestiges d'un aqueduc construit à l'époque britannique
entre 1839 et 1843 et en grande partie détruit pendant la Deuxième Guerre
mondiale. Puis c'est une ferme assez importante à en juger par la grandeur des
bâtiments d'exploitation.
A 15H, nous voici à Rabat renommée Victoria en 1887 par le gouvernement anglais en hommage à la reine Victoria pour son Jubilé d'Or (50 ans de règne). Le nom de Rabat est toujours utilisé par les habitants sous la forme Ir-Rabat Għawdex pour la distinguer de la ville de Rabat sur l'île de Malte. C'est la capitale de l'île de Gozo et sa population approche les 7000 habitants. Elle est située sur une colline près du centre de l'île, un site occupé depuis le Néolithique. Comme Mdina sur l'île de Malte, Victoria est d’abord une citadelle perchée et comme Mdina, la citadelle se prolonge par un faubourg qui explique l'ancien nom Rabat.
Au pied de la Citadelle,
nous arrêtons devant l'église Ta'Savina ("Nativité de Marie") à quelques dizaines
de mètres de la place de l'Indépendance dont un angle est occupé par l'Hôtel de
Ville (Kunsill Lockali).
Nous allons commencer par " retraçant l'histoire de
l'île présenté sur grand écran dans la salle de cinéma de la ville située au
pied de la citadelle. La projection dure une demi-heure.
Il est 15H30 lorsque nous
sortons en plein soleil pour attaquer la montée à la citadelle "Gran Castello".
On accède à la citadelle par une entrée monumentale, flanquée d’une tour de
l’horloge intégrée dans les remparts. De gros travaux sont en cours dans cette
partie.
Les fortifications de la citadelle ont été construites au IXème siècle par les
arabes puis agrandies par les Chevaliers au XVIème siècle pour protéger la
population de l’île de Gozo des invasions. En 1551, elle a connu des moments
terribles: sa prise par le Turc Sinan Pacha entraina l’envoi en déportation de
quelques 7000 gozitains en Libye. Suite à cela, le flanc sud fut reconstruit entre 1599 et
1603 par les Chevaliers. Par la suite, jusqu'en 1637, la population y
était consignée durant la nuit par mesure de sécurité par rapport aux attaques
des corsaires ottomans. Ces fortifications durent être réparées, tout comme
celles de Mdina, suite au tremblement de terre de 1693.
Dans ses murs, sur un site jadis occupé par un temple romain dédié à Junon, se
trouve la cathédrale N-Dame de l'Assomption qui a remplacé l'édifice détruit par
le tremblement de terre de 1693. Elle a été conçue par Lorenzo Gafa,
l'architecte maltais qui a également construit la cathédrale de Mdina. Elle a
été reconnue comme cathédrale depuis 1864 à l'occasion de la création de
l'évêché de Victoria.
La Citadelle accueille plusieurs musées, d'anciennes prions et des abris
antiaériens de la Seconde Guerre mondiale. C’est depuis les rempart qu’il
faut profiter d'un panorama à 360° sur l’île de Gozo et tout
particulièrement de la vue plongeante sur la ville (la basilique St-Georges avec
sa coupole rouge) et ses faubourgs. Au-delà, on voit très clairement la coupole
de l'église de Xewkija à 3km à vol d'oiseau.
VICTORIA (RABAT), capitale de GOZO
Pour voir des détails, passez le pointeur sur l'image comme une loupe
Nous descendons dans la
ville basse, Place de l'Indépendance puis Place St-Georges. L'église dédiée à
St-Georges a été construite dans les années 1670 et a subi de graves dommages
dans le tremblement de terre de 1693. Une nouvelle façade a été construite en
1818 et le lieu de culte a été promu au rang de basilique en 1958. Le dôme est de construction récente (1930 et 1940). Nous pénétrons
dans l'édifice en poussant les lourds ventaux de la porte de bronze fabriquée à Vérone en 2004 sur un
moule de John L. Grima.
A l'intérieur on peut voir plusieurs œuvres d'art: la peinture de la coupole et
le plafond du romain Gian Battista Conti et d'autres peintures dans les
chapelles, notamment de Mattia Preti ("La Vierge de la Miséricorde
pour les
Âmes du Purgatoire") ou de Giuseppe D'Arena ("Le mariage mystique de St
Catherine d'Alexandrie") ou un St-Michel-Archange en mosaïque réalisé à Rome en
1963. On remarque l'impressionnant dais plaqué de bronze et d'or
surmontant le maître-autel en marbre de Carrare installé en 1960 et représentant
des anges soulevant la table sainte sur leurs épaules. Ce maître-autel dit de
"style papal" a remplacé un autel baroque de 1755. On peut aussi voir une
sculpture, la statue en bois du saint patron, St-Georges, réalisée par Pietru
Pawl Azzopardi en 1839. L'orgue construit par Santucci de Sicile en 1781
est installé au- dessus de la porte ouest.
Les services religieux commencent dès 5H15 en semaine et à 5H00 le dimanche. Les
services sont célébrés à intervalles réguliers tout au long de la journée. Onze
messes sont dites chaque jour par 29 célébrants.
Il est un peu plus de 16H
lorsque nous quittons l'édifice pour regagner à pied le parking où nous attend
notre autocar. Superbe balade par les rues et ruelles comme Triq Sant'Indrija
(St-André). Les façades des maisons sont ornées d'ex-voto, certaines fenêtres et
les angles de rues de statues de saints. En approchant de la Place St-François,
nous croisons justement un franciscain. Sur la place on peut se régaler des yeux
à la vue de l'étalage d'un marchand de poisson.
Nous quittons Victoria un peu après 16H30. Il nous faut traverser la moitié de
l'île pour rejoindre le port de Mgarr.
Nous embarquons sur le ferry
de 17H15. Derniers regards sur Comino et la péninsule de Marfa dominée par la
Tour Rouge. A 18H, nous retrouvons notre car pour l'île de Malte (pendant la
journée le chauffeur a assuré d'autres services).
Une vingtaine de minutes après, nous retrouvons notre hôtel à Bugibba...
Mardi 31 mai
ASPECTS CULTURELS MARQUANTS DE CE PETIT VOYAGE
- Importance de l'archipel maltais comme berceau d'une grande culture
préhistorique des mégalithes.
- Premières terres occidentales christianisées qui ont pourtant adopté la langue
arabe à la suite de l'occupation aghlabide puis fatimide durant deux siècles.
- Terre d'accueil des Chevaliers qui y ont développé la plus prestigieuse
séquence de leur longue histoire.
Au revoir MALTE !
En sautant les quelques jours évoqués dans les pages précédente, voici venu le
moment de quitter Malte. Départ matinal de l'hôtel, à 6H20.
Décollage de l'aéroport Luqa avec une heure de retard en raison cette fois non pas
d'un tiroir coincé par des sandwichs mais d'une panne du système
d'enregistrement des passagers à Nantes puis des caprices des contrôleurs
aériens de Bordeaux comme nous l'apprendra plus tard le commandant de bord. A
10H20, le Boeing 737-800 de la compagnie Transavia assurant le vol TO3755
s'envole vers la France, à peine complet comme à l'aller.
Malgré un temps un peu nuageux, les passagers bien placés peuvent profiter de superbes
vues sur La Valette, la baie de St-Paul, Marfa, les îles de Comino (avec le
"lagon bleu") et de Gozo (dont on voit parfaitement les villes).
Plus loin le ciel de la Méditerranée est parsemé de nuages entre lesquels il sera possible d'apercevoir après une heure de vol, des parties du sud de la Sicile, dont le Cap Carbonara puis la pointe nord-ouest. L'arrivée sur le contient se fait au niveau de Sète mais le littoral et l'étang de Tau sont quasiment invisibles et le reste du vol se fait dans les nuages.
L'atterrissage à Nantes avec un gros vent de travers (nord-ouest) soufflant en
rafales est l'un de ceux dont je garde le plus mauvais souvenir (avec
l'atterrissage à Madère il y a quelques années). En effet cet aéroport n'a
qu'une piste axées sud-ouest/nord-est aussi l'avion se balançait, en crabe,
faisant comme des embardées...
En revanche, ciel laiteux et 23° qui seraient agréables sans ce vent.
Menu MALTE
Les troupes de Abu 'l-Gharaniq Muhammad II ibn Ahmad, 8e émir Aghlabide d'Ifriqiya, conquièrent Malte le 28 août 870 ; la ville-forteresse de Mdina est prise et démolie6.
Au delà des victimes des combats, les conséquences démographiques de cette annexion sont controversées. Pour certains, la quasi-totalité de la population est soit tuée, soit emmenée en esclavage (« après [la conquête] de l'île, Malte est resté une ruine inhabitée »8), laissant les îles maltaises presque désertes pour un siècle et demi, avec seulement quelques survivants subsistant en troglodytes2. Pour d'autres au contraire, il n'y aurait eu que peu de conséquences sur la population3. Certaines céramiques découvertes récemment pourraient être le signe que les îles furent en effet occupées à la fin du xe siècle et au xie siècle2.
Les recherches sur cette période sont toujours en cours ; ce qui est certain c'est que l'île est repeuplée de colons arabo-berbères et de leurs esclaves à partir de 10489. Si le parallèle est fait avec l'occupation de la Sicile, la population maltaise se partage alors entre `abid (esclaves), muwalli (convertis) et dhimmis(chrétiens libres de pratiquer leur religion contre paiement d'impôts - jizya et kharâj).
Vers le milieu du xie siècle, lors d'une action des Byzantins sur Malte, les musulmans maltais proposent de libérer les esclaves et de partager leurs biens avec eux s'ils consentent à prendre les armes à leur côté pour contrer l'attaque, ce qui est effectivement fait victorieusement10. Après la défaite byzantine, les musulmans autorisent même des mariages mixtes et la création de raħal, domaine terrien en pleine propriété6 ; c'est à la suite de cette action que se met en place la deuxième vague de colonisation. L'administration musulmane comprend un ou peut-être deux gouverneurs (caïds) qui résident dans les Mdina (villes) de l'île5.
Les principaux vestiges archéologiques de la présence arabe sont des tombes musulmanes, dont la plupart d'ailleurs sont postérieures à l'arrivée des Normands en 1091.
L'occupation musulmane a installé l'arabe comme langue nationale, encore parlé aujourd'hui (le maltais en dérivant directement). Elle est aussi responsable de la plupart des toponymes du pays. Les raisons de la persistance de la langue arabe à Malte, sont toujours discutées.
Comme tous ceux qui firent de l'archipel leur demeure, les arabes ont également laissé leur héritage. Le plus important vestige de leur domination durant deux siècles se retrouve dans la langue maltaise et dans le nom de nombreuses villes et de nombreux villages à Malte et à Gozo, comme Marsa, Mdina, Mgarr, Mqabba, Ghajnsielem, Rabat, Xaghra, Zejtun et Zurrieq. Pourtant, peu de choses témoignent de leur présence, à l'exception de quelques pierres tombales exhumées.
Les arabes apportent avec eux de nouvelles cultures, incluant celles du coton
et du citron, de nouveaux procédés agricoles et de nouvelles techniques
d'irrigation.
Le paysage caractéristique des champs en terrasse est également le résultat de
leurs méthodes, nouvelles aussi. Aujourd'hui encore, de nombreuses spécialités
de la cuisine maltaise doivent leur existence aux figues, amandes, épices et
pâtisseries apportées par les arabes, tout comme certaines spécialités de la
Sicile voisine.
Les arabes virent en Malte, comme les romains avant eux, un poste avancé utile
pour assaillir la Sicile. Il semble qu'ils aient toléré les croyances
chrétiennes des habitants de l'île. Mais c'est avec des moyens militaires
qu'ils occupèrent et étendirent les anciennes fortifications romaines, ce qui
devait devenir, plus tard, le Fort Saint-Ange et la ville de Mdina.
La domination arabe prend fin après une longue
LANGUE
L'enregistrement au xve siècle des domaine terrien en pleine propriété (rahal donne une liste de noms incontestablement arabes, démontrant l'utilisation courante d'un parler arabe. Un énigme pour les linguistes: toute la toponymie maltaise, à l'exception du nom des îles de Malte et de Gozo, est d'origine arabe. Or, le remplacement d'une langue par une autre n'a jamais, dans aucun pays, effacé la totalité des anciennes toponymies. Ainsi le latin n'a pas effacé la toponymie celte, alors qu'à Malte, l'arabe a effacé la toponymie punique, grecque ou latine.
L'occupation aghlabide puis, en 921, Fatimides de Malte dure jusqu'à la conquête normande en 1091, soit plus de deux siècles. La ville-forteresse de Mdina est prise le 28 août 870 et démolie, la population est très certainement emmenée en esclavage et l'île connaît un apport de populations nouvelles d'origines arabo-berbères et de leurs esclaves à partir de 440 de l'Hégire (1048-1049). À cette date, lors d'une action des Byzantins sur Malte, les musulmans proposent de libérer les esclaves et de partager leurs biens avec eux s'ils consentent à prendre les armes à leur côté pour contrer l'attaque, ce qui est effectivement fait. Après la défaite byzantine, les musulmans autorisent même des mariages mixtes et la création de rahal, domaine terrien en pleine propriété ; c'est à la suite de cette action que se met en place la deuxième vague de colonisation. Dans les faits, la conquête normande en 1091 ne change pas grand-chose dans l'archipel. Les Normands s'installent en Sicile et gèrent Malte à distance par l'intermédiaire de leurs barons. Le pacte normand conclu avec les arabo-musulmans sur place leur permet de demeurer dans l'archipel. Les îles maltaises continuent ainsi à pratiquer l'arabe maltais, ce dialecte arabe, qui va évoluer indépendamment de sa langue mère. C'est la seule explication plausible pour justifier la permanence de la langue arabe à Malte alors qu'elle disparaît rapidement de Sicile pendant le règne des Normands.
Un recensement de 1240, soit cent cinquante ans après la conquête normande, réalisé par un prêtre, l'abbé Gilbert, décompte environ 9 000 habitants à Malte et à Gozo, dont 771 familles musulmanes, 250 familles chrétiennes (chiffre rond très certainement arrondi à la hausse et comprenant les musulmans convertis) et 33 familles juives. Apparemment tous vivent en bonne intelligence. Des poètes maltais de cette époque, Abd ar-Rahmâm ibn Ramadân, Abd Allâh ibn as-Samanti, Utman Ibn Ar-Rahman, surnommé As-Susi ou Abu Al Qasim Ibn Ramdan Al Maliti écrivent en arabe. Finalement, entre 1240 et 1250, Frédéric II du Saint-Empire expulse les musulmans, même si beaucoup se convertissent pour rester dans les îles. Leur présence durant quatre siècles a permis de poser les bases de la langue maltaise.
Il-ġurnata it-tajba! | Bonjour |
Saħħa! | Salut ! |
Merbah(Bienvenue) !
la classe sociale basse donnait des prénoms maltais à ses enfants et la haute classe sociale leur donnait des prénoms français