Le nom antique de l'île de
SANTORIN est Théra mais le nom proprement dit de Santorin a été donné à l'île par les Vénitiens au
XIIIe siècle en référence à Sainte Irène que les marins étrangers appellent
Santa Irini, nom qui évolue en Santo Rini puis Santorini. L'île qui est en fait
un petit archipel formé de 5 îles couvre 76 km² (et 90 avec la partie
maritime) avec une population
permanente d'environ 15 500 habitants. L'île reçoit chaque année environ 1,5
million de touristes. A ce propos, notre guide
Nicolas nous fait
comprendre que l'île serait merveilleuse si trois plaies ne s'étaient pas
abattues sur elle depuis quelques décennies: les escouades de quads, les
flots de touristes qui débarquent des bateaux de croisières et les hordes de
Chinois sales, bruyants et sans gêne... Ce discours nous laisse septique mais
nous avons tort comme on pourra le constater par la suite...
Dès notre arrivée, on nous a informés d'une grève des ferries les 22 et 23
septembre. Cela tombe plutôt mal puisque nous devons être transférés vers
Paros le 22. Vivons sur l'espoir...
L'architecture est typique avec les maisons blanches (blanchies 2 fois l'an,
avant et après l'hiver) surmontées de toits en terrasse ou en voûte (de béton
pour les plus récentes), sans oublier les églises surmontées de dôme bleu sur un
fond où ciel et mer se confondent à l'horizon... Les ruelles pavées et propres
sont un plaisir pour le flâneur. L'île jouit d'un climat ensoleillé, très
venteux et sec (cette année, il n'a pas plu depuis avril).
Lors de l'éruption dite "minoenne" survenue vers 1650 avant J-C, considérée
comme l'un des cataclysmes les plus important de l'histoire humaine, la
physionomie de l'île fut profondément modifiée à la suite de l’effondrement
d'une grande partie du cône volcanique en une caldeira large de près de 15 km de
diamètreet les cendres volcaniques recouvrirent ce qui restait de l'île,
ensevelissant notamment Akrotiri, stérilisant le sol de l'île pour de nombreuses
années et provoquant la fin de la société qui
s'était développée sur Santorin.
L'éruption est une des origines possibles du mythe de l'Atlantide et de celui des dix plaies
d'Égypte. Elle aurait causé des perturbations climatiques (destruction de 20% à
90% de la couche d’ozone) au niveau planétaire, avec une baisse significative
des températures pendant quelques années du fait des aérosols obscurcissant
l'atmosphère. On parle même d'hiver volcanique ! La rareté des traces
archéologiques trouvées pour les époques postérieures suggère qu'il a fallu
plusieurs siècles avant que la végétation se soit suffisamment développée pour
permettre une réoccupation par des hommes.
Une précédente éruption s'était produite 18 000 ans plus tôt. Une dizaine d'éruptions ont affecté l'île au
cours des deux derniers millénaires ainsi qu'un grand tremblement de terre en
1956.
Dimanche 18 septembre
Avec
une heure de retard, décollage de Nantes à 17H15 du vol P776073 avec un Airbus A320 de la
compagnie lituanienne de charter low-cost Small Planet Airlines venant de Brest.
La route empruntée survole la région grenobloise, la Haute Provence, Nice, le
Cap Corse, la côte amalfitaine puis le Péloponnèse. Nous arrivons à Santorin à
21H35 (au lieu de 20H50) et nous atterrissons un peu acrobatiquement à l'aéroport Kratikos,
avec un fort vent de travers. L'aéroport opère des vols réguliers à destinations
d'Athènes tout au long de l'année, et de nombreux vols charters seulement durant
l'été.
Au sud AKROTIRI:
la vue sur la caldeira, le village perché, le site archéologique préhistorique, la Plage Rouge
("Red Beach")
Un car assure le transfert vers les hôtels et il y a un mélange de voyageurs,
les uns en circuit et d'autres en séjour. Pour notre part, nous logeons à l'hôtel
Atlantida(3*) dans la péninsule d'Akrotiri, un belvédère idéal pour embrasser d'un
seul coup d'œil la caldeira avec le volcan,les villes de Fira et Oia
presque suspendues au bord des falaises et le village perché de Pyrgos.
Comme
nous sommes en circuit "demi-pension", nous y dînerons quatre fois. Une cuisine
typique, copieuse, et variée: entrées (mezzés) de tzatziki, tamara, fava,
moussaka, tomates, aubergines et poivrons farcis, très gros haricots blancs (ou
yigandes) à la sauce tomate... puis plats (magirevta) à
base de grillades et brochettes (souvla) d'agneau ou de porc grillé... Le plus,
c'est aussi le service à table et des vins corrects servis au verre. On
découvre aussi la façon cycladique très particulière de servir le pains en grosses tranches
restant partiellement attachées.
AKROTIRI - vue sur la caldeira depuis l'hôtel
Atlantida
Lundi 19 septembre, fin de journée
Etant de retour à l'hôtel
dès 15H, nous en profitons pour faire une petite marche d'une demi-heure
jusqu'au village d'Akrotiri situé sur une colline composée des plus anciennes
roches volcaniques de l'île. Durant la domination latine, Akrotiri possédait
un des châteaux de Santorin, sous le nom de La Ponta. Akrotiri fut donné en fief
en 1336 à une famille bolonaise (ou bolognaise). Cette origine non vénitienne leur permit de
conserver leur propriété après la conquête turque, jusqu'en 1617. Au centre du
village se trouve la forteresse du Goulas (du turc kule pour "tour") qui a été
détruite en grande partie par le séisme de 1956... On passe près de la
demeure d'un retraité français qui dit ne vouloir à aucun prix revenir au pays.
AKROTIRI - A l'hôtel Atlantida, une reproduction de
fresque du site archéologique voisin.
Au long de la balade, on
peut observer la culture de la vigne selon la méthode ancestrale dite "Koulara"
en enroulant les ceps en couronne à ras de
sol, comme des corbeilles ou des nids, afin de retenir l'humidité nocturne
et de protéger les sarments et les grappes de la sécheresse et des vents
violents. La
pauvreté du sol recouvert d'une épaisse couche de cendres et son acidité ne
permet que quelques cultures d'une variété spécifique et très ancienne de vigne,
l'Assyrtiko, au rendement très faible. Le vignoble de Santorin couvre
1400 hectares. Il faut mentionner un vin blanc doux, le Vinsanto, dont
l'élaboration s'apparente à celle du vin de paille du Jura. Les câpriers
se contentent de murs de pierre sèche ou de sol rocailleux pour s'installer et l'on utilise ici non seulement leurs
boutons floraux (caprons) mais aussi leurs feuilles, fermentés avec du sel puis
conservés dans le vinaigre.
Quant aux chantiers de construction qui semblent abandonnés, on pourrait y voir
une conséquence de la crise économique. En fait, il n'en est rien car sur ces
îles qui conservent une relative prospérité, la construction se fait en fonction
des moyens dont on dispose: moyens financiers et temps à consacrer hors haute
période touristique...
AKROTIRI - vigne cultivée en couronne à même
le sol.
Mercredi 21 septembre, milieu de matinée
En fin de matinée, avant
d'aller déjeuner à Périssa,
Nicolas
nous conduit au site archéologique d'Akrotiri (entrée: 12€ et 6€ pour les
seniors). il fait bien chaud (27°).
Les Cyclades formaient une unité culturelle au IIIe millénaire av. J.‑C.: la civilisation cycladique, remontant à l'âge du bronze. Elle est célèbre pour
ses idoles de marbre travaillé à l'obsidienne, retrouvées jusqu'au Portugal et à
l'embouchure du Danube. Elle est un peu plus
ancienne que la civilisation minoenne de Crète qu'elle a influencée.
En 1867, une entreprise de bâtiment française exploitait la pierre ponce et la
pouzzolane sur Santorin, pour la construction du canal de Suez. Le géologue de l'entreprise trouva
des restes de murs et
des tessons préhistoriques dans une vallée au-dessous d'Akrotiri, ainsi que sur
la petite île voisine de Thirassía. Il pensa déjà à une
culture enfouie sous les projections d'un volcan. Trois ans plus tard, des
archéologues français, puis en 1899, l'allemand Robert Zahn, firent des fouilles
non systématiques sur le même terrain. Par la suite ces fouilles, à partir de 1900, passèrent complètement à l'arrière-plan, face aux
découvertes spectaculaires faites sur l'île de Crète, située à 110 km au sud.
Repartant sur la base des découvertes antérieures, en 1967, l'archéologue Spyridon Marinatos découvre une ville appartenant à la civilisation des
Cyclades, avec une forte influence minoenne. En plein épanouissement, au
milieu du deuxième millénaire avant J-C, la ville a
été enfouie par une éruption volcanique (éruption minoenne, de type plinien)
analogue à celle qui enfouit bien plus tard les villes d'Herculanum et de
Pompéi, éruption suivie d'un important tsunami de 20 mètres de haut par endroits.
C'est enfouie ainsi qu'elle a été conservée pendant plus de 3500 ans.
L'excellent état de conservation des bâtiments et de leurs magnifiques fresques
permet d'avoir un aperçu de l'histoire sociale, économique et culturelle de
l'âge du bronze dans la mer Égée. Au bout de quarante ans de fouilles continues, on n'a dégagé qu'à peine deux
hectares (3% du site).
AKROTIRI - vue du site archéologique suite à
l'éruption survenue vers 1650 av. J-C.
Les rues étaient pavées de grandes
dalles de pierre, sous lesquelles
s'écoulaient les égouts.
La seule rue partiellement dégagée par les fouilles monte du sud vers le
nord sur la pente du terrain. Cette rue dite "rue des Telchines" comportait un
atelier de métallurgie. L'axe de cette rue se décale souvent au coin des
maisons. De largeur minimale entre 2 et 2,2 m, elle s'élargit aussi en places de
taille variable. Ces places formaient les seuls espaces libres de la ville
permettant aussi de travailler à l'extérieur. Il n'y avait ni cours
particulières ni jardins, pas plus que de murs mitoyens (mais des murs
dédoublés) entre les maisons. Ces bâtiments indiquent un haut degré de civilisation. Les
maisons avaient deux ou trois étages, construits en tuf non taillé lié avec
de l’argile, ainsi qu'en torchis d'argile et de paille. Des poutres en bois
supportaient les plafonds et les linteaux des portes et fenêtres.
La majorité des maisons avait au rez-de-chaussée des ateliers, boutiques, ou
lieux de stockage. Elles disposaient de salles de bains à l'étage, reliées à
l'égout par des descentes en terre cuite. Dans les pièces de cérémonie, le sol était recouvert d'ardoises, ou formé de
simples mosaïques de pierres et de coquillages. Tous les murs étaient enduits.
Dans les étages il y avait au moins une pièce ornée avec art,
que l'on peut interpréter comme semi-privée. Les fresques ont en commun
une exécution soigneuse et précise dans les détails, ainsi que le spectre des
couleurs utilisées. À part le blanc de l’enduit de chaux, trois couleurs ont été
surtout utilisées: le jaune, le rouge et le bleu, avec des nuances obtenues à
partir de divers pigments.
Dans certaines maisons, on peut deviner à partir des fresques la profession ou
l'origine des habitants. On a souvent trouvé dans les
pièces ornées de fresques des objets en relation avec la préparation des repas.
Les thèmes évoqués sur les fresques vont de motifs géométriques à des jeux sportifs
(enfants boxeurs)
ou cultuels, en
passant par des scènes de la vie de tous les jours (le jeune pêcheur de
dorades coryphènes), des marines et des paysages.
Les paysages figurent le monde animal et végétal de Santorin et de pays
plus exotiques comme l'Égypte.
L'habitant de "la maison ouest", située sur un côté de "la Place tiangulaire", avec
les motifs maritimes de certaines fresques, pouvait être
commandant de bateau, ou commerçant d'import-export. Par ailleurs, les scènes de masse
y sont les plus expressives. Environ 370 personnes sont représentées sur les
fresques miniatures de la salle de cérémonie. Parmi ces personnages, 120 sont des
rameurs. Les paysages (côtes, mer, fleuve) sont connus principalement dans cette
maison ouest. Les fouilles ont également mis à jour des éléments de mobilier (lits, tables,
poêle), divers récipients dont des poteries décorées, des outils de pierre et de
bronze. Le mobilier a pu être reconstitué par moulage en plâtre dans la cendre
volcanique (même procédé que pour les moulages de victimes à Pompéi). Un autre
intérêt des fouilles a été de mettre à jour les "idoles" et petites figurines de
pierre trouvées dans des tombes et visibles dans les musées.
Très tôt après sa découverte, le site fouillé a été abrité sous un hangar couvert en tôle
ondulée. Au début des années 2000, ce
toit, souvent agrandi, a été remplacé par une nouvelle structure, à la demande
de l'Union européenne. En 2005, une partie de ce nouveau
toit s'est effondrée juste avant l'inauguration, tuant un touriste et blessant six
personnes. Depuis 2009, un nouveau toit a été construit, l'aire des fouilles a
rouvert en 2011 pour les archéologues et en 2012 pour le public. Il a coûté
40 millions d'euros...
A mon avis, cette construction sans doute indispensable et fonctionnelle
"écrase" trop le site avec un plafond bas et une forêt de poteaux métalliques
(dont l'implantation n'a pas été sans causer des dommages localement) rendant la visite peu agréable.
Les protections de sites tels que les temples mégalithiques de Qrendi sur l'île
de Malte ou de l'Armée enterrée de Xian me semblent plus heureuses... Par
ailleurs, puisque le site est bien protégé, on peut déplorer qu'il ait été
dépouillé de ses mosaïques et de ses fameuses fresques au profit des musées
extérieurs (Fira,
Athènes...).
AKROTIRI - vue du site archéologique suite à
l'éruption survenue vers 1650 av. J-C.
La partie dégagée de la ville s'étend sur une pente, à environ 200 m. de la côte
actuelle. Les premières indications d'habitations remontent jusqu'au
Néolithique. Vers 3000 av. J.-C., la
population du village s'accrut considérablement, comme en témoigne la
disposition d'un cimetière. Le nombre d'habitants pourrait aller de 1500-2000 à 9000. Plusieurs
décennies –environ 50 ans– avant la
destruction finale, un tremblement de terre important avait fait d'importants
dégâts dans la ville.
AKROTIRI - vue du site archéologique suite à
l'éruption survenue vers 1650 av. J-C.
Le volcan Théra était 80 fois plus grand que le St-Helens et 27 fois plus grand
que le Vésuve en l'an 79. C'était donc le plus grand volcan terrestre à cette
époque. Ici, à la différence de Pompéi, puisque l'on n'a retrouvé aucun ossement
humain dans les décombres, c'est que les habitants avaient pu fuir (vers la
Crète probablement) avant l'éruption qui s'est produite vers le années 1650
avant J-C, prévenus par des tremblements de terre précurseurs comme le montrent
les bâtiments endommagés par les secousses et ensevelis sous 30 à 50 mètres
de cendres et de roches volcaniques qui se sont amoncelées en l'espace de 3-4
jours, préservant la ville des vandales. L’éruption d’une rare violenc, accompagnée de coulées
pyroclastiques, aurait duré 3 ou 4 jours et Théra éjecta 60 km3
de matière, ce qui représente 150 milliards de tonnes de lave et 450 millions de
tonnes de cendres qui retombèrent sur la région. Jusqu'à 30 mètres de ponces
s'accumulèrent par endroit, l'épaisseur de cendre ayant été aussi importante
qu'à Pompei en l'an 79. L’île de Santorin fut recouverte sous une centaine de
mètres de roches et de cendre. S'en suivit une période, sans doute marquée par
un refroidissement du climat (et l'une des causes des "Plaies d'Egypte").
Après le déjeuner à Perissa et la visite de la cave
Venetsanos à Megalochori, de
retour à l'hôtel avant 16H, nous en profitons pour faire une autre
balade dans les environs d'Akrotiri. En une petite demi-heure, nous passons devant le site
archéologique et en poursuivant le long de la côte vers l'ouest, par un sentier
qui se termine par un chaos de lave rouge érodée nous arrivons un quart d'heure
plus tard au point de vue qui domine la Plage Rouge au pied d'une falaise de
cette même couleur.
AKROTIRI - vue sur Sand Beach.
Au centre, PYRGOS
Kallistis ("Tour-de-Kallisté")
Lundi 19 septembre, début de matinée
Nicolas
nous fait commencer la journée par la visite du village perché de Pyrgos (700
habitants). Au départ nous devons l'imaginer car il est perdu dans le
brouillard. Après le premier établissement vénitien sur le rocher de Skaros (près de Fira)
et avant la capitale actuelle Fira, Pyrgos fut la ville principale de Santorin.
Peu à peu le brouillard se dégage pour que nous puissions mieux apprécier
la visite.
Au cours de cette balade,
Nicolas
nous fera remarquer l'importance des regards d'accès aux citernes que l'on
peut voir dans les cours et sur les places en vue du stockage de l'eau de pluie
car l'eau douce est précieuse sur cette île quasi-désertique qui n'a que
très peu de réserves et aucune source naturelle. Jusqu'au XIXe siècle, les
habitants récupéraient dans des citernes l'eau de pluie tombée sur les toits.
Aujourd'hui, une usine de désalinisation d'eau de mer produit l'essentiel de
l'eau courante, maintenant potable. De nombreuses piscines, fortes
consommatrices d'eau, ont cependant été
construites à la suite du développement touristique.
Dans le village de
PYRGOS
Dans le village de
PYRGOS
Dans le village de
PYRGOS
Dans un labyrinthe de ruelles concentriques, le village compte une quarantaine
d'églises orthodoxes aux coupoles bleu azur où l'on peut voir de belles
représentations du Christ pantocrator inspirées de l'art byzantin. C'est une
image du Christ en gloire à la fin des temps, après le Jugement Dernier.
La partie haute du village était le
kastro (ou kastelli) vénitien grandement détruit par le tremblement de terre de
1956. Ces citadelles bâties par les seigneurs vénitiens forment souvent le coeur
des villages égéens. Les maisons dont la façade extérieure est aveugle sont
collées les unes aux autres pour former une muraille.
Vers l'est, s'élève le sommet de l'île occupé par un monastère et par des
antennes. Sur ses pentes, on distingue à peine des grottes et des ermitages qui
y ont été aménagés.
Dans le village de
PYRGOS
Dans le village de PYRGOS
Dans le village de PYRGOS
Au centre, la "montagne" et le monastère Profitis Elias
Mercredi 21 septembre, fin de matinée
A 4 km de Pyrgos,
le monastère fortifié Profitis Elias fondé en 1711 occupe le point culminant de l'île (567 m.) en cohabitant avec
une disgracieuse forêt d'antennes.
En dehors de la fête patronale (on fête le prophète Elie le 20 juillet), la
visite vaut surtout pour le point de vue, d'un côté sur la caldeira et la
pointe d'Akrotiri et de l'autre, sur la plaine côtière orientale, avec l'aéroport
situé dans le village de Kamari. Ici, un pope vend des produits du monastère (miel,
câpres...) à proximité d'une petite chapelle.
Profitis Elias - au sommet de Santorin (567 m), près du monastère.
Profitis Elias - au sommet de Santorin (567 m), près du monastère.
Profitis Elias - au sommet de Santorin (567 m), près du monastère.
Au centre, MEGALOCHORI
Mercredi 21 septembre, fin de matinée
La plaine de Megalochori est
célèbre pour ses vignobles. Megalochori, situé à environ 9 km au sud de la
capitale Fira, est un village pittoresque et authentique... Son existence est
enregistrée au XVIIe siècle.
En cours de balade dans le dédale de rues agréablement pavées, on peut voir des
manoirs, de vieilles maisons traditionnelles, des caves à vin (des
marchands exportent le vin de Vinsanto (genre de muscat) que l'île produit toujours), des granges.
Des caractéristiques importantes de ces maisons historiques et manoirs, ce sont les
hauts murs, les cours intérieures et les entrées équipées d'une solide
porte en bois. La place est le cœur et l'âme de Megalochori, un lieu de rassemblement
pour y jouer un jeu de cartes ou "tavli" (backgammon). Les
vieux ceps de vigne en couronne et les bois flottés sont utilisés pour faire de
jolis objets décoratifs.
Moulins en ruine non loin du village de MEGALOCHORI
Dans le village de MEGALOCHORI
Dans le village de MEGALOCHORI
En milieu
d'après-midi, après le déjeuner à Perissa, nous sommes revenus vers Megalochori,
en fait à la limite ouest de la localité, juste au-dessus du port d'Athinios,
pour visiter la cave de la Venetsanos Winery. Après la visite de
la partie musée, avec les anciennes cuves et les machines, le but est évidemment de faire
une dégustation... et des achats. Cependant, rien de transcendant à mon goût...
En revanche, l'endroit vaut non seulement pour sa vue plongeante sur le port d'Athinios
et sa route en lacets serrés mais surtout pour une large vue sur la caldeira,
jusqu'à Oia et Thirassia (et même vers l'île d'Ios dans le lointain). On
aperçoit 4 bateaux de croisière qui ont jeté l'ancre au pied de la falaise de
Fira.
MEGALOCHORI
- vue sur la route d'accès au port d'Athinios depuis la cave Venetsanos
Winery.
MEGALOCHORI
- vue sur la caldeira au-dessus du port d'Athinios depuis la cave Venetsanos
Winery.
Au centre, PERISSA
Mercredi 21 septembre, milieu de journée
Après
Megalochori et après un détour pour visiter le site archéologique d'Akrotiri que
j'ai évoqué plus haut, nous sommes allés déjeuner à Perissa, sur la côte
sud-est. Sur le trajet, nous apercevons sur une crête, à quelque distance,
8 anciens moulins en ruine qui montent à l'assaut de la colline d'Emborio.
Justement, à Perissa, nous voici dans l'ancien port du village d'Emborio (à
2 km,
dans les terres), devenu la station balnéaire la plus grande de l'île, dominée
par les pentes abruptes du Mesa Vouno.
A la Fish Tavern Fratzeskos, nous avons jeté notre dévolu sur des
poissons vendus au poids (10€ par personne).
Après cela, nous avons juste le temps de jeter un petit coup d'oeil à ce village
balnéaire dont une petite partie de la très longue plage (7 km) de sable noir
est aménagée avec chaises longues et parasols paillotes. Petit tour du côté de
l'église. Prise de recul qui permet d'observer le flanc sud-est de Profitis
Elias où l'on distingue grotte et ermitage.
La plage de sable noir de PERISSA
PERISSA - l'église et le monastère Profitis Elias en arrière-plan
sur le sommet
La capitale, FIRA (ou
PHIRA)
Lundi 19 septembre, milieu de journée
De
Pyrgos, nous sommes d'abord "montés" tout au nord de l'île, à Oia, avant de
visiter FIRA (2350 habitants), la capitale et y déjeuner. En 1835,
Fira devient la capitale de l'île, succédant à la ville de Pyrgos Kallistis qui
avait elle même succédé un peu plus tôt à Imerovigli. La ville tire son nom
d'une forme de prononciation de "Thíra", l'ancien nom de l'île.
Cette ville est aujourd'hui
complètement vouée au tourisme et ses rues ne sont bordées que de boutiques,
bars, hôtels et restaurants. Donc avec bien peu de charme si ce ne sont ses
musées et les
points de vues sur la caldeira, notamment le volcan Nea Kameni, mais aussi sur
le rocher de Skaros (village d'Imerovigli), un ancien piton volcanique qui fut le premier
établissement vénitien sur l'île et dont la citadelle a été détruite par le
tremblement de terre de 1956. On voit également le chemin escarpé permettant
de rejoindre le vieux port d'Ormos à pied ou à dos d'âne, ou encore par un petit téléphérique.
En cheminant vers le nord, on passe sans discontinuité dans le village voisin
Firostani et, en poursuivant, on arriverait à Imorovigli, le plus haut village
au-dessus du cratère.
De Fira on a une vue panoramique sur les 18 kilomètres de long caldeira, du sud
au Cap d'Akrotiri jusqu'au nord avec le Cap Agios Nikolaos, avec au centre
l'île volcanique Nea Kameni et l'île de Thirassia. Les grands navires de
croisière ont jeté l'ancre dans le vieux port entre Nea Kameni et Fira.
Pour notre part,
nous avons déjeuné à l'Elia Taverna Olive Tree(plats garnis à
base de poisson pour 15€ ou de brochette d'agneau pour 12€).
FIRA - vue sur le rocher de Skaros.
Mardi 20 septembre, en après-midi
Presque
au terme de la mini croisière dans la caldeira, nous voici au pied de FIRA, après avoir passé le rocher de Skaros sur le flanc duquel se dresse l'église
Théosképasti. Plutôt que de rentrer au port d'Athinios, nous avons la
possibilité de débarquer au vieux port de Fira pour prolonger personnellement
nos visites. Pour notre part, nous mettons cette possibilité à profit.
Maintenant,
pour franchir les 220 mètres qui nous séparent du haut de la falaise, il faut
choisir entre les trois modes d'accès à la ville: 588 marches (ou
600?) à pied
ou à dos d'âne, ou plus rapidement et confortablement, les télécabines (5€ dont
une part est reversée aux muletiers qui subissent cette concurrence).
Nous optons pour cette dernière solution. Cet équipement a été installé en 1979
et permet d'acheminer jusqu'à 1200 personnes par heure.
FIRA - le vieux port et la ville haute.
FIRA - au vieux port d'Ormos.
FIRA - le rocher de Skaros et l'église
Théosképasti.
FIRA - les télécabines qui assurent la
liaison avec le port.
Nous reparcourons les ruelles de Fira jusqu'à la gare des bus locaux afin de
nous rendre à Oia pour assister au coucher de soleil...
Après
Pyrgos et avant de nous rendre à Fira pour déjeuner, nous allons consacrer
environ une heure et demie à la visite du site exceptionnel d'OIA
(prononcer [ia]), village de 1000 habitants situé à l'extrême pointe nord de
Santorin et relié à ses deux ports par des escaliers.
Pendant la domination latine, la petite cité constituait un des
châteaux de l'île, sous le nom de Château Saint-Nicolas dont l'existence
remonte à 1480. A partir de 1850, elle fut une ville prospère grâce à ses
nombreux navires de commerce qui accostaient dans son petit port d'Ammoudi. Les marins logeaient dans des sites troglodytes
tandis que les hommes d'un rang social plus élevé se faisaient construire leur
maison sur le haut de la falaise rougeâtre. A cette époque, il fit office de port de
commerce pour des centaines de navires de l’est de la Méditerranée, d’Alexandrie et de Russie.
Oia connaît un essor considérable depuis le
XXème
siècle. La ville
fut en grande partie détruite par le séisme dévastateur de 1956, causé par un
nouvel effondrement du chapeau du cratère. Cette catastrophe fit une
cinquantaine de victimes et détruisit plus de 2000 habitations. La ville a été reconstruite à partir
des années 1970, à la faveur du boom touristique. Jusqu'en 2010, elle constituait avec
l'île de Thirassía la communauté d'Oia.
OIA - un panorama spectaculaire.
OIA - un panorama spectaculaire
OIA - un panorama spectaculaire prisé des
Chinois.
OIA - un panorama spectaculaire
OIA - un panorama spectaculaire
OIA - un panorama spectaculaire
OIA,
ce petit village étonnant construit sur les bords d’une falaise offre un
panorama spectaculaire sur la Caldeira au point que certains le désignent comme
plus beau village de l'île de Santorin, offrant tous les stéréotypes visuels
de la Grèce. Un site prisé par la jet-set. Ainsi Brad Pit et Angelina jolie ont
construit près de là une gigantesque maison en haut du village de Finikia, au
dessus de la falaise avec vue sur la caldera et Oia.... mais cela n'a pas suffit
à leur bonheur puisqu'ils sont en passe de divorcer!
Au cœur d’Oia, on admire à travers les petites ruelles blanches et les
escaliers, une multitude de maisons entassées les unes près des autres, peintes à la chaux pour la plupart. On peut aussi visiter
les belles églises orthodoxes de l’île dont les structures étonnantes sont
agrémentées de coupoles généralement bleues. Mais victime de son charme,
Oia a très vite attiré toutes sortes de magasins "à touristes" et autres
enseignes qui ont vite défiguré une partie du centre du village.
Oia est sans doute le meilleur endroit pour admirer le coucher du soleil, et cela se
sait... Le soir les amoureux se rejoignent sur les hauteurs de la falaise pour
admirer l'astre qui joue à cache-cache avec les îles à l'horizon avant de
s'enfoncer dans le grand bleu... On viendra le vérifier demain...
OIA - un panorama spectaculaire
Mardi 20 septembre, en soirée
A la fin de la mini
croisière dans la caldeira
(ce qui a occupé une bonne partie de notre journée) que l'on évoquera plus loin, après avoir débarqué au
vieux port de Fira vers 15H, nous avons pris un bus pour Oia (1,80€)
malheureusement bondé, de telle sorte que l'on a dû faire le trajet debout en se
cramponnant, compte tenu d'un réseau routier passablement sinueux.
A 16H15, nous nous engageons dans les ruelles littéralement envahies,
bien plus que la veille en milieu de journée. Manifestement, tout touriste
qui se respecte doit venir ici pour admirer le coucher de soleil. Les
bateaux de croisière ont déversé leur contenu cosmopolite, notamment les
fameuses hordes
de Chinois conformes à l'image déplorable que nous en avait dressée
Nicolas:
bruyants, bousculant les gens, se perchant sur les terrasses des maisons pour
capter la vue imprenable... Malgré tout, le spectacle en valait la peine.
Une église d'OIA
Coucher de soleil sur OIA
Coucher de soleil sur OIA
Bus
pour Fira puis longue attente (3/4 d'heure) pour la correspondance avec le
dernier bus pour Akrotiri (2€) où nous arrivons à 21H30 ! Il est bien temps de
dîner...
C'est
une petite journée qui va être consacrée à une mini croisière au coeur de la
caldeira à bord d'une sorte de goélette (pour les touristes voyageant en individuel, le
tarif est de 36 ou 47€ selon que le "transfert hôtel" est inclus ou non). A 8H30
nous sommes au port d'Athinios après avoir dévalé la vertigineuse route
qui serpente au flanc de la falaise. Le caïque Pegasus est un deux mats
en bois inspiré des bateaux traditionnels mais motorisé.
Il transporte environ 150 passagers.
Le caïque "Pegasus"
Un cratère du volcan sur l'îlot NEA KAMENI
Après une vingtaine de
minutes de navigation, nous accostons sur le rivage nord de Nea Kameni, "la Nouvelle
Brûlée", autrement dit le nouveau volcan. Pour y prendre pied, il faut
s'acquitter d'un droit d'entrée (2,50€). Nous avons une heure et demie pour
parcourir les sentiers de l'îlot volcanique de forme circulaire qui culmine à 150 mètres
(ou 134?) et s'étend
sur 3,4 km². Pour cette visite, il faut se munir de chaussures fermées car le gravier
volcanique est très agressif. Promenade dans un paysage lunaire voire
martien, entre les cratères, au milieu de la lave noire craquelée.
Vue panoramique du volcan sur l'îlot NEA KAMENI
À la suite de la puissante éruption survenue vers 1600 av. J.-C., le centre le
l'île de Santorin s'effondre et est complètement immergé. De l'île primitive ne
subsistent que Thera, l'île principale, l'îlot calcaire d'Aspronissi au
sud-ouest, et l'île de Thirassia à l'ouest. La roche en fusion
restée au centre du volcan sous-marin remonte progressivement par épisode au
centre de la caldeira et forme dès l'an 46 l'île de Paléa Kaméni où nous ferons
escale plus tard.
L'île de Néa Kaméni où nous accostons nait entre 1570 et 1573 sous la forme d'un îlot
appelé Mikri Kaméni situé au nord-est de Paléa Kaméni. Ilot qui sera absorbé à
la suite de deux éruptions à son voisinage au milieu du XIXe puis et au début du
XXe siècle.
Les dernières éruptions sont survenues entre 1939 et 1941 et
pendant une vingtaine de jours en janvier-février 1950. Bien entendu le
volcan d'où se dégage encore des fumerolles est placé sous surveillance à l'aide
d'instruments de mesure qui auscultent son activité. La jeunesse de l'îlot fait
que l'on n'y voit pratiquement aucune végétation hormis un tapis de maigres graminées
rouges succulentes (grasses) sur le sol mince.
Nous
reprenons le bateau pour une courte navigation de quelques kilomètres, en
contournant le nord-ouest de Nea Kameni pour jeter l'ancre dans une petite
baie au nord-est de Palea Kameni. La mer est particulièrement agitée et le
tangage projette des embruns sur le pont.
Nea Kameni, "l'Ancienne Brûlée" a surgit il y a près
de 2000 ans. Un gardien réside sur cet îlot désolé près d'une chapelle dédiée
St-Nicolas.
Profitant d'une escale d'une petite demi-heure, une bonne vingtaine de
passagers vont se jeter à l'eau en plongeant depuis le bateau afin d'atteindre à
une trentaine de mètres de là une petite crique aux eaux tièdes de couleur
rouille parées de vertus thérapeutiques...
Bain thérapeutique sur l'îlot PALEA KAMENI
Pour requinquer ses passagers, même les moins courageux, le capitaine sert de
l'ouzo. On pourrait dire l'apéritif mais c'est encore tôt puisque la prochaine
escale n'aurait pas lieu avant 13H.
Nous
mettons cap au sud, en direction du phare du Cap d'Akrotiri d'où nous devions
remonter en direction de l'îlot blanc Aspronissi (vestige de l'ancienne île). Au
lieu de cela, après avoir parcouru quelques centaines de mètres, notre bateau
vire de bord et prend la direction du nord car la mer est trop agitée.
Ca tangue beaucoup !
Avec une mer remuante, bientôt nous longeons la côte est de Thirassia avec tout
d'abord un cap dont le profil évoque tout à fait une tête de crocodile. C'est un
mille-feuille aux roches sombres et rouge, percé d'une grotte traversante.
Ile de THIRASSIA - cap sud de l'île en forme
de tête de crocodile
A midi (nous avons gagné du temps), nous accostons au port de Korfos appelé
aussi Ormos Korfou. Un peu plus de deux heures d'escale. Donc tout le
temps pour déjeuner (au choix: poulpe avec légumes, tomates et
poivrons farcis, moussaka) mais trop peu pour gravir les 250 marches de l'escalier menant au
village blanc de Manolas (ou Manolos), même à dos de mule. Là-haut, perché à 200 mètres, à l'écart du
flot touristique, comme figé dans le passé, se trouve également un autre village, Potamos.
Ile de THIRASSIA - au port Ormos Korfou.
Ile de THIRASSIA - la chapelle St-Nicolas au port Ormos Korfou.
En
revanche, nous avons le temps de longer le pied de la falaise. Après être
passé au pied du sentier-escalier, nous traversons la terrasse d'un restaurant
qui se pare d'un moulin probablement pour le décor. Plus loin, le cheminement se
fait plus compliqué jusqu'à la très typique petite chapelle dédiée à
St-Nicolas ou Hagios Nikolaos (encore une ! ...il est vrai qu'il est
particulièrement vénéré dans les îles, où il est considéré comme le protecteur des
marins).
Ile de THIRASSIA - de la baie d'Ormos vue
vers les ilots Nea et Palea Kameni et, à l'horizon, sur Thera.
Après
cette agréable escale, nous remontons vers le nord en laissant sur notre gauche
quelques caps de Thirassia surmontés de rochers ruiniformes blancs sertis de
tuf volcanique rouge. Au ras de l'eau, des villas de luxe se font discrètes.
Puis l'horizon s'ouvre en direction de l'île d'Ios à près de 15 km. La mer
est agitée dans ce passage ouvert vers le large, entre Thirassia et le cap d'Oia.
Passant devant le port d'Oia, Ormos Ammoudiou ou Ammoudi, nous
longeons les falaises colorées au sommet desquelles la ville blanche et ses
moulins se dressent.
OIA et le port d'Ammoudi
En poursuivant vers le sud,
nous sommes bientôt au pied d'Imerovigli et du Rocher de Skaros, puis de
Firostefani et de Fira. Nous profitons d'un arrêt-éclair pour débarquer au
vieux port de Fira afin de terminer la journée à notre guise (le coucher de
soleil à Oia évoqué plus haut)...
IMEROVIGLI - le Rocher de Skaros et l'égliseTheokepasti