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A PROPOS DES MOGHOLS

LES ORIGINES...

Le nom Moghol  (ou Mughal) est dérivé du nom de Mongol porté par les Turcs Timurides originaires des steppes d'Asie centrale autrefois conquises par Genghis Khan et connues sous le nom de Moghulistan ("Terre des Mongols"). Le temps ayant passé, les premiers Moghols avaient été "persanisés" et ils introduisirent la littérature et la culture persanes en Inde, jetant les bases d'une culture indo-persane.

UN EMPIRE...

L'Empire moghol ou mogol est fondé en Inde par Bâbur, le descendant de Tamerlan, en 1526, lorsqu'il défait Ibrahim Lodi, le dernier sultan de Delhi à la bataille de Pânipat. Ainsi il supplante le sultanat de Delhi qui s'était imposé dans le nord de l'Inde depuis le tout début du XIIIe siècle. Le Sultanat s'était peu à peu affaibli notamment au siècle précédent avec la mise à sac de Delhi par Tamerlan, justement l'un des ancêtres de Bâbur.

L'empire moghol marque l'apogée de l'expansion musulmane en Inde. Il se développe considérablement sous Akbar, et son essor se poursuit jusqu'à la fin du règne d'Aurangzeb, au début du XVIIe siècle. Après la disparition de ce dernier, en 1707, l'empire entame un lent et continu déclin, tout en conservant un certain pouvoir pendant encore 150 ans. En 1739, il est défait par une armée venue de Perse sous la conduite de Nâdir Shâh. En 1756, une armée menée par Ahmad Shâh pille à nouveau Delhi.
Après la révolte des Cipayes (1857-1858), les Britanniques exilent le dernier empereur moghol resté, jusqu'à cette date, le souverain en titre de l'Inde.


Extrait de Wikipédia


LES "GRANDS" MOGHOLS.
..

"Les Grands Moghols" furent les six premiers empereurs de cette dynastie, 
 - Bâbur (1526-1530),
 - Humâyûn (1530-1556),
 - Akbar (1556-1605),
 - Jahângîr (1605-1627),
 - Shâh Jahân (1627-1658) et
 - Aurangzeb (1658-1707).

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Etape suivante:
GWALIOR

Mardi 2 février

 En cours de matinée, nous sortons un peu de l'hôtel pour découvrir les environs. C'est un boulevard (Aruna Asaf Ali Marg) au trafic assez dense avec des bas-côtés misérables, souvent sans trottoirs, envahis par les broussailles et où des pauvres ont élu domicile sous des abris de fortune. Pourtant, nous arrivons bientôt à hauteur de l'Université Jawaharlal Nehru située de l'autre côté de la voie.

Après le déjeuner pris à l'hôtel, nous quittons Delhi à 13H pour un trajet qui prend plus de quatre heures. C'est l'occasion de longer les travaux de construction d'une section aérienne du métro. Un chantier que ne semble pas avoir beaucoup avancé depuis notre précédent voyage il y a 6 ans et demi déjà.

En gagnant la voie rapide située au sud-est de Delhi, dans le faubourg Bahapur, qui conduit vers Agra, bref arrêt pour jeter un coup d'oeil par dessus un mur délabré afin de voir la magnifique architecture du Temple du Lotus implanté au milieu d'un parc. C'est le temple-mère du culte Baha'i ouvert à toutes les croyances. C'est une oeuvre de l’architecte iranien Fariborz Sahba réalisée entre 1980 et 1986 et qui a reçu de nombreux prix. Elle fait penser un peu à l'Opéra de Sydney. L'édifice consacré au Dieu Un, à l’Unité de la Religion et de l’Humanité se présente sous la forme de  27 pétales disposés sur 9 côtés (chiffre symbolique important pour la foi bahá’ie), recouverts de marbre. Une salle vide, où aucun rituel n'est accompli, sert à la méditation personnelle.
Le bahaïsme  ou baha’isme a été fondé en 1863 par le Persan Mīrzā Husayn-Alī Nūrī. Cette religion monothéiste de filiation abrahamique prétend réunir les croyances découlant de cette même origine. Cette religion réunirait 7 millions de fidèles répartis dans 189 pays et affiliés à 8 maisons d’adoration principales dont celle-ci. Le centre spirituel et administratif est situé à Haïfa et Acre, en Israël.

Après cela, nous avons encore plus de 200 kilomètres à parcourir en direction d'Agra. Lors de notre précédent voyage de 2009, nous avions souhaité revenir au Taj Mahal et cela tombe bien puisque c'est la direction qui conduit vers Bénarès et le Gange, en suivant son affluent la Yamuna. En revanche, nous ne retournerons pas à Fatehpur Sikri.
La surprise, c'est de pouvoir bientôt circuler sur une voie rapide payante, pratiquement vide, ici en Inde. Un phénomène exceptionnel dans ce pays. Même pas de vaches sur la voie! Il est isolée de l'environnement par des clôtures et mises sous surveillance avec des avertissements rappelant l'interdiction de conduire en téléphonant ou sous l'emprise de l'alcool...  Après les villes nouvelles qui sont en train de pousser comme des champignons à u kilomètre de la route, c'est la campagne de l'Etat d'Uttar Pradesh.
Paysage de plaine, celle la Yamuna qui s'en va rejoindre le Gange à Allahabad, 100 kilomètres en amont de Bénarès. Paysage très agricole, champs assez étendus verts du blé pas encore en épis et jaune de la moutarde en fleur dont, dans quelque temps les graines serviront à faire de l'huile... Parfois aussi des zones sèches qui rappellent un peu le Rajasthan. Des temples de village, de petites écoles rurales, de petits mausolées dans les champs (monuments commémoratifs puisque les cendres des morts ont été jetées dans le Gange). Et aussi, des familles qui se déplacent avec ne moto surchargée de passagers...

Dans ces conditions, nous arrivons à Agra vers 17H. Agra est une ville de plus d'un million et demi d'habitant. Haut lieu touristique avec surtout le Taj Mahal, universellement connu, et le Fort Rouge, site classés au Patrimoine mondial de l'UNESCOdepuis 1983.

En partant plus tôt de Delhi, nous aurions certainement pu passer au mausolée d'Akbar et de Mariyam à Sikandra. Dommage!

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Le Taj Mahal

Par contre, avant le crépuscule, nous demandons à Mahipal de nous conduire sur la rive nord (rive gauche) de la Yamuna pour avoir un autre point de vue sur le Taj Mahal.  Moyennant un droit d'entrée de 100 INR, Mahipal nous conduit dans le jardin Mehtab Bagh. Outre le point de vue sur le Taj Mahal, sons seul autre intérêt est de révéler les fondations de ce qui aurait pu être le mausolée de marbre noir de Shah Jahan qui aurait fait le pendant au Taj Mahal dédié à son épouse Muntaz Mahal. Le chantier ce serait arrêté rapidement du fait du renversement de l'empereur par son fils et en raison de l'épuisement du Trésor impérial, surtout que le marbre noir aurait coûté extrêmement cher car il est rare.

En fait, on aurait pu avoir le même point de vue en descendant à pied la petite rue qui longe le jardin et rejoint la rive...


Revoir le Taj Mahal était un souhait que nous avions fait en 2009 et sa réalisation n'est pas une déception. Même si deux minarets sont entourés d'échafaudages, l'édifice procure toujours un immense sentiment d'émerveillement.

La nuit est tombée et nous rejoignons notre hôtel Taj Vilas **(*) vers 18H30. Wifi au salon près de la réception.

Mahipal nous propose une option spectacle avant le dîner. Il se déroule dans la vaste salle de 585 places du Kalakriti Cultural & Convention Center. Pendant une heure, le spectacle raconte les amours de Shah Jahân et de Muntaz Mahal dans une mise en scène tout à fait bollywoodienne, avec une cinquantaine de comédiens, danseurs et danseuses. C'est joué dans le style de Bollywood, c'est-à-dire surjoué. Rien d'étonnant puisque dans la distribution, on peut voir que les concepteurs du spectacle en sont issus. L'apparition d'une reproduction du Taj Mahal surgissant du sol de la scène constitue le clou du spectacle.  C'est une reproduction en marbre, de 3,50 mètres de haut et qui pèse 8 tonnes.
Cher spectacle (30€) surtout que, même sans flash, les photos sont interdites...

Retour à l'hôtel. Dîner et nuitée.
 

Jeudi 4 février

Cette fois nous ne nous rendons pas au Taj Mahal en calèche mais en voiturettes électrique. Après avoir vu le Taj Mahal à la lumière du crépuscule, il aurait été sympathique de le voir depuis ses jardins dans l'aube brumeuse mais nous ne quittons l'hôtel qu'à 9H. La lumière sera donc déjà assez crue lorsque l'on effectuera la visite. C'est le moment de franchir le monumental portail de grès rouge incrusté de marbre blanc dessinant les arabesques des versets coraniques surmonté de 11 coupoles de marbre blanc (et autant pour ma vue de l'autre côté), tandis que l'influence hindo-rajpoute se voient au travers des chhatris qui l'encadrent. Puis c'est le Char-Bagh, le jardin avec la perspective du mausolée, tout au fond.

Pour vous plonger dans l'histoire romantique de Shah Jahân et de Muntaz Mahal vous pouvez le faire agréablement en vous plongeant dans le roman "Taj" de Timeri N. MURARI (Editions Philippe Picquier,  2007)

Je ne vais pas recopier ici  les explications abondantes que j'avais données lors de notre visite en 2009  et je me borne à y renvoyer.

Malgré les travaux sur les minarets, ce grandiose monument reste une pure MERVEILLE. Ne figure-t-il pas dans la liste des "7 nouvelles Merveilles du Monde" établie en 2007 ? Evidemment, ce chef-d'œuvre grandiose construit entre 1632 et 1648 est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1983.




Les visiteurs sont assez nombreux en milieu de matinée et sont essentiellement des Indiens. On peut être surpris d'y croiser aussi quelques moines bouddhistes et des religieuses catholiques accompagnant leurs élèves... Mais après tout, pourquoi pas?
En effectuant un parcours parmi les monuments du site, notamment la mosquée de grès rose à l'ouest (sur la gauche) et  son pendant, le Jawab à l'est, nous constatons que les travaux de restauration ou de nettoyage ne portent pas que sur le mausolée mais aussi sur ces annexes. Des petits bandeaux de marbre blanc sont taillés pour remplacer ceux qui ont disparu au niveau d'incrustations ornementales.
La promenade dans le jardin est également un ravissement. Outre les visiteurs humains, on y rencontre des singes, des aigrettes, des perruches et de minuscules écureuils à pelage rayé.

Ici le temps suspend son vol et donc passe toujours trop vite.

Il est  11H lorsque nous quittons le Taj Mahal pour nous rendre non loin de là au Fort Rouge.

Le Fort Rouge

Le fort bâti sur les rives de la Yamuna, à 2,5 km à l'ouest du Taj Mahal est protégé par des doubles douves (l'une jadis remplie d'eau tandis que dans la seconde  tigres et lions attendaient de téméraires assaillants) et une enceinte de grès rouge longue de 2 km et haute de 25 m. Tout comme le Taj Mahal, ce site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1983.

Nous y pénétrons par la porte Amar Singh Pol avec deux tours à demi encastrées dans la muraille et ornées de bandeaux de mosaïque.  Après la "rampe des éléphants", nous arrivons au Hauz-i-Jajangir ("bassin de Jahangir"), une sorte de baignoire ou énorme réservoir monolithique (2,4 mètres de diamètre et 1,20 de hauteur)  doté de marches extérieures et intérieures permettant d'aller s'y baigner.

La construction initiale du fort fut entreprise par l'Empereur Akbar entre 1565 et 1573 (ou 1564 à 1574 ?). Il n'en subsiste que le Jahangir Mahal en grès rouge dont les décors sculptés mêlent les styles musulmans et hindous, rappelant la religion de ses deux épouses. Il faut admirer la finesse de la sculpture sur les piliers de grés et sur les consoles qui partent des chapiteaux.

D'autres parties en marbre blanc furent reconstruites ou sont venues s'y ajouter jusqu'à l'époque de son petit fils Shâh Jahân qui finit même ses jours emprisonné pendant 7 années (de 1658 à 1666) en ces lieux par l'ingratitude de son propre fils, Aurangzeb. Prison dorée quand même, avec  possibilité d'y recevoir des courtisanes, mosquée privée...
Le Diwan-I Am (pavillon des audiences publiques et cour de justice) fût également l'œuvre de Shah Jahân en remplacement d'un précédent édifice. La construction en grès est recouverte de stuc blanc, avec des piliers de marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses, comme au Taj Mahal. Par des fenêtres ajourées les quelque 400 concubines pouvaient se tenir au courant des discussions politiques.
On lui doit également le Diwan-I Khas (pavillon des audiences privées où l'empereur recevait les diplomates étrangers) construit en 1636-37 et le Khas Mahal (palais privé) en marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses et en stuc. Ce fut la résidence de Shâh Jahân et de son épouse avant de devenir sa prison où il mourut en 1666. Par les fenêtres ajourées et les balcons à toit bengali (bombé en demi-lune), l'illustre prisonnier avait une vue sur la Yamuna et sur le Taj Mahal.




 

La Moti Masjid ("mosquée de la perle") fut aussi également bâtie à l'initiative de Shah Jahân vers 1653. Cet édifice de marbre aux proportions jugées idéales porte une inscription à l'intérieur qui le compare à une perle de forme parfaite. Mais elle est en dehors de la partie ouverte aux visites.

Entre le Diwan-I Khas et la mosquée, un monument a été édifié à la mémoire des soldats anglais morts dans l'attaque du fort lors de la Révolte des Cipayes en 1857. Les Britanniques qui s'y étaient enfermés résistèrent durant quatre mois, jusqu'à l'arrivée des secours envoyés après la reconquête de Delhi.

La partie nord du fort n'est pas visitable car zone militaire. En retournant vers la rampe, nous pouvons observer de près de jolies perruches et, à nouveau, de petits écureuils rayés.

Après une heure et demie de visite nous retournons à l'hôtel pour déjeuner.

 

Le Mausolée d'Itimad-ud-Daulah

Nous souhaitions visiter un joli mausolée aperçu la veille et situé sur la rive nord de la Yamuna. Après avoir obtenu l'accord (par téléphone) du réceptif et moyennant le paiement d'un modique droit d'entrée (110INR soit 1,50€ + 2,50€ pour le parking), Mahipal nous y emmène vers 14H. 

L'Ithmaudaulah ou Itimad-ud-Daulah ou "Baby Taj" ou "Petit Taj Mahal", fut construit entre 1622 et 1628 sur cette  rive de la Yamuna à l'initiative de Nûr Jahân, l'épouse de l'empereur Jahangir, pour son père Mirza Ghiyas Beg ("Pilier de l'État") d'origine persane et aussi grand-père de Mumtâz Mahal, l'épouse de l'empereur Shâh Jahân. Achevé quelques années seulement avant le début de la construction du Taj Mahal,  c'est le premier mausolée moghol incrusté de décors de pierres semi-précieuses.

Les architectes du Taj Mahal ont aussi pu s'inspirer d'autres édifices tel que  le tombeau d'Humayun, le deuxième empereur Moghol. L'édifice a été  construit à Delhi en 1570, au centre d'un jardin ayant une géométrie particulière, la "tombe-jardin".
Autre possible  source d'inspiration avec le tombeau de Jahângîr construit plus tard, en 1637, près de Lahore. Il s'agit d'un petit pavillon placé sur une gigantesque plate forme et cantonné de quatre minarets et comportant un cénotaphe en marbre incrusté.




A l'intérieur du jardin, des femmes s'affèrent à enlever l'ancien enduit recouvrant le mur d'enceinte. Le bâtiment funéraire est agrémenté à chaque coin de tours-belvédères hexagonales coiffées de chhatris faisant symboliquement office de minarets. Les murs sont recouverts de marbre blanc incrusté de pierres semi-précieuses.  On peut y accéder par les quatre côtés, par un arc persan après avoir gravi quatre marches. A l'intérieur, quatre antichambres abritant les cénotaphes de membres de la famille occupent les angles. Elles sont reliées entre elles et  donnent accès à la chambre funéraire principale en position centrale où l'on voit les cénotaphes (ce  sont des monuments mémoriels car les corps sont inhumés deux mètres en dessous, orientés vers le nord et couchés sur le côté droit, tournés ainsi vers La Mecque, à l'ouest) du ministre et de son épouse. Les pièces et niches sont ornées de peinture en stuc montrant de jolies compositions florales.

 

Vers 16H, nous quittons le mausolée pour revenir à l'hôtel. Après quoi, nous occupons la fin de l'après-midi en déambulant dans la rue assez misérable (Fatehabad Road) où se trouve notre hôtel. On peut y voir de jeunes enfants aux énormes yeux cerclés de khôl puisque dans ce pays on doit enlaidir ainsi les enfants et ne jamais dire qu'ils sont beaux afin d'écarter le mauvais oeil. De même (et comme dans d'autres pays d'Asie), il ne faut pas toucher la tête des enfants car chez les hindous et particulièrement les Brahmanes, la tête, et principalement la région de l'occiput est sacrée. C'est l'endroit qui renferme l'âme...

C'est aussi l'occasion de voir de près le fonctionnement des transports et la circulation.
En pratique, les règles de priorité sont très particulières: les vaches sacrées ont tous les droits, dormir au milieu de la chaussée, traverser nonchalamment n'importe quel type de voie. Les chiens souvent éclopés n'ont pas autant de privilèges... Puis après, la priorité se décline en fonction de la taille et de sa capacité à se faire entendre: camions et bus, camionnettes, voitures, auto rickshaws, motocyclettes, vélos et rickshaws et enfin les piétons...

 


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