Nous débarquons à Locarno à 14H30... La ville est dominée par les
hauteurs de Cardada (1350 mètres d'altitude). Il fait très très chaud et
l'ombrage des arbres le long des jetées est un havre bienvenu pour un petit
pique-nique car il faudra prendre le train dans un peu plus d'une heure.
Les voyageurs du Lago Maggiore Express
doivent gagner le quai qui convient au niveau inférieur de la gare. Voici donc
le fameux "Express des Cents Vallées" (Centovalli Express). Un
petit train à motorisation électrique, principalement destiné aux touristes.
Le train quitte Locarno à 15H49 et le parcours commence par des tunnels puis
s'éloigne tout à fait du lac en prenant l
a direction de l'ouest sur une
cinquantaine de kilomètres, se faufilant plus au moins dans le Val Vigezzo
parcouru par la rivière
Melezza. On exagère donc en évoquant les "cent
vallées"... Par contre,
la ligne emprunte des dizaines de tunnels et de
viaducs et passe dans une dizaine de localités qui semblent perdues au milieu de
montagnes boisées comme Tegna, Intrana, Camedo, en Suisse puis Re, Santa
Maria Maggiore, Ribellasca, Trontano ou encore Masera, en Italie.
Comme la ligne est à voie unique, à mi-parcours une zone de croisement est
prévue pour permettre le passage du train allant dans l'autre sens.
Puis c'est
le
Val d'Ossola dans lequel débouchent la route transfrontalière
et le tunnel ferroviaire du Simplon. Arrivés à 17H36 dans la
gare de
Domodossola, il faut changer de train sans perdre de temps et passer sur le
niveau supérieur de la gare pour prendre la direction de Milan sur un train plus
important et plus rapide, en provenance de Brig en Suisse. Départ à 17H58 de
cette ville à l'apparence bien triste. Nous nous dirigeons vers le sud-est par
la large vallée du Toce qui
débouche dans le Lac Majeur à Verbania, peu
après avoir dépassé le
Castello Visconteo de Vogogna. A partir de là, la
ligne longe le lac avec de nombreux passages en tunnels entre lesquels on peut
apercevoir fugitivement les Îles Borromée. Le train dessert Baveno, Stresa et
Belgirate où nous descendons à 18H42...
Rive ouest du LAC DE
CÔME: Como, Cernobbio, Tremezzo, Cadenabbia, Menaggio et rive sud à Bellagio
A une altitude de 198 m., le lac de Côme (Lago di Como ou Lario) est un lac italien
situé à environ 45 km au nord de Milan. Le lac de Côme
est le plus profond des lacs italiens avec 410 m. et l'un des plus
importants avec 140 km de pourtour, 46 km de longueur
et 146 km2 de superficie. Sa particularité est d'avoir la forme d'un Y
renversé.
En partant de Belgirate pour rejoindre Como, le gain de distance est d'environ
100 km par rapport au trajet aller-retour que nous aurions dû faire
en partant de Brescia, même en empruntant les autoroutes. N'empêche que c'est
une grosse journée qui nous attend, c'est pourquoi nous quittons l'hôtel dès
8H30. Gros trafic car c'est l'heure où beaucoup de gens se rendent au
travail.
Après un trajet qui a duré un peu plus d'une heure et quart, c'est COMO
et nous nous parquons à l'Autosilo Valducce dans le sous-sol duquel on
peut voir des vestiges des thermes romains des Ier-IIIe siècles.
Nous n'avons pratiquement que la rue et la voie ferrée à traverser pour nous
rendre à la cathédrale Santa Maria Assunta (un office y a lieu)
après être passés devant le Teatro Sociale. Au XVe siècle, le Duomo
a remplacé une ancienne église romane. Cette cathédrale commencée en
1396 comporte une façade construite en 1457, avec une rosace
caractéristique et un portail flanqué de deux statues de la Renaissance de Pline
l'Ancien et de Pline le Jeune. Elle fut achevée en 1740. Sa nef gothique se
termine sur un chœur sculpté du XVIe siècle et des tapisseries dessinées par le
célèbre Giuseppe Arcimboldi (plus connu pour ses portraits burlesques et
grotesques). Elle est coiffée par un dôme de style rococo.
Accolé à la cathédrale, se dresse le Broletto, l'ancien palais
communal du XIIIe à un étage sur arcades et complété d'un campanile. Passage
devant l'église San Giacomo.
Puis nous nous rendons Piazza Cavour et sur la Mafalda di Savoia,
la promenade du port. A son extrémité est érigé le Tempio Voltano,
le Temple de Volta construit en 1928 en mémoire d'un enfant du pays, le célèbre
physicien Alessandro Volta (1745-1827). Au-delà, on devine le peu banal
aérodrome de Côme puisqu'il s'agit d'une zone du lac réservée aux hydravions.
11H15, après avoir consacré une heure et demie à Côme, nous prenons la route
qui longe la rive occidentale.
C'est d'abord Cernobbio et sa Piazza di Risorgimento devant
l'embarcadère. Petit tour en ville jusqu'à l'église San Vicenzo
reconstruite au XVIIIe à la place d'une église romane et dotée d'une façade
colorée de style baroque en 1861.
La route s'élève au-dessus du lac et vers 12h20, nous traversons Argegno
puis le village d'Ossuccio avec le campanile original de l'église
Santa Maria Maddalena in Ospedaletto, face à l'île Isola Comacina. Après quoi les localités se succèdent
tandis que la route devient sinueuse et conduit à Lenno puis c'est
Tremezzo avec la Villa Carlotta, un palais néo-classique du XVIIe,
niché dans un superbe parc, où passèrent Flaubert et Stendhal.
Nous dépassons Tremezzo pour aller visiter Menaggio. 13H30, il est
bien temps de pique-niquer le long de l'agréable promenade ombragée. Un petit
tour dans cette jolie ville permet de jeter un coup d'oeil à l'église
néo-classique Santo Stefano construite au XVIIe et dotée d'un carillon à
5 cloches. Puis c'est la petite église Santa Marta édifiée en 1885. On
peut y voir une statue du saint italien Padre Pio (vénéré à San
Giovanni Rotondo, dans les Pouilles).
14H15, nous revenons en direction de Tremezzo jusqu'à l'embarcadère de
Cadenabbia qui se trouve face à l'église anglicane de l'Ascension construite
en 1891. En effet, revenir à Brescia par la côte occidentale serait de peu
d'intérêt et nous ferait perdre du temps, alors nous avons décidé de prendre
le ferry qui relie Bellagio, à la pointe de la rive sud qui sépare les deux
branches méridionales du lac. Nous embarquons à 14H30 et la traversée dure une
demi-heure environ. Belles vues vers Tremezzo et surtout vers Bellagio, le bourg
et un peu à l'écart sur la droite (sud), l'église baroque San Giovanni
Battista du XVIIe.
Bellagio, "La perle du lac" ne faillit pas à sa réputation. Cela grouille de
touristes et trouver une place de stationnement n'est pas le moindre des soucis.
L'engouement pour ce site merveilleux remonte au XIXe lorsque la noblesse
milanaise se mit à y construire des villas posées sur le rivage comme la
Villa Serbelloni (plus ancienne puisque du XVIIIe) ou posées sur les pentes
d'un relief vigoureux. Une agréable promenade permet de parcourir les rues
pentues (comme la Salita Serbelloni), les escaliers et les
passages voûtés bordés d'échoppes, cafés et restaurants. L'église San
Giacomo du XIe siècle est typique du style roman lombard.
16H30, il est temps de quitter cette belle station touristique.
Certes, seulement 120 km nous séparent de Brescia mais la très petite
route qui rejoint Lecco ne se prête pas à la vitesse d'autant qu'on y trouve pas
mal de chantiers et aussi des motards. De plus, il faut contourner Bergame...
Bref, nous mettrons deux heures pour effectuer ce trajet !
Heureux de retrouver l'appartement de Brescia...
Par cette très belle journée,
nous partons pour une escapade dans la région
voisine la Vénétie. Relativisons car Vérone n'est qu'à 75 km de Brescia...
Nous allons y retrouver l'Adige que nous avions vu la semaine
précédente lorsqu'il était encore enfant dans les
Dolomites...
Il est un peu plus de 10H30 lorsque nous stationnons dans un parking proche du
Corso Porto Nuova.
Après la chute de l'empire romain, la ville passe sous le contrôle des
Ostrogoths à la fin du Ve siècle. Elle tombera aux mains de Carolingiens puis des
empereurs du Saint-Empire romain germanique avant de s'émanciper au XIIe en
devenant une commune de la Ligue lombarde. Elle devient au XIIIe siècle
une principauté sous le contrôle de la famille des Scaligers. À partir de 1404,
Vérone fut rattaché à la République de Venise pour quatre siècles, jusqu'à la
décadence économique de la République de Venise et sa conquête par l'armée de
Napoléon. Le centre historique a été inscrit au Patrimoine Mondial de
l’UNESCO
en 2000.
Aujourd'hui, Vérone est le chef-lieu de la province éponyme, dépendant de la
Vénétie dont elle est la seconde ville par sa population avec environ 265 000 habitants.
Avant notre visite du centre, nous commençons notre visite par un détour jusqu'à
la Porta Nuova, à l'extrémité du Corso Porto Nuova. Cette porte monumentale a été érigée au XVIe siècle dans le
cadre d'un renforcement des fortifications de la ville.
Nous revenons sur nos pas, remontant tout le Corso Porto Nuova, jusqu'à
la Porta Brà du XIVe
contrôlant l'accès méridional à l'ancienne cité. Après l'avoir franchie, on se
trouve sur l'immense Piazza Brà avec, devant nous la statue
équestre de Victor-Emmanuel II, derrière nous, le Palazzo della Gran
Guarda, sur notre droite, le Palazzo Barbieri et surtout face à nous et un peu à
droite, les arènes.
L’Arena est un amphithéâtre de 152 mètres de
long qui fut construit au milieu du Ier siècle, situé à l'époque en dehors des murs
de la ville. Il comportait alors 3 niveaux d'arcades (il a perdu le niveau
supérieur) mais conservé ses gradins qui pouvait accueillir 30 000 spectateurs.
On le considère comme le troisième amphithéâtre romain par ses dimensions. Le
prix d'entrée n'est pas donné: 10€!
L'amphithéâtre est le cadre du Festival d'Opéra qui a lieu ici tous les étés.
La première saison date de 1913, année du centenaire de la naissance de Giuseppe
Verdi, occasion pour laquelle on choisit de représenter Aïda (Opéra créé en
1871, la veille de Noël, à l'Opéra du Caire, puis un mois et demi plus
tard, à la Scala de Milan .
Pour l'été 2015, étaient programmés les spectacles lyriques. Les deux plus
représentés (diverses dates de juin à septembre) sont Nabucco de
Giuseppe Verdi, Aïda de G. Verdi. Autres oeuvres: Tosca de
Giacomo Puccini, Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart, Carmen
de Georges Bizet, Le Barbier de Séville de Giacomo Rossini, Roméo et
Juliette de Charles Gounod ou encore Carmina Burana. L'une de 18
représentations de Aïda avait été donné la veille, 27 juin, et les décors
égyptiens "pharaoniques" étaient déjà démontés et déposés sur la Piazza Brà.
Dans 5 jours, le 3 juillet, les tréteaux allaient accueillir l'une des
représentations de Nabucco.
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En quittant la place vers l'ouest (le fléchage des sites est bien fait et très
utile), nous gagnons le Castelvecchio édifié au XIVe permettant le contrôle du
Ponte Scaligero franchissant l'Adige, afin de défendre la ville des invasions de
l'extérieur et des révoltes du peuple.. Puis nous remontons le Corso Cavour
(1810-1861), du nom d'un célèbre homme politique partisan de l'unité italienne, en
passant près de l'église San Lorenzo qui date du XIIe puis nous arrivons à
la Porta dei Borsari, une porte monumentale romaine du Ier siècle, autrefois entrée principale de la ville. On peut la franchir par deux arches surmontées de
deux niveaux d'arcades. Nous poursuivons par le Corso Portoni Borsari
au bout duquel on aperçoit la haute tour, la Torre del Gardello achevée en 1370 et
probablement érigée sur les fondations d'une antique tour de garde. Elle jouxte
le Palazzo Maffei,
un palais du XVe siècle à la façade blanche, agrandi en 1629, de style baroque.
Nous voici donc en haut de la fameuse Piazza del Erbe, à l'emplacement de l'ancien forum
romain.
Au milieu de la place se dressent successivement les monuments suivants:
- la Colonne de Saint-Marc, une colonne de marbre blanc surmontée d'un lion
(XVIe), symbole de la République de Venise,
- la Madonna Verona, le plus vieux monument de la place puisque cette fontaine
est ornée d'une statue romaine du IVe siècle,
- la Tribune ou Capitello du XIIIe siècle où elle était utilisée pour les
cérémonies,
- la Colonne Visconti donnant sur la Via Cappello est une ancienne
colonne surmontée d'un sanctuaire du XIVe siècle dans lequel sont creusés des
niches.
Sur le côté nord de la place, se dresse l'Arco della Costa conduisant à la
Piazza dei Signori ("des Messieurs"). L'arc est surmonté d'une passerelle
reliant le Domus Nova et le Palazzo della Ragione (ou Palazzo del Mercato
Vecchio) près duquel s'élève la Torre dei Lamberti. Cette tour médiévale (XIIe)
est lap lus haute de la ville avec ses 84 mètres.
Par l'arche, nous nous rendons Piazza dei Signori. Elle est entourée d'édifices
intéressants reliés par des galeries d'arcades et de loggia: l'élégante
Loggia del Consiglio (XVe siècle) jouxtant le Palazzo del Podestà (ou
Palazzo del
Governo) qui abrite la préfecture. Le centre de la place est occupé par une
statue de Dante, poète du XIIIe siècle et "père de la langue italienne". Dans
l'angle opposé est érigé le Pallazo del Commune (XIIe).
Nous voici arrivés à l'Arche Scaligere. Entre les palais de cette famille
et leur petite église Santa Maria d'époque romane, c'est une sorte de nécropole
familiale (entrée payante) où sont édifiés des mausolées gothiques entourés de
balustrades en marbre.
Par le Corso San Anastasia, nous arrivons à l'église gothique dominicaine du même
nom construite aux XIIIe-XIVe. Elle comporte de superbes fresques et aussi un
curieux bénitier supporté par un bossu ("gobbo"). Un côté de la même place
est occupé par la petite église San Gorgetto. Un peu de marche pour arriver au
Duomo. La cathédrale Santa Maria Matricolare, romane (XIIe) pour son magnifique
portail et le chœur, et gothique pour la nef aux superbes piliers de marbre
rose, est née de l'effondrement de deux églises lors du tremblement
de terre de 1117. Une messe s'y déroule (on est dimanche).
Nous sommes proche du Ponte Pietra, ce pont, chef-d'œuvre romain était demeuré intact
pendant 2 000 ans jusqu'à sa destruction par les Allemands en 1945 avant
d'être
reconstruit plus tard en utilisant les pierres tombées dans le fleuve.
Nous
changeons de rive. Nous y trouvons un coin ombragé près de l'église Santo
Stefano. Idéal pour pique-niquer car il est 13H. Cette église romane (fermée) a
pour origine une basilique paléochrétienne du Ve siècle, et agrandie au Xe
siècle. C'est l'une des rares églises de ne pas subir de graves dommages au
cours du tremblement de terre de 1117. Plus loin, on aperçoit le dôme de
l'église San Giorgio in Braida (XIIe-XVIe). Plus loin la colline est
coiffée par le Santuario Madonna di Lourdes, un gros édifice circulaire
construite en 1958. Il a remplacé une église de N-Dame de Lourdes détruite par
les bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale. La nouvelle église a été
installée dans la forteresse autrichienne de 1838 bâtie sur une colline
surplombant Vérone, un lieu qui a servi de lieu de détention de prisonniers
politiques pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le théâtre romain construit au Ier siècle av. J-C et restauré au XVIIIe siècle
est adossé à la colline au pied de laquelle nous nous trouvons tandis que son
sommet porte les vestiges du Castel San Pietro, une forteresse érigée au
XVe par les Visconti à l'emplacement d'un vieux château du IXe siècle. Le
funiculaire qui y conduit est en travaux.
Sur le chemin du retour, nous ne pouvons pas faire l'impasse sur la Casa di Giulietta. La
légendaire maison de Juliette, au conditionnel... avec son balcon, elle
aurait appartenu aux Capulet... Le porche qui conduit dans la cour est
complètement couvert de graffiti et autres écrits romantiques. La maison est
devenue un musée mais les visiteuses sont surtout intéressées d'être
photographiées au balcon. Dans la même cour se trouve un hôtel VIP.
ROMEO et JULIETTE
La tragédie de Roméo et
Juliette puise ses origines dans une série d'histoires d'amour
tragiques remontant à l'Antiquité.
Et n'est pas sans rappeler les amours malheureuses de Tristan et Iseult...
Les noms des familles rivales, Capuleti et Montecchi, apparaissent au
XIVe siècle dans la Divine Comédie de Dante mais seuls les Montaigu
sont de Vérone. Les Capulet sont de Crémone, et la rivalité entre les deux
maisons s'inscrit dans le conflit entre guelfes et gibelins dans toute la
Lombardie, sans qu'il soit fait mention d'aucune histoire d'amour.
L'intrigue est reprise par plusieurs auteurs italiens aux XVe et XVIe
siècles. La version publiée en 1554 par Mathieu Bandello est
traduite en français en 1559. De cette traduction est tirée la traduction
en anglais et en vers réalisée par Arthur Brooke en 1562. C'est de cette
intrigue que William Shakespeare s'inspirera.
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet)
est une tragédie de William Shakespeare. Écrite vers le début de sa
carrière, elle raconte l'histoire de deux jeunes amants dont la mort
réconcilie leurs familles ennemies. Probablement rédigée entre 1591
et 1595, la pièce est publiée pour la première fois en 1597. Depuis, Roméo
et Juliette a connu de nombreuses adaptations sur divers supports :
théâtre, cinéma, opéra, comédie musicale.
Les amants de Vérone ne sont victimes ni d’une faute ni de leur amour
mais sont promis au tragique par un destin qui leur est hostile. Ils
sont seulement nés sous une mauvaise étoile, une suite de circonstances
malheureuses mettront à mort cet amour.
L'INTRIGUE:
A Vérone, où les Montaigu
et les Capulet se vouent une haine ancestrale, Roméo, fils de Montaigu,
est amoureux de Rosaline, tandis que Capulet s’apprête à donner une grande
fête pour permettre à Juliette, sa fille, de rencontrer le comte Pâris qui
l’a demandée en mariage. Parce qu’il croit que Rosaline s’y trouvera,
Roméo se rend au bal et éprouve un coup de foudre
pour Juliette. Sous le balcon de la jeune
fille, il lui déclare le soir même son amour puis, le lendemain, prie
frère Laurent de les marier et de réconcilier leurs familles ennemies.
Mais voici que, sur une place de Vérone, Tybalt, cousin de Juliette,
provoque Roméo qui refuse de se battre. Mercutio, son ami, dégaine à sa
place, mais lorsque Roméo voit Mercutio mortellement frappé par Tybalt, il
décide de le venger: Tybalt tombe à son tour, et ce qui était une comédie
vire à la tragédie.
Juliette est accablée par la mort de son cousin et le malheur de Roméo
condamné à l'exil à Mantoue. Le père de Juliette décide de la marier au
comte Pâris mais elle refuse.
Frère Laurent élabore un plan pour aider les amants. Il confie un
narcotique à Juliette qui la fera passer pour morte; pendant ce temps,
Roméo, averti par ses soins, reviendra de Mantoue pour enlever sa femme.
Juliette annonce à son père qu’elle consent à épouser Pâris. A Mantoue, le
serviteur de Roméo, ignorant tout du plan de frère Laurent, lui annonce la
mort de Juliette. Roméo, résolu à rejoindre sa bien-aimée dans la mort, se
procure du poison et retourne à Vérone. Frère Laurent apprend trop tard
que son message n’est jamais parvenu à Roméo. Il se précipite au
cimetière, mais arrive trop tard: Roméo, après avoir tué Pâris qui l’a
surpris auprès du caveau, a déjà bu le poison. Juliette se réveille,
découvre le corps de son bien-aimé et se poignarde. Capulet et Montaigu se
réconcilient dans un deuil commun.
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Nous quittons Vérone vers 14h30 pour arriver à Brescia vers 16h15.
Il y a de quoi occuper la soirée ici...
Dimanche 28 juin, fin d'après-midi et mardi 30 juin, fin d'après-midi
Nous aurons un gros avantage pour visiter cette ville, c'est d'y être logé et
qui plus est, dans le centre. Donc uniquement d'agréables parcours pédestres.
Le monastère de Santa Giulia et la zone archéologique du Capitolium, qui
appartiennent tous deux au site “I Longobardi in Italia – I luoghi del potere”
(“Les Lombards en Italie. Les lieux du pouvoir -568-774 apr. J-C)”, ont été
inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
en 2011, à l’instar d'autres sites dispersés sur tout le territoire
péninsulaire italien.
La ville trouve son origine dans le nom romain de la ville appelée colonia
civica Augusta Brixia en l'honneur d'Auguste mais qui fait référence à la
présence gauloise antérieure, une langue dans laquelle brica ou briga
(comme aussi dans BERGame)
signifiait "sommet, colline, hauteur". Après le déclin de l'Empire, elle devint
la capitale d'un duché lombard et elle fut l'apanage de plusieurs de leurs rois,
de 568 à 774. Le dernier roi, Didier naquit à Brescia et régna
de 756 à 774. Il fonda le Monastère de San Salvatore. Aillant eu maille à partir
avec les Francs de Pépin le Bref, en 770, il donna en gage sa
fille Désirée (également appelée Ermengarde) en mariage à Charlemagne (roi des
Francs depuis 768), espérant avoir en ce prince un allié sûr. Mais dès l'année
suivante, Charlemagne la répudia sous prétexte de stérilité. Charlemagne
intervint à la demande de la papauté menacée par Didier et s'empara de
Pavie, la capitale lombarde, en septembre 773. Didier capitula en mars 774 et
le duché fut annexé dans l'Empire carolingien. Didier fut envoyé à
l'abbaye de Corbie (Picardie) où il finit ses jours.
Aux alentours de l'an 1000, Brescia devint
Commune libre et participa à la lutte contre Frédéric Barberousse.
Brescia est aujourd'hui une ville de près de 200 000 habitants, chef-lieu de la
province éponyme et qui malgré cette taille moyenne est dotée d'une ligne de
métro depuis 2013 (chez nous, en 2002, Rennes avec une population à peine
supérieure a donc bien été la devancière avec le titre de "plus petite ville du
monde à être dotée d'un métro"). C'est une ville industrielle dans le
domaine de la sidérurgie et de la chimie.
Dimanche 28 juin, fin d'après-midi:
les monuments centraux
Nous commençons notre périple à 18H. Un peu tard déjà...
Partant à pied de la Via Marsala en plein quartier du Carmine, notre visite
commence par l'église des Carmélites, Santa Maria del Carmine. Elle a été
construite au XVe siècle pendant la domination vénitienne (le lion de Saint-Marc
du portail en est le symbole) de la famille Scala, avec de nombreux ajouts
ultérieurs. Le style gothique est visible, notamment dans l'abside. Le portail
principal est un élément artistique précieux qui fusionne divers styles, en
particulier, à nouveau, gothique et Renaissance.
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Nous passons un long moment sur la Piazza della Loggia bordée par de nombreux monuments formant
un ensemble homogène de style Renaissance. Cette place de style vénitien a été
créée en 1432. La Logggia qui date des XVe-XVIe abrite l'Hôtel de ville. Ce bâtiment de
deux étages est surmonté d'une couverture en plomb. Le quartier est vivant, avec
des cheminements piétonniers et on aperçoit même une sorte de "sâdhu cycliste"...
A gauche de la Loggia, se trouve les palais des Monte di Pietà Vecchio e Nuovo
(XVe) réunis par une petite loge de style vénitien.. En face de la Loggia est
édifiée la Tour de l'Horloge (XVIe), une horloge astronomique, copie de celle de
Venise, avec ses deux jaquemarts de bronze qui sonnent les heures en frappant la
cloche de leur marteau. Au centre est érigée la statue en marbre de "la belle
italienne" ou Bell'Italia , mémorial de la "guerre des dix jours de Brescia" (la
révolte populaire contre les Autrichiens en mars 1849).
Cette place a aussi été le cadre d'un massacre en mai 1974 lorsque lors d'une
manifestation syndicale, l'explosion d'une bombe provoqua la mort de 8 personnes
tandis que près de cent autres personnes étaient blessées. Un monument sous les
arcades de l'Horloge commémore cet évènement.
Puis nous gagnons la longue Piazza Paolo VI ou Piazza del Duomo. Sur la
gauche le bâtiment austère est le Broletto, l'ancien palais communal dont
l'origine remonte au XIIIe siècle. Sa haute tour civique (Torre del Popolo ou
del Pégol) du XIIe est dotée d'un balcon des Proclamations.
Mais ce qui retient surtout le regard c'est l'imposante masse de marbre blanc du
Duomo Nuovo. La cathédrale dédiée à Santa Maria Assunta a été construite au
XVIIe sur les vestiges (crypte) d'une église du IXe. Un office du soir s'y
déroule (nous sommes le dimanche).
Le Duomo Nuovo a supplanté son voisin, le Duomo Vecchio ou Rotonda. L'édifice
est de style roman lombard puisque bâti au début du XIIe sur les vestiges d'une
église paléochrétienne détruite par l'incendie qui a ravagé la ville en 1095.
La place est un lieu animé, notamment avec les terrasses des bars et restaurants
installés face aux monuments.
Nous poursuivons en passant par la Piazza della Vittoria. A la place de l'ancien
quartier des Poissonniers, cet ensemble urbanistique moderniste a été réalisé
dans les années 1930 en s'inspirant du rationalisme architectonique, en
particulier Il Torrione, le premier gratte-ciel d'Italie et l'un des
premiers gratte-ciel à être construits en Europe. Plus récemment, des bâtiments tels
que l’hôtel de la Poste et le parc de stationnement souterrain le plus central de
la ville y ont trouvé place.
Nous repartons en passant près d'un édifice
moins connu et pourtant emblématique de la ville,
la
Torre della Pallata. Cette tour médiévale carrée, de 31 mètres de hauteur, a été
construite au milieu du XIIIe avec des matériaux d'édifices romains. Un clocher
y a été ajouté au XVIe et une fontaine ajoutée à sa base au siècle suivant.
Mardi 30 juin, fin d'après-midi,
les
sites UNESCO:
la zone archéologique du Forum et le complexe monastique de San Salvatore-Santa
Giulia
(Museo della Città)
Pour compléter nos visites d'avant-hier, aujourd'hui, nous commençons notre périple à 15H30...
En nous rendant à l'est des quartiers centraux, nous ne pouvons manquer
d'apercevoir la citadelle qui occupe le sommet de la colline Cidneo.
Le Castello
est occupé par le Museo del Risorgimento et le Musée des armes anciennes.
A l'emplacement d'un temple romain, les Visconti ont édifié cette forteresse au
XVe siècle. A l'oeuvre des Milanais, les Vénitiens ont ajouté au siècle suivant,
des bastions ainsi qu'une entrée monumentale avec pont-levis. Des différente
tours: Torre Coltrina, Torre dei Prigionieri, Torre dei Francesi, mais c'est la
Torre Mirabella qui se voit le plus, jusque dans notre quartier du Carmine.
Cette tour cylindrique de 22 mètres de haut conserve pas mal de mystère comme l'origine de
son nom ou sa période de construction.
Mais restons dans la ville basse, au pied de la colline.
Piazza Labus, on peut voir un bâtiment dont les murs intègrent des
éléments de la Basilica
Romana construite à la fin du Ier siècle. La notion de basilique de l'époque
romaine, bâtiment civil destiné à ternir des réunions, ne doit pas être
confondue avec les édifices chrétiens construits plus tard.
Près de la Piazza del Foro,
sur le côté oriental de la place, on peut apercevoir une zone de
fouilles, tandis qu'elle débouche sur l'ancien Forum, avec au nord les vestiges
du Temple Capitolin (dédié à la triade Jupiter, Junon et Minerve) construit en
73 de l'ère chrétienne et ceux du théâtre romain adjacent. Les vestiges de
celui-ci laissent peine à imaginer qu'avec ses 86 mètres de large, il a été l'un
des plus grands théâtres à l'époque romaine en Italie, et pouvait contenir 15000
spectateurs.
Par la Via dei Musei, nous arrivons près du l'ancien monastère bénédictin de
Santa Giulia, bien caché
derrière ses murs. Ce monastère a eu une existence plus que millénaire jusqu'à
sa fermeture en 1798 lors de l'arrivée des troupes françaises. Un musée
qui couvre 3000 an d'Histoire et contient environ 11000 œuvres d'art et pièces archéologiques y a trouvé
place. L'entrée coûte 5€ mais en vaut vraiment la peine car ce musée gagnerait à
être connu alors que le nombre des employés est bien supérieur à celui des rares
visiteurs que nous avons rencontrés.
La visite est passionnante au travers d'un cheminement complexe. En effet,
la
découverte de différents monuments, Santa Maria in Solario, San Salvatore, Coro
delle monache (le Choeur des Moniales), le cloître... sont des
lieux ou des niveaux différents. A cela s'ajoute un parcours muséographique
de 14000m² répartis dans les diverses constructions et trois niveaux couvrant
des millénaires: de la préhistoire au Moyen Age, époque des seigneuries et des
communes. Nous allons allègrement entremêler les deux parcours et nous y
perdre un peu.
Nous commençons avec
la statue de Santa Giulia, une martyre chrétienne du Ve
siècle qui, pour avoir refusé de sacrifier aux dieux romains, fut
crucifiée
(une autre
version dit que ses bourreaux lui avaient coupé les seins)... Cette sculpture en
marbre blanc du XVIIe est due aux frères Cara. Puis c'est une
fresque du XVe venant de l'église San Salvatore et représentant l'ermite
Saint-Antoine-le-Grand (IVe siècle). Nous continuons avec un morceau de
sarcophage du IIIe siècle avant J-C représentant
la Bataille des Amazones.
Nous passons au rez-de-chaussée pour visiter la chapelle Santa Maria in Solario
construite vers le milieu du XIIe siècle, un édifice carré sur deux niveaux. L'étage inférieur comporte quatre voûtes, tandis que la salle
supérieure est surmontée d'un dôme hémisphérique et présente trois absidioles
dans le mur oriental. A l'intérieur, on voit des fresques du début du XVIe
siècle, et deux des pièces les plus importantes du trésor de l'ancien monastère,
le reliquaire de Brescia (composé d'une petite boîte d'ivoire, datant du IVe
siècle) et la Croix de Didier ou de Desiderius (en argent et feuille d'or, ornée de 212
pierres précieuses et camées) du VIIIe siècle.
A travers la cour, nous avons une très belle vue vers le bâtiment du Choeur des
Religieuses et son clocher.
Avec un total mépris pour la chronologie mais en tentant de gérer le
chronomètre, il est déjà 16H30, nous voici dans la préhistoire avec l'Age du Fer
pour retrouver bientôt
l'archéologie romaine très représentée,
également présente en sous-sol, autour du cloître et au
Domus dell'Ortegglia
(le jardin):
mosaïques (comme Dionysos à la panthère),
sarcophage,
Victoire Ailée en bronze (IIIe siècle avant J-C), les
têtes
d'empereurs en bronze doré, poteries, éléments de tombeaux provenant de la
nécropole (Ier siècle avant J-C au IVe).
Les Romains cèdent la place aux Lombards arrivés en Italie après les Goths. Puis
les
Lombards s'effacent devant les Carolingiens, laissant les uns et les
autres des témoignages:
croix d'or, bijoux et fibules, coq girouette,
costumes, armes... Le cadre choisi est en accord avec la période couverte
puisqu'il s'agit de
la basilique de San Salvadore bâtie au VIIIe
siècle par le roi Didier. De
superbes fresques illustrant la vie de
Sant'Obizio dus au brescian Girolamo di Romano, dit "
il Romanino" (vers
1484-1566) ornent les murs. L'édifice est construit au-dessus d'une
crypte romane dont les voûtes sont soutenues par de nombreuses colonnes de
marbre.
A l'étage, le Choeur des Religieuses leur permettait d'assister
aux offices célébrés à
San Salvatore.
Encore une époque plus récente avec
la section des Communes et des
Seigneuries (1038-1426): quelques
fresques, chapiteaux, dalles
funéraires. On peut y admirer de superbes fresques comme Saint Pierre et Saint
Paul, une Madone à l'enfant accompagnée des archanges, une Crucifixion de
Floriano Ferramola... On peut également y voir
des monuments funéraires,
sarcophages et pierres funéraires de la période vénitienne pour des
personnages tels que Nicolo Orsini, Ottaviano Luzzago et
surtout le somptueux
mausolée Martinengo du début du XVe.
Mais le musée accueille également dans la section Ospite Eccelente
("Invité d'honneur"), avec notamment la collection de peintures
représentatives de l'Ecole de Brescia qui normalement sont exposées dans le
cadre de la Pinacoteca Tosio Martinengo, située Piazza Poretto (au
Palazzo Martinengo) actuellement en cours de travaux.
Comme Bergame, et dans le domaine de l'histoire de l'art, Brescia a tissé de
nombreux échanges avec Venise.
On peut aussi y voir deux oeuvres du célèbre Raphaël (Raffaello Sanzio
1483-1520): "le Christ
rédempteur bénissant" et "l'Ange". Remarquons également "l'Adoration
des Bergers" du Vénitien Lorenzo Lotto (1480-1156).
On peut évidemment voir de nombreuses oeuvres
des peintres brescians, dont "Salomé" de Moretto (de son vrai nom
Alessandro Bonvicino 1498-1554), "le jeune flûtiste" de Giovanni Gerolamo
Savoldo (né vers 1480-1548) , "le Christ en croix et Marie-Madeleine " de
Girolamo di Romano, dit il Romanino (vers 1484-1566)... Ces trois
peintres forment à Brescia, une école homogène.
Avec "Saint Georges et la princesse", on est en présence d'une oeuvre du
miniaturiste Antonio Cicognara (1480-?)
Le maniérisme est aussi présent avec "l'Automne" d'Antonio
Rasio (fin XVIIe). Un siècle après le Milanais Arcimboldo, il reprend
un style bien particulier, celui de
Giuseppe Arcimboldo, Arcimboldi ou Arcimboldus (1527-1593) qui était un peintre maniériste de portraits grotesques composés à
l'aide de fruits, légume, fleurs, animaux... qui exaltent la puissance de
l'empereur Maximilien II. Une inspiration empruntée à l'Antiquité notamment aux
masques formés d'éléments de la nature.
Le paupérisme est une autre
expression avec les tableaux du brescian Giacomo Ceruti (1698-1767) dit le Pitocchetto
(de pitocchi signifiant "misérables") qui prend le contrepied de l'académisme qui
met en scène la beauté, la richesse ou la gloire...
Pour finir, un petit tour du côté de la Collection de Arts Appliqués qui
présente des pièces précieuses, antiques ou plus récentes, en verre de Murano,
en porcelaine, ivoires, camées, horloges...
17H45, il faut partir car le musée ferme à 18H.
Il est 18H30 lorsque nous sommes de retour à la location et il faut faire nos
bagages en vue du retour...
EXPO 2015
"Nourrir la Planète - Energie pour la Vie"
L'Exposition Universelle se tenant en ce moment à Milan, on s'est décidé à aller
y faire un tour. Elle se déroule pendant 6 mois, du 1er mai au 31 octobre 2015. Le ticket acheté en ligne auparavant coûte 34€.
Nous avons une
overdose de voiture et pour éviter d'affronter des parkings géants et des
navettes, nous décidons d'y aller en train, depuis Brescia
puisqu'une gare nouvelle a été créée à Rho (banlieue nord-ouest de Milan) pour
l'Expo. Celle-ci ouvre à 10H, heure à laquelle part notre train pour une arrivée
sur le site à 11H20. Correct car dans ce genre d'endroit, on trouvera la journée
assez longue, surtout qu'il faut grand beau et chaud... Petite marche à pied
d'un bon kilomètre pour se rendre à la Gare de Brescia...
A l'arrivé à Rho, l'esplanade entre la gare et l'entrée ouest de l'Expo est décorée de statues
géantes dans le style maniéristes des portraits grotesques d'Arcimboldo
(Giuseppe Arcimboldo, Arcimboldi ou Arcimboldus - 1527-1593). A la réflexion,
rien de plus normal. D'abord, le thème de l'Expo ne porte-t-il pas sur la
nourriture et ensuite, Arcimboldo n'était-il pas Milanais?
Les pavillons sont disposés de chaque côté de la World Avenue, une vaste
et longue allée(1,5 kilomètre) orientée ouest-est,
protégée par de grands velum et agrémentée de diverses présentations évoquant le
pays d'accueil: foudres à vin, pressoirs, étals et moulin à vent, voitures (Fiat
500, Ferrari de F1...), reproduction du quadrige de Saint-Marc de Venise, des
trulli d'Alberobello...
On peut aussi y déguster les produits italiens.
En une journée, il est bien impossible de visiter les pavillons des 130
(ou 140 ou 145?) pays exposants.
Trois ensembles de pavillons collectifs sont destinés aux pays d'Asie (par
exemple Myanmar, Cambodge...), d'Afrique et d'Amérique latine qui n'ont pas
investi dans la construction de pavillons particuliers. A tous ces pavillons,
s'ajoutent les pavillons d'organisations publiques internationales, d'ONG ou
d'entreprises. Il faudrait y passer une semaine ! Les pavillons présentent leurs
productions agricoles le plus souvent typiques ou destinées à l'exportation,
leur agriculture plus ou moins productiviste ou, au contraire, écologique et
certains pavillons sont plutôt des vitrines touristiques. Plusieurs pavillons font
un clin d'oeil à l'écologie en utilisant des structures en bois (entre autre
celui de la France).
Il se dit aussi depuis 2014, que la construction des 74 (ou 80?) pavillons a été entachée de
pratique mafieuses. Après, l'Expo, à l'exception du pavillon de l'Italie, ils
seront démontés...
Nous allons donc en effectuer un survol, "à la japonaise".
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Côté sud de l'allée, après être passé devant l'Irlande, le premier pavillon visité est désert. En effet, c'est celui du
Népal, un pays
qui a d'autres soucis actuellement suite au séisme survenu le 25 avril. Des
urnes sont disponibles pour effectuer des dons. Après quoi, nous sautons le
Soudan et la Belgique.
Plus de chance avec le Vietnam
où nous en profitons pour prendre l'entrée (rouleau de printemps à 8€) de notre
déjeuner, il est 12H15.
Passage dans les "pavillons collectifs du riz, du cacao
et du café" (Myanmar, Laos, Cambodge... Cuba, Timor...). 13H15, dans le pavillon
collectif du café où est installée l'Ethiopie, on se laisse tenter (14€) par ce qui
ressemble furieusement à une galette de sarrasin bretonne. L’injera, est
une galette de farine de teff légèrement fermenté, on s’en sert comme
couvert où l'on dispose la garniture (sauté de légume, morceau de poulet, oeuf...),
en la découpant au fur et à mesure que le repas avance. Le teff est un
genre de mil ancien. Par contre la présentation de la torréfaction artisanale
est interminable et on renonce à la dégustation d'un café.
La foule se densifie déjà. Heureusement que nous avions décidé d'éviter un
week-end
Requinqués, nous repartons d'un bon pied. Nous ne résistons pas au
pavillon résolument moderniste d'un petit pays, l'Azerbaïdjan avec sphère de
verre est gadgets technologiques à effets lumineux. Son voisin le Kazakhstan
dont il est séparé par les Emirats Arabes Unis, est
très impressionnant de l'extérieur mais on ne peut pas tout visiter. Un tour
dans le pavillons de Royaume-Uni où l'on prend le frais (à la bière si l'on est
tenté) ou dans une superstructure faite d'un treillage métallique parcourue
d'étranges effets sonores. Nous passons la Hongrie. Le pavillon de l'Espagne est
assez quelconque, vaste et je m'y suis ennuyé. Son presque voisin, le Mexique
est plus original et on s'y arrête un peu.
Au milieu des deux rangées de pavillons, l'Italie, pays d'accueil s'est
attribuée la place royale, entre l'entrée sud et l'Arbre de la Vie. Nous la zappons
car il va y avoir trop de monde (!). Nous passons devant le pavillon très végétal de l'Autriche où il y a une grosse queue. Nous
passons aussi devant le Chili et nous arrêtons par curiosité chez son voisin d'expo, l'Iran. Nous
sautons le suivant, le Maroc pour visiter l'imposant pavillon du Qatar qui
ressemble à un village fortifié. On voit qu'il y a des pays riches, bien que
petits. L'Indonésie qui suit nous retient un peu également, nous rappelant de
bons souvenirs. Nous voici au bout de la rangée méridionale et il est déjà 16H.
Il faudra accélérer pour voir l'autre côté de l'allée en repartant vers
l'ouest.
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Sur le côté nord, nous devrons être plus rapides ou sélectifs. Nous jetons un oeil au pavillon du
Sultanat d'Oman et snobons
celui de l'Estonie. En revanche, le pavillon de la Russie est trop imposant pour
ne pas y entrer. Des illustrations reprenant des affiches soviétiques et des oeuvres modernes égaient les salles. Nous sautons la Slovaquie pour nous joindre
à l'interminable queue qui se presse devant le pavillon du Japon. Pour
des raisons personnelles, nous décidons d'y sacrifier. Le pavillon offre une
surface d'exposition de 4200 m² et se présente
comme une structure tridimensionnelle laissant filtrer la lumière. La
construction utilise du le bambou et 17 000 pièces de bois, inspirée des techniques
constructives traditionnelles conçues pour résister aux tremblements de terre.
Nous prenons la file à 16H15 et après trois quart d'heure au soleil, la queue se
prolonge à l'ombre avec quelques écrans pour faire patienter. Il est 17H15
lorsque nous accédons au "saint des saints". Dans la pénombre des salles, on a
un peu l'impression d'être au Futuroscope. Des murs écrans présentent de
superbes graphismes typiquement japonais, puis on circule dans une salle au
milieu de ce qui ferait penser à des feuilles de lotus ou plutôt à des assiettes
sur des tiges flexibles. Viennent ensuite des panneaux lumineux présentant les
produits de base de la cuisine japonaise et les mets qui en sont issus, suit une tablée au design très
épuré. Pour finir, c'est un show dans une vaste salle au centre de laquelle deux
animateurs costumés mettent l'ambiance. Dans la pénombre, nous sommes installés
à des tables comme au restaurant, avec des baguettes. En guise d'assiette, on a
sous les yeux un écran sur lequel différents mets s'affichent et le jeu consiste
à simuler la prise de l'aliment avec dextérité, ce qui est contrôlé par une
petite caméra... Il est déjà 17H50.
Passage devant le joli pavillon de la Turquie évoquant les poteries et
céramiques ornées des traditionnelles tulipes et devant celui des Etats-Unis. Il
ya foule devant le pavillon de l'Allemagne. Nous repassons devant la seconde
série de pavillons de l'Italie avec au fond le Palazzo Italia près de l'Arbre de
la Vie. Comme il est déjà 18H, il faut presser le pas et sauter des
étapes. Nous ne pouvons quand même pas ignorer le pavillon de la France.
Il a été conçu par l'agence parisienne d'architecture X-TU. Précédé par un
jardin fait de micro-parcelles de cultures, ce pavillon à l'allure futuriste,
fait de 2600 pièces de bois, offre une présentation originale des produits
du pays incrustés dans les caissons du plafond. A la suite, le plus petit
état du monde tient boutique, le Vatican! Pas assez de temps pour visiter
les pavillons des Pays-Bas, de la Pologne, de l'Argentine (avec ses 7 gros silos
en tôle) ou de la Colombie. Cependant on s'accorde le droit de visiter celui de
la Chine, un pavillon à la mesure du pays, avec un mélange de tradition
(la vitrine touristique) et de modernité (les effets lumineux simulant les
ondulations d'une culture sous l'effet du vent). Après passage devant
l'Uruguay, petit arrêt en Thaïlande où la foule se presse. La notoriété
touristique de ce pays y est sans doute pour beaucoup et la présentation du
pavillon accentue ce trait (naga doré à 5 têtes du Palais royale de Bangkok,
marché flottant). Courte visite pour la Malaisie. Il est déjà 19H30
et notre train part à 20H10. Il nous reste encore à remonter un bon bout d'allée
(Biélorussie, Lituanie, Moldavie, Corée du sud, Brésil, Angola...) puis à
traverser la vaste esplanade
conduisant à la gare.
Au passage, vous n'aurez pas été sans noter notre penchant certain pour
l'Asie...
Nous en avons plein le pattes et apprécions donc l'heure et quart de trajet pour nous
reposer dans le train avant d'arriver à Brescia où nous aurons encore un quart
d'heure de marche pour retourner à notre location...
Mardi 30 juin, jusqu'en milieu d'après-midi
Pour notre excursion,
aujourd'hui nous n'avons que la modeste distance de 30km à parcourir
pour atteindre la rive méridionale du Lac d'Iseo, ce qui ne nous empêche pas de
quitter Brescia dès 8H30.
Au fond du Val Camonica, le lac d'Iseo (Lago d'Iseo ou Sebino) est
le quatrième
des lacs des Préalpes italiennes par sa superficie de 65 km². Son
originalité tient au fait qu'il possède la plus grande île lacustre
d’Italie avec le Monte Isola qui se dresse hardiment à près de 420 mètres au-dessus du niveau
du lac, ce qui en fait l'île lacustre la plus élevée d'Europe. Elle et est
accompagnée de deux petites îles de Loreto et San Paolo. Autres
caractéristiques: 25 km de long, 251 m. de profondeur et à une altitude
d'environ 200 m. Enchâssé entre des montagnes qui culminent aux environs de 1000
mètres, il occupe une position relativement centrale, entre les lacs de Garde de
Côme, tandis qu'il est partagé en son milieu entre les provinces de Bergame
(ouest) et de Brescia (est).
Nous pensions remonter vers le nord du lac au plus près du rivage mais à l'approche d'Iseo, nous sommes piégés par
notre GPS qui nous embarque sur la route P510,
également nommée Galleria Covelo. Une route plus rapide mais qui a
l'inconvénient d'être à l'écart du rivage, d'avoir peu de sorties et surtout en
tunnels sur de très longs parcours.
Nous nous en échappons à Pisogne, dans la partie nord du lac. Cette ville de
plus de 8000 habitants.
Le centre historique de Pisogne est un petit bijou avec sa place du marché en pente, entre
la montagne et le lac, avec ses murs médiévaux, ses arcades et ses palais (Palazzo
Fazango). La Torre del Vescovo (la Tour de l'Evêque), aussi appelé
Torre Grande
ou Pegul, de mètres de haut, construite en pierre ferrugineuse, date du XIIe.
Au
pied de la montagne, l'église paroissiale de Santa Maria Assunta, qui date du
XVe siècle abrite un bel orgue et une fresque représentant l'Assomption de
Marie. A l'entrée, on peut voir un avis annonçant la première messe d'un jeune prêtre qui vient d'être ordonné.
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Nous poussons tout à la pointe nord du lac, jusqu'à
la petite ville de Lovere
(5500 habitants) qui fait face à Pisogne mais tournée vers l'est. C'est
une ville attrayante et pleine de charme. Une
belle promenade en bord de lac avec des statues en l'hommage au Comte Luigi Tadini,
un collectionneur d'art italien établi à Lovere, fondateur de l'Académie des Beaux-Arts, et à Garibaldi, incontournable héros de l'indépendance et de l'unité italienne.
Un monument plus récent honore la Marine italienne et l'amiral Paolo Emilio
Thaon di Revel (1859-1948).
L'Académie Tadini installée dans un bâtiment néoclassique, situé près de la
Piazza Garibaldi, est parmi les plus anciens musées de Lombardie, ayant été
officiellement fondé en 1829.
Les rues pentues incitent à les explorer.
Nous grimpons jusqu'au
Monastère de Sainte-Claire, construit au début du XVIe
siècle et prolongé à plusieurs reprises dont la partie formant
le Sanctuaire
de l'Institut des Sœurs de la Charité. Après quoi nous gagnons le centre,
Piazza V.-Emanuele II, avec
la Torre Civica du XVe siècle et
dotée d'un
couronnement du XIXe et utilisée comme Tour de l'Horloge. L'accès en est gratuit
(fermé d'octobre à mars) et une bénévole donne des
explications.
Du sommet, à une quinzaine de mètres de hauteur et au
niveau de la grosse cloche, on a
une belle vue panoramique sur la ville et le
lac. Plus loin, nous passons au pied de la
Torre Soca, un édifice du
XIIIe intégré au XVIe à l'église Saint-Georges dont il forme
l'abside.
Nous terminons notre tour par l'église paroissiale Santa Maria
in Valvendra construite en 1473. C'est une grande église à trois nefs,
la centrale est surmontée par une grande voûte et séparée des latéraux par
d'élégantes colonnes de marbre rose. Les murs et voûtes des nefs latérales sont
couverts de
fresques. Nous avons la chance de tomber sur le sacristain
qui nous allume la lumière et nous ouvre
les vantaux masquant l'orgue et
peints sur leurs deux faces. On peut y admirer l'Annonciation peinte par Florian
Ferramola et les Saints Faustino et Jovita peints par Alessandro Bonvicino dit
Moretto (célèbre peintre de Brescia). Compte tenu que l'édifice est bâti sur
un terrain en forte déclivité, l'entrée qui se fait dans l'axe de la nef est
"enterrée" et on descend littéralement dans l'église par un escalier aux
nombreuses marches alors que classiquement on accède souvent aux églises après
avoir monté des marches. L'autre entrée est latérale et en accès depuis la rue.
Nous quittons la ville pour redescendre le long de la rive orientale du lac,
sans reprendre la route des tunnels. Nous repassons à Pisogne et après avoir longé la rive pendant un quart
d'heure, nous passons devant l'église
San Zenone de Passirano. Du rivage
de Marone (3300 habitants), nous avons une belle
vue sur l'îlot privé,
Isola di Loreto. Un château néogothique y a été édifié en 1910 sur
les vestiges d'un couvent du XVe vite abandonné et passé à la famille Martinengo
de Brescia.
Nous pouvons maintenant voir
la côte orientale de l'île Monte Isola.
"L'Île Montagne" est une petite commune d'à peine 1800 habitants et couvrant
1260 hectares. Avec ses 400 mètres au-dessus du lac, cela porte son altitude
sommitale à 600 mètres. Seuls les résidents peuvent y utiliser des motos, à
l'exclusion des automobiles. Des services de bateaux la desservent à partir de
Sulzano, Sale Marasino et Tavernola Bergamasca. Sur cette côte assez boisée
(oliviers...), on aperçoit les localités de Carzano, au nord, et de Peschiera
Maraglio, au sud. La côte occidentale comporte davantage de localités. Sur un
éperon rocheux au sommet, le Sanctuaire
Madonna della Ceriola, dans
la localité de Cure, a été édifié vers 1500. Au sud-ouest de l'île, moins élevé,
on aperçoit au-dessus de la localité de Sensole le
Castello Oldofredi
construit au XIVe, face à Tavernola. On aperçoit également
la petite île
privée, Isola di San Paolo qui avait jadis porté un monastère.
12H30, pique-nique sur le rivage à Sulzano (2000 habitants) avec le
spectacle aquatique de canards, cygnes et leurs peu élégants cygneaux de couleur
fauve.
Il est un peu tard pour envisager de se rendre sur l'île et nous gagnons Iseo.
Iseo est une charmante ville de 9200 habitants. La promenade aménagée sur le
rivage est bien agréable, tout comme les gelaterie en cette heure
chaude (14H) de la journée. Sur les places au bas de la ville, sont érigées des
statues, l'une en hommage à Giuseppe Garibaldi et une autre à l'écrivain et
patriote du pays Gabriele Rosa (1812-1897). Nous remontons les rues en
cherchant l'ombre jusqu'à l'église paroissiale Sant'Andrea dont
l'origine remonte au Ve siècle. Malheureusement elle est fermée à cette heure et
nous ne pourrons en admirer les tableaux et sculptures. Sur a même place on peut
voir l'église San Giovanni Battista et l'ancien oratoire,
Oratorio dei Disciplini.
15H, une petite glace et en route pour notre dernière soirée à Brescia.
Pour visiter
agréablement le Lac d'Iseo, une
suggestion issue des informations trouvées sur place.
Il semblerait judicieux de profiter des excursions-croisières à la journée qui
ont lieu deux fois par semaine, le mercredi à partir de Sarnico (9H15-17H50) ou
d'Iseo (9H50-18h30) ou le vendredi au départ de Pisogne (9H30-18H30) ou Lovere
(9H50-18H40). Elles comportent des visités guidées des localités et un tour
panoramique de Monte Isola, d'Isola di San Paolo et d'Isola di Loreto. Tarif:
18€ ou 22€ avec déjeuner inclus.
Pour les amateurs, les samedis en période d'été, des croisières nocturnes avec
repas et animations sont organisées. Tarif: 37€ et 40€ pour les croisières
gastronomiques.
Se renseigner.
Mercredi 1er juillet, matinée
Au centre de MILAN, la cathédrale, le musée...
A 8H30, nous prenons la route du retour avec pour objectif de faire une halte à
Milan pour en visiter le centre, la cathédrale en particulier. La
circulation étant sévèrement réglementée dans le centre ville, nous optons pour un
stationnement en périphérie, à la gare de San Donato, au sud-est de la ville.
Merci le GPS. On trouve très facilement à stationner sur rue, sans parcmètre, à
quelques centaines de mètres de la gare. C'est à la fois une gare ferroviaire et
un terminus de la ligne n°3 du métro qui dessert justement la station Duomo.
Le ticket de métro ATM vaut 1,50€ et il a une validité de une heure et demie. On ne
pourra évidemment pas faire le retour dans ce délai...
MILAN est la seconde ville d'Italie avec une population de 1,350 million
d'habitants (Rome en compte 2,9) mais avec son agglomération, elle constitue
toutefois la plus grande aire urbaine du pays avec plus de 7 millions
d'habitants, formant le cœur industriel de l'Italie. C'est la capitale de la
région de Lombardie et un grand pôle tertiaire.
Il est à peine 10H lorsque nous posons les pieds sur la Piazza del Duomo au
centre laquelle est érigée une statue équestre de Vittorio Emmanuele II,
premier roi de l'Italie unifiée, en 1861. Sur l'une des plus grandes places d'Italie, nous avons aussitôt sous les yeux
la blancheur d'un chef-d'oeuvre de l'architecture gothique flamboyante, le
Duomo à la
fois colossal et léger, hérissé de clochetons, pinacles, orné de multiples statues.
Avec une superficie de 11700m², c'est la troisième plus grande église du
monde, quasi ex-æquo avec la cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville,
venant après la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro (3000mm²) et
la basilique Saint-Pierre de Rome (22000m²).
Ici se dressaient autrefois la cathédrale Santa Maria Maggiore et
d'autres églises construites au Ve
siècle. La construction de la cathédrale actuelle a commencé à la fin du XIVe et s'est
poursuivie au long des quatre siècles suivants. En 1805, lorsque Napoléon Ier veut se faire couronner Roi d'Italie en la cathédrale, il
fait accélérer les
travaux de finition de la façade. Après la
Seconde Guerre Mondiale, les anciennes portes en bois ont été remplacées par des
portes en bronze.
On ne peut qu'être surpris de constater qu'une telle merveille n'est pas encore
inscrite au patrimoine de l'Unesco (l'église de Santa Maria delle Grazie
est le seul édifice milanais qui y a été inscrit, en 1980). Une demande a été
faite en ce sens en 2013.
Pour réduire l'afflux de visiteurs du fait de l'Exposition Universelle, la
gratuité d'accès à la cathédrale est suspendue pendant les 6 mois que dure la
manifestation. Le ticket à 2€ donne aussi accès au Musée du Duomo. Tant pis, ça
en vaut vraiment la peine. Pour 4€ de plus, le ticket donne accès au baptistère
paléochrétien (où l'on accède au bas de la nef mais, sauf à être spécialiste,
ayant pris cette option, il me semble qu'elle n'en vaille pas la peine.
autre solution, à 15€, qui ajoute l'accès aux terrasses (séparément cette
option coûte 7€ pour grimper les 148 marches ou 12€ avec l'ascenseur). Mais nous
ne prendrons pas cette option onéreuse d'autant plus que nous ne disposons
pas d'assez de temps.
La cathédrale est bien gardée, avec des militaires postés à ses points d'entrée ou de
sortie. Ces militaires sont des Alpini, les chasseurs alpins du pays,
coiffés d'un petit bien curieux chapeau portant une plume sur le côté gauche du
couvre-chef. Ca ne donne pas un air très sérieux malgré leur fusil
mitrailleur...
En faisant la queue, il est loisible d'admirer les statues et reliefs qui ornent
l'immense façade aux cinq portails plaqués de marbre blanc. Une fois à l'intérieur, on est saisi par le
contraste avec l'extérieur. Ici, on n'est pas à la basilique St-Marc de Venise.
Le lieu est sombre et austère. Les cinq nefs principales sont séparées par
une
cinquantaine de piliers massifs et très hauts (la nef est haute de 45 mètres).
L'édifice à la forme d'une croix latine dont les dimensions principales sont 148
mètres (nefs) et 91 mètres (transepts). Le sol est couvert de savantes
mosaïques florales en marbre polychrome.
A l'intérieur, on remarquera les chapiteaux originaux des piliers, ornés de huit
niches abritant de grandes statues. On pourrait prendre les Fonts Baptismaux
pour une baignoire. En fait, la cuve représente un sarcophage romain en porphyre. Dans
le transept droit, on remarquera la statue de Saint Barthélémy écorché et aussi
le mausolée dédié au mercenaire Gian Giacomo Medici (aucunement apparenté
aux Médicis, banquiers de Florence), dit le Medeghino ("le Petit
Médicis"). En contournant le choeur et le maître-autel, on accède à une crypte
et au Trésor où l'on peut voir dans la pénombre des objets de culte en argent et orfèvrerie
ainsi qu'une cassette en argent contenant les restes de Saint-Charles Borromée,
archevêque de Milan au XVIe siècle.
Avant de ressortir, au bas de la cathédrale, nous accédons au baptistère (nous
avions acheté cette option) par un escalier qui conduit aux fouilles et aux vestiges des
anciennes cathédrales (Santa Tecla) et du baptistère octogonal San Stefano alla
Fonti du IVe siècle.
En ressortant, on contourne d'édifice dont certaines flèches sont en
restauration afin d'avoir un point de vue également très intéressant sur le
chevet et les impressionnants contreforts surmontés de pinacles.
Pour compléter la visite de la cathédrale, il est intéressant de se rendre au
Museo del Duomo, tout proche puisque sur un côté de la place. Ouvert
en 1953, il renferme de très riches collections bien présentées depuis sa
réouverture en 2013. Il est très vaste, avec une douzaine de salles.
Dans la salle du Trésor, on peut notamment y admirer le Crucifix d'Alibert
(Croce di Ariberto d'Intimiano) du XIe siècle, une couverture
d'évangéliaire. Dans la salle suivante, sont présentés des calices, ostensoirs,
tiare et vêtements liturgiques.
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Ailleurs on peut voir la maquette en bois du Duomo, haute de 5 mètres. De la
période des Médicis, on voit des sculptures dans un gréco-romain (visage de
"Dieu le Père" par Jacopino da Tradate). Plus loin ce sont 11 anciennes
gargouilles et des petites statues des chapiteaux des piliers de la cathédrale
dont une "vierge" portant des jumeaux nouveau-nés. Suivent un St-Sébastien
transpercé de flèches, une tapisserie flamande (de France) de la période des
Sforza (XVe). Après quoi, nous arrivons à la salle des 55 vitraux (XVe-XVIe).
Dans la salle Borromée, le Tintoret (peintre vénitien 1518-1594) nous accueille
avec un "Jésus au milieu des Docteurs de la Loi". On y voit aussi certains
modèles de bas-reliefs en terre cuite dédiés à la vie de la Vierge Marie
inspiré d'un tableau de Gaspare Vismara "la Création d'Eve" (1629).
Puis ce sont quatre tapisseries données par St-Charles Borromée.
Sala della
Madonnina est présentée l'armature d'origine en fer de la statue de 4,16 m
qui était placée au sommet de la grande flèche (à 108 mètres du sol) et a été
remplacée en 1969 par de l'acier inoxydable...
Déjà 11H15, on a passé plus d'une heure dans le musée, sans voir le temps
passer.
Nous allons maintenant jeter un coup d'oeil dans la Galerie Victor-Emmanuel II
qui ouvre sur un côté de la place. En forme de croix, cette immense
galerie est surmontée d'une voûte en verre qui culmine à 51 mètres et accueille
magasins de luxe, cafés... Joli sol fait de mosaïques parfois curieuses comme
"la Louve allaitant Romulus et Rémus" ou le taureau, symbolisant la Maison de
Savoie, dont les testicules ont disparu à force d'être foulés (les écraser
porterait chance).
Dans l'axe principal,
on débouche sur la Piazza della Scala au
centre de laquelle est érigée une statue de Léonard de Vinci.
La Scala, le
théâtre lyrique le plus célèbre au monde, donne sur le côté nord-ouest de
cette place parfaitement carrée. Le vaste édifice (3600 places) date de la fin
du XVIIIe. Sur un autre côté, la Banque d'Italie occupe la Galerie d'Italie.
Il est midi. Il y a deux heures que nous sommes arrivés sur la place. Il
faudrait bien d'autre heures, quelques jours, pour visiter les autres monuments
de cette jolie ville...
Retour en métro vers la gare de San Donato. Pique-nique au cul de la voiture
toujours parquée à l'ombre dans un quartier tranquille...
La dolce vita italiana est terminée. Il faut faire route vers la
France. Jusqu'à la banlieue de Lyon (Bron) où nous comptons dormir, il nous
reste environ 650 kilomètres.
Passage du tunnel du Fréjus à 16H et le plaisir de trouver la Savoie sous un
grand soleil, comme l'Italie que nous quittons. Par rapport au temps d'il
y a 15 jours, on a carrément l'impression d'être dans un autre pays. Nous serons
à Bron vers 18H. Une bonne nuit de repos et demain, nous repartirons vers notre
Bretagne.