Les grands lacs
La Lombardie et ses environs
 

ELEMENTS SUR L'HISTOIRE REGIONALE


Le territoire de l'actuelle Lombardie fut occupé dès la plus haute Antiquité (troisième millénaire avant JC).

Au quatrième siècle avant JC, la région a été envahie par différents peuples gaulois.
 

La suprématie lombarde

Pendant (à partir de la fin du troisième siècle avant JC) et après la chute de l'Empire romain, l'Italie fut ravagée par des séries d'invasions tribales germaniques (Hérules, Ostrogoths). La dernière et la plus marquante fut celle des Lombards, ou Longobardi, qui s'y établirent vers 570,  parvenant à établir des comtés non seulement dans le nord mais aussi dans le sud de la péninsule (Duché de Bénévent). .

Leur long règne (durant deux siècles) donna à la région, dont Pavie était la capitale, son nom actuel, la Lombardie.

Les noblesses franque, bavaroise et lombarde entretinrent des relations étroites pendant plusieurs siècles. Après des querelles initiales et la conversion des Lombards au christianisme, les relations entre les Lombards et les populations locales s'améliorèrent. Finalement, la langue et la culture des Lombards s'assimilèrent avec la culture latine.


La Lombardie convoitée par ses puissants voisins

La fin du règne Lombard arriva en 774, lorsque le roi franc Charlemagne conquit Pavie et annexa le Royaume d'Italie (principalement l'Italie du nord et centrale) à son empire. Les anciens ducs et nobles lombards furent remplacés par d'autres vassaux, princes-évêques ou marquis germaniques.
Le XIe siècle marqua un essor économique important dans la région, dû au développement du commerce et surtout de l'agriculture. Comme dans d'autres régions d'Italie, cette prospérité permit aux villes de défier le pouvoir féodal, représenté par les empereurs germains et leurs légats locaux.
Cette évolution atteint son apogée aux XIIe et XIIIe siècles, lorsque des ligues lombardes regroupant des villes, généralement menées par Milan, vainquirent l'Empereur Hohenstaufen Frédéric Ier (dit Frédéric Barberousse) puis son petit-fils Frédéric II.
A partir de là, le duché de Milan se structura alors sous la domination des Visconti (1277-1447) puis des Sforza (1450-1535). Ce duché fut un État  de 1395 à 1796. En principe fief du Saint-Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant.

À l'issue des guerres d'Italie, la domination espagnole s'imposa sur le duché de Milan (traité du Cateau-Cambrésis en 1559), puis celle des Habsbourg à l'issue de la guerre de succession d'Espagne (traité de Baden en 1714).
Conquise en 1797 par Bonaparte qui la transforma en République cisalpine, la Lombardie (Lombardia) fut rendue par le Congrès de Vienne à l'Autriche qui l'associa à la Vénétie pour former le Royaume lombard-vénitien.
En 1848, un soulèvement favorable au Risorgimento réussit à chasser provisoirement les Autrichiens de Milan. Mais après avoir été contrattaquées, les troupes du Royaume de Sardaigne furent défaites et  l'Autriche reprit le contrôle de Italie du Nord. Ce n'est qu'en juin 1859 que les Piémontais, très fortement épaulés par les Français, réussirent à prendre le dessus sur l'Autriche lors des batailles de Magenta et de Solférino.  L'armistice de Villafranca décidait du rattachement de la Lombardie au Royaume de Sardaigne de Victor-Emmanuel II de Savoie en échange du duché de Savoie et du comté de Nice pour la France et du maintien de l'Autriche en Vénétie.

Bien plus tard et encore près de nous,  dans les années 1970-1980 ("les années de plomb"), la région a été secouée par des attentats terroristes conduits par des mouvements d'extrême gauche.

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Etape précédente:
HAUT ADIGE (Südtirol), les Dolomites

Mercredi 17 juin après-midi

ELEMENTS SUR LA GEOGRAPHIE REGIONALE

LA REGION  DE LOMBARDIE

La Lombardie est une région du nord-ouest de l'Italie couvre 23 860 km² est située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et au nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu.
A la différence de sa voisine nord-orientale, la région autonome du Trentin-Haut-Adige, c'est une région de statut administratif ordinaire.

RELIEF
Le territoire de la Lombardie est divisé presque également entre les plaines (qui représentent environ 47% du territoire) et les zones montagneuses (qui comptent pour 41%). Entre les deux, les collines représentent 12%.
Du nord au sud, on rencontre les premiers reliefs des Alpes, puis les contreforts Préalpins, suivis par des collines morainiques qui finissent la transition entre montagnes et vallée du Pô.
Les Alpes lombardes atteignent leur altitude maximale à Punta Perrucchetti (4020 m.), dans le Bernina.

La région est traversée par des dizaines de rivières (y compris le Pô, le plus grand fleuve d'Italie) et est baigné par des centaines de lacs, en particulier de grands lacs d'origine glaciaire.

Entre le Lac majeur, à l'ouest, et le Lac de Garde, à l'est,  les Préalpes qui enserrent les plus grands lacs d'Italie, culminent à un peu plus de 2500 m.
La vallée du Pô va du Piémont à la Romagne, entre les Alpes et les Apennins.
 

CLIMAT

Le climat de la région est de type continental humide, les hivers sont froids et humides et les étés sont chauds avec des précipitations plus marquées en été et en automne.
Mais les nuances sont considérables en relation avec la variété des reliefs.

 

POPULATION ET DEMOGRAPHIE

La Lombardie compte 10 001 000 habitants en 2015 (419 hab/km²), ce qui en fait la région italienne la plus peuplée.

En 2006, le taux d’emploi dans la région était de 66,6% (76,4% des hommes  contre 56,5% des femmes dont le taux d'emploi progresse).
Sur 4 millions d’emplois (en 2005): 65% relevaient des services, 36% de l’industrie, et 1 % de l’agriculture.
 

ECONOMIE

La Lombardie, première puissance économique régionale d'Italie,  à produit à elle seule 21% du PIB italien en 2009 'pour un poids démographique de 16,6%), grâce à de nombreux pôles industriels, financiers, et commerciaux. Supérieur de 35% la moyenne européenne, son PIB par habitant s'élevait à 33 647€ en 2008, contre une moyenne de 26 277€ pour l'Italie.

Secteur primaire
L’agriculture était la base du développement économique de la Lombardie. La mécanisation et la restructuration du territoire a permis une augmentation sans précédent de la production agricole. L’agriculture de la région est principalement axée sur la production de céréales (maïs, soja, blé), de légumes, de fruits (poires et melons) et de vin.

Secteur secondaire
L’industrie dominée par des PME souvent à caractère familial, mais aussi par de grandes entreprises, est florissante dans de nombreux domaines: mécanique, électronique, métallurgique, textile, chimie, pétrochimie, pharmacie, alimentaire, mobilier, et production de chaussures. La province de Milan rassemble plus de 40% des entreprises lombardes.

Secteur tertiaire
Le commerce et les finances ont un poids important dans le secteur des services. Milan accueille notamment la Bourse italienne, les principaux centres financiers et la Foire de Milan, qui est le plus grand complexe d’exposition d’Europe et où se tient en 2015 l'Exposition Universelle. Les banques, les transports, les communications et les services aux entreprises ont aussi une grande part dans ce secteur, sans oublier le tourisme.
ble à celui de l'Île-de-France ou de la région de Londres. En revanche, les régions méridionales accusent toujours un retard économique notable par rapport aux régions du nord.

 Après la première étape d'hier, une journée autour du Lac du Bourget (900 km depuis notre Bretagne), nous avons décomposé le trajet de ce jour en 400 km nous amenant en Lombardie, pour effectuer une courte visite de Bergame, après quoi il nous restera 300 km pour atteindre notre lieu de séjour en Haut Adige...

Vous pouvez aussi faire un superbe voyage aux Lacs italiens, tout en images, au travers du diaporama de notre ami Yves (principalement sur le Lac Majeur et le Lac de Côme), suite à un voyage très complet effectué en 2013.

Après avoir franchi le Tunnel du Fréjus, nous voici en Italie, dans la région du Piémont. Nous empruntons l'autoroute A32 qui rejoint Turin. Dans la vallée de Suse, nous passons  au pied du pic de près de 1000 mètres d'altitude, coiffé par l'abbaye bénédictine Sacra San Michel édifiée au Xe siècle.
Passé Turin, le trafic autoroutier (A4) s'accroît car cet axe relie Venise, en passant notamment par Milan et plusieurs autres villes de la Plaine du Pô.
Il est plus de midi lorsque nous nous parquons dans la ville basse (Città Bassa) de Bergame (l'accès de la ville haute nous est interdit) dans un parking de la Piazza della Repubblica.

 Petite visite de BERGAME

Bergame est une ville de 121 000 habitants, chef-lieu de la province éponyme et faisant partie de la région de Lombardie. Son passé doit aux Ligures et Gaulois qui lui ont donné son nom (berg-hem, "la ville sur le mont"), Romains, Barbares Goths, Huns (avec Attila,) et Vandales, Lombards et Francs (Charlemagne). En 21098, la ville se proclame "Commune libre"  mais vassale du Saint Empire. Elle est en guerre et vaincue par  sa rivale, Brescia, en 1156 et à nouveau en 1191.  Pendant tout le XIIIe siècle et même au-delà, la vie de la ville fut marquée par des guerres intestines entre le parti des Guelfes (les Colleoni, Rivola et Bonghi) et le parti des Gibelins (les Suardi, soutenus par les Visconti de Milan). Au XVe siècle, Bergame se donne à Venise...
Aujourd'hui c'est une ville industrielle spécialisée dans la mécanique.

Depuis 2006, la ville de Bergame est inscrite sur la liste indicative du Patrimoine de l'Unesco. La Liste indicative constitue un état prévisionnel des biens qu'un pays peut décider de proposer pour inscription.

Pour rejoindre la villa haute, la Città Alta, nous utilisons le funiculaire qui conduit près de la Piazza Mercato delle Scarpe. Pour gagner le centre, nous suivons la Via Gombito mais les nourritures terrestres ayant la priorité sur les nourritures culturelles, nous décidons de déjeuner à La Dispensa di Arlecchino ("Le garde-manger d'Arlequin").  Dans la salle voûtée du sous-sol, nous optons pour le "menu turistico" à 18€ (2 plats+eau en bouteille+café). Correct mais service un peu lent. Nous n'avons pas encore adopté le rythme italien...
Requinqué, nous allons avoir seulement  un aperçu de la ville haute, la cité médiévale ceinte de remparts datant de la domination vénitienne, construite à partir de 1561 dans le but d'en faire une citadelle imprenable. Bergame est  l'une des quatre cités italiennes à conserver des remparts demeurés intacts.
Les monuments  visités sont concentrés autour de la fontaine du Contarini édifiée au centre de la Piazza Vecchia, fontaine offerte par le doge de Venise, Alvise Contarini, en 1780.

 


Le Palazzo della Ragione
("Palais de la Raison") dont l'origine remonte  à 1199 est le plus ancien palais communal d'Italie.  Le Lion de Saint-Marc rappelle l'ancienne domination vénitienne sur la ville. A ses côtés se dresse un beffroi du XIIe, la Tour Civique ou Campanone (dite aussi "grande cloche" car elle sonne 100 coups tous les soirs à 22 heures, annonçant la fermeture nocturne du portone de l'enceinte). Juste en face se trouve le grand bâtiment blanc du Palazzo Nuovo ou Scamozziono abritant la bibliothèque municipale Angelo Mai. Plus au sud, on peut voir le Duomo dédié à San Alessandro, cathédrale bâtie entre le XVe et le XIXe siècle. Près de là, c'est la chapelle de Colleoni à la somptueuse façade de marbre polychrome.
Egalement tout proches,  la basilique Santa-Maria-Maggiore, de conception romane mais inachevée si ce n'est un apport baroque tardif pour l'intérieur, et le Baptistère. Ce dernier a été construit en 1340 et se trouvait au fond de la nef centrale de la basilique, où il est resté jusqu'en 1660. Après divers transferts, il a été installé, en 1898, sur la place en face de la Chapelle Colleoni.

Retour à la ville basse.
Déjà 15H !
Il faut déjà penser à reprendre la chemin vers les Dolomites
. Environ 300 kilomètres d'autoroutes chargées...

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Mercredi 24 juin, après-midi

LAC DE GARDE, rive ouest ("Rive des Oliviers"): Limone sul Garda et plateau de Tremosine; rive sud: Sirmione

Une semaine s'est écoulée dans les Dolomites, en Trentin-Haut-Adige, et nous voici de retour en Lombardie... Cette région commence 5 km au sud de l'extrémité nord du Lac de Garde mais n'en fait partie que la moitié occidentale car la frontière avec la Vénétie passe au milieu du lac...
A une altitude de 65 m., le lac de Garde (Lago di Garda ou Lago di Benaco) est le plus grand lac du pays par sa surface avec 370 km², pour 52 km de long et une profondeur maximale de 346 m.
Un grand lac, certes, mais petit par rapport au Léman (580 km² avec ses  73 km de long et 310 m. de profondeur), le lac helvético-français bien connu.

Toujours avec un grand soleil, nous avons quitté Riva del Garda vers 13H30 et assez vite fatigués de cette route étroite, sinueuse et ponctuée de tunnels, nous faisons un premier arrêt en Lombardie dans la petite ville de Limone sul Garda (à une dizaine de kilomètres au sud de Riva). Limone est un village pittoresque au nom évocateur du citron. Un fruit rafraîchissant qui par ce chaud après-midi incite à se rafraîchir d'une glace italienne...
Petit détour  sur le plateau de Tremosine pour prendre de la hauteur et profiter d'un superbe panorama sur le lac.
 

 

A nouveau nous voici revenu sur la route qui longe le rivage qui nous est souvent masquée par les nombreux tunnels, avec passage dans les localités de Gargnano, Toscolano, Gardone, Salo. Nous voici enfin au sud du lac, à Desenzano del Garda, et nous mettons provisoirement cap à l'est pour aller sur la presqu'île de Sirmione. Le site est extrêmement touristique si l'on en juge à l'ampleur des parkings et les nombreux hôtels.

 
 


Arrivés à Sirmione, petite marche à pied pour entrer dans la petite ville défendue par la Rocca Scaligera, la fière forteresse des Scaligere avec ses tours crénelées des XIIIe-XVe siècles protégées par des douves. De pittoresques rues piétonnes pavées, des passages voûtés, des jardins fleuris, des allées de lauriers-roses, des villas-palais... Petit coup d'oeil dans la chapelle Sant'Anna alla Rocca.



 

 

Il est déjà 18H et nous avons encore trois quarts d'heure de trajet pour rejoindre Brescia où nous avons loué un appartement pour la semaine qui suit...

La location se situe au nord-ouest du quartier historique, rue Marsala. Nous ne sommes pas accueillis par la propriétaire Claudia mais par Isabella, une de ses amies qui parle un peu français et s'occupe de nous avec amabilité et efficacité.  Derrière une porte blindée, nous y trouvons le couvert du petit-déjeuner déjà dressé, des provisions pour les petits-déjeuners de la semaine (biscottes, thé, café, confitures, mini plaquettes de beurre, de confiture et de miel, briquettes de jus de fruit) et même pour y préparer des repas (pâtes diverses, farine, sucre, huile, pesto....), sans oublier une bonne bouteille de vin blanc italien!  Nous disposons de tout l'équipement nécessaire (y compris machine à laver le linge) et produits. Un seul bémol, il n'y a pas de wifi. On peut stationner à 5 minutes à pied.

Nous passons une bonne nuit malgré la chaleur mais pour la suite de notre programme, nous envisageons quelque changement compte tenu des distances et surtout des temps de trajet. En effet, nous aimerions disposer de deux jours au Lac Majeur or il faut compter une heure et demie pour s'y rendre, il ne serait donc pas raisonnable de faire cet aller-retour deux jours d'affilées. Nous envisageons donc louer quelque chose sur place...

Jeudi 25 juin

Rive ouest piémontaise du LAC MAJEUR: Arona, Iles Borromées, Stresa, Belgirate

A une altitude de 193 m., le Lac Majeur (Lago Maggiore ou Verbano à cause de la verveine qui pousse sur son rivage) est un lac italo-suisse qui couvre 212 km² pour une longueur de 66 km, ce qui en fait le plus long du pays, et une profondeur maximale de 372 m.
Petite tricherie lorsque j'évoque "les lacs de Lombardie": en effet, ici la rive occidentale, que nous allons justement visiter, se trouve dans la région Piémont puisque la frontière avec la Lombardie passe au milieu du lac
(étant précisé que la partie nord du lac, sur une quinzaine de kilomètres, se trouve en Suisse)... De la même façon que le Lac de Garde, dont nous avons parlé plus haut, est partagé avec la Vénétie.
Après l'ouverture de la route du Simplon (entre la Suisse et l'Italie) voulue par Napoléon (en 1805), le climat doux et la beauté du paysage des rives du Lac Majeur ont favorisé l'installation de familles de la bourgeoisie et de la noblesse, transformant les anciens villages de pêcheurs en stations climatiques et lieux de villégiature..

Nous prenons "la route" dès 8H30. A 10H, nous sommes au sud du Lac Majeur, au niveau d'Arona, une ville où il semble bien difficile de stationner. Elle fait face à la ville d'Angera située sur l'autre rive, à 2 km à vol d'oiseau.
Pour notre part, à la sortie nord de la ville nous grimpons sur la colline où est édifiée la statue de Saint Charles Borromée (San Calo Borromeo, surnommé le Sancarlone), d'où l'on distingue bien sur l'autre rive le château, la Rocca d'Angera, la citadelle des Borromée.
Mais revenons à notre statue haute de 35 m. (23,50 m. pour la statue et 11,50 m. le piédestal) . Elle fut achevée en 1698. Ce colosse de bronze, unique en Europe,  représente un enfant du pays devenu cardinal archevêque  de Milan en 1564 et qui se distingua par son courage lors de la peste qui frappa la ville en 1576. Il fut canonisé dès 1610.
Le tarif est de 3€ pour accéder à la terrasse. Si l'on veut grimper jusqu'à la tête, il faut ajouter 2€ mais attention, il ne faut pas être obèse (donc également pas de sac à dos), ni sujet à la claustrophobie ou au vertige pour grimper par une échelle irrégulière et verticale qui termine l'ascension, au-delà d'un escalier en colimaçon. Deux personnes peuvent se hisser jusqu'à une étroite plate-forme intérieure au niveau des yeux de la statue. En effet, les plaques de bronze formant la statue sont supportées par une maçonnerie de pierre jusqu'au niveau des épaules sur laquelle une armature métallique est accrochée. L'oeuvre due aux sculpteurs Siro Zanella et Bernardo Falcoli a inspiré FrédéricAuguste Bartholdi, auteur de la Statue de la Liberté (1886) de New-York.
Au pied du colosse, le long d'un vaste parking se dresse les bâtiments de l'Istituto di Istruzione Superiore De Filippi, auquel fait face l'église San Carlo, un édifice classique assez austère.

 

Après cela, ayant le projet de faire une excursion aux Iles Borromée, nous remontons la rive et pour notre petit séjour par ici, à l'entrée de Belgirate, nous jetons notre dévolu sur l'hôtel Milano, un petit établissement familial situé tout au bord du lac. Réflexion faite, ce n'est pas une nuit mais deux que nous y dormirons de telle sorte qu'il soit aisé de faire le lendemain l'excursion "Lago Maggiore Express" qui prend une journée complète, puis de gagner plus vite le Lac de Côme le surlendemain. Non loin de là, les propriétaires possèdent un autre établissement dans la Villa Carlotta.
 

De Belgirate, nous nous rendons à Stresa pour effectuer l'excursion aux Iles Borromée, îles rattachées à la commune de Stresa. Nous sommes à l'embarcadère de Stresa à 11H30 et nous nous laissons transporter sur une vedette rapide concurrente de la Compagnie de Navigation. Outre le parking (10€ pour la journée), il faut ajouter 10€ par personne pour les deux îles les plus intéressantes (et visitées): Isola Pescatori et Isola Bella.
Dix minutes plus tard, après avoir eux des aperçus de beaux hôtels (par exemple le Regina Palace de Stresa) et des villas de Bavano, Verbania et Pallanza,   nous faisons escale à Isola dei Pescatori (ou Isola Superiore), l'Ile des Pêcheurs.


Nous allons y passer près de trois heures, ce qui laisse largement le temps d'en faire la visite complète (elle mesure 350 mètres de long) et d'y pique-niquer. De pêcheurs, il n'en reste guère, remplacés qu'ils sont par les restaurants et boutiques.  La chapelle romane San Vittore  remonte au XIe siècle mais elle a été agrandie par la suite pour devenir église paroissiale. L'autel est surmonté par les bustes en argent des quatre évêques: Saint Ambroise de Milan, Saint Gaudenzio de Novara, Saint François de Sales et  Saint-Charles-Borromée. En attendant le bateau, nous pouvons observer Isola Bella, à quelques centaines de mètres plus au sud.
 

 

A 13H, nous embarquons justement pour nous rendre sur Isola Bella, l'affaire de quelques minutes. A mes yeux, Isola Bella (ou nommée Isola Inferiore jusqu'en 1632) ne présente d'intérêt que dans la mesure où on y visite le Palais Borromée, même si le prix de l'entrée est élevé (15€).
La construction du palais fut commencée par le comte Charles III Borromée (Carlo III Borromeo) en l’honneur de sa femme Isabella d’Adda à laquelle l'île dut d'être rebaptisée. Elle fut achevée par son fils vers 1652 et les jardins en terrasses ne furent inaugurés qu’en 1671. L’un des principaux événements historiques qui se déroulèrent à Isola Bella, outre les séjours de Napoléon en 1797 et en 1805, fut la rencontre entre Benito Mussolini, Pierre Laval et Mac Donald en avril 1935 lors de la conférence de Stresa. C'est ici que maintenant se déroule le Festival de musique de Stresa.
C'est un ensemble en style baroque lombard du XVIIe siècle aux nombreuses salles ornées de centaines de peintures murales et de tableaux de maîtres (Galleria Berthier, Salle à manger, Salle du Trône, Salle des Reines, galerie des tapisseries flamandes...), de caves décorées de galets. Il ne faut pas oublier les jardins à l'italienne, organisés sous une forme pyramidale en dix terrasses successives (37 m. de hauteur), comme l'étrave d'un navire lancé sur le lac. On peut y voir des familles de paons blancs.
 

A 16H15, nous débarquons  et nous parcourons la ville de Stresa pendant une petite heure. Cette  ville de 5300 habitants compte des villas de Stile Liberty, variation italienne de l'Art Nouveau au début du XXe siècle. Un rassemblement de voitures de sport se disperse depuis le parking de la promenade du lac. Malheureusement, nous n'aurions pas assez de temps pour visiter les 20 hectares du jardin botanique de la Villa Pallavicino.
Pas question de monter au Mottarone pour le panorama car le téléphérique est en réparation pour plusieurs mois.

 



Nous sommes de retour à Belgirate à 17H30 et nous allons en profiter pour en faire la visite.
Le village se trouve au pied de la Motta Rossa, une colline un peu moins de 700 mètres, surplombant le lac Majeur.

C'est un tout petit village  de moins de 600 habitants. Les rues étroites de cet ancien village de pêcheurs sont bordées de maisons ornées de loggias gracieuses, de  portiques.  Des rues pittoresques en escaliers de pierre qui serpentent entre les maisons. La classe moyenne, la noblesse et des intellectuels célèbres y ont élu domicile.  Elle a attiré écrivains et poètes non seulement d'Italie mais aussi de l'étranger, qui l'ont célébrée à travers leurs œuvres comme Stendhal qui l'évoque dans son roman historique "La Chartreuse de Parme". Le village compte beaucoup de villas du XVIIIe,  entourées de parcs luxuriants et jardins aux espèces exotiques: Villa Conelli avec son jardin à l'italienne, villa néoclassique Cairoli où a vécu Giuseppe Garibaldi, Villa Carlotta, aujourd'hui un hôtel,  Villa Fontana...
L'église paroissiale du XVIIe siècle est de style baroque est décorée de fresques et stucs. Construite en l'honneur de San Carlo Bartolomeo, elle fut achevée en 1618. Parmi les tableaux, on peut admirer la Fuite en Egypte, la Mort de Saint Joseph, la Mort d'Abel, la Reine Ester, la Cène d'Emmaüs, l'Assomption de Marie, la Présentation de Jésus au Temple...
Au-dessus de la bourgade, on aperçoit le clocher roman du XIe de l'église gothique Santa Maria située au pied de la colline  Motta Rossa.

Nous terminons tranquillement la soirée à l'hôtel, jouissant de superbes vues sur le lac depuis la terrasse et depuis le balcon à double orientation de notre chambre située au deuxième étage...

 

Vendredi 265 juin

LAC MAJEUR: Circuit "Lago Maggiore Express" Belgirate-Locarno-Belgirate: croisière lacustre et retour ferroviaire

 

A 10H20, il faut être à l'embarcadère de Belgirate, à deux pas de l'hôtel pour prendre le bateau de ligne (compagnie publique Gestione Governativa Navigazione Laghi Maggiore, di Garda e di Como) venant d'Arona, après voir desservi Angera. Avec le bateau que nous prendrons à Stresa, il assure la partie lacustre du circuit  "Lago Maggiore Express" qui se déroule sur la journée, en combinant une croisière jusqu'au nord du lac, à Locarno située en Suisse, puis en effectuant le retour avec deux trains, un suisse puis un italien... Nous sommes en dehors de la haute saison, donc pas de problème de réservation.
Quel programme! Il en coûte 34€ par personne (transports seulement).
Avant d'arriver à Locarno dans quatre heures, nous aurons 11 arrêts: 2 en rive orientale lombarde, 7 en rive  ouest piémontaise et 2 en rive ouest suisse.

Rive lombarde, c'est d'abord un arrêt au pied de l'ermitage du XIIIe siècle de Santa Caterina del Sasso (n°1) agrippé à la falaise qui domine le lac. Changement de rive et nous voici à Stresa (n°2) que nous connaissons un peu déjà.

Changement de bateau à Stresa et nouveau départ à 11H15.
Puis c'est la localité voisine Carciano (n°3), face à Isola Bella et à Isola dei Pescatori. L'escale suivante proche, est à Baveno (n°4 sur la commune de Verbania)  où l'on aperçoit la villa Henfrey-Branca, où séjourna la Reine Victoria, et un petit château néogothique de la fin du XIXe. Après quoi le bateau passe entre la tranquille île Isola Madre (la plus vaste des Îles Borromée) et la pointe de Pallanza (n°5 sur la commune de Verbania) avec ses villas sur les pentes dominant la localité. Après la pointe, arrêt à Intra  (n°6 sur la commune de Verbania).
 

 
 
 


Puis c'est une longue navigation de trois quart d'heure qui nous ramène sur la rive orientale lombarde à Luino (n°7). Une petite demi-heure de bateau avec passage près des îlots portant les ruines des châteaux de Malpagga, en avant de Cannero Riviera avec l'église de la Madonna della Pietà,  et l'on revient en  rive piémontaise à Cannobio (n°8). 
 

 

Peu après, nous passons la frontière suisse et le pavillon de courtoisie de ce pays est hissé au mât. Nous accostons peu après à Brissago (n°9) puis sur l'une des proches îles de Brissago où se trouve un jardin botanique, l'Isola di San Pancrazio (n°10). Retour vers la terre ferme  pour un dernier arrêt avant le terminus. C'est Ascona (n°11) et ses églises de Santi Pietro e Paolo et Santa Maria della Misericordia.
 

 
 

Nous débarquons à Locarno à 14H30... La ville est dominée par les  hauteurs de Cardada (1350 mètres d'altitude). Il fait très très chaud et l'ombrage des arbres le long des jetées est un havre bienvenu pour un petit pique-nique car il faudra prendre le train dans un peu plus d'une heure.

Les voyageurs du Lago Maggiore Express doivent gagner le quai qui convient au niveau inférieur de la gare. Voici donc le fameux "Express des Cents Vallées" (Centovalli Express). Un petit train à motorisation électrique, principalement destiné aux touristes.
 

Le train quitte Locarno à 15H49 et le parcours commence par des tunnels puis s'éloigne tout à fait du lac en prenant la direction de l'ouest sur une cinquantaine de kilomètres, se faufilant plus au moins dans le Val Vigezzo parcouru par la rivière Melezza. On exagère donc en évoquant les "cent vallées"... Par contre, la ligne emprunte des dizaines de tunnels et de viaducs et passe dans une dizaine de localités qui semblent perdues au milieu de montagnes boisées comme Tegna, Intrana, Camedo, en Suisse puis Re, Santa Maria Maggiore, Ribellasca, Trontano ou encore  Masera, en Italie.  Comme la ligne est à voie unique, à mi-parcours une zone de croisement est prévue pour permettre le passage du train allant dans l'autre sens.





Puis c'est le Val d'Ossola dans lequel débouchent la route transfrontalière et le tunnel ferroviaire du Simplon. Arrivés à 17H36 dans la gare de Domodossola, il faut changer de train sans perdre de temps et passer sur le niveau supérieur de la gare pour prendre la direction de Milan sur un train plus important et plus rapide, en provenance de Brig en Suisse. Départ à 17H58 de cette ville à l'apparence bien triste. Nous nous dirigeons vers le sud-est par la large vallée du Toce qui débouche dans le Lac Majeur à Verbania, peu après avoir dépassé le Castello Visconteo de Vogogna. A partir de là, la ligne longe le lac avec de nombreux passages en tunnels entre lesquels on peut apercevoir fugitivement les Îles Borromée. Le train dessert Baveno, Stresa et Belgirate où nous descendons à 18H42...

Samedi 27 juin

Rive ouest du LAC DE CÔME: Como, Cernobbio, Tremezzo, Cadenabbia, Menaggio et rive sud à Bellagio

A une altitude de 198 m., le lac de Côme (Lago di Como ou Lario) est un lac italien situé à environ 45 km au nord de Milan. Le lac de Côme est le plus profond des lacs italiens avec 410 m. et l'un des plus importants avec 140 km de pourtour, 46 km de longueur et 146 km2 de superficie. Sa particularité est d'avoir la forme d'un Y renversé.

En partant de Belgirate pour rejoindre Como, le gain de distance est d'environ 100 km par rapport au trajet aller-retour que nous aurions dû faire en partant de Brescia, même en empruntant les autoroutes. N'empêche que c'est une grosse journée qui nous attend, c'est pourquoi nous quittons l'hôtel dès 8H30. Gros trafic car c'est l'heure où beaucoup de gens se rendent au travail.

Après un trajet qui a duré un peu plus d'une heure et quart, c'est COMO et nous nous parquons à l'Autosilo Valducce dans le sous-sol duquel on peut voir des vestiges des thermes romains des Ier-IIIe siècles.
Nous n'avons pratiquement que la rue et la voie ferrée à traverser pour nous rendre à la cathédrale Santa Maria Assunta (un office y a lieu) après être passés devant le Teatro Sociale. Au XVe siècle, le Duomo a remplacé une ancienne église romane. Cette cathédrale  commencée en 1396  comporte une façade construite en 1457, avec une rosace caractéristique et un portail flanqué de deux statues de la Renaissance de Pline l'Ancien et de Pline le Jeune. Elle fut achevée en 1740. Sa nef gothique se termine sur un chœur sculpté du XVIe siècle et des tapisseries dessinées par le célèbre Giuseppe Arcimboldi (plus connu pour ses portraits burlesques et  grotesques). Elle est coiffée par un dôme de style rococo.
Accolé à la cathédrale, se dresse le Broletto, l'ancien palais communal du XIIIe à un étage sur arcades et complété d'un campanile. Passage devant l'église San Giacomo.

Puis nous nous rendons Piazza Cavour et sur la Mafalda di Savoia, la promenade du port. A son extrémité est érigé le Tempio Voltano, le Temple de Volta construit en 1928 en mémoire d'un enfant du pays, le célèbre physicien Alessandro Volta (1745-1827). Au-delà, on devine le peu banal aérodrome de Côme puisqu'il s'agit d'une zone du lac réservée aux hydravions.

11H15, après avoir consacré une heure et demie à Côme, nous prenons la route qui longe la rive occidentale.
C'est d'abord Cernobbio et sa Piazza di Risorgimento devant l'embarcadère. Petit tour en ville jusqu'à l'église San Vicenzo reconstruite au XVIIIe à la place d'une église romane et dotée d'une façade colorée de style baroque en 1861.
 

La route s'élève au-dessus du lac et vers 12h20, nous traversons Argegno puis le village d'Ossuccio avec le campanile original de l'église Santa Maria Maddalena in Ospedaletto, face à l'île Isola Comacina. Après quoi les localités se succèdent tandis que la route devient sinueuse et conduit à Lenno puis c'est Tremezzo avec la Villa Carlotta, un palais néo-classique du XVIIe, niché dans un superbe parc, où passèrent Flaubert et Stendhal.

Nous dépassons Tremezzo  pour aller visiter Menaggio. 13H30, il est bien temps de pique-niquer le long de l'agréable promenade ombragée. Un petit tour dans cette jolie ville permet de jeter un coup d'oeil à l'église néo-classique Santo Stefano construite au XVIIe et dotée d'un carillon à 5 cloches. Puis c'est la petite église Santa Marta édifiée en 1885. On peut y voir une statue du saint italien Padre Pio (vénéré à San Giovanni Rotondo, dans les Pouilles).


14H15, nous revenons en direction de Tremezzo jusqu'à  l'embarcadère de Cadenabbia qui se trouve face à l'église anglicane de l'Ascension construite en 1891. En effet, revenir à Brescia par la côte occidentale serait de peu d'intérêt et nous ferait perdre du temps, alors nous avons décidé de prendre le ferry qui relie Bellagio, à la pointe de la rive sud qui sépare les deux branches méridionales du lac. Nous embarquons à 14H30 et la traversée dure une demi-heure environ. Belles vues vers Tremezzo et surtout vers Bellagio, le bourg et un peu à l'écart sur la droite (sud), l'église baroque San Giovanni Battista du XVIIe.

Bellagio, "La perle du lac" ne faillit pas à sa réputation. Cela grouille de touristes et trouver une place de stationnement n'est pas le moindre des soucis. L'engouement pour ce site merveilleux remonte au XIXe lorsque la noblesse milanaise se mit à y construire des villas posées sur le rivage comme la Villa Serbelloni (plus ancienne puisque du XVIIIe) ou posées sur les pentes d'un relief vigoureux. Une agréable promenade permet de parcourir les rues  pentues (comme la Salita Serbelloni), les escaliers et les passages voûtés bordés d'échoppes, cafés et restaurants. L'église San Giacomo du XIe siècle est typique du style roman lombard.
 

16H30, il est temps de quitter cette belle station touristique.
Certes, seulement 120 km nous séparent de Brescia mais la très petite route qui rejoint Lecco ne se prête pas à la vitesse d'autant qu'on y trouve pas mal de chantiers et aussi des motards. De plus, il faut contourner Bergame... Bref, nous mettrons deux heures pour effectuer ce trajet !

Heureux de retrouver l'appartement de Brescia...

Dimanche 28 juin

Un petit tour en Vénétie: visite de VERONE

Par cette très belle journée, nous partons pour une escapade dans la région voisine la Vénétie. Relativisons car Vérone n'est qu'à 75 km de Brescia...
Nous allons y retrouver l'Adige que nous avions vu  la semaine précédente lorsqu'il était encore enfant dans les Dolomites...

Il est un peu plus de 10H30 lorsque nous stationnons dans un parking proche du Corso Porto Nuova.

Après la chute de l'empire romain, la ville passe sous le contrôle des Ostrogoths à la fin du Ve siècle. Elle tombera aux mains de Carolingiens puis des empereurs du Saint-Empire romain germanique avant de s'émanciper au XIIe en devenant une commune de la Ligue lombarde.  Elle devient au XIIIe siècle une principauté sous le contrôle de la famille des Scaligers. À partir de 1404, Vérone fut rattaché à la République de Venise pour quatre siècles, jusqu'à la décadence économique de la République de Venise et sa conquête par l'armée de Napoléon. Le centre historique  a été inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2000.
Aujourd'hui, Vérone est le chef-lieu de la province éponyme, dépendant de la Vénétie dont elle est la seconde ville par sa  population avec environ 265 000 habitants.

Avant notre visite du centre, nous commençons notre visite par un détour jusqu'à la Porta Nuova, à l'extrémité du Corso Porto Nuova. Cette porte monumentale a été érigée au XVIe siècle dans le cadre d'un renforcement des fortifications de la ville.
Nous revenons sur nos pas, remontant tout le Corso Porto Nuova, jusqu'à la Porta Brà du XIVe contrôlant l'accès méridional à l'ancienne cité. Après l'avoir franchie, on se trouve sur l'immense Piazza Brà avec, devant nous la statue équestre de Victor-Emmanuel II, derrière nous, le Palazzo della Gran Guarda, sur notre droite, le Palazzo Barbieri et surtout face à nous et un peu à droite, les arènes.
L’Arena  est un amphithéâtre de 152 mètres de long qui fut construit au milieu du Ier siècle, situé à l'époque en dehors des murs de la ville. Il comportait alors 3 niveaux d'arcades (il a perdu le niveau supérieur) mais conservé ses gradins qui pouvait accueillir 30 000 spectateurs. On le considère comme le troisième amphithéâtre romain par ses dimensions. Le prix d'entrée n'est pas donné: 10€!

L'amphithéâtre est le cadre du Festival d'Opéra qui a lieu ici tous les étés.  La première saison date de 1913, année du centenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, occasion pour laquelle on choisit de représenter Aïda (Opéra créé en 1871, la veille de Noël,  à l'Opéra du Caire, puis un mois et demi plus tard, à la Scala de Milan .
 Pour l'été 2015, étaient programmés les spectacles lyriques. Les deux plus représentés (diverses dates de juin à septembre) sont  Nabucco de Giuseppe  Verdi, Aïda de G. Verdi. Autres oeuvres: Tosca de Giacomo Puccini, Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart, Carmen de Georges Bizet, Le Barbier de Séville de Giacomo Rossini, Roméo et Juliette de Charles Gounod ou encore Carmina Burana. L'une de 18 représentations de Aïda avait été donné la veille, 27 juin, et les décors égyptiens "pharaoniques" étaient déjà démontés et déposés sur la Piazza Brà. Dans 5 jours, le 3 juillet, les tréteaux allaient accueillir l'une des représentations de Nabucco.
 

 
 


En quittant la place vers l'ouest (le fléchage des sites est bien fait et très utile), nous gagnons le Castelvecchio édifié au XIVe permettant le contrôle du Ponte Scaligero franchissant l'Adige, afin de défendre la ville des invasions de l'extérieur et des révoltes du peuple.. Puis nous remontons le Corso Cavour (1810-1861), du nom d'un célèbre homme politique partisan de l'unité italienne, en passant près de l'église San Lorenzo qui date du XIIe puis  nous arrivons à la Porta dei Borsari, une porte monumentale romaine du Ier siècle, autrefois entrée principale de la ville. On peut la franchir par deux arches surmontées de deux niveaux d'arcades. Nous poursuivons par le Corso Portoni Borsari au bout duquel on aperçoit la haute tour, la Torre del Gardello achevée en 1370 et probablement érigée sur les fondations d'une antique tour de garde. Elle jouxte le Palazzo Maffei, un palais du XVe siècle à la façade blanche, agrandi en 1629, de style baroque.

Nous voici donc en haut de la fameuse Piazza del Erbe, à l'emplacement de l'ancien forum romain.
Au milieu de la place se dressent successivement les monuments suivants:
- la Colonne de Saint-Marc, une colonne de marbre blanc surmontée d'un lion (XVIe), symbole de la République de Venise,
- la Madonna Verona, le plus vieux monument de la place puisque cette fontaine est ornée d'une statue romaine du IVe siècle,
- la Tribune ou Capitello du XIIIe siècle où elle était  utilisée pour les cérémonies, 
- la  Colonne Visconti donnant sur  la Via Cappello est une ancienne colonne surmontée d'un sanctuaire du XIVe siècle dans lequel sont creusés des niches.
Sur le côté nord de la place, se dresse l'Arco della Costa conduisant à la Piazza dei Signori ("des Messieurs"). L'arc est surmonté d'une passerelle reliant le Domus Nova et le  Palazzo della Ragione (ou Palazzo del Mercato Vecchio) près duquel s'élève la Torre dei Lamberti. Cette tour médiévale (XIIe) est lap lus haute de la ville avec ses 84 mètres.

Par l'arche, nous nous rendons Piazza dei Signori. Elle est entourée d'édifices intéressants reliés par des galeries d'arcades et de loggia: l'élégante Loggia del Consiglio (XVe siècle) jouxtant le Palazzo del Podestà (ou Palazzo del Governo) qui abrite la préfecture. Le centre de la place est occupé par une statue de Dante, poète du XIIIe siècle et "père de la langue italienne". Dans l'angle opposé est érigé le Pallazo del Commune (XIIe). 
Nous voici arrivés à l'Arche Scaligere.  Entre les palais de cette famille et leur petite église Santa Maria d'époque romane, c'est une sorte de nécropole familiale (entrée payante) où sont édifiés des mausolées gothiques entourés de balustrades en marbre.

Par le Corso San Anastasia, nous arrivons à l'église gothique dominicaine du même nom construite aux XIIIe-XIVe. Elle comporte de superbes fresques et aussi un curieux bénitier supporté par un bossu ("gobbo"). Un côté de la même  place est occupé par la petite église San Gorgetto. Un peu de marche pour arriver au Duomo. La cathédrale Santa Maria Matricolare, romane (XIIe) pour son magnifique portail et le chœur, et gothique pour la nef aux superbes piliers de marbre rose,  est née de l'effondrement de deux églises lors du  tremblement de terre de 1117. Une messe s'y déroule (on est dimanche).
 

Nous sommes proche du Ponte Pietra, ce pont, chef-d'œuvre romain était demeuré intact pendant 2 000 ans jusqu'à sa destruction par les Allemands en 1945 avant d'être reconstruit plus tard en utilisant les pierres tombées dans le fleuve.
Nous changeons de rive. Nous y trouvons un coin ombragé près de l'église Santo Stefano. Idéal pour pique-niquer car il est 13H. Cette église romane (fermée) a pour origine une basilique paléochrétienne du Ve siècle, et agrandie au Xe siècle. C'est l'une des rares églises de ne pas subir de graves dommages au cours du tremblement de terre de 1117. Plus loin, on aperçoit le dôme de l'église San Giorgio in Braida (XIIe-XVIe). Plus loin la colline est coiffée par le Santuario Madonna di Lourdes, un gros édifice circulaire construite en 1958. Il a remplacé une église de N-Dame de Lourdes détruite par les bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale. La nouvelle église a été installée dans la forteresse autrichienne de 1838 bâtie sur une colline surplombant Vérone, un lieu qui a servi de lieu de détention de prisonniers politiques pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le théâtre romain construit au Ier siècle av. J-C et restauré au XVIIIe siècle est adossé à la colline au pied de laquelle nous nous trouvons tandis que son sommet porte les vestiges du Castel San Pietro, une forteresse érigée au XVe par les Visconti à l'emplacement d'un vieux château du  IXe siècle. Le funiculaire qui y conduit est en travaux.
 

 

Sur le chemin du retour, nous ne pouvons pas faire l'impasse sur la Casa di Giulietta. La légendaire maison de Juliette, au conditionnel... avec son balcon, elle aurait appartenu aux Capulet... Le porche qui conduit dans la cour est complètement couvert de graffiti et autres écrits romantiques. La maison est devenue un musée mais les visiteuses sont surtout intéressées d'être photographiées au balcon. Dans la même cour se trouve un hôtel VIP.


ROMEO et JULIETTE

La tragédie de Roméo et Juliette puise ses origines dans une série d'histoires d'amour tragiques remontant à l'Antiquité.
Et n'est pas sans rappeler les amours malheureuses de Tristan et Iseult...

Les noms des familles rivales, Capuleti et Montecchi, apparaissent au XIVe siècle dans la Divine Comédie de Dante mais seuls les Montaigu sont de Vérone. Les Capulet sont de Crémone, et la rivalité entre les deux maisons s'inscrit dans le conflit entre guelfes et gibelins dans toute la Lombardie, sans qu'il soit fait mention d'aucune histoire d'amour.
L'intrigue est reprise par plusieurs auteurs italiens aux XVe et XVIe siècles. La version publiée en 1554 par  Mathieu Bandello est traduite en français en 1559. De cette traduction est tirée la traduction en anglais et en vers réalisée par Arthur Brooke en 1562. C'est de cette intrigue que William Shakespeare s'inspirera.


Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) est une tragédie de William Shakespeare. Écrite vers le début de sa carrière, elle raconte l'histoire de deux jeunes amants dont la mort réconcilie leurs familles ennemies.  Probablement rédigée entre 1591 et 1595, la pièce est publiée pour la première fois en 1597. Depuis, Roméo et Juliette a connu de nombreuses adaptations sur divers supports : théâtre, cinéma, opéra, comédie musicale.

Les amants de Vérone ne sont victimes ni d’une faute ni de leur amour mais sont promis au tragique par un destin qui leur est hostile. Ils sont seulement nés sous une mauvaise étoile, une suite de circonstances malheureuses mettront à mort cet amour.


L'INTRIGUE:

A Vérone, où les Montaigu et les Capulet se vouent une haine ancestrale, Roméo, fils de Montaigu, est amoureux de Rosaline, tandis que Capulet s’apprête à donner une grande fête pour permettre à Juliette, sa fille, de rencontrer le comte Pâris qui l’a demandée en mariage. Parce qu’il croit que Rosaline s’y trouvera, Roméo se rend au bal   et éprouve un coup de foudre pour Juliette. Sous le balcon de la jeune fille, il lui déclare le soir même son amour puis, le lendemain, prie frère Laurent de les marier et de réconcilier leurs familles ennemies.
Mais voici que, sur une place de Vérone, Tybalt, cousin de Juliette, provoque Roméo qui refuse de se battre. Mercutio, son ami, dégaine à sa place, mais lorsque Roméo voit Mercutio mortellement frappé par Tybalt, il décide de le venger: Tybalt tombe à son tour, et ce qui était une comédie vire à la tragédie.
Juliette est accablée par la mort de son cousin et le malheur de Roméo condamné à l'exil à Mantoue. Le père de Juliette décide de la marier au comte Pâris mais elle refuse.
Frère Laurent élabore un plan pour aider les amants. Il confie un narcotique à Juliette qui la fera passer pour morte; pendant ce temps, Roméo, averti par ses soins, reviendra de Mantoue pour enlever sa femme. Juliette annonce à son père qu’elle consent à épouser Pâris. A Mantoue, le serviteur de Roméo, ignorant tout du plan de frère Laurent, lui annonce la mort de Juliette. Roméo, résolu à rejoindre sa bien-aimée dans la mort, se procure du poison et retourne à Vérone. Frère Laurent apprend trop tard que son message n’est jamais parvenu à Roméo. Il se précipite au cimetière, mais arrive trop tard: Roméo, après avoir tué Pâris qui l’a surpris auprès du caveau, a déjà bu le poison. Juliette se réveille, découvre le corps de son bien-aimé et se poignarde. Capulet et Montaigu se réconcilient dans un deuil commun.
 


 

Nous quittons Vérone vers 14h30 pour arriver à Brescia vers 16h15.
Il y a de quoi occuper la soirée ici...

Dimanche 28 juin, fin d'après-midi et mardi 30 juin, fin d'après-midi

BRESCIA, le centre, les vestiges romains et le complexe de Santa Giulia (Musée)

Nous aurons un gros avantage pour visiter cette ville, c'est d'y être logé et qui plus est, dans le centre. Donc uniquement d'agréables parcours pédestres.
Le monastère de Santa Giulia et la zone archéologique du Capitolium, qui appartiennent tous deux au site “I Longobardi in Italia – I luoghi del potere (“Les Lombards en Italie. Les lieux du pouvoir -568-774 apr. J-C)”, ont été inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2011, à l’instar d'autres sites dispersés sur tout le territoire péninsulaire italien.

La ville trouve son origine dans le nom romain de la ville appelée colonia civica Augusta Brixia en l'honneur d'Auguste mais qui fait référence à la présence gauloise antérieure, une langue dans laquelle brica  ou briga (comme aussi dans BERGame) signifiait "sommet, colline, hauteur". Après le déclin de l'Empire, elle devint la capitale d'un duché lombard et elle fut l'apanage de plusieurs de leurs rois, de  568  à 774.  Le dernier roi, Didier naquit à Brescia et régna de 756 à 774. Il fonda le Monastère de San Salvatore. Aillant eu maille à partir avec les Francs de Pépin le Bref, en  770, il donna en gage sa fille Désirée (également appelée Ermengarde) en mariage à Charlemagne (roi des Francs depuis 768), espérant avoir en ce prince un allié sûr. Mais dès l'année suivante, Charlemagne la répudia sous prétexte de stérilité. Charlemagne intervint  à la demande de la papauté menacée par Didier et s'empara de  Pavie, la capitale lombarde, en septembre 773. Didier capitula en mars 774 et le duché fut annexé dans l'Empire carolingien.  Didier fut envoyé à l'abbaye de Corbie (Picardie) où il finit ses jours.   
Aux alentours de l'an 1000, Brescia devint Commune libre et participa à la lutte contre Frédéric Barberousse.

Brescia est aujourd'hui une ville de près de 200 000 habitants, chef-lieu de la province éponyme et qui malgré cette taille moyenne est dotée d'une ligne de métro depuis 2013 (chez nous, en 2002, Rennes avec une population à peine supérieure a donc bien été la devancière avec le titre de "plus petite ville du monde à être dotée d'un métro"). C'est une ville industrielle dans le domaine de la sidérurgie et de la chimie.


Dimanche 28 juin, fin d'après-midi:
les monuments centraux

Nous commençons notre périple à 18H. Un peu tard déjà...

Partant à pied de la Via Marsala en plein quartier du Carmine, notre visite commence par l'église des Carmélites, Santa Maria del Carmine. Elle a été  construite au XVe siècle pendant la domination vénitienne (le lion de Saint-Marc du portail en est le symbole) de la famille Scala, avec de nombreux ajouts ultérieurs. Le style gothique est visible, notamment dans l'abside. Le portail principal est un élément artistique précieux qui fusionne divers styles, en particulier, à nouveau, gothique et Renaissance. 
 


Nous passons un long moment sur la Piazza della Loggia bordée par de nombreux monuments formant un ensemble homogène de style Renaissance. Cette place de style vénitien a été créée en 1432. La Logggia qui date des XVe-XVIe abrite l'Hôtel de ville. Ce bâtiment de deux étages est surmonté d'une couverture en plomb. Le quartier est vivant, avec des cheminements piétonniers et on aperçoit même une sorte de "sâdhu cycliste"...
A gauche de la Loggia, se trouve les palais des Monte di Pietà Vecchio e Nuovo (XVe) réunis par une petite loge de style vénitien.. En face de la Loggia est édifiée la Tour de l'Horloge (XVIe), une horloge astronomique, copie de celle de Venise, avec ses deux jaquemarts de bronze qui sonnent les heures en frappant la cloche de leur marteau. Au centre est érigée la statue en marbre de "la belle italienne" ou Bell'Italia , mémorial de la "guerre des dix jours de Brescia" (la révolte populaire contre  les Autrichiens en mars 1849).
Cette place a aussi été le cadre d'un massacre en mai 1974 lorsque lors d'une manifestation syndicale, l'explosion d'une bombe provoqua la mort de 8 personnes tandis que près de cent autres personnes étaient blessées. Un monument sous les arcades de l'Horloge commémore cet évènement.

Puis nous gagnons la longue Piazza Paolo VI ou Piazza del Duomo. Sur la gauche le bâtiment austère est le Broletto, l'ancien palais communal dont l'origine remonte au XIIIe siècle. Sa haute tour civique (Torre del Popolo ou del Pégol) du XIIe est dotée d'un balcon des Proclamations.
Mais ce qui retient surtout le regard c'est l'imposante masse de marbre blanc du Duomo Nuovo. La cathédrale dédiée à Santa Maria Assunta a été construite au XVIIe  sur les vestiges (crypte) d'une église du IXe. Un office du soir s'y déroule (nous sommes le dimanche).
Le Duomo Nuovo a supplanté son voisin, le Duomo Vecchio ou Rotonda. L'édifice est de style roman lombard puisque bâti au début du XIIe sur les vestiges d'une église paléochrétienne détruite par l'incendie qui a ravagé la ville en 1095.
La place est un lieu animé, notamment avec les terrasses des bars et restaurants installés face aux monuments.
 

Nous poursuivons en passant par la Piazza della Vittoria. A la place de l'ancien quartier des Poissonniers, cet ensemble urbanistique moderniste a été réalisé dans les années 1930 en s'inspirant du rationalisme architectonique, en particulier Il Torrione, le premier gratte-ciel d'Italie et l'un des  premiers gratte-ciel à être construits en Europe. Plus récemment, des bâtiments tels que l’hôtel de la Poste et le parc de stationnement souterrain le plus central de la ville y ont trouvé place.
 

Nous repartons en passant près d'un édifice moins connu et pourtant emblématique de la ville,  la Torre della Pallata. Cette tour médiévale carrée, de 31 mètres de hauteur, a été construite au milieu du XIIIe avec des matériaux d'édifices romains. Un clocher y a été ajouté au XVIe et une fontaine ajoutée à sa base au siècle suivant.
 

Mardi 30 juin, fin d'après-midi, les sites UNESCO: la zone archéologique du Forum et le complexe monastique de San Salvatore-Santa Giulia (Museo della Città)

Pour compléter nos visites d'avant-hier, aujourd'hui, nous commençons notre périple à 15H30...

En nous rendant à l'est des quartiers centraux, nous ne pouvons manquer d'apercevoir la citadelle qui occupe le sommet de la colline Cidneo. Le Castello est occupé par le Museo del Risorgimento et  le Musée des armes anciennes. A l'emplacement d'un temple romain, les Visconti ont édifié cette forteresse au XVe siècle. A l'oeuvre des Milanais, les Vénitiens ont ajouté au siècle suivant, des bastions ainsi qu'une entrée monumentale avec pont-levis. Des différente tours: Torre Coltrina, Torre dei Prigionieri, Torre dei Francesi, mais c'est la Torre Mirabella qui se voit le plus, jusque dans notre quartier du Carmine. Cette tour cylindrique de 22 mètres de haut conserve pas mal de mystère comme l'origine de son nom ou sa période de construction.

Mais restons dans la ville basse, au pied de la colline.
Piazza Labus, on peut voir un bâtiment dont les murs intègrent des éléments de la Basilica Romana construite à la fin du Ier siècle. La notion de basilique de l'époque romaine, bâtiment civil destiné à ternir des réunions,  ne doit pas être confondue avec les édifices chrétiens construits plus tard.
Près de la Piazza del Foro, sur le côté oriental de la place, on peut apercevoir une zone de fouilles, tandis qu'elle débouche sur l'ancien Forum, avec au nord les vestiges du Temple Capitolin (dédié à la triade Jupiter, Junon et Minerve) construit en 73 de l'ère chrétienne et ceux du théâtre romain adjacent. Les vestiges de celui-ci laissent peine à imaginer qu'avec ses 86 mètres de large, il a été l'un des plus grands théâtres à l'époque romaine en Italie, et pouvait contenir 15000 spectateurs.

Par la Via dei Musei, nous arrivons près du l'ancien monastère bénédictin de  Santa Giulia, bien caché derrière ses murs. Ce monastère a eu une existence plus que millénaire jusqu'à sa fermeture en 1798 lors de l'arrivée des troupes françaises. Un musée  qui couvre 3000 an d'Histoire et contient environ 11000 œuvres d'art et pièces archéologiques y a trouvé place. L'entrée coûte 5€ mais en vaut vraiment la peine car ce musée gagnerait à être connu alors que le nombre des employés est bien supérieur à celui des rares visiteurs que nous avons rencontrés.

La visite est passionnante au travers d'un cheminement complexe. En effet, la découverte de différents monuments, Santa Maria in Solario, San Salvatore, Coro delle monache (le Choeur des Moniales), le cloître... sont des lieux ou des niveaux différents. A cela s'ajoute un parcours muséographique de 14000m² répartis dans les diverses constructions et trois niveaux couvrant des millénaires: de la préhistoire au Moyen Age, époque des seigneuries et des communes. Nous allons allègrement entremêler les deux parcours et nous y perdre un  peu.
 


Nous commençons avec la statue de Santa Giulia, une martyre chrétienne du Ve siècle qui,  pour avoir refusé de sacrifier aux dieux romains, fut crucifiée  (une autre version dit que ses bourreaux lui avaient coupé les seins)... Cette sculpture en marbre blanc du XVIIe est due aux frères Cara.  Puis c'est une fresque du XVe venant de l'église San Salvatore et représentant l'ermite Saint-Antoine-le-Grand (IVe siècle). Nous continuons avec un morceau de sarcophage du IIIe siècle avant J-C représentant la Bataille des Amazones.

Nous passons au rez-de-chaussée pour visiter la chapelle Santa Maria in Solario construite vers le milieu du XIIe siècle, un édifice carré sur deux niveaux. L'étage inférieur  comporte quatre voûtes, tandis que la salle supérieure est surmontée d'un dôme hémisphérique et présente trois absidioles dans le mur oriental. A l'intérieur, on voit des fresques du début du XVIe siècle, et deux des pièces les plus importantes du trésor de l'ancien monastère, le reliquaire de Brescia (composé d'une petite boîte d'ivoire, datant du IVe siècle) et la Croix de Didier ou de Desiderius (en argent et feuille d'or, ornée de 212 pierres précieuses et camées) du VIIIe siècle.

A travers la cour, nous avons une très belle vue vers le bâtiment du Choeur des Religieuses et son clocher.

Avec un total mépris pour la chronologie mais en tentant de gérer le chronomètre, il est déjà 16H30, nous voici dans la préhistoire avec l'Age du Fer pour retrouver bientôt l'archéologie romaine très représentée,  également présente en sous-sol, autour du cloître et au Domus dell'Ortegglia (le jardin): mosaïques (comme Dionysos à la panthère), sarcophage, Victoire Ailée en bronze (IIIe siècle avant J-C),  les têtes d'empereurs en bronze doré, poteries, éléments de tombeaux provenant de la nécropole (Ier siècle avant J-C au IVe).
Les Romains cèdent la place aux Lombards arrivés en Italie après les Goths. Puis les Lombards s'effacent devant les Carolingiens,  laissant les uns et les autres des témoignages: croix d'or, bijoux et fibules, coq girouette, costumes, armes... Le cadre choisi est en accord avec la période couverte puisqu'il s'agit de la basilique de San Salvadore bâtie au VIIIe siècle par le roi Didier. De superbes fresques illustrant la vie de Sant'Obizio dus au brescian Girolamo di Romano, dit "il Romanino" (vers 1484-1566) ornent les murs. L'édifice est construit au-dessus d'une crypte romane dont les voûtes sont soutenues par de nombreuses colonnes de marbre. A l'étage, le Choeur des Religieuses leur permettait d'assister aux offices célébrés à San Salvatore.
Encore une époque plus récente avec la section des Communes et des Seigneuries (1038-1426): quelques fresques, chapiteaux, dalles funéraires. On peut y admirer de superbes fresques comme Saint Pierre et Saint Paul, une Madone à l'enfant accompagnée des archanges, une Crucifixion de Floriano Ferramola... On peut également y voir des monuments funéraires, sarcophages et pierres funéraires de la période vénitienne pour des personnages tels que Nicolo Orsini, Ottaviano Luzzago et surtout le somptueux mausolée Martinengo du début du XVe.

Mais le musée accueille également dans la section Ospite Eccelente ("Invité d'honneur"), avec notamment la collection de peintures représentatives de l'Ecole de Brescia qui normalement sont exposées dans le cadre de la Pinacoteca Tosio Martinengo, située Piazza Poretto (au Palazzo Martinengo)  actuellement en cours de travaux.
Comme Bergame, et dans le domaine de l'histoire de l'art, Brescia a tissé de nombreux échanges avec Venise.

 

On peut aussi y voir deux oeuvres du célèbre Raphaël (Raffaello Sanzio 1483-1520): "le Christ rédempteur bénissant" et "l'Ange".   Remarquons également "l'Adoration des Bergers" du Vénitien Lorenzo Lotto (1480-1156).
 


On peut évidemment voir de nombreuses oeuvres des peintres brescians, dont "Salomé" de Moretto (de son vrai nom Alessandro Bonvicino 1498-1554), "le jeune flûtiste" de Giovanni Gerolamo Savoldo (né vers 1480-1548) , "le Christ en croix et Marie-Madeleine " de  Girolamo di Romano, dit il Romanino (vers 1484-1566)... Ces trois peintres forment à Brescia, une école homogène.

   

Avec "Saint Georges et la princesse", on est en présence d'une oeuvre du miniaturiste Antonio Cicognara (1480-?)
Le maniérisme est aussi présent avec "l'Automne" d'Antonio Rasio
(fin XVIIe). Un siècle après  le Milanais Arcimboldo, il reprend un style bien particulier, celui de Giuseppe Arcimboldo, Arcimboldi ou Arcimboldus (1527-1593) qui était un peintre maniériste de portraits grotesques composés à l'aide de fruits, légume, fleurs, animaux... qui exaltent la puissance de l'empereur Maximilien II. Une inspiration empruntée à l'Antiquité notamment aux masques formés d'éléments de la nature. 
Le paupérisme est une autre expression avec les tableaux du brescian Giacomo Ceruti
 (1698-1767) dit le Pitocchetto  (de pitocchi signifiant "misérables") qui prend le contrepied de l'académisme qui met en scène la beauté, la richesse ou la gloire...


 

Pour finir, un petit tour du côté de la Collection de Arts Appliqués qui présente des pièces précieuses, antiques ou plus récentes, en verre de Murano, en porcelaine, ivoires, camées, horloges...
17H45, il faut partir car le musée ferme à 18H.


Il est 18H30 lorsque nous sommes de retour à la location et il faut faire nos bagages en vue du retour...

Lundi 29 juin

EXPO 2015 "Nourrir la Planète - Energie pour la Vie"

L'Exposition Universelle se tenant en ce moment à Milan, on s'est décidé à aller y faire un tour. Elle se déroule pendant 6 mois, du 1er mai au 31 octobre 2015. Le ticket acheté en ligne auparavant coûte 34€.
Nous avons une overdose de voiture et pour éviter d'affronter des parkings géants et des navettes, nous décidons d'y aller en train, depuis Brescia puisqu'une gare nouvelle a été créée à Rho (banlieue nord-ouest de Milan) pour l'Expo. Celle-ci ouvre à 10H, heure à laquelle part notre train pour une arrivée sur le site à 11H20. Correct car dans ce genre d'endroit, on trouvera la journée assez longue, surtout qu'il faut grand beau et chaud... Petite marche à pied d'un bon kilomètre pour se rendre à la Gare de Brescia...

A l'arrivé à Rho, l'esplanade entre la gare et l'entrée ouest de l'Expo est décorée de statues géantes dans le style maniéristes des portraits grotesques d'Arcimboldo (Giuseppe Arcimboldo, Arcimboldi ou Arcimboldus - 1527-1593). A la réflexion, rien de plus normal. D'abord, le thème de l'Expo ne porte-t-il pas sur la nourriture et ensuite, Arcimboldo n'était-il pas Milanais?
Les pavillons sont disposés de chaque côté de la World Avenue, une vaste et longue allée(1,5 kilomètre) orientée ouest-est, protégée par de grands velum et agrémentée de diverses présentations évoquant le pays d'accueil: foudres à vin, pressoirs, étals et moulin à vent, voitures (Fiat 500, Ferrari de F1...), reproduction du quadrige de Saint-Marc de Venise, des trulli d'Alberobello...  On peut aussi  y déguster les produits italiens.

En une journée, il est bien impossible de visiter les pavillons des 130 (ou 140 ou 145?) pays exposants. Trois ensembles de pavillons collectifs sont destinés aux pays d'Asie (par exemple Myanmar, Cambodge...), d'Afrique et d'Amérique latine qui n'ont pas investi dans la construction de pavillons particuliers. A tous ces pavillons,  s'ajoutent les pavillons d'organisations publiques internationales, d'ONG ou d'entreprises. Il faudrait y passer une semaine ! Les pavillons présentent leurs productions agricoles le plus souvent typiques ou destinées à l'exportation, leur agriculture plus ou moins productiviste ou, au contraire, écologique et certains pavillons sont plutôt des vitrines touristiques. Plusieurs pavillons font un clin d'oeil à l'écologie en utilisant des structures en bois (entre autre celui de la France). Il se dit aussi depuis 2014, que la construction des 74 (ou 80?) pavillons a été entachée de pratique mafieuses. Après, l'Expo, à l'exception du pavillon de l'Italie, ils seront démontés...

Nous allons donc en effectuer un survol, "à la japonaise".
Côté sud de l'allée, après être passé devant l'Irlande, le premier pavillon visité est désert. En effet, c'est celui du Népal, un pays qui a d'autres soucis actuellement suite au séisme survenu le 25 avril. Des urnes sont disponibles pour effectuer des dons. Après quoi, nous sautons le Soudan et la Belgique.

Plus de chance avec le Vietnam où nous en profitons pour prendre l'entrée (rouleau de printemps à 8€) de notre déjeuner, il est 12H15.
Passage dans les "pavillons collectifs du riz, du cacao et du café" (Myanmar, Laos, Cambodge... Cuba, Timor...). 13H15, dans le pavillon collectif du café où est installée l'Ethiopie, on se laisse tenter (14€) par ce qui ressemble furieusement à une galette de sarrasin bretonne. L’injera, est une galette de farine de teff légèrement fermenté, on s’en sert comme couvert où l'on dispose la garniture (sauté de légume, morceau de poulet, oeuf...), en la découpant au fur et à mesure que le repas avance. Le teff est un genre de mil ancien. Par contre la présentation de la torréfaction artisanale est interminable et on renonce à la dégustation d'un café.
La foule se densifie déjà.  Heureusement que nous avions décidé d'éviter un week-end

Requinqués, nous repartons d'un bon pied.  Nous ne résistons pas au pavillon résolument moderniste d'un petit pays, l'Azerbaïdjan avec sphère de verre est gadgets technologiques à effets lumineux. Son voisin le Kazakhstan dont il est séparé par les Emirats Arabes Unis, est très impressionnant de l'extérieur mais on ne peut pas tout visiter. Un tour dans le pavillons de Royaume-Uni où l'on prend le frais (à la bière si l'on est tenté) ou dans une superstructure faite d'un treillage métallique parcourue d'étranges effets sonores. Nous passons la Hongrie. Le pavillon de l'Espagne est assez quelconque, vaste et je m'y suis ennuyé. Son presque voisin, le Mexique est plus original et on s'y arrête un peu.
Au milieu des deux rangées de pavillons, l'Italie,  pays d'accueil s'est attribuée la place royale, entre l'entrée sud et l'Arbre de la Vie. Nous la zappons car il va y avoir trop de monde (!). Nous passons devant le pavillon très végétal de l'Autriche où il y a une grosse queue. Nous passons aussi devant le Chili et nous arrêtons par curiosité chez son voisin d'expo, l'Iran. Nous sautons le suivant, le Maroc pour visiter l'imposant pavillon du Qatar qui ressemble à un village fortifié. On voit qu'il y a des pays riches, bien que petits. L'Indonésie qui suit nous retient un peu également, nous rappelant de bons souvenirs. Nous voici au bout de la rangée méridionale et il est déjà 16H. Il faudra accélérer pour voir l'autre côté de l'allée en repartant vers  l'ouest.
 

 
Sur le côté nord, nous devrons être plus rapides ou sélectifs. Nous jetons un oeil au pavillon du Sultanat d'Oman et snobons  celui de l'Estonie. En revanche, le pavillon de la Russie est trop imposant pour ne pas y entrer. Des illustrations reprenant des affiches soviétiques et des oeuvres modernes égaient les salles. Nous sautons la Slovaquie pour nous joindre à l'interminable queue qui se presse devant le pavillon du Japon. Pour des raisons personnelles, nous décidons d'y sacrifier. Le pavillon offre une surface d'exposition de 4200 m² et se présente comme une structure tridimensionnelle laissant filtrer la lumière. La construction utilise du le bambou et 17 000 pièces de bois, inspirée des techniques constructives traditionnelles conçues pour résister aux tremblements de terre. Nous prenons la file à 16H15 et après trois quart d'heure au soleil, la queue se prolonge à l'ombre avec quelques écrans pour faire patienter. Il est 17H15 lorsque nous accédons au "saint des saints". Dans la pénombre des salles, on a un peu l'impression d'être au Futuroscope. Des murs écrans présentent de superbes graphismes typiquement japonais, puis on circule dans une salle au milieu de ce qui ferait penser à des feuilles de lotus ou plutôt à des assiettes sur des tiges flexibles. Viennent ensuite des panneaux lumineux présentant les produits de base de la cuisine japonaise et les mets qui en sont issus, suit une tablée au design très épuré. Pour finir, c'est un show dans une vaste salle au centre de laquelle deux animateurs costumés mettent l'ambiance. Dans la pénombre, nous sommes installés à des tables comme au restaurant, avec des baguettes. En guise d'assiette, on a sous les yeux un écran sur lequel différents mets s'affichent et le jeu consiste à simuler la prise de l'aliment avec dextérité, ce qui est contrôlé par une petite caméra... Il est déjà 17H50.
Passage devant le joli pavillon de la Turquie évoquant les poteries et céramiques ornées des traditionnelles tulipes et devant celui des Etats-Unis. Il ya foule devant le pavillon de l'Allemagne. Nous repassons devant la seconde série de pavillons de l'Italie avec au fond le Palazzo Italia près de l'Arbre de la Vie.  Comme il est déjà 18H, il faut presser le pas et sauter des étapes. Nous ne pouvons quand même pas ignorer le pavillon de la France. Il a été conçu par l'agence parisienne d'architecture X-TU.  Précédé par un jardin fait de micro-parcelles de cultures, ce pavillon à l'allure futuriste, fait de 2600 pièces de bois,  offre une présentation originale des produits du pays  incrustés dans les caissons du plafond. A la suite, le plus petit état du monde tient boutique, le Vatican!  Pas assez de temps pour visiter les pavillons des Pays-Bas, de la Pologne, de l'Argentine (avec ses 7 gros silos en tôle) ou de la Colombie. Cependant on s'accorde le droit de visiter celui de la Chine, un pavillon à la mesure du pays, avec un mélange de tradition (la vitrine touristique) et de modernité (les effets lumineux simulant les ondulations d'une culture sous l'effet du vent).  Après passage devant l'Uruguay, petit arrêt en Thaïlande où la foule se presse. La notoriété touristique de ce pays y est sans doute pour beaucoup et la présentation du pavillon accentue ce trait (naga doré à 5 têtes du Palais royale de Bangkok, marché flottant).  Courte visite pour la Malaisie. Il est déjà 19H30 et notre train part à 20H10. Il nous reste encore à remonter un bon bout d'allée (Biélorussie, Lituanie, Moldavie, Corée du sud, Brésil, Angola...) puis à traverser la vaste esplanade conduisant à la gare.
 

Au passage, vous n'aurez pas été sans noter notre penchant certain pour l'Asie...
Nous en avons plein le pattes et apprécions donc l'heure et quart de trajet pour nous reposer dans le train avant d'arriver à Brescia où nous aurons encore un quart d'heure de marche pour retourner à notre location...

Mardi 30 juin, jusqu'en milieu d'après-midi

LAC D'ISEO

Pour notre excursion, aujourd'hui nous n'avons que la modeste distance de 30km à parcourir pour atteindre la rive méridionale du Lac d'Iseo, ce qui ne nous empêche pas de quitter Brescia dès 8H30.

Au fond du Val Camonica, le lac d'Iseo (Lago d'Iseo ou Sebino) est le quatrième des lacs des Préalpes italiennes par sa superficie de 65 km². Son originalité tient au fait qu'il possède la plus grande île lacustre d’Italie avec le  Monte Isola qui se dresse hardiment à près de 420 mètres au-dessus du niveau  du lac, ce qui en fait l'île lacustre la plus élevée d'Europe. Elle et est accompagnée de deux petites îles de Loreto et San Paolo.  Autres caractéristiques: 25 km de long, 251 m. de profondeur et à une altitude d'environ 200 m. Enchâssé entre des montagnes qui culminent aux environs de 1000 mètres, il occupe une position relativement centrale, entre les lacs de Garde de Côme, tandis qu'il est partagé en son milieu entre les provinces de Bergame (ouest) et de Brescia (est).

Nous pensions remonter vers le nord du lac au plus près du rivage mais à l'approche d'Iseo, nous sommes piégés par notre GPS qui nous embarque sur la route P510,  également nommée Galleria Covelo. Une route plus rapide mais qui a l'inconvénient d'être à l'écart du rivage, d'avoir peu de sorties et surtout en tunnels sur de très longs parcours.

Nous nous en échappons à Pisogne, dans la partie nord du lac. Cette ville de plus de 8000 habitants.
Le centre historique de Pisogne est un petit bijou avec sa place du marché en pente, entre la montagne et le lac, avec ses murs médiévaux, ses arcades et ses palais (Palazzo Fazango). La Torre del Vescovo (la Tour de l'Evêque), aussi appelé Torre Grande ou Pegul, de mètres de haut, construite en pierre ferrugineuse, date du XIIe. Au pied de la montagne, l'église paroissiale de Santa Maria Assunta, qui date du XVe siècle abrite un bel orgue et une fresque représentant l'Assomption de Marie. A l'entrée, on peut voir un avis annonçant la première messe d'un jeune prêtre qui vient d'être ordonné.
 

 


Nous poussons tout à la pointe nord du lac, jusqu'à la petite ville de Lovere (5500 habitants) qui fait face à Pisogne mais tournée vers l'est.  C'est une ville attrayante et pleine de charme. Une belle promenade en bord de lac avec des statues en l'hommage au Comte Luigi Tadini, un collectionneur d'art italien établi à Lovere, fondateur de l'Académie des Beaux-Arts, et à Garibaldi, incontournable héros de l'indépendance et de l'unité italienne.  Un monument plus récent honore la Marine italienne et l'amiral Paolo Emilio Thaon di Revel (1859-1948). L'Académie Tadini installée dans un bâtiment néoclassique, situé près de la Piazza Garibaldi, est parmi les plus anciens musées de Lombardie, ayant été officiellement fondé  en 1829.
Les rues pentues incitent à les explorer.
Nous grimpons jusqu'au Monastère de Sainte-Claire, construit au début du XVIe siècle et prolongé à plusieurs reprises dont la partie formant le Sanctuaire de l'Institut des Sœurs de la Charité. Après quoi nous gagnons le centre, Piazza V.-Emanuele II, avec la Torre Civica du XVe siècle et dotée d'un couronnement du XIXe et utilisée comme Tour de l'Horloge. L'accès en est gratuit (fermé d'octobre à mars) et une bénévole donne des explications. Du sommet, à une quinzaine de mètres de hauteur et au niveau de la grosse cloche, on a une belle vue panoramique sur la ville et le lac. Plus loin, nous passons au pied de la Torre Soca, un édifice du XIIIe intégré au XVIe à l'église Saint-Georges dont il forme l'abside. Nous terminons notre tour par l'église paroissiale Santa Maria in Valvendra construite en 1473. C'est une grande église à trois nefs, la centrale est surmontée par une grande voûte et séparée des latéraux par d'élégantes colonnes de marbre rose. Les murs et voûtes des nefs latérales sont couverts de fresques. Nous avons la chance de tomber sur le sacristain qui nous allume la lumière et nous ouvre les vantaux masquant l'orgue et peints sur leurs deux faces. On peut y admirer l'Annonciation peinte par Florian Ferramola et les Saints Faustino et Jovita peints par Alessandro Bonvicino dit  Moretto (célèbre peintre de Brescia). Compte tenu que l'édifice est bâti sur un terrain en forte déclivité, l'entrée qui se fait dans l'axe de la nef est "enterrée" et on descend littéralement dans l'église par un escalier aux nombreuses marches alors que classiquement on accède souvent aux églises après avoir monté des marches. L'autre entrée est latérale et en accès depuis la rue.
 


Nous quittons la ville pour redescendre le long de la rive orientale du lac, sans reprendre la route des tunnels. Nous repassons à Pisogne et après avoir longé la rive pendant un quart d'heure, nous passons devant l'église San Zenone de Passirano. Du rivage de Marone (3300 habitants), nous avons une belle vue sur l'îlot privé, Isola di Loreto.  Un château néogothique y a été édifié en 1910 sur les vestiges d'un couvent du XVe vite abandonné et passé à la famille Martinengo de Brescia.
Nous pouvons maintenant voir la côte orientale de l'île Monte Isola. "L'Île Montagne" est une petite commune d'à peine 1800 habitants et couvrant 1260 hectares. Avec ses 400 mètres au-dessus du lac, cela porte son altitude sommitale à 600 mètres. Seuls les résidents peuvent y utiliser des motos, à l'exclusion des automobiles. Des services de bateaux la desservent à partir de Sulzano, Sale Marasino et Tavernola Bergamasca. Sur cette côte assez boisée (oliviers...), on aperçoit les localités de Carzano, au nord, et de Peschiera Maraglio, au sud. La côte occidentale comporte davantage de localités. Sur un éperon rocheux au sommet,  le Sanctuaire Madonna della Ceriola, dans la localité de Cure, a été édifié vers 1500. Au sud-ouest de l'île, moins élevé, on aperçoit au-dessus de la localité de Sensole le Castello Oldofredi construit au XIVe, face à Tavernola. On aperçoit également la petite île privée, Isola di San Paolo qui avait jadis porté un monastère.

12H30, pique-nique sur le rivage à Sulzano (2000 habitants) avec le spectacle aquatique de canards, cygnes et leurs peu élégants cygneaux de couleur fauve.
Il est un peu tard pour envisager de se rendre sur l'île et nous gagnons Iseo.

Iseo est  une charmante ville de 9200 habitants. La promenade aménagée sur le rivage est bien agréable, tout comme les gelaterie en cette heure chaude (14H) de la journée. Sur les places au bas de la ville, sont érigées des statues, l'une en hommage à Giuseppe Garibaldi et une autre à l'écrivain et patriote du pays Gabriele Rosa (1812-1897).  Nous remontons les rues en cherchant l'ombre jusqu'à l'église paroissiale Sant'Andrea dont l'origine remonte au Ve siècle. Malheureusement elle est fermée à cette heure et nous ne pourrons en admirer les tableaux et sculptures. Sur a même place on peut voir  l'église San Giovanni Battista et l'ancien oratoire, Oratorio dei Disciplini.
 

15H, une petite glace et en route pour notre dernière soirée à Brescia.

Pour visiter agréablement le Lac d'Iseo, une suggestion issue des informations trouvées sur place.
Il semblerait judicieux de profiter des excursions-croisières à la journée qui ont lieu deux fois par semaine, le mercredi à partir de Sarnico (9H15-17H50) ou d'Iseo (9H50-18h30) ou le vendredi au départ de Pisogne (9H30-18H30) ou Lovere (9H50-18H40). Elles comportent des visités guidées des localités et un tour panoramique de Monte Isola, d'Isola di San Paolo et d'Isola di Loreto. Tarif: 18€ ou 22€ avec déjeuner inclus.
Pour les amateurs, les samedis en période d'été, des croisières nocturnes avec repas et animations sont organisées. Tarif: 37€ et 40€ pour les croisières gastronomiques.
Se renseigner.

Mercredi 1er juillet, matinée

Au centre de MILAN, la cathédrale, le musée...

A 8H30, nous prenons la route du retour avec pour objectif de faire une halte à Milan pour en visiter le centre, la cathédrale en particulierLa circulation étant sévèrement réglementée dans le centre ville, nous optons pour un stationnement en périphérie, à la gare de San Donato, au sud-est de la ville.  Merci le GPS. On trouve très facilement à stationner sur rue, sans parcmètre, à quelques centaines de mètres de la gare. C'est à la fois une gare ferroviaire et un terminus de la ligne n°3 du métro qui dessert justement la station Duomo.
Le ticket de métro ATM vaut 1,50€ et il a une validité de une heure et demie. On ne pourra évidemment pas faire le retour dans  ce délai...

MILAN est la seconde ville d'Italie avec une population de 1,350 million d'habitants (Rome en compte 2,9) mais avec son agglomération, elle constitue toutefois la plus grande aire urbaine du pays avec plus de 7 millions d'habitants, formant le cœur industriel de l'Italie. C'est la capitale de la région de Lombardie et un grand pôle tertiaire.

Il est à peine 10H lorsque nous posons les pieds sur la Piazza del Duomo au centre laquelle est érigée une statue équestre de Vittorio Emmanuele II, premier roi de l'Italie unifiée, en 1861. Sur l'une des plus grandes places d'Italie, nous avons aussitôt sous les yeux la blancheur d'un chef-d'oeuvre de l'architecture gothique flamboyante, le Duomo à la fois colossal et léger, hérissé de clochetons, pinacles, orné de multiples statues.
Avec une superficie de 11700m², c'est la troisième  plus grande église du monde, quasi ex-æquo  avec la cathédrale Notre-Dame du Siège de Séville, venant après la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro (3000mm²) et  la basilique Saint-Pierre de Rome (22000m²).
Ici se dressaient autrefois la cathédrale Santa Maria Maggiore et d'autres églises construites au Ve siècle. La construction de la cathédrale actuelle a commencé à la fin du XIVe  et s'est poursuivie au long des quatre siècles suivants. En 1805, lorsque Napoléon Ier veut se faire couronner Roi d'Italie en la cathédrale, il fait accélérer les travaux de finition de la façade. Après la Seconde Guerre Mondiale, les anciennes portes en bois ont été remplacées par des portes en bronze.
On ne peut qu'être surpris de constater qu'une telle merveille n'est pas encore inscrite au patrimoine de l'Unesco (l'église de Santa Maria delle Grazie est le seul édifice milanais qui y a été inscrit, en 1980). Une demande a été faite en ce sens en 2013.

Pour réduire  l'afflux de visiteurs du fait de l'Exposition Universelle, la gratuité d'accès à la cathédrale est suspendue pendant les 6 mois que dure la manifestation. Le ticket à 2€ donne aussi accès au Musée du Duomo. Tant pis, ça en vaut vraiment la peine. Pour 4€ de plus, le ticket donne accès au baptistère paléochrétien (où l'on accède au bas de la nef mais, sauf à être spécialiste, ayant pris cette option, il me semble qu'elle n'en vaille pas la  peine. autre solution, à 15€, qui ajoute l'accès aux terrasses (séparément cette  option coûte 7€ pour grimper les 148 marches ou 12€ avec l'ascenseur). Mais nous ne prendrons pas cette option onéreuse d'autant plus que  nous ne disposons pas d'assez de temps.
 

La cathédrale est bien gardée, avec des militaires postés à ses points d'entrée ou de sortie. Ces militaires sont des Alpini, les chasseurs alpins du pays, coiffés d'un petit bien curieux chapeau portant une plume sur le côté gauche du couvre-chef. Ca ne donne pas un air très sérieux malgré leur fusil mitrailleur...
En faisant la queue, il est loisible d'admirer les statues et reliefs qui ornent l'immense façade aux cinq portails plaqués de marbre blanc. Une fois à l'intérieur, on est saisi par le contraste avec l'extérieur. Ici, on n'est pas à la basilique St-Marc de Venise. Le lieu est sombre et austère. Les cinq nefs principales sont séparées par une cinquantaine de piliers massifs et très hauts (la nef est haute de 45 mètres).  L'édifice à la forme d'une croix latine dont les dimensions principales sont 148 mètres (nefs) et 91 mètres (transepts). Le sol est couvert de savantes mosaïques florales en marbre polychrome.
A l'intérieur, on remarquera les chapiteaux originaux des piliers, ornés de huit niches abritant de grandes statues. On pourrait prendre les Fonts Baptismaux pour une baignoire. En fait, la cuve représente un sarcophage romain en porphyre. Dans le transept droit, on remarquera la statue de Saint Barthélémy écorché et aussi le mausolée dédié au mercenaire Gian Giacomo Medici (aucunement apparenté aux Médicis, banquiers de Florence), dit le Medeghino ("le Petit Médicis"). En contournant le choeur et le maître-autel, on accède à une crypte et au Trésor où l'on peut voir dans la pénombre des objets de culte en argent et orfèvrerie ainsi qu'une cassette en argent contenant les restes de Saint-Charles Borromée, archevêque de Milan au XVIe siècle.
Avant de ressortir, au bas de la cathédrale, nous accédons au baptistère (nous avions acheté cette option) par un escalier qui conduit aux fouilles et aux vestiges des anciennes cathédrales (Santa Tecla) et du baptistère octogonal  San Stefano alla Fonti du IVe siècle.
En ressortant, on contourne d'édifice dont certaines flèches sont en restauration afin d'avoir un point de vue également très intéressant sur le chevet et les impressionnants contreforts surmontés de pinacles.
 

Pour compléter la visite de la cathédrale, il est intéressant de se rendre au Museo del Duomo, tout proche puisque sur un côté de la place. Ouvert en 1953, il renferme de très riches collections bien présentées depuis sa réouverture en 2013. Il est très vaste, avec une douzaine de salles.
Dans la salle du Trésor, on peut notamment y admirer le Crucifix d'Alibert (Croce di Ariberto d'Intimiano) du XIe siècle, une couverture d'évangéliaire. Dans la salle suivante, sont présentés des calices, ostensoirs, tiare et vêtements liturgiques.
Ailleurs on peut voir la maquette en bois du Duomo, haute de 5 mètres. De la période des Médicis, on voit des sculptures dans un gréco-romain (visage de "Dieu le Père" par Jacopino da Tradate). Plus loin ce sont 11 anciennes gargouilles et des petites statues des chapiteaux des piliers de la cathédrale dont une "vierge" portant des jumeaux nouveau-nés. Suivent un St-Sébastien transpercé de flèches, une tapisserie flamande (de France) de la période des Sforza (XVe). Après quoi, nous arrivons à la salle des 55 vitraux (XVe-XVIe). Dans la salle Borromée, le Tintoret (peintre vénitien 1518-1594) nous accueille avec un "Jésus au milieu des Docteurs de la Loi". On y voit aussi certains modèles de bas-reliefs en terre cuite  dédiés à la vie de la Vierge Marie inspiré d'un tableau de Gaspare Vismara "la Création d'Eve" (1629).
Puis ce sont quatre tapisseries données par St-Charles Borromée. Sala della Madonnina est présentée l'armature d'origine en fer de la statue de 4,16 m qui était placée au sommet de la grande flèche (à 108 mètres du sol) et a été remplacée en 1969  par de l'acier inoxydable...
Déjà 11H15, on a passé plus d'une heure dans le musée, sans voir le temps passer.

Nous allons maintenant jeter un coup d'oeil dans la Galerie Victor-Emmanuel II qui ouvre sur un côté de la place.  En forme de croix, cette immense galerie est surmontée d'une voûte en verre qui culmine à 51 mètres et accueille magasins de luxe, cafés... Joli sol fait de mosaïques parfois curieuses comme "la Louve allaitant Romulus et Rémus" ou le taureau, symbolisant la Maison de Savoie, dont les testicules ont disparu à force d'être foulés (les écraser porterait chance).
Dans l'axe principal, on débouche sur la Piazza della Scala au centre de laquelle est érigée une statue de Léonard de Vinci. La Scala, le théâtre lyrique le plus célèbre au monde, donne sur le côté nord-ouest de cette place parfaitement carrée. Le vaste édifice (3600 places) date de la fin du XVIIIe. Sur un autre côté, la Banque d'Italie occupe la Galerie d'Italie.

Il est midi. Il y a deux heures que nous sommes arrivés sur la place. Il faudrait bien d'autre heures, quelques jours, pour visiter les autres monuments de cette jolie ville...
Retour en métro vers la gare de San Donato. Pique-nique au cul de la voiture toujours parquée à l'ombre dans un quartier tranquille...


La dolce vita italiana est terminée. Il faut faire route vers la France. Jusqu'à la banlieue de Lyon (Bron) où nous comptons dormir, il nous reste environ 650 kilomètres.
Passage du tunnel du Fréjus à 16H et le plaisir de trouver la Savoie sous un grand soleil, comme l'Italie que  nous quittons. Par rapport au temps d'il y a 15 jours, on a carrément l'impression d'être dans un autre pays. Nous serons à Bron vers 18H. Une bonne nuit de repos et demain, nous repartirons vers notre Bretagne.

 


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