Les Dolomites
Haut Adige (Südtirol), Trentin et environs
 

ELEMENTS SUR L'HISTOIRE REGIONALE

Le territoire de l'actuelle région Trentin-haut Adige fut occupé dès la plus haute Antiquité.

Pendant la domination romaine, elle fut rattachée à la Gaule cisalpine.


Dans le giron du Saint Empire puis dans celui  des Habsbourg

À partir du IXe siècle, le Tyrol fit partie, comme tout le nord et le centre de l'Italie, du Saint-Empire romain et à partir de l'année 1363, la région fit partie de l'Empire autrichien des Habsbourg.

À partir du XIe siècle, la région fut sous le pouvoir temporel des princes-évêques de Trente et de Bressanone et devint progressivement germanophone. 
La tutelle du Saint Empire restant lointaine et indirecte. Le concile siégeant à Trente en 1545 illustre le pouvoir temporel et spirituel des souverains.

Cette situation fut remise en cause avec les conséquences de la Révolution française au début du XIXe siècle. Les guerres napoléoniennes et la dissolution du Saint-Empire romain germanique marquèrent le rattachement de la région à l'empire autrichien des Habsbourg. Pendant cette période, le nationalisme tyrolien se réveilla, face à l'occupation franco-bavaroise.
Après la chute de l'empire napoléonien, de son côté, le Trentin italophone commença à développer une agitation politique propre à cette période de printemps des nationalités, avec pour objectif l'unification à l'Italie.
Entre 1871 et 1918, le Trentin,  fait partie des terres irrédentes, réclamées par les nationalistes italiens, afin de clore le processus d'unification.

La Première Guerre mondiale et l'engagement hésitant de l'Italie au côté des Alliés décidèrent du sort de la région. Les revendications territoriales de l'Italie firent partie des promesses faites au gouvernement de Rome en échange de sa contribution dans le conflit.
Par le traité de Saint-Germain-en-Laye signé en 1919,
entre les pays de la Triple-Entente et l'Autriche, le Trentin (WelschTirol) ainsi que le Tyrol méridional (SüdTirol  appelé Haut-Adige) furent cédés par l'Autriche à l'Italie.
Le territoire fut rebaptisé Venezia Tridentina.
 

L'épineuse question du Südtirol...

À partir de 1922, les Tyroliens du sud furent soumis à une tentative d’italianisation forcée de la part du régime fasciste, qui favorisa l'immigration depuis les autres régions italiennes. L'objectif était l'italianisation de l'ancien Südtirol autrichien en imposant l'usage généralisé de la langue italienne, surtout grâce à l'enseignement monolingue dans les écoles, ce qui, non seulement provoqua protestations et rancœur de la part des habitants de langue allemande, mais aussi provoqua la naissance d'un enseignement clandestin, dans "les écoles des catacombes". En outre, il favorisa une immigration italienne massive dans la région.
En 1939, après l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne hitlérienne en 1938), l'Italie signa un accord avec l'Allemagne aux termes duquel la frontière du Brenner fut reconnue par les deux parties tandis que les deux parties s'accordaient pour éloigner le plus grand nombre possible d'Allemands de la région qui, confrontés au pressions fascistes, furent incités à 'émigrer vers le Troisième Reich.

Après le 8 septembre 1943, dans un contexte d'effondrement du pouvoir fasciste en Italie, le Haut-Adige fut gouverné directement par les autorités nazies. Cette période favorisa la langue allemande au détriment de l'italien. De nombreux habitants de langue allemande s'engagèrent dans les SS et la Gestapo. Et à la fin de la guerre, un certain nombre de criminels de guerre nazis trouvèrent refuge dans le Haut Adige.

En 1945, les germanophones demandèrent un rattachement à l'Autriche, tandis que les Alliés imposèrent à l'Italie un traité de protection de la minorité de langue allemande et l'autonomie à la province de Bolzano. Face à cela, en 1946 Vienne et Rome parvinrent à un accord qui reconnaissait l'autonomie  en matière linguistique et scolaire à une région Trentin-Haut-Adige, où les Italiens étaient la majorité, rendant moins facile l'auto-administration des Tyroliens du sud. Ce statut parut rapidement insatisfaisant.
En 1961, l'Autriche saisit l'ONU afin d'obtenir un meilleur traitement des habitants germanophones.
Les années 1960 furent marquées par des attentats contre les symboles et contre les forces de l’ordre de l'État italien fomentés par le Befreiungsausschuss Südtirol (Comité pour la libération du Tyrol du Sud) luttant pour l'intégration du Tyrol au sein de l'Autriche.
Il fallut attendre 1971 pour obtenir une solution au contentieux par la signature d'un arrangement entre Rome et Vienne.
En 1972, un nouveau statut d'autonomie entra en vigueur. La plupart des compétences législatives et administratives ainsi que les ressources financières ont été transférées de la région Trentin-Haut-Adige aux deux provinces de Trente et Bolzano.

Malgré cela, des germanophones expriment toujours des aspirations indépendantistes pour créer un État libre du Tyrol du Sud ou se rattacher à l'Autriche.
La question reste sensible puisque en 2006, presque tous les maires de la province ont signé une pétition
destinée au parlement de Vienne, demandant que dans la nouvelle constitution autrichienne on indique explicitement le rôle de l'Autriche comme puissance protectrice des Tyroliens du Sud.

MENU Italie du nord
 


Etape suivante:
La LOMBARDIE, le Lacs

Mercredi 17 juin après-midi

ELEMENTS SUR LA GEOGRAPHIE REGIONALE

LA REGION TRENTIN-HAUT ADIGE

La région Trentin-Haut Adige est limitrophe de l'Autriche (Tyrol du Nord et de l'Est) au nord et de la Suisse (canton des Grisons) à l'extrême nord-ouest. Le sud est bordé par la Vénétie et la Lombardie.

Les provinces de Trente ou Trentin (ce dernier nom est dérivé de celui de la capitale Trente) et de Bolzano (Haut-Adige ou Tyrol du Sud), réunies dans la région du Trentin-Haut-Adige à l'extrémité nord-orientale de l'Italie, constituent la partie méridionale du Tyrol.

Ces deux provinces sont appelées autonomes, parce qu'il s'agit des seules provinces italiennes qui sont dotées de pouvoir législatif et ne sont pas soumises à la région. En effet, la quasi-totalité des compétences régionales leur a été transférée. La région ne maintient quelques fonctions: en matière de cadastre et de sécurité civile.

Le relief est essentiellement montagneux, formé par les Alpes centrales (du Val d'Aoste au Brenner) et les Alpes orientales (du Brenner à la Slovénie), et marqué par les formes verticales des Dolomites. De grandes vallées pénètrent néanmoins l'espace. Celles de l'Adige et de l'Isarco sont les plus larges et permettent la communication avec le Nord. Le col du Brenner est le passage le plus aisé de ce couloir vers l'Autriche et l'Allemagne.
A noter que la partie septentrionale du lac de Garde, le premier lac italien, appartient au Trentin-Haut-Adige.


La région compte un peu plus d'un million d'habitants répartis à peu près de manière égale entre les deux provinces.

On y distingue trois groupes linguistiques: italien avec 65% de la population ; allemand  avec  32%  et  ladin avec 3%.
Les deux provinces diffèrent beaucoup de par leurs situations linguistiques.
Le Trentin est presque complètement italophone, avec quelques îlots linguistiques allemands et une vallée, la Val di Fassa, ladine, tandis que le Haut Adige est en forte majorité germanophone (69%).

Cette région est aujourd'hui la seconde  plus riche d'Italie, derrière la Lombardie.


La province autonome de Bolzano

Le territoire entièrement montagneux (Alpes et Dolomites) de la province couvre 7400 km².
Les Dolomites sont caractérisées par des murailles verticales, des falaises abruptes et une forte densité de vallées très étroites, longues et profondes.
Le sommet le plus élevé du Haut-Adige est l'Ortles (ou Ortler), qui dépasse les 3900 m. d'altitude.

507 657 habitants en 2010 (69 hab/km²).

La majorité des habitants est de langue allemande (69%), parlant un dialecte du groupe bavarois, appelé Südtirolerisch (tyrolien méridional). Un quart de la population est italophone (26%) et une petite minorité parle une des formes du ladin (4,5%). La proportion de germanophone est en accroissement.
Précisons qu'en 1910,  presque 90% de sa population était germanophone, contre 2,9% d'italophones.

L'italien et l'allemand sont les langues officielles de toute la province.
Chaque citoyen a le droit de s'exprimer dans sa langue maternelle avec l'administration publique, même devant un juge. Les écoles sont séparées pour chaque groupe linguistique.

La province de Tyrol de Sud est considérée comme un modèle de cohabitation interethnique, pourtant on assiste à la diffusion progressive d'un mal-être de la population de langue italienne (qui est passée de 35% à environ 25%).



La province autonome de Trente

Le territoire presque entièrement montagneux de la province de la province, couvre 6200 km².

Le Trentin s'articule sur un axe principal constitué par l'ample sillon longitudinal du fleuve Adige, avec à l'ouest les Alpes rhétiques méridionales et à l'est les Dolomites, en contact avec la plaine du Pô et Venise.

Le Trentin est constitué uniquement de plusieurs vallées alpines, marquées par un rude climat et la présence de glaciers. Vers le bas, des vallées sous-alpines, des plateaux et de petites plaines profitent d'un climat méditerranéen, où il est possible de pratiquer la culture de l'olivier.
 

529 457 habitants en 2010 (85 hab/km²)..

 

 Après la première étape d'hier, une journée autour du Lac du Bourget (900 km depuis notre Bretagne), nous avons décomposé le trajet de ce jour en 400 km jusqu'en Lombardie, pour effectuer une courte visite de Bergame, après quoi il nous restait 300 km pour atteindre notre lieu de séjour en Haut Adige...

Les Dolomites sont une chaîne des Alpes orientales et elles font partie depuis 2009 des 50 sites italiens inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
.

LES DOLOMITES

Situées dans le nord des Alpes italiennes, le site UNESCO compte 18 sommets de plus de 3 000 mètres, couvre 141 903 ha et constitue un des plus beaux paysages de montagne du monde, caractérisé par des murailles verticales, des falaises abruptes et une forte densité de vallées très étroites, longues et profondes. Les pics verticaux spectaculaires de couleur claire présentent toute une diversité de formes sculpturales particulières. Leur point culminant, à 3 343 mètres d'altitude, est la Marmolada.

Outre cette diversité de  paysages spectaculaires, le site présente une importance internationale pour la géomorphologie par ses reliefs glaciaires et ses systèmes karstiques.  Les paysages  monumentaux et colorés des Dolomites ont depuis toujours attiré de nombreux voyageurs et ils font depuis longtemps l’objet d’interprétations scientifiques et artistiques. Des falaises vertigineuses, pinacles, tourelles et pics, entrecoupés de surfaces planes, de ressauts et surplombs et de plateaux dénudés au dessus de vastes dépôts d’éboulis, contrastent avec des collines basses plus douces couvertes de forêts et prairies offrant toute une harmonie de couleurs.

Depuis 1876, le nom de Dolomites a été donné en hommage à Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801), géologue et minéralogiste français qui avait découvert cette roche  calcique particulière  qui manifestait peu d'effervescence lorsqu'elle  était soumise à l'action d'acide. En effet, cette roche contient du carbonate double de calcium et de magnésium et n'a qu'une proportion réduite de carbonate de calcium.
Les Dolomites étaient, il y a des millions d'années, un massif formé à partir de récifs coralliens pétrifiés ayant grandi dans la Téthys à la fin du Trias inférieur.

 

 Arrivée au Südtirol (Haut Adige): TERENTEN

Après l'autoroute A55 sinueuse au sortir du Tunnel du Fréjus et traversant  le Piémont, l'autoroute A4 est particulièrement encombrée, notamment par des camions, depuis Turin car c'est un axe important qui rejoint Venise. Ajoutons-y une bonne dose de travaux.

Les choses ne s'arrangent pas après le contournement sud du Lac de Garde (Peschiera del Garda) pour remonter vers le Col du Brenner par l'autoroute A22. Ce n'est qu'une 2x2 voies et la voie de droite est encombrée par des milliers de camions quasiment à l'arrêt en raison de travaux. Pratiquement à touche-touche, je vous laisse le soin d'imaginer le sport pour entrer et surtout pour ressortir d'une station-service. Se dirigeant vers l'Autriche et l'Europe du nord, on y trouve diverses  nationalités au milieu desquelles la France brille par son absence: bulgares, roumains, slovènes, espagnols, autrichiens, allemands, slovaques, polonais, danois...
Au temps normal de trajet de 3 heures et demie, il a fallu rajouter une bonne heure...
En dehors de l'autoroute du Brenner que nous éviterons à l'avenir, pendant notre semaine dans la région, nous apprécierons particulièrement la qualité du réseau routier (gabarit, revêtements, signalisation, tunnels agréables). A noter pour les amateurs de balades à vélo, l'excellent réseau de pistes cyclables (souvent parfaitement séparées du réseau routier) dans la vallée de l'Adige, notamment sur l'axe Brixen-Trente.

La fatigue ne permet  pas d'apprécier pleinement la beauté du paysage de la vallée de l'Adige qui se fait de plus en plus montagnarde tandis que les couleurs chaudes de fin de journée mettent en valeur villages, châteaux et forteresses de pierre claire et damiers des vignobles.

 


Après Brixen (Bressanone), nous quittons l'autoroute pour le Pustertal (Val di Pusteria) orienté perpendiculairement, ouest-est. Après avoir dépassé les vestiges du château de Rio di Pusteria, une belle route remonte sur le flanc de coteau adret (exposé au sud) vers le village de Terenten (Terento) où nous avons loué pour une semaine un appartement en rez-de-chaussée de la grosse demeure Volgger, une famille du crû. 

Terenten est une petite commune italienne d'environ 1700 habitants (1000 en 1930), située à 1210 mètres d'altitude dans la province autonome de Bolzano, région du Trentin-Haut-Adige,  à environ 50 kilomètres au nord de Bolzano. On trouve mention de la paroisse San Giorgio de Terento pour la première fois dans un document de 1362.
Selon le recensement de 2011, 99,40% de la population parle allemand, italien 0,54% et 0,06% Laden comme première langue.
Comme vos le remarquerez, les localités mentionnées ici sont généralement indiquées en deux langues et priorité en dialecte germanique (groupe linguistique austro-bavarois). Et il s'avère que ce n'est pas un gadget folklorique. Ici, c'est la langue maternelle et la langue du quotidien (le journal, la radio et même des chaînes de TV). Donc pour demander son chemin, c'est un peu galère... Heureusement un fils de la propriétaire était aux aguets tout en tondant la pelouse et nous hélés...

Quel soulagement d'être arrivés après un si long périple et d'être reçu dans un logement spacieux (prévu pour 4 personnes), bien équipé, confortable et accueillant (bouquet de fleurs, bouteille de vin blanc,  plateau montagnard avec melon, chiffonnades de jambon séché et dés de fromage), sans oublier une bonne bouteille de vin blanc italien! Nous sommes chaleureusement accueillis par Marianne et ses fils, malgré l'obstacle linguistique car la langue commune ici est l'allemand que malheureusement nous ne parlons pas... Une voisine vient en renfort et avec un peu d'anglais, on se fait expliquer le fonctionnement de la machine à laver le linge, le paramétrage du wifi et le fonctionnement du décodeur pour les chaînes satellitaires. Après quelques tâtonnements, on trouvera même France 24 (TV5 Monde est indisponible depuis la cyber-attaque du 8 mai 2015).

Trop fatigués pour profiter du soleil sur la terrasse, le dîner vite avalé nous laisse une longue et calme nuit pour récupérer.

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Jeudi 18 juin

TERENTEN: Le sentier des moulins et des "pyramides de terre"

Le programme de la journée reste des plus raisonnables.

D'abord un petit tour au centre du village pour quelques emplettes  et en profiter pour jeter un oeil à l'église consacrée à Saint Georges. Elle se distingue extérieurement des églises des autres villages par sa flèche à la couverture verte alors que la plupart des autres clochers sont rouges ou en forme de bulbes.

L'après-midi nous permet de faire une petite randonnée sur le Sentiero circolare dei Piramidi di terra e Vecchi mulini (Sentier des Demoiselles coiffées et des vieux moulins). En fait, c'est dans le sens inverse de son intitulé que nous le parcourons. On peut en trouver la description dans le guide Kompass 963 Val Pusteria n°4 "Mulini di Terna".
Au point haut du sentier, à la lisière de la forêt, nous voyons 5 moulins sur quelques centaines de mètres (il y en a 2 autres plus bas, près du village). Ils ne sont pas en fonctionnement mais semblent en assez bon état. Leur fonctionnement était assuré par des conduites faites à partir d'arbres creusés placés en dérivation du torrent.
C'est plus bas, que l'on arrive aux Demoiselles Coiffées ou Cheminées de Fées (appelées ici "Pyramides de terre"). Leur origine remonte à moins de deux siècles puisqu'elles se sont dégagées des vieilles alluvions à la suite d'un violent orage survenu en 1837. Plus dramatiquement, 13 personnes périrent, des maisons, moulins, forge ou scierie furent également détruits par la crue du torrent Terner. Dans cette partie, l'érosion s'est manifestée sous deux formes: creusant là des sillons dans les matériaux homogènes et ailleurs dégageant des colonnes protégées par des blocs là où les matériaux sont hétérogènes.
Promenade de 2 heures, agrémentée d'un petit "crachin breton" en milieu d'après-midi. Un dénivelé d'un peu plus de 200 mètres, entre 1209 et  1435 mètres (au Maso Flitschlof).

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Vendredi 19 juin

Versant sud du Pustertal (Val Pusteria): Lago di Braies, Tre Cime di Lavaredo et crochet en Vénétie à Cortina d'Ampezzo

Journée tourisme en voiture. Nous remontons la vallée du Rienza (affluent de l'Adige) qui permet de passer en Autriche . Mais n'irons pas jusque là.


Après Bruneck (Brunico) dominée par son gros château (XIIIe-XVIe) et située à 840 mètres d'altitude, nous empruntons sur 8km une petite route sur la rive gauche. Après avoir traversé Prags (Braies) et Sant Veit, nous arrivons à l'extrémité d'un magnifique lac enchâssé dans les montagnes, le Lago di Braies dit "la Perle des Dolomites".  Du monde mais pas encore la foule. Parking payant (4€).


La montagne qui ferme le cirque se reflète dans les eaux vertes et translucides du lac situé à près de 1500 mètres d'altitude. Avec 1,2km de long sur 300 à 400 mètres de large, il couvre 31 hectares et est dominé par le Croda del Becco (2810 mètres). En faire le tour, prend environ 1 heure et demie.
Sur la gauche, la cabane et le pontons tout en bois donnent une impression d'Alaska. En 2010 et 2012, l'endroit a servi de cadre au tournage d'une série diffusées par la RAI  dont l'acteur vedette est Terence Hill qui interprète le rôle de Peter, chef d'escouade.
Nous partons sur la rive orientale en empruntant un sentier étroit et en montagnes russes dominant le lac par une rive abrupte tandis que la rive orientale est basse et ramène vers une chapelle et vers le grand hôtel Pragser Wildsee. Au milieu de ce qui est plus une promenade qu'une randonnée, une pause pique-nique s'impose dans ce cadre grandiose.

 


En début d'après-midi, retour dans la vallée du Rienza que nous remontons encore sur quelques kilomètres avant de remonter le Val di Landro, sur sa rive gauche, à partir de Toblach (Dobbiaco). Un parcours d'une trentaine de kilomètres nous faisant passer par Auronzo et Misurina et son lac (en Vénétie). Notre destination, c'est le panorama sur les Tre Cime di Lavaredo.

 

Mais, les deniers 5 kilomètres qui y grimpent sont payants et fort chers (24€ pour la journée et 16€ à partir de 15H).
Le temps est incertain, il est 15H et nous tentons quand même d'aller au bout. Le parking terminus se trouve près du refuge Auronzo à 2320 mètres d'altitude. La vue porte sur de nombreux sommets encore enneigés mais il faut marcher pendant une vingtaine de minutes sur un sentier balcon sur 1,6km pour arriver au refuge Lavaredo (2344 mètres). Ce refuge est situé au pied des Tre Cime,  cette merveille  naturelle connue dans le monde de l'alpinisme. Les trois cimes ont des altitudes variant de 2857 (Cima Piccola, à l'est) à 2999 mètres (Cima Grande, centrale). Pour avoir encore une meilleure vue sur le site, il faudrait poursuivre en direction du refuge Locatelli (à plus de 2 heures de marche).
C'est dans le blizzard et sous le grésil que nous regagnons le parking.

 
 

Avant de rentrer, nous faisons un petit crochet en Vénétie jusqu'à Cortina d'Ampezzo (6000 habitants) Dans notre imaginaire, c'est le Chamonix des alpinistes adeptes des sommets de parois vertigineuses des Dolomites. Mais on ne retrouve pas ici une vallée étroite bordées de hautes montagnes glacières... Comme ailleurs dans les Alpes, le développement de la station remonte à la venue de touristes anglais au XIXe siècle.
 Les JO d'Hiver de 1956 s'y sont déroulés et tous les ans on entend parler de la descente féminine  qui se déroule ici, comptant pour la Coupe du Monde de Ski. Près de là, la chapelle Santissima Trinita à Castello de Zanna.

 

Les quelques 100 kilomètres pour revenir à Terenten nous ont semblé bien longs...

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Samedi 20 juin

Vallée de l'Eisack (Isarco), BRIXEN (Bressanone), Grödnertal (Val Gardena)...

Encore un circuit d'environ 200km pour ce jour, vallées et routes de montagne.

Nous commençons sous un ciel gris et un crachin.
Première étape un peu avant Brixen, pour visiter la vaste abbaye de Neustift ou de Novacella. Sa fondation remonte à 1142 et elle a été agrandie à plusieurs reprises jusqu'à ce que le dix-huitième siècle car elle a été un lieu de refuge pour les pèlerins venant de l'Europe du Nord et se dirigea vers Rome et la Terre Sainte. Elle appartient à la Congrégation autrichienne des chanoines réguliers de Saint-Augustin. Supprimée en 1807 lorsque Napoléon mit fin aux ordres religieux, elle fut rétablie en 1816.
On y trouve un collège, une maison pour personnes âgées, un centre de congrès...

 


De son histoire on trouve la trace dans divers styles d'architecture: roman pour le campanile, gothique pour le choeur et le cloître, baroque et rococo pour l'église Santa Maria Assunta (XVIIIe) et la bibliothèque...
Le bâtiment le plus remarquable est la chapelle Saint Michel, appelée "Château de l'Ange" (Engelsburg), en partie de la période romane, au couronnement bien conservé.
Au centre de la cour principale de l'abbaye se trouve un puits de style Renaissance ou "Puits des merveilles". C'est un kiosque de forme octogonale sur  les côtés duquel sont représentées les Sept Merveilles de l'Antiquité, complétées par l'abbaye elle-même. Ces fresques ont été peintes au XVIIe siècle par l'Autrichien Nicholas Schiel.
Un joli jardin jouxte l'abbaye.
Pour finir, passage à la boutique où l'on vend la production de l'abbaye ainsi que celles d'autres couvents et monastères (vin, olives, charcuteries, miel, produits d'hygiène...).

Le soleil est au rendez-vous lorsque nous visitons la ville de BRIXEN (21 000 habitants), toute proche. Une ville d'ailleurs célèbre pour son ensoleillement.
Sur le site d'une ancienne cité romaine, après avoir franchi la Porta Croce ("Croix") ou Porta Sole ("Soleil"), on trouve le Duomo dédié à Santa Maria Assunta, une basilique-cathédrale édifiée dès le Xe siècle, aujourd'hui reconstruite en style baroque avec une façade à deux clochers de style néo-classique. Tout à côté, on peut visiter un beaux cloître roman, voûté d'arrêtes ornées de fresques (XIVe-XVe). Près de là, un émouvant Monument aux Morts.

 


 


  DUOMO

Un "dôme" est dans plusieurs pays, particulièrement en Italie (duomo) et en Allemagne (dom), le nom donné à l'église principale de certaines villes, souvent une cathédrale.

Le terme vient de l'italien duomo (qui provient lui-même du latin domus,"maison",  dérivé de la racine indo-européenne  dom). Il signifie "maison dans le sens de "maison de Dieu". Il n'y a pas de lien étymologique entre ce terme et son homonyme qui désigne un toit de forme arrondie. D'ailleurs un duomo n'a pas toujours un tel dôme.
De même, un dôme n'est pas forcément une cathédrale. Il peut également s'agir d'une basilique ou même d'une église importante n'ayant jamais été cathédrale. En allemand, le terme Dom peut également désigner les collégiales.
 

Sur la place du Duomo, se dresse la façade de l'Hôtel de ville (Palazzo municipale) qui comporte quelques éléments de la Renaissance, tandis que le toit crénelé et la tour centrale rappellent la fin du Moyen Age. Il a été construit au début du XXe siècle.
Plus loin, se dresse l'imposante Tour Blanche (Torre Bianca) du XVIe siècle, haute de 72 mètres et dotée d'une horloge et d'un carillon de 100 cloches...

Nous quittons Brixen en direction du sud, en passant au pied du Convento di Sabiona, un couvent de soeurs bénédictines cloîtrées édifié au XVIIe siècle. Puis nous mettons le cap à l'est en nous engageant dans la  verte vallée de Grödnertal plus connue sous le nom de Val Gardena.

Nous allons nous arrêter un petit moment dans la coquette ville touristique de Sankt Ulrich (ou Ortisei).
A 1236 mètres d'altitude, Ortisei (4600 habitants) est la capitale culturelle des Ladins, les quelques 30000 locuteurs d'une langue romane qui était autrefois parlée de façon beaucoup plus étendue dans cette région alpine.
L'église paroissiale Sant'Ulrico e dell'Epifania del Signore de la fin du XVIIIe comporte un  joli clocher à bulbe. Plus modeste, l'église Saint Antoine date quant à elle du XVIIe.
On ne peut manquer les superbes hôtels et résidences de style baroque et aux façades colorées.
 

 

Nous poursuivons par les localités de Santa Cristina et de Selva (Wölkenstein) pour arriver au col appelé Grödner Joch ou Passo di Gardena (2121 mètres) en croisant de rutilantes Ferrari et autres jolies italiennes de sport, ce qui nous amène à passer dans la tranquille vallée de Gadertal (Val Badia) pour revenir à Terenten.

 


Plutôt que de passer par Bruneck, nous empruntons une route secondaire conduisant au village d'Ehrenburg (Casteldarne). Un vaste château tout blanc s'impose au regard. Son origine remonte au XIIe siècle sur le côté sud, et il comporte une extension baroque du XVIIIe siècle à l'est. Il a été habité par une même famille pendant plus de 700 ans avant d'être vendu à un homme d'affaires en 2010. On ne visite pas.
Près de là, on peut grimper sur une éminence au sommet de laquelle se dresse une jolie petite église.
 

 

 

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Dimanche 21 juin

Passeiertal (Val Passiria), MERAN (Merano), BOZEN (Bolzano), plateau du Ritten (Renon)...

Un peu moins de 200km au programme aujourd'hui et toujours pas mal de routes de montagne.

Nous allons remonter la vallée du Brenner jusqu'à Sterzing (Vipiteno) après avoir dépasser l'imposant château de Reifenstein (Castel Tasso), en grande partie du XVe,  puis partons vers l'ouest par une route étroite et sinueuse conduisant au col Jaufenpass (Monte Giovo) à 2094 mètres d'altitude. Le plafond nuageux est bas et le vent glacial.
L'ambiance se réchauffe en descendant le Passeiertal (Val Passiria) en direction de Meran.
Arrêt dans la petite ville de Saltaüs (Saltusio) où se termine en fête tyrolienne, avec les costumes traditionnels, chapeaux à plume et bannières. On remarquera aussi les tanks à lait rangés au bord de la route pour la collecte par les fromageries.
Un peu avant Mera, sur la droite, se dresse le Schloss Tirol (Castel Tirolo), un château dont la construction remonte aux XIe-XIIe siècles mais qui, complètement en ruines, a été restauré au XIXe.

MERAN est une ville de 38 000 habitants située au bord de l'Adige (Etsch en allemand). Le site et le climat plurent à l'impératrice Sissi qui y séjourna en 1870 et 1889.
Sur la dalle du grand parking souterrain construit en bordure de la ville se déroule un rassemblement de "Citroënnistes", fiers de leur véhicule, principalement dans la catégorie DS (19, 20, 21, 23) et autres ID et encore, mais rares, 2CV, Ami 8, CX...  Des immatriculations d'un peu partout: Italie, Allemagne, Autriche et quelques voitures venues de région parisienne.

On peut se rendre au centre par des rues piétonnes bordées  de maisons sur arcades aux façades colorées et animées par les oriels (baie en saillie sur la façade) concentrant les commerces. La cathédrale, le Duomo di San Nicolo est de style gothique (XIVe siècle) avec une façade à pignon crénelé ornée d'une statue de Saint Nicolas et dominée par un haut clocher. A l'intérieur, ne pas manquer de superbes polyptiques gothiques du XIVe, en bois peint. Passage à la chapelle voisine dédiée à Santa Barbara (XVIe).
Retour en ville et nous arrivons bientôt à la Porta Bolzano du XIVe siècle, au sud. C'est l'une des trois portes sur les quatre qui autrefois donnaient accès à la ville.

 

La vingtaine de kilomètres au long desquels apparaissent des parcelles de vigne nous amènent à BOZEN (Bolzano), sur l'axe qui remonte vers le Brenner et l'Autriche. C'est une assez grande ville (105 000 habitants), chef-lieu de la Province autonome du Haut-Adige (Südtirol).
La circulation y est assez compliquée compte tenu de la confluence des rivières Isarco, Sarentina et Adige et du relief montagneux qui l'enserre et auquel des téléphériques donnent accès. C'est le chef-lieu d'une province appartenant à la région Trentin-haut Adige.
Après quelques détours pour trouver un parking, nous commençons par la visite par le Duomo, une cathédrale dédiée à Santa Maria Assunta. L'édifice en grès rose est le fruit de plusieurs époques de construction et d'adaptation, s'étalant du VIe au XVIe siècle. A l'intérieur de cet édifice lumineux, voir la belle chaire gothique en grès. A l'extérieur, le campanile de 62 mètres date de cette dernière phase.
 

 


Plus loin, nous arrivons à la sobre et petite église dite Chiesa dei Domenicani (XIVe-XVIIIe s.) dotée d'un jubé près duquel s'ouvre l'étroite chapelle San Giovanni entièrement décorées de fresques endommagées.
 

Il faut reprendre la voiture pour se rendre à la gare du téléphérique conduisant au plateau du Ritten (Renon). La montée dure une trentaine de minutes. Juste au-dessus de la ville, on survole tout d'abord des pentes couvertes de vigne. Puis des pentes boisées où l'érosion a dégagé  plusieurs ensembles de Demoiselles Coiffées. En approchant du plateau, des fermes sont installées au milieu de vastes herbages ou à proximité de hameaux.

Débarqués du téléphérique à Soprabolzano, nous empruntons un autre moyen de transport, l'antique petit train électrique (installé en 1907) conduisant à Klobenstein (Collalbo) en un quart d'heure. Nous disposons d'une heure dans ce charmant village, temps trop court pour aller un site des Demoiselles Coiffées (d'autant que les indications ont l'air particulièrement optimistes).
Puis c'est le retour avec les mêmes moyens de transport. Dans le téléphérique nous engageons la conversation avec 5 Japonais avec lesquels nous échangeons au sujet de notre prochain voyage dans leur pays. Ils craignent que nous n'aimions pas la foule tokyoïte...

Retour à Terenten par la nationale parallèle à l'autoroute montant au Brenner puis, de nouveau, le Pustertal (Val di Pusteria). En cette fin d'après-midi, le Convento di Sabiona est superbement éclairé.
Une bonne soixantaine de kilomètres... et arrivée à 19H !

Lundi 22 juin

Escapade autrichienne à INNSBRUCK.

Ce sera une belle journée. Va pour Innsbruck puisque la frontière, au col du Brenner, n'est qu'à environ 60km de Terenten et que la ville n'est alors plus qu'à 37 km, coté autrichien.
Départ avant 9H.

Après un petit trajet en Pustertal, nous remontons la vallée du Brenner, plus austère que la vallée de l'Adige. Dans une partie resserrée de la vallée, nous passons sous des fortifications de Franzensfeste (Fortezza) édifiées par l'empereur d'Autriche François II au milieu du XIXe siècle pour défendre le passage du Brenner situé 35km plus haut nord. La nationale que nous empruntons est en fond de vallée, souvent surplombée par les viaducs de l'autoroute A22. Les versants sont émaillés de ci de là par des châteaux et de petits villages.
Le col du Brenner n'est pas très élevé (1375 mètres). Puis c'est la descente vers Innsbruck avec une présence policière très affirmée avec radar mobile et jumelles. A l'horizon, on aperçoit de hautes montagnes enneigées.

Nous apercevons bientôt sur la droite la cabine de départ du tremplin de saut d'INNSBRUCK utilisé lors des JO d'Hiver de 1964 et de 1976 et utilisé tous les ans dans le cadre de la Coupe du monde de saut à ski. La ville éclairée par le soleil s'étend en dessous de la route, sur notre gauche. Au-dessus de la ville  se dresse le sommet de la Nordkette, à plus de 2 000 mètres d’altitude. C'est la capitale du Tyrol autrichien et sa population est de 121 000 habitants.

En pénétrant dans la ville, nous passons devant la jolie collégiale du monastère Stift Wilten de style baroque (XVIIe siècle) avec sa façade à l'enduit de couleur saumon. Peu après, sur la gauche cette fois et sous un enduit jaune, se dresse la basilique de Wilten  Nostra Signora sotto le Quattro Colonne ("Quatre Piliers") dédiée à l'Immaculée Conception. De style baroque rococo, elle date du XVIIIe.
Mais notre objectif n'est pas là, c'est  le centre ville et en particulier l'avenue Maria-Theresien-Straße parcourue par les rames d'un tramway rouge.
Nous utilisons un parking souterrain de la rue Adamgasse, à 300 mètres et à moins de 3 minutes de l'Arc de Triomphe à partir duquel commence l'avenue Marie-Thérèse. Cet arc, Triumphpforte, a été édifié en en 1765 pour célébrer le mariage de l'empereur Léopold II avec Marie-Louise. 

A partir de là, nous visiterons tout le centre à pied.
Sur le côté gauche de l'avenue, se dresse l'église Servitenkirche, dédiée à Saint Joseph.  Cette ancienne église d'un monastère du XVIe-XVIIIe a été gravement endommagée en 1945 et grandement rebâtie en 1947 en devenant église paroissiale. Un peu plus loin dans l'avenue, on voit la colonne Annasäule (Sainte Anne) élevée en 1706 pour célébrer les victoires remportées par les Tyroliens en 1703 face aux troupes françaises et bavaroises. Puis c'est le Rathaus, l'Hôtel de ville, puis la Spitalskirche, l'église de l'Hôpital du Saint-Esprit. L'édifice rococo date du XVIIIe. 
La Maria-Theresien-Straße s'achève juste après, au carrefour avec les rues Marktgraben et Burggraben et se poursuit par la rue Herzog-Friedrich-Straße. Sur sa gauche se dresse la tour le la ville, Stadtturm dont on reparlera plus tard. La perspective se ferme sur le Golden Dachl, le Petit Toit d'Or. Cette attraction touristique est en fait un balcon de style gothique protégé par un toit composé de 2657 bardeaux de cuivre dorés à l'or fin, commandé par l'empereur Maximilien Ier en 1500. En se tournant vers la gauche, on a la vue sur la somptueuse maison Helbling avec sa façade rococo réalisée en 1732.


Nous dirigeant sur la droite, par la Hofgasse, nous arrivons à la Hofkirche, l'église impériale qui voisine avec le Palais Impérial (Kaiserliche Hofburg). Elle fut achevée en 1553 sous Ferdinand Ier, pour abriter le mausolée de son grand-père Maximilien Ier (mort en 1519), lequel est finalement resté inhumé non loin de Vienne. L'édifice sert donc de cénotaphe. La visite (plein tarif à 7€) est combinée avec celle du musée. Ce musée s'inspire des salles obscures des parcs d'attraction, faisant appel à des procédés audio-visuels, dans un parcours conduisant de salle en salle. On y présente l'Empire dans une époque prestigieuse marquée par le rétablissement militaire et politique de la situation des Habsbourg et une modernisation de l’administration.
Dans l'église, le cénotaphe de Maximilien Ier est entouré d'une haie d'honneur de vingt-huit statues de bronze de plus de deux mètres de haut représentant les ancêtres des Habsbourg au sens large puisqu'on peut y voir Clovis, Charlemagne et Godefroy de Bouillon mais aussi des héros mythiques comme le Roi Arthur et des souverains contemporains, hommes et femmes, de Maximilien  comme les rois du Portugal ou d'Aragon. L'entrejambe de la statue de Rodolphe Ier du Saint-Empire  (qui a régné au XIIIe siècle) est polie à force d'être caressée... Un escalier conduit à la Chapelle d'Argent où se trouvent les tombeaux de l'Archiduc Ferdinand II et de sa femme.

Après cela, nous faisons un petit tour en face du Palais, en passant près de la Fontaine Léopold V, prince du Tyrol au XVIIe siècle puis devant la façade moderne et austère du Théâtre. Sous le chaud soleil de midi, petite balade rafraîchissante sous les ombrages du Jardin impérial (Hofgarten)  à proximité duquel se trouve la "gare" des calèches.

Nous déjeunons au Fischerhausl, dans une ruelle tranquille adjacente à la rue Herrengfasse. Pas de touriste mais des cols blancs des administrations et entreprises de la ville.
Après le repas, nous gagnons les berges de l'Inn et passons le pont Innbrücke afin d'avoir une vue plus étendue sur le quartier central.

Puis nous revenons au centre afin de visiter la cathédrale Dom Sankt Jakob (Saint Jacques).  Sur une base gothique, c'est un édifice baroque du XVIIIe siècle comme le montre l'ornementation (peintures, maîtres-autels, chaire, orgues. La nef est surmontée de trois voûtes peintes en dôme tandis qu'un dôme avec la lanterne domine le chœur.

De retour en ville, on passerait encore de longs moments devant les vitrines ou en admiration sous les enseignes en métal forgé ou doré mais il faut songer au retour. Nous refaisons donc le chemin inverse, en montant toutefois au sommet de la Tour de la Ville (Stadtturm), un beffroi gothique de 51 mètres de haut, qui fut construit entre 1442 et 1450 pour flanquer l'ancien Hôtel de ville (plein tarif 3€).
Au bout des 148 marches, on est récompensé par une superbe vue panoramique sur la ville. Nous avons presque rejoint les couvreurs qui travaillent sur le toit...

 


C'est un ciel devenu assez gris que nous quittons Innsbruck, à regret... Paysage champêtre avec le foin mis à sécher sur des pieux et villages avec leurs églises à clochers à bulbe. A mi-chemin de la frontière, nous faisons un petit arrêt à Matrei-am-Brenner, une petite localité de 2600 habitants,  car nous sommes séduits par les jolies maisons à oriels, peintes.  Puis, après avoir refranchi la frontière,  nous passons devant un columbarium militaire italien.

 

Nous sommes de retour à Terenten un pu avant 18H. Une journée bien remplie.

Mardi 23 juin

"Rando" en Ahrntal (Val Aurina)

Pour cette dernière journée en Haut-Adige, départ pas très matinal (9H30) en raison des nuages qui noient les reliefs.  Malgré cela, nous espérons quand même pouvoir faire la petite randonnée projetée. Notre destination est à une cinquantaine de kilomètres.

Au niveau de Bruneck, nous remontons une vallée en direction du nord. C'est tout d'abord le Val di Tures. Une large vallée agricole parcourue par la rivière Aurino, parfois barrée par des moulins. Sur un éperon, se dresse l'imposant château médiéval, Castel Taufers, érigé au XIIIe siècle, qui a servi de cadre à des tournages de films.
Poursuivant la route en traversant de petits villages, nous voyons de mieux en mieux le fond de la vallée fermé par une barrière de hauts sommets enneigés ou plus exactement habillés de glaciers (plus de 3000 mètres d'altitude). On peut voir le foin qui sèche sur des barrières et des maisons surmontées d'une sorte de petit clocheton.


Tandis que le ciel se dégage, nous poursuivons un peu au-delà de la localité de Prettau (600 habitants) ou Predoi, jusqu'au hameau de Kasern (nom dérivé de käse, "fromage").
Ce hameau établi à 1600 mètres d'altitude près de la Source du Rocher (Trinkstein) compte moins de 100 habitants. Il est connu depuis le XIVe siècle. On ne peut qu'être séduit par sa charmante petite église du Saint-Esprit, de style gothique tardif (1455) qui conserve  quelques fresques intéressantes, un crucifix très particulier et les statues de la Trinité du début du XVIIe. L'édifice est protégé des avalanches par un énorme rocher.

 
 
 
 

Il est déjà midi et il est bien temps d'attaquer notre petite randonnée
. Nous partons vers l'est en empruntant seulement le début du sentier qui conduit au Refuge Giorgio Lungo. Nous passons près de bergeries et de chalets d'alpage au milieu de prairies et des champs de rhododendrons encore en fleur.

Petit pique-nique en cours de route, au-dessus d'un torrent qui descend vers la rivière Aurino. Après quoi nous arrêterons au sommet d'un gros névé qui barre une sorte de petit col vers 1850 mètres d'altitude. Plaisir de l'ambiance montagnarde avec marmotte, sonnaille de clarines et vue à 270° sur les sommets et leurs glaciers. A immortaliser par photo, y compris avec ambiance rétro par un passage involontaire en mode sépia!

14H, il faut songer à redescendre. Pour le retour au hameau de Kasern, nous optons pour le chemin dallé et bordé de murets au long duquel on peut admirer les stations d'un Chemin de Croix sculptées dans des troncs de mélèzes.

Nous reprenons la voiture pour redescendre la vallée avec le plaisir de retraverser de jolis petits villages, de revoir de coquettes maisons avec leurs tas de bûches bien rangées en vue de l'hiver prochain, de s'amuser de sculptures de têtes barbues faites dans des souches. Petit arrêt à Tures pour admirer une fois encore le Castel ou Schloss Taufers dominant la localité. Plus bas, c'est le Castello di Casanova, au-dessus de la localité de Gais. Puis c'est Bruneck et le Pustertal...

17H à Terenten mais il faut faire un peu de ménage et commencer à préparer les bagages en vue du départ de cette jolie région demain matin.

Mercredi 24 juin, matinée

En quittant la région Trentino-Haut Adige, visite de TRENTO et du nord du Lac de Garde

Nous quittons Terenten dès 8H. En effet, sur le trajet nous devons visiter la ville de Trente et longer le Lac de Garde par sa rive ouest, étant précisé que 300km nous séparent de Brescia où nous allons poursuivre nos vacances.

Nous descendons une nouvelle fois la vallée de l'Isarco par la nationale, en passant près de Neustift, de Brixen, du Convento di Sabiona... pour rejoindre l'Adige à Brixen. 
Au milieu des vignobles et une cinquantaine de kilomètres plus loin, nous sommes à TRENTE. Cette ville de 120 000 habitants est  à la fois le chef-lieu de la Province autonome du Trentin et la capitale de la région Trentin-Haut-Adige. Peuplée à l'époque romaine, elle portait alors le nom de Tridentum. Aujourd'hui la ville est à la limite linguistique entre parler allemand et parler italien.

Pour nous rendre Piazza del Duomo, nous empruntons la rue Giuseppe Verdi passant devant les locaux universitaires tandis que les étudiants sur leur 31 arrivent pour la remise des diplômes au Département de Sociologie. Au bout de la rue on  aperçoit l'une des tours de la cathédrale dédiée à Saint Vigile, patron de la ville. L'édifice a été construit au long des XIe, XIIe et  XIIe siècles et parachevé au XVIe tandis que le dôme a été reconstruit au XIXe. C'est dans le presbytère de l'église que furent tenues les sessions du Concile de Trente. Extérieur en pierre claire mais intérieur gothique plutôt sombre. Dans l'aile droite se trouve la chapelle du Crucifix, un crucifix en bois au pied duquel ont été promulgués les édits du concile de Trente. Coup d'oeil rapide dans la crypte.


  Le CONCILE de TRENTE

Le concile (du latin concilium, assemblée), incarnation de l'Église universelle, est l'instance, supérieure au pape, où se juge toute injustice.

Le concile de Trente (1545-1563) est le dix-neuvième et antépénultième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique. C'est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme car il y est fait abondamment référence lors du concile de Vatican II (1962-1965). Entre Trente et Vatican II, il n'y eut qu'un seul concile, Vatican I (1869-1870).
Convoqué par le pape Paul III le 22 mai1 1542, en réponse aux demandes d'arbitrage formulées par Martin Luther dans son conflit avec la papauté, le Concile débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur dix-huit ans, ses vingt-cinq sessions couvrent cinq pontificats et se tiennent à Trente dans la cathédrale de San Vigilio, puis à Bologne et enfin à nouveau à Trente, dans l'église Santa Maria Maggiore.

Face aux théories protestantes, c'est le concile de la Contre-Réforme qui confirme la doctrine du péché originel établie en 418,  l’autorité de la Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les sept sacrements, le culte des saints et des reliques... Il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres.

 

 

Un côté de la place est bordé par le Palazzo Pretorio et la Torre CivicaLe Palais prétorien était la résidence de l'évêque jusqu'au milieu du XIIIe siècle. Avec la Tour Civique et l'imposante structure de la cathédrale de San Vigilio, ce palais caractérise la Piazza Duomo. Bâti en 1220, c'était le siège épiscopal des évêques de Trente. La partie principale a été construite sur les vestiges de deux églises, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Blaise. La façade comporte des fenêtres trilobées sur le premier étage et des doubles fenêtres au deuxième étage. La rénovation récente a redonné à cette résidence fortifiée son aspect d'origine romane du XIIIe siècle. Le Palais Prétorien abrite aujourd'hui le prestigieux musée diocésain de Trente. La Tour Civique était le donjon du Palais prétorien. Elle a été construite avant le XIe siècle mais a été surélevée à plusieurs reprises et dotée d'une grande horloge après avoir été utilisée comme prison. Le centre de la p lace est occupé par la Fontaine de Neptune.
 

 

Nous quittons la place en direction du nord par la Via Rodolfo Belenzani ce qui nous conduit à l'église baroque San Francisco Saverio construite au début du XVIIIe siècle par l'ordre des Jésuites. Le fronton est surmonté d'une Croix de Lorraine. Au-dessus du maître-autel, un tableau représente Saint François-Xavier baptisant la reine indienne Neachile.
Nous revenons sur nos pas, en passant cette fois par la Piazzetta  Diego Lainez  pour nous diriger ensuite vers l'église Santa Maria Maggiore. De style Renaissance, avec un imposant portail et un campanile de 53 mètres, elle a été construite au XVIe siècle. L'église a accueilli la troisième session du Concile de Trente en 1562-63.

Il est temps de regagner notre voiture.
Nous quittons la large vallée de l'Adige pour emprunter un itinéraire détourné nous conduisant vers le nord du Lac de garde, en passant par Padergnone, Lasino et Arco. Un itinéraire qui nous fait passer près de jolis petit lacs mais la route est étroite et sinueuse, se faufilant au milieu de vignobles enchâssés entre des falaises calcaires.

12H30. Enfin, c'est le lac de Garde et la ville de Riva del Garda.
Sur quelques kilomètres, l'extrémité nord du lac est curieusement rattachée à la région Trentin-haut-Adige. Au-delà, c'est le milieu du lac qui sert de frontière aux régions de Lombardie, à l'ouest, et de Vénétie, à l'est.

Riva del garda est une jolie ville de villégiature comptant 17 000 habitants, située à 65 mètres d'altitude et au pied du Monte Rocchetta (1575 mètres).
En endroit parfait pour pique-niquer...
 

 



Après quoi, nous passons en Lombardie. Encore 150 km environ avant de rejoindre Brescia, y compris un détour à faire au sud du Lac de Garde !

 


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