FIUGGI

 

FIUGGI,
ville thermale...


Les eaux de Fiuggi appartiennent au groupe des eaux naturelles à faible teneur en minéraux. Cette caractéristique est due au tuf de Fiuggi  qui, présentent une alternance de couches perméables et donc  filtrent les eaux de leurs substances minérales. Extrêmement efficace dans les traitements de détoxification, elles sont particulièrement indiquées pour la prévention et le traitement de la goutte et des maladies rénales.
Montrant qu'elles sont connues depuis longtemps, près des sources ont été découvertes des ruines des bâtiments et des vestiges de voies romaines. Au Moyen Age,  elles sont devenues célèbres car le pape Boniface VIII en a fait un usage régulier pour traiter ses calculs rénaux. Quant au célèbre Michel-Ange, plus tard, en 1549, il est venu soigner la maladie de la "pierre" qui l'affligeait.
Bien après Boniface VIII et Michel-Ange, à une époque beaucoup plus récente, d'autres célébrités sont venues  en cures thermales à Fiuggi: Carlo Levi (1902-1975, l'écrivain dont on a parlé au début du circuit, l'auteur de "Le Christ s'est arrêté à Eboli"), Alcide de Gasperi (1881-1954, plusieurs fois  président du Conseil et ministre),  Giulio Andreotti (1919-2013, également plusieurs fois  président du Conseil et ministre)...

Aujourd'hui, la zone allouée à la station thermale couvre une superficie de 94 hectares et se compose de deux sites dont les installations permettent de soigner 25 000 curistes.

SOURCE BONIFACIO VIII

La zone de la source couvre un parc de 80 hectares. Anciennement, jusqu'au XIXe siècle, la source était connue  sous le nom de "Sparagato."  Les premiers travaux de  couverture de la source ont été réalisés à la fin du XIXe. Le premier établissement Boniface VIII  qu'avait conçu l'architecte Garibaldi Burba au début du XXe siècle (réalisation entre 1905 et 1911) était dans le style Art Nouveau. Un bon demi siècle plus tard, ces ouvrages ont cédé la place aux  structures futuristes conçues par l'architecte Luigi Moretti. Depuis 1960, ce dernier a engagé la  rénovation et l'agrandissement du spa, projet  mené à bien dans les années 1970.  De l'ancienne architecture, on n'a conservé que l'entrée monumentale en forme d'arc.

SOURCE ANTICOLONA

Les sources sont situées dans la zone connue sous le nom "Pantano"  qui s'étend dans un parc de 14 hectares. C'est un immense jardin avec des spécimens extraordinaires d'arbres et de plantes exotiques, entouré de châtaigniers, de sapins et de cèdres.

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Mardi 3 juin, matinée

Nos collègues qui rentrent en France via Paris sont partis tôt pour rejoindre l'aéroport de Rome. Pour les "rescapés" des deux groupes qui vont rentrer sur Nantes en soirée, le programme est terminé et on peut occuper son temps librement. 
Les guides et accompagnateurs ne sont plus ce qu'ils étaient il y a une douzaine ou une quinzaine d'années. Dans une telle situation, ils auraient spontanément proposé se meubler ce temps par une visite, avec ou sans participation financière des voyageurs selon qu'il y eût un plus ou moins long trajet à effectuer. Cela aurait pu être un tour panoramique de Rome ou la visite d'un quartier de Rome, ou encore ici, à Fiuggi, la visite de la ville basse et/ou  du village perché qui culmine à près de 750 mètres...
Rien de tout cela malgré nos questions sur cette "journée vide" mais Rosaria y semblait sourde. Aujourd'hui les employeurs sont stricts, les problèmes de responsabilité tuent les initiatives et de plus, ici, n'est-on pas au pays de la "Dolce vita"? Si notre chauffeur Claude n'était pas reparti déjà, lui,  aurait peut-être proposé quelque chose...

Face à ce vide, certains optent donc pour la grâce matinée mais pour notre part, comme il fait très beau, nous faisons le choix de visiter les deux sites sur lesquels la petite ville se déploie.

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La ville basse


Donc départ de l'hôtel à 9H !

Petit historique de FIUGGI

La partie haute de Fiuggi est perchée sur une colline de 748 mètres d'altitude couverte d'un de forêts de châtaigniers, en arrière de laquelle, s'élève le Mont Ernici (2064 mètres). C'est aujourd'hui une ville qui compte une population de 10 000 habitants.

On pense qu'une population pré-romaine s'est installée ici,  dans un petit village nommé Felcia, dans la région du Latium. En 367 avant JC a commencé la domination romaine et les premières attestations font mention des propriétés des eaux locales de Fons Arilla. La ville était donc située à l'origine au pied de la colline mais  à la suite des invasions barbares des Sarrasins, aux environs de l'An Mille, les habitants se sont déplacés vers la colline voisine, où se trouve aujourd'hui la vieille ville, afin de se défendre plus efficacement.
Au Moyen Age, le seigneur imposait un droit de cuissage aux jeunes filles et celles qui s'y refusaient étaient jetées dans le "Puits des Vierges".  Plus tard, de grandes familles romaines sont venues ici comme les Grandi, Martini ou Alessandrini.

Le Palazzo Falconi situé dans le centre historique a été construit au XVIIIe siècle par la riche famille Falconi. Lors de l'épopée napoléonienne, Napoléon avait été censé s'arrêter à Fiuggi et une chambre avait donc été décorée à son intention avec un portrait de l'Empereur.

Fiuggi s'appelait Anticoli di Campagna (du latin "colles ante": avant les collines) jusqu'à son changement de nom  intervenu en 1911. Cette année là, la vie de la petite cité a été marquée par deux autres évènements. C'est ici qu'a été signée la déclaration de guerre contre la Turquie par le Premier ministre Giovanni Giolitti et le ministre des Affaires Etrangères Salandra tandis que le développement autour des propriétés curatives des eaux de ses sources thermales connues depuis l'Antiquité se traduisait par l'inauguration de la Fonte Bonifacio VIII. L'année 1913 est marquée par l'inauguration du Grand Hôtel Palazzo della Fonte, l'un des plus prestigieux d'Europe. Dès l'année suivante, la famille royale y séjourne. C'est encore ici qu'en 1914 le roi Vittorio Emanuele III d'Italie a déclaré la neutralité de l'Italie lorsque la Première Guerre mondiale s'est déclanchée mais cela n'a tenu qu'une année, puisque l'Italie entrait aussi dans le conflit en 1915. En 1916, une voie ferrée dessert la ville sur la ligne Rome-Fiuggi-Latri-Frosinone.

Fiuggi a, après Rome, le plus grand nombre d'hôtels dans le Latium, grâce à ses spas qui génèrent un flux important de touristes. Ils sont également souvent choisis pour l'organisation de conférences et d'événements culturels, sportifs et politique.

Outre le thermalisme, Fiuggi essaie de se faire connaître par d'autres évènements culturels. Depuis 2007, le Festival International de Guitare se déroule à Fiuggi la troisième semaine de Juillet. Depuis 2008 a lieu à Fiuggi un festival de cinéma dédié aux films pour les familles, Cette ville est également le cadre d'un festival de musique classique, Festival delle Città Medievali.
 

 

 Quelques minutes de marche après avoir quitté l'hôtel Mondial Park, près de la Via Prenestina, nous apercevons une église moderne sur la Piazza Regina Pacis.

L'église lui a donné son nom, Notre-Dame Reine de la Paix  (Regina Pacis) . Ma foi, un édifice intéressant à visiter.
Sa construction  est à due à l'initiative du père capucin Domenico Arsenio. En 1915, son projet a rencontré deux obstacles: le tremblement de terre du Marsi qui a conduit à revoir projet en conformité avec les exigences parasismiques puis cela  a été l'entrée en guerre, la même année. Les travaux ont commencé en 1917 et la nouvelle église dédiée à la Reine de la Paix fut consacrée en 1922.

L'église de style néo-roman, est l'œuvre de l'ingénieur Garibaldi Burba, également auteur du Grand Hôtel " Palazzo della Fonte ". Plusieurs artistes ont laissé leur marque dans l'église. Alfredo Tosti, peintre du pays, a signé les trois fresques sur la façade dont le Christ peint au-dessus de l'entrée principale. Cesare Aureli a réalisé la statue de marbre blanc de la Vierge de la Paix  située sur un pilier derrière le maître-autel. Le père capucin  Ugolin da Belluno, qui a décoré l'intérieur de l'église avec des mosaïques et  des vitraux entre 1966 et 1988. La mosaïque de l'abside disposée en auréole autour de la statue de la Vierge représente  six anges, dont quatre détiennent des branches d'oliviers et les deux autres avec une guirlande de fleurs. La partie la plus spectaculaire est la nef où les mosaïques rouges, or, noires... illustrent de façon naïve l'Hymne à la Création du fondateur des ordres franciscains et capucins, Saint François d'Assise: soeur  la Lune et les soeurs les Etoiles,  frère le Vent et frère le Feu,  sœur la Mort près de Ève avec un bébé dans les bras et Adam, Jonas et la baleine... La  mosaïque illustre aussi le Chemin de Croix (Via Crucis) complété de deux tableaux sur l'Eucharistie et la Résurrection.. Les vitraux représentent: Saint-François (Patron de l'Italie), Saint-Blaise (Patron de Fiuggi), Santa Marta et les paraboles de la miséricorde.
Pour finir, petit coup d'oeil dans la crypte.
 


 

Après cela nous poursuivons en descendant la Via Prenestina ce qui fait passer devant de jolis palazzi. Quelques coups d'oeil  également dans les commerces offrant à la vente des produits locaux: charcuteries (saucisses et jambons secs), fromages et vins du pays. Cela nous amène devant le portail d'entrée dans le parc des Thermes Bonifacio VIII. L'entrée est payante.

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La ville haute


Nous privilégions plutôt  un tour vers la ville haute. En marchand bien, il nous faudra près de trois quarts d'heure pour arriver sur la place centrale après une grimpette représentant près de 150 mètres de dénivelé.

Nous remontons la rue du Vieux Fiuggi (Vecchia Fiuggi) en passant devant la Pensione Villa Gaia, défraîchie mais témoignage d'une autre époque. Puis nous avons des vues sur le Palazzo della Fonte qui domine la ville basse, perché sur une colline d'environ huit hectares. C'est un bâtiment à l'architecture dépouillée de style Art Nouveau construit au début du XXe siècle (ouvert en 1913) sur un projet des architectes Garibaldi Burba et  Giovanni Battista Giovenale (avec des  fresques de Galimberti en décoration intérieure).  Il a été longtemps apprécié des personnalités importantes et du roi d'Italie.  Fermé depuis plusieurs années, il a été récemment repris et rénové par l'italo-américain Sir Charles Forte, qui est devenu le nouveau propriétaire. Cet hôtel de luxe (5*)  est considéré comme l'un des meilleurs en Europe.

Puis en poursuivant la montée, c'est le noviciat Sainte Claire qui accueille l'Ecole Maternelle des Soeurs Faoili.  Maintenant, nous sommes tout à fait au pied de la ville perchée que le regard embrasse dans sa totalité, dominée par la tour carrée de la mairie et le clocher de la collégiale Saint Pierre.
Nos sommes maintenant à l'altitude du Palazzo della Fonte et nous passons devant un grand bâtiment qui date de 1932 à en juger par l'inscription figurant sur sa façade. Nous prenons alors sur notre droite une ruelle pentue, la Via della Madonnina qui nous amène à la Porta della Portella qui  jadis conduisait à l'antique Felcia. C'est la seule porte qui a été conservée et restaurée
avec  la tour de défense voisine. Le nom de Portella" a une origine archaïque et préromaine.
Un escalier offre un raccourci qui amène directement sur la place centrale.


 

A  l'est de la place se dresse l'Hôtel de Ville construit   en  1926 sur un projet de l'ingénieur Luigi Ridolfi. C'est un bâtiment à deux niveaux, surmontée d'une tour de l'horloge carrée. Au rez-de-chaussée, le porche est formé de trois arcs. Dans la salle du conseil où nous n'entrons pas car une réunion s'y teint, une fresque inachevée du peintre local Alfredo Tosti (déjà évoqué à propos de l'église Regina Pacis) représente le pape Boniface VIII,  assis sur un trône et entouré par la cour pontificale, recevant  une délégation d'ambassadeurs.
Au sud de la place, on peut voir le "Grand Hotel" avec ses deux coupoles, un bâtiment de style Art Nouveau construit en 1910 par le grand architecte Giovanni Battista Giovenale déjà cité. Ce fut une nouveauté dans la région avec la mise en oeuvre d'innovations technologiques. Il a accueilli de nombreuses personnalités célèbres. Le Grand Hotel a été transformé en pôle social et culturel et en  théâtre et cinéma municipal.
En face, côté nord, se dresse l'église de Santa Chiara (Sainte Claire), connue  à l'origine connu sous le nom de San Domenico di Cocullo. Elle remplace une ancienne église démolie au XVIIIe siècle. Ce nouvel édifice, plus grand,   dédié à la Vierge Immaculée, a été consacré en 1747. Un monument a été érigé en 1989 au  pied de l'escalier extérieur,  en l'honneur des Soeurs Faioli (Teresa, Cecilia et Antonia)  qui ont fondé en 1741 un orphelinat  rattaché à la Congrégation de Sainte-Claire.
Tout près de là, une inscription dans le pavage rappelle que se trouvait à cet emplacement la Porta dell'Olmo ("la Porte de l'Orme"). Située sur l'enceinte, en 1337, elle conduisait dans la partie haute du château. Elle a été démolie au début du XXe siècle pour  réaliser l'extension de la Piazza Trento e Trieste (anciennement Piazza dell'Olmo où il y avait une citerne qui alimentait en eau le village). Les boules de pierre placées  sur les côtés des marches conduisant à l'église de Santa Chiara, ornaient autrefois la porte de l'Orme.

En passant par d'agréables rues étroites, on peut admirer les fenêtres à meneaux de Via Vetere et les portails de pierre surmonté d'armoiries de la Via Maggiore. "Folklore" italien, avec les avis de messes commémoratives pour des défunts placardées près de l'église Saint Pierre (San Pietro) au pied de l'escalier de laquelle nous arrivons.  L'église Saint-Pierre Apôtre est la principale église de Fiuggi. Le bâtiment  a été construit au XVIIe siècle (en 1617) sur l'emplacement d'une ancienne église dédiée à Sainte-Lucie. Cette  collégiale a remplacé la précédente, dédiée à Saint Blaise (San Biagio), située à l'extérieur des murs. La collégiale actuelle est consacrée aux Saints Apôtres Pierre et Paul et présente un plan en croix latine, avec trois chapelles sur chaque côté de la  nef. Elle a été restaurée en 1969. Adjacent à l'église, on peut voir la maison de l'archiprêtre avec des fenêtres à meneaux.

Il est près de 11H30 et pour redescendre vers la ville basse, nous choisissons de traverser le pittoresque ancien quartier juif "il ghetto  ebraico di anticoli", tout en ruelles, escaliers et porches.  Près de l'ancien abattoir, en 2012, on a découvert une pierre gravée représentant une menorah, le chandelier juif à sept branches.  On a  émis l'hypothèse de la présence d'une synagogue et une salle dédiée à l'écriture, et probablement un prêt bancaire, dans le porche de la partie inférieure de la Via della Portella. Des Juifs ont vécu dans ce quartier du XIIe (évoqué dans un document intitulé Statut Civic Anagnino)  au XVe siècles. Suite à la publication de la bulle  publiée en 1555 par le pape Paul IV intitulée   Cum nimis absurdum  (elle commençait par ces mots "«Comme il est absurde et totalement inopportun que les juifs, qui, en raison de leur propre faute, ont été condamnés par Dieu à un esclavage perpétuel [...]», une partie des Juifs d'Anticoli ont fui et trouvé refuge à Sermoneta et Terracina, au sud du royaume de Naples. Pourtant les Juifs ont apporté leur aide à la communauté chrétienne  à la fin du XVIe siècle pendant une période  de famine et leur solidarité s'est encore  manifestée lors des tremblements de terre de 1617 et de 1654. Après l'adoption des lois mussoliniennes racistes de 1938 et surtout après le raid dans le ghetto de Rome le 16 Octobre 1943, de nombreuses familles de juifs romains ont trouvé refuge et hospitalité auprès de familles de Fiuggi et des villes voisines comme Trivigliano.
 

Après avoir refait le chemin inverse, nous nous retrouvons dans la ville basse.


12H15, l'heure de déjeuner. Sur la Piazza Spada dont la galerie héberge le Gran Caffe MichelAngelo. Installés sur la place,  à l'ombre des platanes, nous jetons notre dévolu sur différentes spécialités de pâtes même si une partie de la carte ne se trouvait pas disponible... puis sur quelques glaces pour bien finir!

   

Tout à une fin.


A 14H15, on embarque dans l'autocar. Une heure et demie de route et 100 kilomètres de trajet. Cela laissera assez de temps à notre collègue Jean de raconter quelques blagues et à sa femme "Edith" de pousser la chansonnette, avant de penser à revoir leur ferme vendéenne.
Nous voici à l'aéroport Léonard de Vinci à Rome.
 


Comme prévu, le vol Transavia  TO3985décolle à 18H50.  Petite différence avec l'aller, nous avons droit à une escale à l'aéroport de Venise, ce qui rallonge le vol de plus d'une heure. Cependant, petite récompense, les passagers placés près des hublots sur le côté droit peuvent profiter de quelques vues intéressantes comme l'ombre de l'avion projetée sur un halot de brume irisée, peu après le décollage (vers 19H10), les courbes dessinées sur la lagune de Venise et les îles de Venise vers 19H45. A peine le temps de pousser un petit somme.


Nantes et le bout de ce voyage à 22H30...
 


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