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Lundi 2 juin, après-midi
Court trajet pour Naples...
Nous passons du sud du Vésuve à l'ouest.
Naples est la
capitale de la province homonyme et de la région de Campanie. Avec environ un
million habitants, c'est la troisième commune italienne pour sa
population, après Rome et Milan. L'agglomération compte 2,5 millions d'habitants
quant à l'aire urbaine, elle en compte 4,5 millions, ce qui en fait la deuxième
du pays après celle de Milan.
Neapolis (littéralement "la
Ville Neuve") est fondée au VIIe siècle avant JC par des colons grecs. Elle
conservera largement cette empreinte malgré sa conquête par Rome au IVe siècle avant JC.
Au VIe siècle de l'ère
chrétienne, à l'occasion des luttes opposants Lombards, Byzantins et Sarrasins,
elle est intégrée à l'Empire Romain d'Orient, autrement dit l'Empire Byzantin
jusqu'à ce qu'elle tombe aux mains du normand Roger II, roi de Sicile, au
milieu du XIIe siècle.
La région passe sous domination des Allemands de
Souabe pendant un grand demi siècle avant d'être conquise par le frère de Saint
Louis, Charles d'Anjou en 1266. Chassé de Sicile ("Vêpres siciliennes")
en 1282,
il établit la capitale de son royaume à Naples. Louis III d'Anjou meurt en
1434, sans héritier mais du fait que sa mère est aragonaise et cousine de
Ferdinand Ier d'Aragon, celui-ci s'empare de Naples en 1442.
Le Royaume
espagnol des "Deux Siciles" ne disparaîtra qu'en 1738 à la suite d'une autre
guerre de succession, cette fois à l'avantage des Bourbons d'Espagne avec
Charles III, fils de Philippe V, qui en fait un royaume indépendant. Les
Français tentent de s'implanter ici, notamment lors de l'épopée napoléonienne
qui installe brièvement Joseph Bonaparte comme roi de Naples.
En 1860, le royaume
disparaît après la marche de Garibaldi sur Naples et en 1861, et il
est incorporé au royaume d'Italie sous le règne de Victor-Emmanuel II de Savoie.
Comme tout le Mezzogiorno, Naples perd ses avantages commerciaux et la
misère qui se développe entraîne une émigration considérable vers le nord de
l'Italie ou vers l'étranger, notamment vers les Etat-Unis.
Pour souligner la beauté de leur
ville qu'il faut avoir vue au moins une fois dans sa vie, les Napolitains disent
«Vedi Napoli e poi muori» (que l'on pourrait aussi traduire littéralement
par "Vois Naples et puis meurs"). |
La beauté de
Naples est universellement reconnue puisque le centre
historique de la ville est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1995.
Pour cette visite de Naples, comme pour celle de ce matin à Pompéi, nous sommes accompagnés par Gianni pour un tour de ville panoramique ponctué de quelques arrêts photos.
Nous arrivons dans la zone
portuaire sur notre gauche tandis que le vaste château médiéval Saint Elme
(Castel
Sant 'Elmo) couronne la colline du Vomero sur la droite, dominant la ville
de Naples.
Nous sommes bien certainement à Naples, des affiches posées sur de palissades rappellent que la ville organisait il y a peu, du 27 au 30 mai, un "Pizzafestival". La consommation excessive de la fameuse pizza napolitaine peut sans doute conduire à l'obésité mais cela ne pose aucun problème à la compagnie de navigation TTT Lines pour qui "il peso non si pesa" ("le poids ne pèse pas").
Via Nova Marina, près du port, sur notre droite, nous passons justement près du bateau de croisière d'une compagnie concurrente, le MSC Spendida. Le navire peut transporter 3900 passagers et 1300 membres de l'équipage, sans précision sur leur poids...
Le Castel Nuovo , "Château Neuf" fait suite immédiatement
au port. Après être passés devant une
entrée de la Galerie Umberto Ier, nous voici arrivés sur la Piazza Trieste
i Trento avec une fontaine centrale, le Théâtre San Carlo d'un côté et le Caffe
Gambrinus, de l'autre.
Après le passage Piazza del Plebiscito, nous apercevons sur îlot tout proche,
le
Castel dell'Ovo. Par opposition avec le "Château Neuf", ce n'est pas
un quelconque "Château Vieux" mais "le Château de l'Oeuf".
Un nom bien curieux, nous en reparlerons plus loin.
Nous longeons le port de plaisance où l'on peut voir le voilier Mascalzone Latino, sorti de l'eau mais emblème de la Fondatzione Mascalzone Latino à la tête depuis 1993 d'écoles de voile et d'équipes de compétition de voile. Le propriétaire du bateau est Vincenzo Onorato, président de la compagnie maritime Moby Lines, qui en fut le skipper en lors de l’America’s Cup en 2003 et 2007, terminant en 5e position lors de la coupe de 2007.
Poursuivant vers l'ouest de
la ville, sur
notre droite, un quartier résidentiel profite des pentes exposées plein sud avec
vue sur le Golfe. Sur la gauche une série de jolis petits parcs
conduisant au Lungomare: Giardini del Molosiglio ("le Môle du
Conseil"), Via Cesario Console puis le long parc de la Villa Comunale. Nous le longeons en empruntant une avenue
parallèle au rivage, la Via Riviera di Chiaia et passons près du Consulat des Etats-Unis, apparemment bien
protégé. Traversée de la Piazza Sannazao avec sa célèbre fontaine ornée d'une
statue de Sirène (XIXe siècle) en marbre blanc.
Puis nous longeons la côte par
la Via Francesco Caracciolo qui s'élève au-dessus du rivage, offrant ainsi une
magnifique perspective sur le Golfe, la Ville, en arrière-plan, le Vésuve, la
péninsule sorrentine et même l'île de Capri.
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Quartiers ouest: colline de Posillipo, baie de Pouzzoles et Champs Phlégréens, Promenade Lungomare Caracciolo
Changement
total de panorama après passage en tunnel et route en lacets.
Cela nous
amène sur la colline de Posillipo, un éperon à 150 mètres d'altitude qui se
prolonge vers le sud par le quartier et la Pointe de Marechiaro.
De ce point de vue, nous
avons un aperçu de la zone volcanique des Champs Phlégréens. A droite,
la vue plonge sur une zone industrielle qui semble assez mal en point et des
espaces agricole, plus loin c'est l'agglomération de Pozzuoli, la baie de
Pouzzoles, la péninsule du Monte Procida, derrière laquelle émerge l'île
d'Ischia. Sur la gauche, on à une belle vue sur l'îlot de Nicida
tout proche.
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Nous redescendons vers le centre ville par
la route qui domine le rivage en
faisant un arrêt photo. Le soleil éclaire juste comme il faut, en intensité et
en direction. Superbes vues sur la ville haute et le Château Saint Elme, sur le
Golfe et le port avec le Castel dell'Ovo. Au fond, évidemment le Vésuve dont on
voit parfaitement la morphologie, sa caldeira et le cratère. Plus à droite, pour clore
le tour d'horizon, l'île de Capri.
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Au bord du rivage, dans l'espace vert qui longe la Via Caracciolo se dresse la Fontaine Sebeto qui date du XVIIe siècle . Sous l'arc en marbre, la statue d'un vieil homme couché représente la rivière Sebeto qui coulait autrefois au coeur de la ville.
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Nous avons une demie
heure de temps libre pour nous balader sur la Promenade Lungomare ("le Long
de la Mer"), le long de la "plage".
Euphémisme si l'on
désigne par là les enrochements qui protègent le rivage et que les Napolitains
investissent pour prendre des bains de soleil ou se baigner. Bon emplacement
pour prendre des photos des châteaux Saint Elme et dell'Ovo.
A propos du château Saint Elme (Castel Sant 'Elmo), par glissements linguistiques successifs son nom originel de Sant'Erasmo, a été raccourci en "Ermo" et, enfin changé en "Elmo". Occupant une superbe position défensive sur la colline du Vomero, il est bien visible grâce à sa maçonnerie en tuf napolitain jaune. Il fut construit à la fin du XIIIe siècle par Charles d'Anjou puis agrandi par ses successeurs au siècle suivant.
Et concernant "le Château de l'Oeuf" (Castel dell'Ovo), ce nom curieux vient d'une légende médiévale, rapportée par le poète Virgile, disant qu'un sorcier aurait déposé un œuf magique sous les fondations du château afin de le soutenir. C'est le plus ancien château de Naples et son origine première remonte au VIIe siècle avant JC. La villa romaine qui y fut édifiée plus tard fut à son tour remplacée par un monastère. Le premier château sur le site a été construit par les Normands au XIIe siècle. Ce fut le siège de la dynastie angevine jusqu'à l'avènement des Aragonais qui ont apporté des modifications mais qui ont préféré s'installer au Castel Nuovo.
Le centre historique,
autour des places de Trieste et du Plébiscite
Un petit quart d'heure en
autocar dans la circulation dense pour revenir au centre ville, par le Tunnel della Vittoria. On passe au pied des
remparts à l'arrière du Castel Nuovo avant
que l'on nous dépose Via San Carlo, à deux pas des places de Trieste et du
Plébiscite.
Rappelons que le centre
historique de Naples est inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1995.
A nouveau, trois quarts d'heures de quartier libre.
Cela permet de faire un tour
rapide dans la galerie marchande Umberto Ier, du nom du roi de l'Italie
lors de sa construction à la fin du XIXe siècle. Ses allées qui se croisent sont
surmontées de superbes verrières en voûtes et coupole sur une structure
métallique. Le sol est orné de belles mosaïques. Nous y entrons par le portail
qui donne sur la Place de Trieste, face au Théâtre San Carlo et en
ressortons par la Via Toledo (ou via Roma), qui est le principal axe vers le
centre-ville.
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A deux pas de là, le côté est de la place du
Plébiscite est occupé par la longue façade néoclassique du Palais Royal
(Palazzo Real).
L'édifice date du tout début du XVIIe siècle. Sous la couronne d'Aragon, c'est
un vice-roi qui y résidait tandis que les rois Bourbon qui leur succédèrent au
XVIIIe siècle en firent leur résidence. C'est maintenant la Bibliothèque
Nationale Victor Emmanuel III.
Lui fait face, côté ouest, au centre d'une galerie hémicirculaire, l'imposante Basilique
Royale San Francesco di Paolo, érigée en l'honneur de Saint François de Paule,
un saint calabrais du XVe siècle. L'édifice est également de style néoclassique
avec sa façade à colonne mais, par ses dômes et surtout l'imposant dôme central, elle fait contrepoids à
la façade linéaire de son vis-à-vis, le Palais Royal. Elle est plus récente
puisqu'elle date de la période napoléonienne soit le tout début du XIXe siècle.
Sa construction fut entreprise à la demande de Joachim Murat, roi de Naples, et
l'édifice fut terminé en 1824.
En vitesse avant de remonter
dans l'autocar, petit saut
devant le Castel Nuovo ("Château Neuf")
ou Maschio Angioino ("l'Angevin"), afin de profiter de la lumière idéale pour en faire la
photo. Lorsque la capitale
du royaume fut transférée de Palerme à Naples en 1282, Charles d'Anjou ordonna
la construction d'un nouveau château, non loin de la mer De style
gothique, il a la forme d'un quadrilatère irrégulier avec 5 tours. A l'origine
deux d'entre elles encadraient un grand portail avec pont-levis. L'avènement des
Aragonais au XVe siècle s'est traduit par l'édification d'un arc de triomphe en
pierre blanche au niveau du portail.
A
17H, nous rembarquons dans notre car. Direction l'est, c'est-à-dire la sortie de
Naples par la Via Nuova Marina et donc le chemin inverse à
celui pris pour venir.
Sur la gauche, passage devant la gare ferroviaire
de la Gare Maritime. Passage devant la petite église bénédictine San Giovanni a
Mare, désaffectée lors de la période napoléonienne. Superbe dôme recouvert
de tuiles vernissées en écailles dans les tons or et vert bouteille. C'est ici le
plus ancien témoignage de l'architecture religieuse romane puisque la
construction remonte au milieu du XIIe siècle. On y voit aussi des influences
arabes et byzantines.
Ensuite, par dessus un ensemble particulièrement hideux de
logements (sociaux?), émerge la flèche du haut clocher (75 mètres)
de la
basilique Santa Maria del Carmine (Notre-Dame du Mont Carmel) située Place du
Marché (Plazza del Mercato) et dont l'origine remonte au XIIIe siècle. Notre voie contourne la Tour Spinelli qui faisait partie du système de défense de la ville au XIIIe
siècle.
Poursuivant notre route, nous passons devant un hôpital puis devant l'église
Saint Erasme (Chiesa di Sant'Erasmo ai Granili), située dans le
quartier de la passerelle du Maddalena, Saint Erasme également connu sous le nom de
Saint-Elme, évêque et martyr du IIIe siècle. L'église est très ancienne mais a
été reconstruite en style néoclassique dans les années 1920. La célébrité de ce
sanctuaire vient du fait qu'il renferme une statue de Saint Janvier auquel on
prête le miracle d'avoir arrêté l'éruption du Vésuve de 1767...
Des quartiers d'entrepôts et
atelier, des échangeur et donc, enfin, après cette visite-éclair, c'est l'autoroute qui va
nous permettre de repartir vers le nord en quittant Naples.
Le contre-jour, la lumière qui baisse, la nuit qui tombe, ne
permettent guère de profiter du paysage pendant un trajet de 2 bonnes
heures et demi pour environ 200 kilomètres. Certes la majeur partie du trajet s'effectue
sur l'autoroute A1 mais la vitesse reste basse tant que l'on est dans
l'agglomération napolitaine surtout que c'est une heure où le trafic est dense
puis, à l'autre bout, il faut emprunter la petite route qui serpente en grimpant
vers la colline de Fiuggi, dans le Latium, puisque c'est là que nous faisons
notre dernière étape, tout comme nous y avions fait la première... A 6
kilomètres avant notre destination, le soleil nous gâte en illuminant le petit
village perché de Trivigliano.
A 19H30, nous arrivons à Fiuggi et à l'hôtel Mondial Park. Petite
fraîcheur du soir car la ville basse où se trouve notre hôtel est quand même à
une altitude proche de 600 mètres.
Nous y retrouvons un autre groupe de notre
voyagiste, groupe qui comme nous avait fait la journée d'excursion à Capri mais
dont le circuit ce limitait aux régions de Rome et de Naples.
Grâce à notre joyeux luron de Jean, la fusion entre les deux groupes s'opère
pendant et après le dîner. Après avoir poussé la chansonnette, Jean trouve une
partenaire pour valser... Bien sûr, Claude et Rosaria sont de la partie pour
chauffer l'ambiance.
De toute manière, la fusion de nos groupes était inscrite dans l'ordre des
choses. Une partie e chacun des deux groupes doit partir dès le lendemain matin
avec Claude pour prendre le charter qui va sur Paris. Les autres voyageurs, dont
nous sommes, reformeront un autre groupe qui ne quittera Fiuggi que
l'après-midi avec Rosaria et l'autre chauffeur
Plan du centre de NAPLES
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