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Dimanche 14 septembre, après-midi
Petit rappel: ce saut en avant dans le calendrier, du 12 au 14, s'explique par le fait que l'excursion à Chakhrisabz (le 12) s'est intercalée entre les deux jours et demi consacrés à la visite de Samarcande (le 11, le 13 et la matinée du 14).
1 - Trajet de Samarcande à
Tachkent
(320 km)
Destination Tachkent, la capitale du pays... soit environ 320 km de trajet.
On
quitte Samarcande définitivement vers 13H30.
On repasse à nouveau par le centre,
le quartier du Bazar et de l'Afrasiab (où l'on voit un autocar "St Cyr
Tourisme" !), puis près de l'aéroport.
Bientôt nous franchissons la rivière Sarafshon (ou Zéravchan) que nous avons vue presque épuisée lorsqu'elle atteint Bouhkara. On remarquera l'abondance des stations-service,
souvent sans le moindre client, au long de cette voie
de circulation importante puisqu'elle relie la capitale aux villes principales d'Ouzbékistan et assure la liaison vers les destinations extérieures
au pays. Certaines stations-service ont des noms imprononçables
pour nous comme AYOQSH. Cet axe traverse une région agricole qui profite de
l'eau de la rivière encore proche: céréales, coton, vergers et vignes.
Il y a une demi-heure que nous avons passé la rivière et le paysage aride
ressurgit déjà. De l'autre côté de la route un bus européen sans doute de grand
âge est arrêté, mal en point, tandis que le chauffeur s'affère auprès du moteur.
Tout à l'heure, on verra encore un autocar "exotique" (Raudé tourisme). La
circulation se densifie plus on avance mais il s'avère que la retenue est
surtout occasionnée par un convoi d'autocars de cueilleurs de coton qui s'est
arrêté sur le bas côté, dans notre sens de circulation Peut-être s'agit-il du
convoi croisé en fin de matinée lorsque nous revenions déjeuner à Samarcande ce
midi... Plus loin, il s'agit de
grands travaux avec un contournement de chantier de construction d'un pont afin
d'élargir la route (gabarit à 2x2 voies). Nous arrivons dans une région
spécialisée dans la culture des pommiers et l'on voit bientôt au bord de la
route des vendeurs qui présentent de jolies cagettes de pommes multicolores. On
croise des transports de voitures Chevrolet neuves, probablement en provenance
de l'usine de la vallée du Ferghana (usine anciennement sous la marque Daewoo). Après G'allaoraol, nous arrivons aux
"Portes de Tamerlan", le défilé de Djailanouti, qu'empruntent toutes les
voies de circulation (route, rivière, chemin de fer électrifié et même ligne
aérienne). Ce défilé qui sépare les massifs montagneux Nurautau et
Turkestan fut le lieu de nombreuses batailles dont une menée par Ouloug Beg et
une autre par Abdullah Khan, aux XVe et XVIe siècles. Une grotte se trouve à cet
endroit mais le site est défiguré par les graffitis qui couvrent le pied de la
falaise. Plus loin, seul le fond de l'étroite vallée est fertile.
A Djizak ou Jizzax, en coupant la voie ferrée, nous quittons la route
autrefois directe vers Tachkent mais dont aujourd'hui un tronçon d'une bonne
vingtaine de kilomètres se trouve en territoire kazakh dans ce que l'on nommait
autrefois "la Steppe de la Faim" (Golodnaïa Step). Le Kazakhstan suite à
une brouille avec son voisin ne permet plus le transit par cette route depuis
2003. Il est plus simple et plus économique de faire un petit détour plutôt que
d'acquitter des frais de visa pour si peu...
Nous passons par Xovos et Guliston pour retrouver l'ancienne route à Chinoz.
La
région est agricole. On y voit un artisanat de fabrication de briques d'adobe
(terre crue), des marchands de melons. Beaucoup de vieilles Ladas stationnées
au long de la route sont recouvertes d'une bonne couche de poussière. Nous faisons
le plein dans une petite station-service au même moment qu'un "collège", un
autocar des Transports Casteran du Lot-et-Garonne, mais l'illusion s'efface vite
à la lecture du numéro de téléphone encore à 8 chiffres ! Peu après, nous
croiserons un autre autocar recyclé, des" Ets Charpentier "cette fois. Puis un train de wagons-citernes rouillés
nous tient un moment compagnie sur la voie ferrée parallèle à la route.
Il est bientôt 16H et nous sommes encore à 110 km de Chinoz et à 170 km de
Tachkent. Comme la circulation se densifie, il faut que la maréchaussée se
manifeste... au moins par de fausses voitures de police ! Cette voie
expresse rappelle un peu celles que l'on voit en Inde, avec ici toutefois
beaucoup moins de circulation et de gens mais quand même... On peut y rencontrer
par ici une vache et par là une famille qui traverse avec une poussette
et un autre enfant sur un tricycle. Les postes de contrôle de la police se font
plus impressionnants par ici car ils disposent de casemates semi enterrées avec
une large meurtrière orientée vers la route. Il est vrai que nous approchons de
la capitale et sur un axe vital puisque reliant la proche vallée de Fergana.
Plus paisiblement, la récolte du coton va bon train dans
certaines parcelles et nous croisons, circulant sur l'autre chaussé, encore un
autre convoi d'autocars venant de Tachkent. Plus étrange, on voit un avion biplan qui semble abandonné au
bout d'un champ (traitement aérien du coton ?). Les bords des canaux d'irrigation sont couverts de tamaris en
fleurs. Maintenant nous passons près d'un train dont les wagons sont
spécialement aménagés pour le transport du coton puis nous croisons un
convoi de récolteuses automotrices dudit coton, toute neuves, qui vont certainement être mises
en services sous bref délai.
17H45, courte pause TYAПET (indication en cyrillique des "toilettes") bien méritée... A 17H45, en arrivant à Chinoz,
nous franchissons le fleuve Syr Darya. C'est donc là que nous rencontrons le
second fleuve qui irrigue le pays mais seulement dans son cours médian,
lorsqu'il traverse la vallée du Ferghana. Son cours supérieur traverse le
Kirghizistan voisin tandis que le reste de son cours se développe au
Kazakhstan où il va mourir dans la Petite Mer d'Aral. Nous avons encore 75 km
à parcourir et il fait presque nuit, ce qui n'empêche pas les carrioles d'être
encore sur la route.
Il est 18H45 lorsque nous entrons dans la ville de Tachkent,
Тошкент en ouzbek,
"la ville en pierre", à 440 mètres d'altitude, au pied du massif du Chalka.
Une ville dont l'origine remonterait à environ 2000 ans. La ville-État de
Tchatch (aussi appelée Chach-tépa), composée de plusieurs sites fut établie au
Ier siècle. Elle devient rapidement une grande oasis prospère sur la Route de la
Soie dont le roi sassanide perse Shapur Ier fait mention dans ses écrits en 262,
puis les conquérants, les périodes de prospérité et de déclin se succédèrent.
Tachkent est devenue la
capitale du pays en 1936 (ou 1930?), à la place de Boukhara. C'est aujourd'hui une ville de
2,7 millions d'habitants. Sa surface a doublé depuis 1946 et son développement
s'est accentué après le tremblement de terre de 1966.
En février 1999, six explosions attribuées à la mouvance islamique se
produisent, dont une devant le Parlement, peu avant l’arrivée du président Islom
Karimov. On déplore alors seize morts et cent trente blessés. En 2004, deux
autres attentats attribués au mouvement islamiste Hizb ut-Tahrir ont lieu: fin
mars, une explosion visant les forces de l’ordre se produit sur le bazar de Tchorsu et, fin juillet, des attentats suicides sont perpétrés simultanément
contre les ambassades des États-Unis et d’Israël.
Après le
stade Pakhtatkor , c'est la place de l'Indépendance.
A 19H, nous arrivons à
l'hôtel City Palace (4* que le TO nous "vend" pour 5 !), anciennement hôtel Markaziy,
bien situé par rapport au centre de la ville, à l'angle des avenues
Amir Temur et Navoiy, avec pour voisin le Hyatt Regency et comme vis-à-vis le
Dedeman Sylk Road...
Construit en 1998, c'est un hôtel confortable, certes, mais
un peu "usine" quand même avec ses 16 niveaux sur lesquels se répartissent 251
chambres (dont 7 suites). Nous avons le plaisir d'utiliser un ascenseur
extérieur panoramique bien que la vue n'ait rien d'extraordinaire.
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Une demi-heure plus tard nous allons dîner non loin
de là au restaurant al-Aziz (rue Abdulla Qodiriy) sur une terrasse en
plein air, près du canal Burdjar. On y mange bien et j'y ai apprécié les manty,
ces gros raviolis cuits à la vapeur et fourrés de viande et d'oignon.
2 - Visite de Tachkent: Monument du Courage, complexe autour de la Place Kast-Imam (Xe-XXe s.), Bazaar Chorsu
Lundi 15 septembre
Désagréable surprise en
ouvrant les rideaux, dans ce pays normalement écrasé sous le soleil, le ciel est
complètement gris et bien gris. Cela ne va pas aider à apprécier les monuments
qui à priori n'ont rien d'exceptionnels.
Au loin, à 2 bons kilomètres vers le nord, on aperçoit la tour de télévision.
Avec ses 375 mètres de hauteur, c'est la 9e plus haute tour du monde.
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A 9H30, avec notre minibus
et une Lora morose et mutique, nous quittons l'hôtel par un itinéraire qui nous fait passer près de
la
Bibliothèque nationale Ma'Rifat Markasi ("Centre de la Lumière")
Simpoziumlar Saroyi.
Peu après, nous arrivons au Mémorial du tremblement de terre ou Monument du Courage qui commémore le tremblement de terre catastrophique survenu le 26 avril 1966. L'effet destructeur du séisme (magnitude 7,5) serait dû aux ondes verticales (ondes S). La statue de facture très soviétique montre une famille qui fuit par dessus une fracture du sol tandis qu'un bloc de granit noir fracturé montre une horloge arrêtée à l'heure du séisme, 5H22. 300 000 personnes se retrouvèrent sans toit mais à l'époque la solidarité des républiques soviétiques fonctionna pleinement.
A 10H, nous posons le pied sur la Place Kast-Imam, au nord-ouest de la ville, pour visiter le complexe dominé par les deux minarets de 50 mètres de la nouvelle mosquée Hazrati Imam ou Khazrat Imam, la Grande Mosquée (Jome Masjidi) de Tachkent construite en 2007. Pour sa construction, les matériaux employés sont d'origine internationale: tuiles bleues d'Iran, pilier en bois de santal d'Inde, marbre vert de Turquie... Dans le parc qui l'entoure, on peut voir quelques malheureuses cigognes que leurs plumes rognées empêchent de voler.
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Nous longeons l'Institut islamique de l'Imam al-Boukhari, créé en 1970 et également reconstruit en 2007, qui jouxte l'ancienne mosquée Nomzgokh construite par le Kokand Khan Mirza Ahmed Kushbegi en 1856-1857.
Nous commençons par la visite du Mausolée d'Abou Bakr
Mohammed Kaffal Chachi, philosophe, poète et docteur de l'Islam qui vécut au Xe
siècle. Le portique, le dôme et le portail remontent au XVIe siècle. L'édifice restauré a été bâti en 1541 et comporte une inscription
sur
majolique.
A quelques pas de là, sur la place, nous poursuivons par la visite de la madrassa Barak Khan de la même époque mais en partie rebâtie il y a un siècle et
restaurée en 2008. De jeunes ouzbèkes qui visitent le monument nous adoptent
pour faire moult photos et "selfies" souvenirs.
Nous arrivons devant l'édifice voisin, la petite mosquée Tellia Cheikh (ou
Teliachaïakh) dont la construction remonte au Xe siècle. Dans sa bibliothèque Muyie Mubarak ("moustache d'or"), on peut voir
le plus ancien Coran du monde, en
écriture coufique sur peau de cerf, taché du sang d'Osman, assassiné en 655.
Tamerlan s'empara de ce trésor détenu depuis des siècles par les califes arabes
lors de sa conquête de la Mésopotamie et il l'exposa sur le grand lutrin
de pierre que l'on a vu à la mosquée Bibi-Khanoum à Boukhara. Confisqué par la
Russie tsariste lors de la conquête du pays au XIXe siècle, il a été restitué au Mufti
d'Ouzbékistan (un mufti est un religieux musulman sunnite qui interprète
la loi musulmane et émet des avis juridiques, appelés fatwas) par les Soviétiques en 1989. D'autres Coran sont également
exposés.
Photos interdites.
Nous terminons en contournant la nouvelle Grande Mosquée.
Deux kilomètres plus au sud,
après être passé devant le Centre National des Arts (Ozbek Liboslari Galereyasi),
et après avoir aperçu le bâtiment en forme de colimaçon du Centre pour les
Enfants, Barkamol Avlod, notre minibus nous dépose
à 11H30 devant le Bazar de Chorsu (ou Tchorsou ou Torzou ce qui
signifie "Quatre chemin") qui est aussi appelé "Marché d'octobre" et "Marché de
la vieille Tour" (Eski Iouva).
Ce bazar a été établi à l'emplacement de
l'ancien Reghistan ("place des sables"), point de rencontre des commerçants et
place dédiée aux événements qui rythmaient la vie de la ville avant le grand
tremblement de terre de 1966. En effet, les Soviétiques, lors de la
reconstruction, ont transformé le Reghistan en un carrefour de grandes rues,
très fréquentées. Sous un vaste dôme, le bazar se répartit sur deux niveaux: en
haut, fruits secs et oléagineux, viande, pâtes, en bas: riz, fruits, épices et
légumes frais.
Du bazar on aperçoit les dômes gris de la mosquée Khodja Akar Vali Ozbek. Sortant du marché au niveau inférieur, on débouche sur un parvis
occupé par des marchands ambulants et vendeurs de brochettes (chachliks), de
fruits, d'articles textiles bon marché. Le marché se poursuit pendant quelque
deux cent mètres sur une allée orientée au sud, vers l'hôtel Chorsu, à la
forme caractéristique. Sur l'allée sont installés des marchands de pain, de maïs
bouilli, d'espadrilles, d'articles de papeterie et scolaires... Les châssis de
vieux landaus leur servent d'étals mobiles.
A midi, ayant rejoint l'avenue Beruniy, nous sommes au pied de la madrassa Koukeldach
(du nom de son fondateur le vizir Kouleldach), située à l'entrée de la vieille
ville. La façade du bâtiment construit au milieu du XVIe siècle est décorée de
majoliques et les inscriptions islamiques ornent la voûte de l'une des entrées (pishtak)
de la madrasa. Les fenêtres sont faites avec des treillis traditionnels (pandjara)
protégeant les pièces du soleil ardent d'été. Désaffectée par les Soviétiques,
la madrassa a retrouvé sa fonction et ses 38 salles accueillent 250 étudiants.
L'architecture de l'édifice voisin nous surprend car il ferait davantage penser
à une église orientale qu'à une mosquée, ce qui est pourtant sa fonction puisque
c'était même la mosquée principale (Juma) de la ville jusqu'à la
construction de celle de la place Khast-Imam que nous avons vue tout à l'heure.
A l'origine, la mosquée Khodja Akar Vali Ozbek fut construite par un pieux personnage descendant du
Prophète et philanthrope, en 1432. Un puissant tremblement de terre en
1868 l'a presque entièrement détruite. En 1888, elle a été restaurée à l'aide des
fonds octroyés par le tsar Alexandre III ce qui valu à l'édifice d'être
nommé mosquée impériale à cette époque. En 1997, la mosquée étant en
mauvais état, il a été décidé de la démolir et une
nouvelle mosquée en style moderne avec trois coupoles a été érigée à son
emplacement.
3 - Visite de Tachkent: tour panoramique du centre ville, Musée des Arts Appliqués, Métro et Place Amir Timur
Nous reprenons le minibus
pour faire un tour panoramique du centre ville: sur la gauche
le Théâtre Khamza, la salle de concert Turkeston. Puis, c'est la
grande place, rebaptisée place de
l'Indépendance, Mustakillik Maidoni (ancienne place de la cathédrale devenue
un temps la
plus grande des Places Rouges soviétique avec la statue de Lénine, maintenant
disparue) avec le long bâtiment du Sénat (2005),
les jets d'eau et le portique aux cigognes (porte-bonheur) au-delà desquels se
dressent "les biscottes ou les briques" du Ministère des Finances (Moliya
Vazirligi). Le Musée des peuples de l'Ouzbékistan, se
situe en face, de l'autre côté de la rue Sharof Rashidov.
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Nous nous rendons à pied
vers le quartier d'affaires Zaravshan, quartier d'affaires où, pour
faire bonne mesure, l'on trouve le joli siège de syndicat de travailleurs !
Après avoir jeté un coup d'œil dans un
restaurant coréen dont Lora
connaît la patronne, nous passons devant le
Théâtre Dramatique de l'Académie Militaire d'Ouzbékistan Nous poursuivons
jusqu'à la rue Matbuotchilar (n°17). Le restaurant Agat occupe le
rez-de-chaussée tandis que nous montons à l'étage, au restaurant hongrois Lewckuu,
une bonne adresse. Nous avons la surprise de voir que notre
Lora est doublée par
une sorte de dragon de notre réceptif ouzbek. Cette dame peu accorte vient se pointer dans le restaurant
et règle la note pour le groupe. On va la retrouver ainsi et pour la même raison
lors des deux autres repas qu'il nous reste à prendre à Tachkent...
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Après le déjeuner, on va se dégourdir dans le Parc de Tamerlan tout proche et où les peintres exposent leurs œuvres sur l'allée Mustafa Kema Ataturk (ou rue Zarafshan).
A 14H15, on embarque dans le minibus en direction du Musée des Arts Appliqués
(ou des Arts Décoratifs), rue Rakatboshi. Il est installé depuis 1938 dans la
résidence de Polovtsev, un diplomate russe du XIXe siècle, qui n'en vit jamais
l'achèvement.
A l'entrée, on a le plaisir de rencontrer un jeune couple en
habits traditionnels.
Pastiche et kitsch ce musée comme en témoigne le mihrab de la salle de réception
placé à l'est ! Pendant trois quarts d'heure, on va y admirer des collections de
tissus brodés (suzani), de mobiliers, de céramiques, de ferronnerie et
d'instruments de musique...
A 15H45, programme de
visites terminé pour aujourd'hui, nous quittons le musée et un quart d'heure
plus tard le minibus nous dépose à l'hôtel.
Le ciel devenant plus lumineux, depuis les hauts étages de l'hôtel,
nous en profitons pour jeter un coup d'œil sur les avenues Amir Timur et Novoiy.
Donc quartier libre jusqu'au dîner...
Pour employer un peu notre temps
libre, nous décidons de faire un petit tour au
marché voisin (à 200 ou 300 mètres de l'hôtel), l'Alay Bazaar (ou Alaisky
Bazar) dit également Oloy Bozori. De quoi s'y perdre avec toutes ces variantes
dues aux différentes langues et modes de transcription.
En s'y rendant, passant devant l'hôtel Dedeman, c'est l'occasion de voir une
fois de plus des jeunes mariés avec grosses berlines (Mercedes) et limousine. En
face, occupant un autre angle du carrefour, les bâtiments d'opérateurs de
téléphonie mobile Ucell (groupe finno-suédois) et du groupe russe Mobile
TeleSystems-MTS (lequel a défrayé la chronique en 2012 lorsque ses
dirigeants ont été poursuivis et l'entreprise astreinte à une amende de
600 millions de dollars et menacée d'expropriation).
Quelle heureuse idée que
d'avoir prévu un passage souterrain pour éviter aux piétons la périlleuse
traversée de l'avenue Amir Timur.
Nous voici arrivés au bazar Oloy Bozori
qui se présente sous forme d'une suite de
halls où nous allons flâner pendant une petite heure. Ce marché couvert a été
créé il y a 150 ans dans la partie russe de la ville. On y trouve classiquement
des produits alimentaires frais (fruits, légumes, œufs), graines, céréales et
fruits secs, épices et plantes aromatiques, plats cuisinés, fleurs coupées et
plantes, bijoux orientaux, articles de vannerie (paniers, balais)...
Retour au City Palace dont
le hall est envahi par un couple de mariés suivi d'une meute de techniciens,
n'exagérons pas quand même, accompagnant photographe et caméraman.
Pour nous, plus simplement, ce sera encore quelques photos sur la ville au soleil couchant
puisque le soleil a fini par se montrer bien tardivement.
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Nous devions "dîner chez
l'habitant" mais pour cause de deuil dans la famille de nos hôtes, ce sera un
repas au restaurant Tarona (13, rue Kari Niyazov ou Qori-Niyazi). Départ
en minibus à 19H30, direction le nord-est de la ville, à 3 km environ
de l'hôtel.
Le Tarona est un restaurant dans le style ethnique
avec mobilier en rotin,
décoré avec des instruments de musique et des ustensiles de cuisine traditionnels
ainsi que de broderies suzani. On y retrouvera deux autres groupes de
touristes déjà rencontrés plusieurs fois dans des restaurants pendant le
circuit. Une seule tablée d'autochtones, 7 ou 8 jeunes filles très enjouées.
Repas ouzbek classique: crudités, somsa ou samoussa (en forme en pain au
chocolat) fourré à la courge ou au potiron et ,immanquable pour le dîner d'adieu, le
plov national
. Pour
conclure, gâteau de confiserie halva (sorte de nougat à base de
fruits secs, miel et farine de riz). Sans oublier au cours du repas, vin rouge ouzbek et vodka...
L'animation est plutôt minable: un chanteur sur un fond de musique enregistrée,
trois danseuses qui exécutent 5 ou 6 danses, et un passage éclair d'un musicien
jouant de la doyra ou dayereh, un tambour sur un cadre épais dont
l'arrière est garni d'anneaux métalliques faisant grelots. Petite sauterie pour terminer et
retour à l'hôtel vers 21H. Lora
a retrouvé son humeur joyeuse malgré la
présence de "Madame KGB"...
Le soleil est de nouveau radieux ce matin.
Pour notre dernier bout de journée en terre ouzbèke, notre programme prévoit la visite du Métro, visite frustrante puisque les photos y sont strictement interdites .
Pire que chez "l'ancien grand frère soviétique", dictature s'il en est pourtant, et malgré tout, depuis la fin de l'URSS, malgré les attentats terroristes qui ont affecté la Russie, on peut faire des photos dans le métro de Moscou.
Départ en minibus à 9H30
pour rejoindre la station Alisher Navoi. Nous allons emprunter la ligne Chilonzor sur deux stations, jusqu'à la station Amir Temour Khiyoboni.
La première ligne de ce métro a été construite entre 1972 et 1977 faisant de ce
métro un cas unique en Asie centrale. Le réseau actuel comporte trois lignes qui
se déploient dur une quarantaine de kilomètres. Chaque station est
somptueusement décorée dans un esprit Art Déco selon un thème particulier
concernant l'histoire et la culture du pays. Par exemple, le coton à la station Alisher Navoi.
Nous regagnons l'air libre sur la Place Amir Timur. Cette ancienne place servit de place d'armes puis de champ de courses jusqu'à la fin du XIXe siècle avant que les Soviétiques en fassent une Place de la Révolution avec une statuaire évoquant successivement l'emblème de la faucille et du marteau, Lénine, Staline et enfin Karl Marx. La page nationale a été tournée et un autre despote d'un autre temps, Tamerlan, a est honoré tandis que la place jadis ombragée par des platanes centenaires est devenue tristement minérale depuis 2009. Un endroit quand même approprié pour y faire une photo-souvenir de notre groupe.
La place est bordée par
le
Palais des Congrès à colonnades construit en 2009 et dont le dôme de 48 mètres
de haut est surmonté de sculptures de cigognes. On peut encore citer les Tours
de l'Horloge, l'ancienne construite en 1947 et la nouvelle qui date seulement de
2009. Quant à l'ancien Lycée des Filles, il a cédé la place à l'Université de
Droit. En périphérie on trouve encore la Maison de la Radio, le Jardin de l'Hôtel de
Ville et bien sûr l'Hôtel Uzbekistan (4*), surnommé Uzbetchka, en forme
de livre ouvert vers la place. Construit à l'époque soviétique, il a été rénové
en 2010 et comporte 243 chambres.
On retraverse la place pour se rendre à l'opposé près du Musée Amir Timur, Musée
de l'histoire des Timourides (aussi appelé Amir Timur Museum) qui a été créé à
Tachkent en 1996 pour commémorer le 660e anniversaire de la naissance du héros
national. L'édifice circulaire que nous ne visitons pas, est réalisé dans un style d'architecture
orientale est surmonté d'un immense dôme bleu. La collection du musée se compose de
manuscrits anciens, notamment d'un ancien Coran de Syrie du XIVe, de peintures
et gravures de l'époque timouride.
A 11H, nous retrouvons Oleg
et notre minibus qui nous transporte vers le restaurant Bek (rue Mirzo Ulug'Beg),
au nord-est de la ville et non loin de l'aéroport. Il n'y a pas que le Métro à
Tachkent
car sur le trajet on longe une importante ligne de tramway.
Nous avons à peine pris place au restaurant que déjà "Madame KGB" se
pointe. On s'habitue, elle nous aurait manqué....
Comme
qui dirait "Ça sent l'écurie".
12H30, départ vers
l'aéroport. 7 kilomètres et 10 minutes de trajet au cours duquel nous passons
près de la cathédrale orthodoxe de la Dormition ou de l'Assomption construite en 1871,
fermée de 1933 à 1945 puis agrandie au début des années 1990 et dont le
clocher a été reconstruit en 2010.
12H45, nous sommes dans la
zone aéroportuaire où nous subissons pas moins de 6 contrôles. Du jamais vu.
Cela se justifie-t-il par des menaces terroristes, par une volonté d'affichage
du pouvoir autoritaire, par la nécessité d'occuper du personnel ? Dieu seul le
sait ou plus exactement Islom Karimov...
Nous décollons à 16H, avec une heure de retard, sur le vol Uzbekistan Airways
HY251 avec le même type d'appareil qu'au vol aller. Deux heures et demie plus tard, nous survolant le nord de la Mer Caspienne
avec une série d'îles dont une très jolie, étonnement en forme de colombe. Une
colombe que l'on souhaiterait voir s'envoler vers une autre petite mer (la Me
Noire), plus à
l'ouest, pour déposer sur les rivages de l'Ukraine un rameau en signe de paix...
Justement, le plan de
vol s'incurve nettement au nord, évitant la zone de conflit dans l'est de
l'Ukraine (Donetz, Kharkov) et même passant au nord de Kiev. La suite,
c'est Brest-Litovsk, Wroclaw, Dresde et Francfort.
Pendant les 7 heures de vol,
on nous servira un déjeuner et une collation.
5400 km plus loin, compte tenu du décalage horaire,
il est 20H15 lorsque nous arrivons à Paris où la une température très ouzbèke
nous attend. Rendez vous compte, 23° ! Promesse d'un superbe été indien...