OUZBEKISTAN


5 au 16 septembre 2014

cartes du voyage début du récit... aperçu historique aperçu géographique documentation et crédits bon à savoir... premières images... votre avis...
<
      >
 
Italie du Sud
voyage précédent
Yunnan
voyage suivant


AUTRES VOYAGES...
Glosssaire
/ Frise historique 


Etapes de notre rapide circuit en OUZBEKISTAN :

 

  •  Khiva  
  •   Boukhara
  •   Nourata : au camp de yourtes de Yangi Kazgan
  •  Samarcande
  •  Chakhrisabz
  •  Tachkent
  • .
    Le drapeau de la République d'Ouzbékistan

    Ce drapeau a été adopté lors de l'indépendance du pays en 1991. Il est composé de trois bandes horizontales de même largeur séparées de deux liserés rouges. De haut en bas: bleue qui  rappelle la couleur de la bannière de Tamerlan, blanche qui  symbolise la pureté, la paix et la culture du coton, et verte qui est la couleur de l’islam, représente la nature et symbolise la fertilité. Les liserés rouges symbolisent la "force vitale du peuple". Sur la bande bleue, près de la hampe, figurent un croissant de lune et douze étoiles blanches. Le croissant, ouvert vers la partie flottante du drapeau, est un symbole de la religion majoritaire (88% des Ouzbeks sont musulmans). C'est aussi un symbole ethnique turc. Les douze étoiles, disposées sur trois lignes horizontales (3, 4 et 5) représentent les douze districts et les douze mois de l’année.
    On peut dire que  l'Ouzbékistan est une République laïque (héritage de la présence soviétique pendant trois quarts de siècle), au régime présidentiel fort.
     

    Le circuit comprend les 4 sites constitués de villes ou monuments classés au Patrimoine Mondial de l'humanité de l'UNESCO et repérés par le logo .


     


    Aperçu géographique...

    PAYS ET RELIEF

    Avec une surface de 447 000 km²  (environ la taille de l'Espagne ou de la Californie), partagée entre la plaine désertique, les bassins et les oasis et dominée à l'est par les montagnes, l'Ouzbékistan s'étend en biais sur 1425 kilomètres d'ouest en est et 930 kilomètres en latitude, du nord au sud (avec un largeur variant ente 100 et 400 kilomètres). Le pays est divisé en 12 provinces, outre la capitale Tachkent et la République autonome du Karakalpakistan qui ont un statut spécial.

    Frontalier du Turkménistan au sud-ouest, du Kazakhstan et la mer d'Aral au nord, du Tadjikistan et du Kirghizistan à l'est, l'Ouzbékistan n'est pas seulement l'un des plus grands États d'Asie centrale, c'est aussi le seul ayant une frontière commune avec les quatre autres. L'Ouzbékistan partage aussi une frontière avec l'Afghanistan au sud.
    Avec le Liechtenstein, l'Ouzbékistan est le seul État au monde à être doublement enclavé, c'est-à-dire qu'il faut traverser les frontières d'au moins deux autres États pour avoir un accès à l'Océan. On est très près de la Chine, 150 kilomètres seulement séparent les frontières puisque dans ce petit intervalle se situe le petit Kirghizstan voisin. Et de Tachkent à la plus proche ville "chinoise" de Kashgar, la distance n'est que de 600 kilomètres. Certes, cette partie occidentale de la Chine n'a rien de la culture des Hans du centre et de l'est puisque les Ouigours qui habitent l'ouest de la Chine sont aussi des turcophones.

    L'Ouzbékistan est un pays essentiellement désertique dont seulement 10% des terres sont exploitées  (cultures agricoles intensives et vallées irriguées). Le Kyzyl-Koum, l'un des déserts les plus étendus d'Asie centrale, couvre une grande partie du territoire de l'ouest de l'Ouzbékistan. Une partie du désert du Karakoum traverse également le pays au sud-ouest.
    Au nord-est et au sud s'étendent les chaînes de montagnes de Tian Shan et de Hissar-Alaï. Les sommets les plus élevés du pays sont le Khazret Sultan, situé à la frontière entre l'Ouzbékistan et le Tadjikistan avec 4643
     m d'altitude et l'Adelunga Toghi qui culmine à 4301 mètres.
    L'Amou-Daria et le Syr-Daria, les fleuves les plus importants d'Ouzbékistan et d'Asie centrale, se jettent dans la mer d'Aral. La longueur totale de l'Amou-Daria est de 1437
     km, celle du Syr-Daria est de 2137 km.  La mer d'Aral, partagée entre l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, subit depuis les années 1960 une diminution spectaculaire, situation qui représente dorénavant un véritable désastre écologique pour la région. Entre 1960, quand elle couvrait 68 000 km2, et 2000, sa superficie a été divisée par quatre et son volume par dix. L'évolution actuelle laisse présager la disparition totale de la Mer d'Aral à l'horizon de 2025. Ceci est essentiellement dû aux prélèvements permanents d'eau pour irriguer les cultures de coton.
     

    CLIMAT

    Le climat est de type continental, sec et très contrasté, relativement froid en hiver (jusqu’à -10° dans certaines régions), très chaud l’été (+35° à 40°, voire plus). L'hiver 2007-08 fut l'un des plus froids dans le pays avec des températures atteignant les -30°C. Comme le dit Lora, "en hiver, les lèvres des amoureux imprudents restent collées par le gel".



    POPULATION

    L’Ouzbékistan est le pays d’Asie centrale le plus peuplé (plus de 29,6 millions d’habitants). Les Ouzbeks ethniques, peuple de langue turque, constituent officiellement près de 80% de la population. Les Russes ethniques représentent la minorité la plus importante avec 6% (en constante diminution depuis le milieu des années 1980). Les autres minorités sont constituées par les Tadjiks 5,5%, les Kazakhs 4%, les Tatars 4%, les Karakalpaks 1,9%, les Coréens 1,1%, ainsi que les Kirghizes et les Turcs meskhètes (Vallée de Ferghana).
    L’essentiel de la minorité russe vit à Tachkent et dans les autres centres industriels. Les Tadjiks sont concentrés dans les cités historiques de Boukhara et Samarcande. Les Karakalpaks résident principalement dans la république autonome du Karakalpakistan. Cependant, divers rapports  affirment que la minorité Tadjike est beaucoup plus présente que cela n'est officiellement admis.
    En tout, on compte 130 groupes ethniques.

    La langue officielle du pays est l’ouzbek, parlée par 17 millions de personnes, soit les deux tiers de la population (74% selon le World Factbook de la CIA). Le russe, principalement à Tachkent et dans les grandes villes, reste une langue importante de communication (14%). Les langues tadjike et karakalpake sont également largement utilisées localement.


    Données démographiques

     - Croissance démographique: 1,65 % (estimations 2004) et à peine 1% selon les estimations 2014.
     - Taux de fécondité: 1,8 enfant par femme.

     - Solde migratoire négatif: -2,5% par an.
     - Espérance de vie: 74 ans (hommes: 70, femmes: 77)
     - Taux d’alphabétisation : 99,3 %
     - Pauvreté: 17% (ou 27%?) sous le seuil
     - Indice de développement humain (IDH classement ONU 2009): 119e
     - 37% de la population vit en ville.
     -  la population est très jeune : 45% de moins de 25 ans
     - la population en âge de travailler représente seulement 54% du total (plus 7% de retraités).
     - le chômage touche 5% de la population en âge de travailler (mais il y a du "chômage caché").



    La religion musulmane (de rite sunnite) est majoritaire avec près de 94% de la population (seulement 88% selon le World Factbook de la CIA). Les musulmans chiites représentent 1% de la population (essentiellement autour de Samarcande et à Tachkent). Mais seulement en moyenne, 20% des personnes dites musulmanes sont pratiquantes, mais beaucoup plus dans la vallée de Ferghana.
    Les autres religions représentées sont l’orthodoxie avec 4% (9% selon le World Factbook de la CIA), en constante régression du fait du retour des russophones dans leurs pays respectifs, et très marginalemen, le judaïsme, le catholicisme  et quelques communautés baptistes récentes.

    Le pays est officiellement laïc.


    ECONOMIE

    L'Ouzbékistan est un pays agro-industriel.

    Après 1998, des difficultés économiques ont provoqué un exil de population vers la Russie, l'Amérique du Nord et la Corée du Sud.
    Dans les listes du FMI (PIB) et de la Banque Mondiale (PPA), l'Ouzbékistan arrive au 130e rang sur 180 pays classés en ordre décroissant de richesse par habitant.

    L'Ouzbékistan est membre de l'OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), avec 5 autres pays: Chine, Russie, Kazakhstan, Tadjikistan et Kirghizistan.

    Quatre chiffres-clés:
    - croissance économique annuelle: 7%
    - inflation: 10%
    - PIB: 113 milliard de $
    - PIB par habitant: 3800$

    Ressources et activités

    38 % de la population active est occupée dans l'agriculture pour 20% du PIB. Il s'agit majoritairement d'agriculture irriguée (cultures du coton). A noter aussi la production  de fruits comme les pommes, les kakis (fruits des plaqueminiers), de primeurs, de riz, de luzerne, de raisins ou encore de céréales fourragères. Sans oublier  la sériciculture qui vient loin après celle de la Chine, du Japon ou  de l'Inde. Ajoutons y l'élevage ovin et bovin.

    Grâce à l'irrigation (150 000 km de canaux), lOuzbékistan est le 3e (ou le 2e ou le 4e?)  producteur mondial de coton. Mais le pays est largement critiqué par la communauté internationale pour l'utilisation du travail forcé des enfants et des étudiants sur les champs de coton, sous le soleil accablant puis  dans le froid glacial de fin d'automne, ainsi que pour les rémunérations dérisoires payées aux récoltants de cette culture stratégique qui rapporte plusieurs milliards de dollars à l'État. Malgré les pressions internationales et l'interdiction formelle du gouvernement ouzbek d'utiliser le travail des enfants, la réalité sur le terrain reste inchangée.

    L'industrie et les services contribuent respectivement à 32% et 49% du PIB national.
    Le pays dispose d'importantes richesses minières: gaz naturel, uranium (exporté vers la Russie et les Etat-Unis), cuivre, pétrole... Cela a contribué à l'industrialisation du pays dans l'après-guerre et a totalisé récemment une bonne partie des investissements étrangers dans les secteurs de l'extraction minière, du raffinage du pétrole ou encore du machinisme agricole et de l'assemblage de voitures (en vallée de Ferghana, usine Chevrolet, précédemment Daewoo). 80% de la production de pétrole est exportée.

    Dès l’indépendance, le président Karimov a fait le choix d’une stratégie de réforme graduelle visant notamment à atteindre l’autosuffisance énergétique et alimentaire du pays.
    Cependant, la croissance économique reste soumise à des fluctuations régulières. Tributaire des recettes d’exportation (coton et or pour une large part), le développement de l’économie ouzbèke a été freiné par les résultats en demi-teinte de la récolte du coton. De plus, sans véritable stratégie de réformes, les autorités du pays ont multiplié les faux-pas (comme, par exemple dans le domaine des changes, ayant refusé la convertibilité de la monnaie nationale jusqu'en 2003) et des actions restrictives et dirigistes envers les petites et moyennes entreprises, ce qui entraîna une stagnation dans le milieu des affaires. Seulement le petit commerce de rue et les entreprises ayant le droit privilégié de faire les opérations d'importation ont pu prospérer tandis que le tissu économique général resta de facto soit étatique, soit sous une forte emprise de l'État. On notera par exemple une forte emprise sur les nouveaux secteurs économiques à haute valeur ajoutée, surtout dans la capitale Tachkent, emprise exercée par la fille du président Karimov, Goulnora (parfois orthographiée Gulnora ou Gulnara), qui serait la femme la plus riche d'Asie centrale.

    Les dépenses publiques sont parfois abusives, comme celles qui sont investies dans des infrastructures inutiles, des marchés tout neufs jamais utilisés.

    La situation économique de l’Ouzbékistan reste donc fragile: l’adoption de la libre convertibilité de la monnaie nationale en octobre 2003 devrait cependant créer un environnement beaucoup plus favorable aux investissements étrangers. Certains résultats macroéconomiques positifs sont à noter (inflation et dévaluation de la monnaie relativement maîtrisées). Le réchauffement politique avec la Russie, entamé en 2005, a eu pour résultat les investissements massifs des compagnies russes sur le sol ouzbek (dans le domaine de l'énergie, des télécommunications, de l'aviation civile ou encore de l'agroalimentaire), ainsi que la hausse substantielle des échanges commerciaux bilatéraux. Toutefois, le gouvernement  hésite à aller de l’avant dans le domaine de la privatisation du secteur agricole qui représente toujours 1/3 du PIB. En fait, le gouvernement retarde une véritable libéralisation de l’économie par crainte de ses conséquences sur un tissu social déjà fortement dégradé (27% ou 17%? de la population vit en dessous du seuil de pauvreté et les revenus moyens sont à la baisse depuis 1997) et pour préserver les intérêts de quelques acteurs économiques influents, proches des élites au pouvoir. L’offensive maladroite, à partir de l’été 2004, contre l’économie informelle a été à l’origine d’importants remous sociaux.
     

    Tourisme

    L'Ouzbékistan s'ouvre peu à peu au tourisme, et les Français représentent plus de la moitié de ces voyageurs. Il est vrai que les Français bénéficient comme les ressortissants d'une douzaine d'autre pays, d'une procédure de demande de visa simplifiée.
    Le pays accueille annuellement environ 600 000 touristes
    surtout vers les grands sites touristiques sécurisés du centre et de l’ouest du pays (Samarcande, Boukhara, Khiva, Noukous.

    Le secteur du tourisme représente 1,7% du PIB national, en croissance régulière (0,5% en 2006).


    Echanges commerciaux

    Balance commerciale: 1,8 milliard de dollars.
    Dans les échanges, la Chine est bien placée, comme partout dans le monde du fait de son poids économique mais on peut penser que cela résulte aussi de sa relative proximité (quelques centaines de kilomètres). Bien sûr,  il faut nuancer cet aspect des choses car ici pas question d'envoyer des marchandises par porte-conteneurs géants. Il faut emprunter des itinéraires routiers en montagne ou dans des déserts continentaux d'altitude et avec des populations parfois inamicales. Donc des itinéraires difficiles et longs, notamment  à travers la Région autonome ouïghoure du Xinjian.

    Principaux clients:
    -
    Chine 21%,
    -
    Kazakhstan: 16%,
    - Turquie: 16%,
    - Russie: 15%.

    Principaux fournisseurs:
    - Russie: 21%,
    - Chine 17%,

    - Corée du sud:16,5%,
    - Kazakhstan: 12,5%.


    Aperçu historique...


    L'Ouzbékistan a connu d'importantes migrations, qui ont causé des modifications du peuplement du pays, au gré des montées et des chutes de dynasties et d'empires aussi puissants que variés. Les Ouzbeks ne sont que parmi les derniers de ces migrants
    Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants des Perses, Grecs, Arabes, Mongols ou Russes, pour devenir un État à part entière en 1991.
     

    Le peuplement

    Des études génétiques récentes montrent que les hommes sont arrivés sur le territoire de l'actuel Ouzbékistan il y a environ 40 000 à 50 000 ans, cela en fait une des plus anciennes régions peuplées.  Elles ont identifié la région comme étant la source des populations qui habiteront plus tard l'Europe, la Sibérie... Cette région est aussi considérée comme la matrice des langues indo-européennes.
    Entre 2200 et 1700 avant J-C., une civilisation de l'âge du bronze existait autour du fleuve Amou-Darya, au sud de l'Ouzbékistan et au Turkménistan. On l'appelle la civilisation bactro-margienne ou la civilisation de l'Oxus. Elle était en relation avec la civilisation de la vallée de l'Indus et se caractérisait par un mélange de peuples autochtones non indo-européens, qui ont aujourd'hui totalement disparu, et d'Indo-Aryens venus du Kazakhstan occidental.
    On connaît également une autre culture, dite de Tazabagyab, apparue vers 1500 avant J-C. près de Khwarezm au sud de la mer d'Aral, d'où les Iraniens du Turkestan occidental ont pu provenir. Ses habitants vivaient dans des villages, cultivaient la terre et élevaient des animaux (des chars à 2 roues étaient tirés par 2 chevaux). Ils savaient fabriquer des armes et des outils en bronze.
    Vers 800 avant notre ère, les nomades Scythes qui maîtrisaient le tir à l'arc à cheval, venant de steppes eurasiennes entre Oural et Altaï, balayèrent l'Asie centrale.
    Au premier millénaire de notre ère, les Turco-Mongols vivaient probablement en chasseurs-cueilleurs en Sibérie orientale, sur le cours supérieur du fleuve Amour. Les Mongols, les Toungouses et les Turcs ne faisaient qu'un. Tandis que les Toungouses restaient, les Mongols et les Turcs s'établirent dans les régions steppiques voire désertiques au Nord de la Chine, où ils devinrent donc nomades. Puis,  peu à peu, les Turcs se séparèrent des Mongols et s'élancèrent vers l'ouest, en Asie centrale puis en Europe, tandis que les Mongols se fixaient.


    Sogdiane, Bactriane, Khwarezm et empire Achéménide (IXe-VIe s. av. J-C)

    Les deux principaux peuples iraniens déjà présents en Ouzbékistan étaient les Sogdiens, dans la région de Samarcande et de Boukhara, et les Bactriens, plus au sud, à cheval entre l'Ouzbékistan du sud et l'Afghanistan du nord.
    La cité de Samarcande (Maracanda en grec) fut fondée par les Sogdiens probablement au Ve siècle avant J-C. La capitale des Bactriens était Bactres (actuelle Balkh).  Ces populations sont intégrées  à l'Empire achéménide lors de son extension maximale, vers 500 avant J-C.
    Ainsi Sogdiens et Bactriens n'ont jamais constitué d'État unifié: leur territoire était partagé en principautés centrées autour de leurs cités.
    Les habitants de la Bactriane et de la Sogdiane, ainsi que du Khorezm (Kwarezm) voisin situé au nord-ouest, furent majoritairement des agriculteurs maîtrisant parfaitement les techniques d'irrigation dans les vallées de Syr-Daria, Amou-Daria et Zeravchan.
    Vers 500 avant J-C, Afrasiab, fondateur légendaire de la ville éponyme (aujourd'hui Samarcande), aurait été le roi des Tourans, ancêtres des Huns Hephtalites et probablement aussi des Turcs Qarakhanides (Karakhanides).
    De 545 à 540 avant J-C, Cyrus II, fondateur de l’Empire perse, se lança à la conquête de l'Asie centrale. Il intégra la Bactriane, la Sogdiane, le Khorezm et la Parthie (vaste ensemble au sud de la Mer Caspienne) dans l'Empire Achéménide. Le zoroastrisme, religion monothéiste  née en Mésopotamie, s'est alors installé en Bactriane et en vallée de Ferghana.
    Le macédonien Alexandre le Grand, bientôt au terme de ses conquêtes,  s'empara de la région en 327 avant J-C., alors qu'il menait campagne contre Darius III. A Maracanda (Samarcande), il  épousa même Roxane, la fille d'un chef bactrien vaincu.


     

    Des Séleucides aux Sassanides
    (du IIIe s. avant J-C au VIe siècle)

    Après sa mort, l'empire d'Alexandre fut divisé et, cette région que l'on appela Transoxiane,  revint à son général Séleucos Ier, fondateur de la dynastie des Séleucides. Vers 250 avant J-C, apparaît un royaume gréco-bactrien indépendant qui durera un siècle avant de s'effondrer sous les assauts  des peuples nomades Yuezhi (venus de l'est, eux-mêmes sous la poussée des Mongols), Scythes (venus du nord), Parthes (venus du sud) ou encore des Koutchéens bouddhistes (venus de l'est, apparentés aux Yuezhi). Les contacts entre Chinois et Yuezhi furent à l'origine de premiers échanges tels que chevaux des steppes contre soie de Chine.

    Pendant plusieurs siècles, la civilisation de l'empire Kouchan  (qui s’étendait vers l'ouest du Tadjikistan à la mer Caspienne et, vers le sud,  de l’Afghanistan jusqu'à la vallée du Gange) se trouva au centre des échanges entre Orient (Chine) et Occident (Empire romain), sur le parcours de la Route de la soie dont la ville sogdiane de Samarcande devint une plaque tournante. La Route de la soie n'a pas seulement servi pour transporter de la soie en Europe mais aussi  des épices, du thé, du papier,  de la porcelaine ainsi que des croyances (bouddhisme vers la Chine), des idées et de la culture.



    La dynastie perse des Sassanides, fondée vers 224
    après J.-C. par un descendant présumé de Darius III,  entreprit la conquête de la Transoxiane, une région qu'elle se disputa  avec les Huns mais dont ils parviendront à s'assurer le contrôle pendant trois siècles.
    Vers 563, pour lutter contre l'invasion de Huns blancs, les Sassanides s'allièrent aux  Turcs  Kôktürks qui avaient bâti un empire en Mongolie. Selon la légende, ces Turcs se disaient descendre de la  louve Asina qui s'était unie à un garçon qu'elle avait sauvé lors d'un massacre puis élevé. Ce qui fait évidemment penser à la fondation légendaire de Rome, avec Remus et Romulus élevés par une louve...
    Après quoi Perses et Turcs se partagèrent le territoire de la Transoxiane avant de se brouiller tandis que l'empire Kôktürk  se divisait en deux royaumes, le royaume occidental incluant cette contrée.
    A la fin du VIe siècle, Qutlugh, à la tête du royaume oriental, s'imposant face aux Chinois,  s'était proclamé empereur tandis qu'il parvenait  à soumettre les Turcs occidentaux. Mais en 711, les Turcs furent confrontés aux Arabes lors d'un de leurs raids en Sogdiane.


    Les Arabes et l'islamisation (VIIIe-XIIIe s.)

    Les Arabes des troupes du général Qutayba ibn Muslim conquirent l'actuel Ouzbékistan vers 712 et leur autorité fut consolidée à la suite de la bataille de Talas gagnée contre les Chinois en 751 (les prisonniers Chinois donnèrent aux Arabes le secret de fabrication du papier).
    Ils instaurèrent l'islam auprès des peuples centrasiatiques
    . Les Sogdiens qui acceptaient de se convertir à l'Islam étaient exemptés d'impôts. Mais face à l'ampleur des conversions et à la baisse consécutive des recettes fiscales, les Arabes décrétèrent que les nouveaux convertis devraient être circoncis et avoir une bonne connaissance du Coran. Cette mesure entraîna une vaste révolte des Sodgiens appuyés par les Turcs. Puis ils se rallièrent à Abû Muslim qui en 750 renversa le califat Omeyyades (dont le centre était à Damas) pour instaurer la dynastie des califes Abbassides dont le centre du pouvoir est installé à Bagdad.
    L'annexion de la Transoxiane, rebaptisée Movaraunahr, aux califats arabes contribua à la croissance des grandes villes de Samarcande, Binkent (Tachkent), Termez et Boukhara tandis que l'autorité passait  aux mains  de gouverneurs de plus en plus indépendants.
    Face aux Abbassides qui s'affaiblissaient peu à peu (guerres intestines, appauvrissement), dans les contrées orientales, les nomades Turcs bien que récemment convertis, restaient une menace. La dynastie turque des Qarakhanides, ancêtres des Ouzbeks modernes, a régné sur l'actuel Ouzbékistan de la fin du IXe siècle jusqu'en 1212.
    Les Turcs Seldjoukides
    avec leur grand sultan établit à Merv (au Turkménistan actuel) vont s'imposer face à un califat affaibli,  à Bagdad (prise de la ville et exécution du calife en 1258) et jusqu'en Anatolie.


    Mongols et turco-mongols (XIIIe-XVIIIe s.): Gengis Khan, Tamerlan et les timourides

    Mais le pouvoir des Qarakhanides en Asie centrale va être vite remis en cause par Temudjin, le grand conquérant mongol appelé Gengis Khan ("souverain universel") par ses troupes. Après son invasion de la Chine et l'échec de ses ambassades auprès du Sultan, il partit à la conquête des territoires d'Asie centrale et les dévasta. Il s'empara de  Samarcande en 1220.

    Lorsqu'il partagea son empire entre ses quatre fils, il légua le pays de Transoxiane (Ma wara'un-Nahr) à son deuxième fils, Tchagataï.
    Au siècle suivant, un chef mongol de culture turque, né près de Samarcande, profitera de l'affaiblissement des potentats mongols divisés. Il s'agit de Tamerlan (1336-1405), "le Conquérant du Monde", appelé également Amir Timour, dont épouse Saray Mulk Khanum alias Bibi Khanoum était une descendante de Gengis Khan.  Il bâtit un vaste empire couvrant le territoire de 28 pays actuels,  incluant plusieurs pays de l'Asie centrale. S'il n'était pas entré en conflit avec l'empire ottoman, ce dernier serrait peut-être parvenu à s'étendre à la majeure partie de l'Europe occidentale.

    Son empire tomba en 1507 aux mains des Ouzbeks de la dynastie des Chaybanides, une dynastie musulmane mongole, descendant de Gengis Khan, qui s'était établie dans l'actuel Ouzbékistan en 1429 sous le nom d'ulus (khanat) Ouzbek. Pendant ce temps, au fond de la vallée de Ferghana, Bâbur ou Babour, un autre descendant à la fois de Tamerlan et de Gengis Khan, essaie d'étendre son royaume à l'ouest en s'attaquant au Khan des Ouzbeks, Muhammad Shaybânî. Deux fois il prend Samaracande, en 1501 et 1511, et deux fois il doit s'en retirer.  Il reportera ses ambitions vers le sud, se constituant l'empire moghol après avoir traversé l'Hindū-Kūsh enneigé, en conquérant le nord de l'actuel Pakistan et de l'Inde. Un empire que son fils et son petit-fils étendront considérablement.
    Revenons en Ouzbékistan. Comme les dynasties qui l'ont précédée, à son tour, la dynastie Chaybanide prit fin en 1598 avec l'assassinat par son entourage du khan de Boukhara et Samarcande. Le Khanat de Tchaghataï se trouva disloqué en trois khanats: Khiva, Kokand et l'Emirat de Boukhara.


    Le "Grand Jeu": Russes et Soviétiques
    (1864-1991)

    Dans le cadre de la rivalité des Britanniques et des Russes dans la région ("Le Grand Jeu"), les Russes arrivèrent dans la région au milieu du XIXe siècle. Après une victoire fulgurante des troupes du général Mikhaïl Tcherniaïev, ils y  installèrent de colons. Les territoires conquis devenus protectorats russes en 1868, perdirent entièrement leur souveraineté en 1920 quand ils furent intégrés dans un ensemble administratif appelé Turkestan russe par le pouvoir bolchévique issu de la Révolution de 1917. En 1924, les diverses entités territoriales du Turkestan (république autonome soviétique de Boukhara, république autonome de Khorezm, etc.) furent réunies dans la République socialiste soviétique d’Ouzbékistan, gommant ainsi par ce nom la référence aux Turcs.  Cette peur face aux Turcs islamisé a engendré quelques années plus tard, sous Staline, un redécoupage de la RSS d'Ouzbékistan en cinq républiques sur une base ethnique. En 1936, ces tripatouillages font que la république autonome de Karakalpakie est enlevée au Kazakhstan et "donnée" à l'Ouzbékistan. En 1928, la collectivisation des terres est engagée.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, tout comme le Kazakhstan voisin, l'Ouzbékistan accueillit plusieurs centaines de milliers de familles soviétiques repliées de l'ouest, dont de multiples orphelins de guerre, ce qui accéléra la russification de la république, surtout de sa capitale Tachkent.

    Un phénomène qui a largement façonné l'histoire de l'Ouzbékistan dans les années 1960-1980 fut le développement intensif de la culture du coton, ordonné par Moscou dans le cadre du plan de spécialisation des républiques soviétiques, au détriment de l'environnement (pollution, assèchement dû à l'irrigation). La pression de Moscou pour produire toujours plus de coton donna lieu à un scandale dû à la fourniture de statistiques faussées sur la production.  Ce "coton imaginaire" que Moscou rétribuait généreusement enrichit certains dignitaires jusqu'à ce que le scandale éclatât en 1983.

    En 1989, pendant la pérestroïka (la tentative de "rénovation" de l'URSS par Mikhaïl Gorbatchev), des troubles inter ethniques ont éclaté dans la vallée de Ferghana.

     

    L'indépendance et la dictature d'Islam Karimov

    Remarquons, que notre guide Lora a été peu loquace sur ce sujet.

    Après avoir été favorable  au maintient du pays au sein de l'URSS en mars 1991 et après le putsch de Moscou du 19 août, c'est finalement le 31 août que l'Ouzbékistan proclama son indépendance (célébrée le 1er septembre) alors même que l'URSS ne s'auto dissolvait que le 8 décembre. L'Ouzbékistan devient membre adhérent à la CEI, Communauté des États Indépendants (traité d'Almaty), regroupant 12 des 15 anciennes républiques de l'URSS.
    Les relations sont tendues avec les pays voisins, hormis l'Afghanistan,  en raison de contentieux historiques, économiques et politiques (question de la démarcation des frontières), notamment avec les Tadjikistan et le Kirghizistan, mais plus détendues depuis 2002 avec le Turkménistan.

    Depuis l'indépendance, l'Ouzbékistan est doté d'un régime présidentiel fort, voire autoritaire.
    Le pays est dirigé depuis 1989 par Islam Karimov, ancien dirigeant du Parti communiste de la république, fondateur du Parti Populaire Démocratique (!) de l'Ouzbékistan. La Constitution de 1992 a institué un régime de type présidentiel, avec un Parlement (devenu bicaméral fin 2004).
    En 2002, la durée du mandat présidentiel sera  portée de cinq à sept ans, lui permettant de prolonger son règne  pour deux ans de plus.

    Après les attentats du 11 septembre 2001, l'Ouzbékistan a collaboré avec les Etats-Unis en accueillant notamment des installations militaires servant de bases arrières aux opérations de la guerre d'Afghanistan.
    En mai 2005, un commando a pris d'assaut une prison à Andijan, dans la vallée de  la Ferghana, pour libérer plusieurs centaines de personnes dont 23 hommes d'affaires, accusés de terrorisme islamiste,
    et occupé plusieurs bâtiments publics en dénonçant la pauvreté et la dictature. Pour réprimer l'insurrection, les autorités envoient l'armée, qui ouvre le feu sur la manifestation.
    Terroristes ou opposants ?
    En juillet 2005, des opposants au régime sont exfiltrés à partir des bases américaines ce qui rompt définitivement la coopération déjà tendue entre les deux pays. En octobre 2005, l'Ouzbékistan se rapproche alors de la Russie.
     
    Le 23 décembre 2007, le président Karimov a été à nouveau élu
    pour sept ans (avec un score "à la soviétique"  de 88% des suffrages!), en dépit des dispositions de la Constitution lui interdisant de briguer plus de deux mandats consécutifs.

    Sous le règne de Karimov, tous les partis d'opposition, même modérés, ont été interdits  et le moindre courant dissident,  surtout à caractère islamique, réprimé. Les médias et tous les aspects de la vie sociale, politico-économique et même culturelle se trouvent sous une étroite tutelle et censure de l'appareil d'État. Les gens considèrent qu'ils profitaient mieux du système communiste: il était facile de se déplacer au sein des 15 républiques soviétiques, alors que maintenant il faut un visa pour la plupart et les tarifs des compagnies aériennes se sont alignés sur les tarifs internationaux. Par ailleurs une monnaie unique, le rouble,  servait aux échanges dans ce vaste ensemble. L'indépendance est vécue par beaucoup comme une régression d'autant plus que le développement de l'économie profite aux membres du gouvernement et à la famille du président.
    Ce pays est dans le groupe de tête des pays les moins démocratiques du monde (4
    ème sur 195), après la Syrie, L'Erythrée et la Corée du nord.
    Les prochaines élections législatives auront lieu le 21 Décembre 2014 (comme il est stipulé, cinq ans après les dernières élections, qui ont eu lieu en Décembre 2009) et des élections présidentielles se dérouleront 90 jours après la jour de la publication des résultats officiels des élections législatives: en d'autres termes, vers  Mars-Avril-mai 2015... alors que l'actuel mandat présidentiel de Karimov expire normalement le 16 Janvier 2015.

    Quid de sa succession ?
    En 2013, la fille d'Islam Karimov, Gulnora Karimova, âgée de 41 ans, est devenue l'une des femmes les plus influentes en Ouzbékistan en multipliant les critiques à l'encontre de hauts responsables qualifiés de corrompus et d'imbéciles et en faisant des commentaires très durs envers le premier vice-Premier ministre, Rustam Azimov. La rumeur (qu'elle dément), la voyait prendre la suite de son père,  âgé de 76 ans et malade. Mais c'était sans compter sur les Spetsnaz (groupe d'intervention de la police) qui ont pris d'assaut son appartement dans la nuit du 17 au 18 février 2014, sur l'ordre et avec la participation de Mouïdjon Tahiri, le patron du service de sécurité. Son arrestation a eu lieu dans le cadre d'une enquête pour dissimulation de devises étrangères et fraude fiscale mais par là on cherche à anéantir Gulnora, en tout cas à  l'éliminer en tant qu'éventuelle candidate à l'élection présidentielle prévue en mars 2015...


    AUTRES VOYAGES...


    Î Passez le pointeur de la souris sur la carte et cliquez... Î



    Le contexte

    C'est un voyage qui présente un excellent rapport qualité/prix comme c'est le cas la plupart du temps avec le Tour Operator que nous avons choisi: 12 jours, tout compris (Paris/Paris), pour 1825€. D'ailleurs la plupart des voyageurs du groupe en sont des aficionados... Sinon, le programme est similaire à ceux que proposent d'autres agences: le grand classique en 11 ou 12 jours.

    On ne connait pas l'origine exacte du livre de contes "Les Mille et Une Nuits" sinon qu'il s'agirait de la traduction arabe d’un livre anonyme d'origine persane et indienne des VIIIe et IXe siècles. Ce qui fait qu'on peut très bien en situer le cadre quelque part par ici, au cœur de "La Route de la Soie"...

    "L'Ouzbékistan, au cœur de l’Asie centrale, est un carrefour unique en son genre. Carrefour des civilisations avec les traces des grands empires : de celui d’Alexandre le Grand à celui des tsars en passant par ceux de Gengis Khan et Tamerlan. Carrefour des modes de vie entre les tribus nomades et quelques-unes des plus anciennes cités sédentaires du monde. Carrefour des religions, à la croisée des influences bouddhistes, chrétiennes et musulmanes, sans qu’aient jamais été réellement effacées certaines traditions laissées par le chamanisme ou le mazdéisme. Carrefour culturel enfin, tout au long de la mythique route de la soie qui reliait la Chine à l’Occident avant l’avènement des grandes voies maritimes."


    En Ouzbékistan, ce ne sont pas tant les palais (ce qui en reste tout du moins), que les mosquées et madrassas (ou médersas) grandioses et superbes qui sont les vrais centres d'intérêt. Avec de petits airs qui font penser à l'Iran (Ispahan qu'il vaudrait mieux découvrir après l'Ouzbékistan dans une progression) et au Rajasthan (mausolées moghols). Bien sûr, il y a une certaines répétitivité dans l'architecture mais si l'on se laisse vraiment séduire, on peut y percevoir des variantes dans les techniques et les décors, puisque la construction des monuments islamiques que l'on verra s'étend sur un millénaire, du Xe au XXe siècle.

    Le classement de ces nombreux monuments par l'UNESCO ne trompe pas.


    Certes, en dehors des villes que nous avons visitées, le pays ne présente pas une grande variété de paysages: une steppe plate et des espaces semi désertiques tout aussi plats. Bref, un sentiment de monotonie accentué par la longueur des trajets. Comme dans pratiquement tous les programmes des T.O. dans ce pays, le nôtre comporte deux jours occupés par "l'escapade désertique" vers le camp de yourtes de la région de Nourata. Disons que c'est du gentil remplissage pour touristes et que ça n'a qu'un lointain rapport avec ce qui peut se vivre chez les nomades de Mongolie. En resserrant le programme, les visites des monuments de Khiva, Boukhara et Samarcande pourraient tenir sur 9 jours (vols internationaux compris) au lieu de 12 mais cela impliquerait qu'il y ait des liaisons vers la France par l'aéroport international de Samarcande, ce qui n'est pas le cas.
    Tout ce qui précède ne reflète qu' une opinion tout à fait personnelle.

    Par contre, il me semble vraiment que le circuit gagnerait à être effectué en sens inverse, de Tachkent vers Ourguentch/Khiva, comme de rares agences le proposent. En effet, les 4 derniers jours du circuit tel que nous l'avons déroulé présentent un modeste intérêt (un jour pour Chakhrisabz, un jour de trajet vers Tachkent et deux jours à Tachkent) et il serait donc agréable de terminer sur les notes très positives (Samarcande, Boukhara et Khiva).
    Il existe des programmes beaucoup plus ambitieux, sur trois bonnes semaines. Allant plus à l'ouest vers Noukous, plus au nord vers la Mer d'Aral, plus au centre vers Uchquduq et Zarafshon, plus à l'est vers le lac Aydarkul (les yourtes n'en étaient pas très éloignées) et vers la vallée de Ferghana et, enfin, plus au sud vers Termez. Certainement riches de découvertes mais épuisants...

    Des éléments très positifs à souligner.
     - Un groupe de 13, très sympa, des voyageurs venus des "quatre coins de l'Hexagone" et même de bien au-delà (Ile Maurice!). Mais chiffre un peu embêtant pour les personnes superstitieuses, ce qui amène alors à dédoubler les grandes tablées en 7+6 ou en 8+5... Mais c'est là un détail sans importance. En revanche, c'est une taille idéale pour lier connaissance, pour se mêler un peu aux habitants et pour capter les informations données par les guides,  Cela a été également un plaisir de partager cette découverte avec des (grands) voyageurs curieux et cultivés.
     - On a aussi apprécié énormément  Lora
    , une guide très compétente et cultivée, parlant parfaitement français avec à peine une charmante pointe d'accent, bonne accompagnatrice pour gérer nos petits ennuis et soucieuses de nous apporter un maximum d'informations pour comprendre et aimer son pays. Elle apprécie aussi la "boisson nationale"...
     - Des habitants comme je ne les imaginais pas. Tout d'abord ils ont peu voire n'ont pas (n'ont plus...) les traits asiatiques de type mongoloïde, hormis quelques personnes aux yeux légèrement en amandes. Ensuite, je pensais que, musulmans, ils étaient fermés, austères, rigoristes... Rien de tel et même tout l'opposé (et en cela je rejoins Pascale => son blog): ils sont souriants, curieux et acceptant toujours avec le sourire d'être photographiés. Une relation infiniment plus agréable qu'avec nos voisins et quasi-européens que sont leurs cousins les Turcs (puisque les Ouzbeks descendent également de peuples turcs). Bref, loin des clichés que l'on peut avoir sur le monde islamique. Ces Musulmans là n'ont rien à voir avec ceux d'Iran ou d'Arabie Saoudite...
     - Autre bonne surprise, la nourriture. Là aussi on peut s'attendre au pire en lisant la littérature touristique. En fait la nourriture est appétissante et variée. On ne résiste pas aux assiettes de crudités, aux potages très variés, aux raviolis et aux brochettes, parfois un peu grasses... même si cela doit se payer par quelques petits désagréments (3 sur 13 s'en sont sortis indemnes).

     

    Le voyage commence...

    Dans la série "Notre découverte des dictatures", pas communiste cette fois bien que laïque, nous progressons une fois encore avec l'Ouzbékistan, pays " au régime présidentiel fort". 

    Nous quittons Roissy à 21H15 (15 minutes de retard sur l'horaire prévu)  par le vol HY252 sur un Boeing 767-300ER  de 247 places de la compagnie Uzbekistan Airways. Notre vol nous fait survoler l'Europe centrale: sud de la Pologne, nord de l'Ukraine, en passant bien au nord de Donetsk toujours  agitée par des dissensions politico-ethniques. Puis nous passons au nord de la Mer Caspienne avant d'arriver au-dessus de l'Ouzbékistan Soit plus de 5000 km parcourus en 5 heures et demie puisque nous arrivons à Ourguentch à l'heure prévue, 6H10, heure locale (3 heures de décalage horaire avec Paris car nous sommes encore en heure d'été). A cette heure matinale, il fait 20° dehors.

    La suite est un petit point noir, un désagrément lorsque cela vient  s'ajouter à la fatigue d'un long voyage pour arriver ici. Il a fallu un temps infini pour passer trois ou quatre contrôles à l'arrivée. Après récupération des bagages dans un temps acceptable, le parcours du combattant a duré une heure entre  les douanes, la police, le scan des bagages. Cela a permis à ceux qui n'avaient pas rempli leur formulaire de douane dans l'avion de le faire ici. En effet, une législation douanière tatillonne exige la déclaration des biens, valeurs et devises à l’arrivée  et à la sortie du pays. Si à la sortie du territoire Ouzbek la somme est plus élevée que lors de l'entrée alors des justificatifs peuvent être demandés (tickets de retraits...). Les employés en sureffectif, très cool, ont donné la priorité aux locaux arrivés par un vol intérieur au même moment que nous. Face à l'atmosphère qui commençait à s'échauffer, ils ont tenté de justifier la lenteur des contrôles par une panne de machine. On a pu voir l'usage toujours efficace des bakchichs par certains guides qui, tout d'abord arrivent à accéder à la zone de sûreté à accès réglementée (ZSAR), normalement uniquement accessible aux personnes munies d’un titre d’accès, et qui ensuite, de connivence, font passer en priorité les touristes de leur groupe. Malheureusement pour nous, notre guide n'avait pas ce privilège et nous a longuement attendus en zone publique, celle-ci ne commençant qu'après avoir franchi la porte de sortie gardée...
    Premier aperçu d'un régime autoritaire ou, pour le moins, bien étatique !

    Réceptif: Megatour

    Nous sommes donc un petit groupe, 13 voyageurs, retraités et plutôt grands voyageurs.
    Nous sommes pris en charge par notre guide Dilora ou si l'on appellera plus simplement
    Lora. Une Boukhariote qui a travaillé pour des tours operators connus:  Arts et Vie, Clio, Kuoni, Asia, Jet Tours...   


    Oleg est le chauffeur de notre un minibus Mitsubishi inconfortable comme tous les minibus de ce type conçus en théorie pour le transport de 21 passagers (mais pas pour 21 touristes) alors qu'en pratique pas plus d'une douzaine à une quinzaine de passagers peuvent s'y caser car les bagages ne peuvent pas tous trouver place dans le coffre, d'autant qu'il n'y a pas de soute. Nous en  avions fait récemment l'expérience au Laos et au Cambodge, avec le même type de véhicule...
    Expérience pénible pour les passagers passablement secoués malgré la vigilance de notre chauffeur.


    Pour retrouver un prénom, passez le pointeur de la souris sur un visage...

    => et c'est parti !





    Documentation et crédits

  • mes notes de voyage
  • les contributions photographiques de quelques collègues (J-Pierre/Fanny, Amina...) et surtout de Michèle.
  • "OUZBÉKISTAN" par divers auteurs dans la Coll. Guides Découverte aux Editions OLIZANE - Genève 2013
  • "La grande histoire des peuples arabes" " magazine L'Express n°3155-3156 21 décembre 2011
  • des articles consacrés au Laos  par RFI Radio France Internationale
  • les articles de Courrier International
  • les articles en anglais sur l'histoire des minarets et du Bouddhisme et sur le mariage en Ouzbékistan publiés dans Uzbekistan Airways Inflight Magazine n°2/2014
  • ainsi que, en ligne, les fiches et cartes libres du "World Factbook" de la CIA (!)
  • la base de données cartographiques libre OpenStreetMap
  • et surtout dans l'univers WIKI, la fabuleuse encyclopédie libre en ligne Wikipédia et son pendant touristique Wikitravel (open GNU)
  • le blog des voyages de Pascale
  • et de nombreux autres sites sur la toile...






  •  BON A SAVOIR

    QUAND PARTIR ?

    L’Ouzbékistan a un climat excessivement continental, avec des écarts de température journalière pouvant aller du simple au double.
    L’hiver est très froid, en particulier dans le Karakalpakstan (la République autonome située au nord-ouest de l'Ouzbékistan, près de la partie sud de la Mer d'Aral) où les températures peuvent tomber jusqu’à -40°C, car la région est exposée aux vents de Sibérie.
    L’été, les températures les plus hautes sont atteintes autour de Khiva et dans le sud du pays, à Termez (extrême sud-est), où le mercure peut dépasser les 60°C.
    Les meilleures périodes pour voyager se situent donc d’avril à juin et de fin août à début novembre. Les nuits commencent alors à se faire froides en plein désert, alors qu’à Tachkent on peut encore se promener en manches courtes.
    La pluie tombe généralement en mars, et se traduit par de petites averses quotidiennes qui ne durent jamais très longtemps. Et le printemps qui suit montre un  désert  couvert de fleurs.

    Températures moyennes à Tachkent :  
    - janvier, de -4°C à 4°C
    - mars, de 3°C à 13°C
    - mai, de 13°C à 27°C
    - juillet, de 18°C à 36°C
    - septembre, de 11°C à 28°C
    - décembre, de -2°C à 7°C

    Météo pour SAMARCANDE

    SAVOIR-VIVRE, TENUE, HABILLEMENT

    En été, prévoyez des vêtements légers, une écharpe pour les vents de poussière, un lainage pour les écarts de températures en matinée et en soirée.
    En hiver, emportez des vêtements très chauds (manteau, bonnet, bottes fourrées et moufles).


    Évitez les vêtements trop décontractés qui peuvent choquer la population musulmane, notamment dans les lieux de culte. Le plus souvent bermudas et épaules nues ne posent pas de problèmes (sauf dans les mosquées actives, les mausolées et nécropoles).


    TRANSPORTS ET CIRCULATION
       
     

    - Mode de transport le moins avantageux, l'avion est pourtant la seule option raisonnable pour certaines destinations et à certaines saisons.
    -
    Le réseau ferroviaire ouzbèk dispose de trains modernes et confortables, climatisés mais ils peuvent s'avérer lents et bondés. Il n’y a qu’une seule voie de circulation, ce qui peut engendrer des retards de temps à autre.
    - Plus fréquents, les bus sont commodes pour aller d'une ville à l'autre à faible coût, mais ils affichent parfois complet et ont tendance à tomber en panne. Les voyageurs désireux de parcourir les pays d'Asie centrale doivent affronter un autre casse-tête: la plupart des bus en service régulier ont été supprimés entre les anciennes républiques soviétiques devenues indépendantes. En général il faut prendre un taxi collectif ou un minibus de chaque côté de la frontière. Les passages en Ouzbékistan sont étroitement contrôlés.
    - En maints endroits, la voiture représente la meilleure solution, des taxis collectifs et des véhicules privés vous transportant pour un prix à peine supérieur à celui du bus. On demandera le prix, en général abordable, avant le début de la course. Il est en revanche impossible de louer une voiture sans chauffeur.
    La
    modernisation du pays est en cours, avec la construction de nouvelles autoroutes (ou plus justement de voies rapides, sans échangeurs donc avec carrefours à niveau), pouvant résister aux grands écarts de températures caractéristiques de ce pays au climat très continental.
    Il est préférable de ne pas circuler de nuit, les éclairages font souvent défaut. Il n’est pas rare de voir du bétail traverser les routes. En cas d’accident, il faut appeler la police, qui viendra dresser le constat.


    SANTE :

    - Boire de l'eau en bouteille encapsulée.
    - Prudence avec les salades, mayonnaises, légumes crus et les fruits. L'utilisation de matière grasse (huile de coton), n'est pas toujours bien supportée par certains estomacs et foies de touristes. On en a fait l'expérience...
    - Eviter de manger dans des kiosques proposant de la nourriture dans la rue même si cela peut être tentant.
    - Il convient donc  de consulter son médecin traitant avant le départ et de se faire prescrire une "pharmacie de base" à emporter avec soi.
    - Par la même occasion, il est conseillé de mettre à jour ses vaccinations contre la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, les hépatites A et B, ainsi que la typhoïde.
    - Le pays connaît des cas sporadiques de transmission de paludisme, cependant il n'est pas indispensable de  prendre un traitement préventif.

     

    Décalage horaire
    - en été: 3 heures de plus.
    - en hiver: 4 heures de plus.

    La durée moyenne du vol est 7 à 8 heures non compris la durée des escales (si il y en a). Celles-ci peuvent, selon la ligne empruntée et la saison, amener la durée du trajet à une vingtaine d’heures.
    En vol direct Paris-Ourgentch: 5H30 à l'aller. Tachkent-Paris: 7H pour le retour.


    Courant alternatif fonctionnant sur 220 volts, en période de 50 Mhz. Pas de problème dans les hébergements où nous avons séjourné alors qu'ailleurs les prises sont parfois  très petites, bipolaires, et sans prise de terre.
    Prévoir des adaptateurs universels.

     

    TELEPHONE, INTERNET
     
    Il n'existe pas de cabines publiques, ni de systèmes à cartes, mais on peut appeler dans le pays depuis les cafés internet. La plupart du temps, il y est également possible de joindre l’international  dans les grands hôtels et les B&B.
    Chaque ville dispose d’un central téléphonique où les communications sont moins chères et généralement  d’assez bonne qualité. À Tachkent, existent quelques bureaux modernes, sortes de grosses cabines, installés sur les trottoirs où les communications sont de bonne qualité.
    De la France vers l'Ouzbékistan : 00 + 998 + indicatif de la ville + numéro du correspondant.
    De l'Ouzbékistan vers la France : 00 + 33 + numéro du correspondant (sans le 0 initial). 

    Il est possible d’accéder au réseau internet dans les grandes villes (cyber-cafés) , notamment dans les hôtels où la connexion wifi se généralise.

     

    COURRIER

    Comme dans certains autres pays en développement, les services postaux ne sont pas d'une fiabilité indéfectible. Si par chance vos cartes postales arrivent dans le délai d'un mois, vous pourrez vous estimer heureux. C'est la loterie, selon la boîte aux lettres que vous aurez utilisée car certains envois n'arriveront jamais à leur destinataire.


    FILMER, PHOTOGRAPHIER

    Le Régistan de Samarcande est le seul site où l'utilisation des appareils n'est pas réglementée
    .
    Le plus souvent vous êtes invité à acquitter spontanément un droit sur chaque site, de l'ordre de 2000 ou 3000 soums (à peine 1€). On peut n'effectuer le paiement qu'à la sortie de la visite si on estime avoir fait un usage suffisant de son matériel... A Khiva, on s'acquitte d'un droit unique pour l'ensemble de la vieille ville.

    La prise de photos est proscrite dans la bibliothèque/musée  Muyie Mubarak ("moustache d'or") de Tachkent où est présenté le plus vieux Coran du monde, le Coran d'Osman.
    Et inutile de jouer avec le feu en voulant prendre un petit souvenir des innombrables postes de contrôle policier qui jalonnent les routes du pays.

     
     

    ACHATS DE CADEAUX ET SOUVENIRS :
    Produits d'artisanat:
    L’Ouzbékistan n’offre que l’embarras du choix.  
    Dans les grandes villes touristiques, vous pourrez vous rendre à l’intérieur des madrassas pour trouver toutes sortes d’étoffes, de foulards en soie, de céramiques...Mais d’une manière générale, tous les produits artisanaux peuvent être achetés au bazar à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués dans les madrassas touristiques.
    - On trouve également sur les marchés et bazars des tapis réputés de Boukhara (éké et yomouth), noms des deux principales familles de tribus turkmènes), poteries, petit artisanat en bois et bijoux en argent.
    - La soie se trouve dans tout le pays, mais est tissée dans la vallée de Ferghana, à Marguilan. Le plus fréquemment, on la trouve sur les bazars au mètre, décorée des couleurs vives des ikats traditionnels.
    - La céramique provient de Gijduvan, à quelques dizaines de kilomètres de Boukhara, ou de Rishtan (
    Richtan), dans la vallée de Ferghana).
    Il ne faut pas hésiter à marchander. Cependant on ne négocie pas les trajets en bus ou en train, les repas dans les bazars ni les entrées dans les monuments. Tout le reste, ou presque est négociable : taxi, hébergement, et souvenirs évidemment...

     

    MONNAIE ET CHANGE : vous allez être riche à Millions ! à partir de 350 €

    Depuis 1994 le soum ouzbek (UZS),
     convertible hors du pays, est la seule devise légale en Ouzbékistan, mais le dollar américain est une devise étrangère reconnue, parfois acceptée par certains commerçants.
    A noter que les cartes de crédit type Visa, American Express... sont très peu acceptées (seulement dans quelques grands hôtels et à
    la NBU, présente dans les grandes villes) et les appareils distributeurs de billets sont extrêmement rares.
     Il est conseillé de partir avec une somme en Euros et d'effectuer le change sur place. On trouve des banques et bureaux de change quasiment partout. Le personnel parle rarement anglais.

    Le chèque n’existe pas.

    1€ = 2900 UZS
    1 UZS  = 100 tiyin (vous n'en verrez pas !)
    1000 UZS = 0,33 EUR soit 3000 UZS = 1 €

    Les transactions,
    même d’un montant relativement élevé, se font en liquide. Les coupures en circulation sont de faible montant (la plus grosse coupure,  1000 soums, équivaut à moins d’un dollar US) ce qui implique de devoir transporter un assez gros volume de coupures.


    POURBOIRES
    Les pourboires ne sont pas obligatoires mais sont toujours bien appréciés. Ils doivent être employés en signe de remerciement et d’appréciation. Le personnel ouzbek (hôtels, restaurants, visites, sorties…) auquel vous aurez affaire espère une légère gratification.
    Si vous êtes satisfait du service, il est d’usage de laisser un pourboire au guide, accompagnateur et chauffeur. Prévoir environ 2 euros /jour et par personne.

    SECURITE

    Les touristes doivent se munir d’un passeport d’une validité de 6 mois après la date de retour et d’un visa.

    La législation douanière exige la déclaration à l’arrivée des biens, valeurs et devises. Celle-ci se fait à l'entrée et à la sortie du pays. Si à la sortie du territoire Ouzbek la somme est plus élevée que lors de l'entrée alors des justificatifs peuvent être demandés (tickets de retraits...). La totalité des devises détenues par les voyageurs doivent être déclarées. Dans le cas contraire les voyageurs se verront confisquer les sommes non déclarées et s’exposeront à des poursuites pénales.

    La délinquance tend à augmenter, notamment dans les villes, cependant le niveau d’insécurité reste notablement moindre que dans les autres pays de l’ex-URSS.
    Une femme occidentale peut être considérée comme étant une "femme  facile", d’autant plus avenante en voyageant seule, donc célibataire. Les hommes restent pourtant polis.




    QUELQUES IMAGES POUR COMMENCER

     




    voir les autres voyages...
    <
          >
    <table align=right><tr><td><a href="https://plus.google.com/117375746261629895782" rel="author nofollow" target="_blank"><font face=times size=1 color=blank>Récits de Voyages<font></a></td></tr></table>