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Mercredi 10 septembre
Après
le petit-déjeuner et un dernier regard sur le quartier juif de Boukhara, nous
prenons la route en direction du nord que nous avons déjà empruntée pour partie
avant -hier (nécropole Bahaouddin). Traversée de la ville avec son flot de
Chevrolet à cette heure de trafic plus dense. Ne manquons pas un faux policier
peint sur un contreplaqué planté sur le
terre-plein d'une avenue, de la même façon que l'on voit souvent de fausses voitures de
police sur le bord des routes. Puis c'est la "porte nord de la ville" avec son
monument féminin déjà évoqué. Puis c'est la banlieue et l'indication des distances des
capitales des pays voisins (Bichkek capitale du Kirghizistan à 1129 km, Almati
capitale du Kazakhstan à 1379 km).
Le paysage se fait plus campagnard, les ânes et
les vieux tracteurs russes à trois roues tendant à être remplacé par des
tracteurs assez imposants dans une région où l'on cultive le coton irrigué grâce
à l'eau de la rivière Zarafshon...
Nous aurons aujourd'hui un trajet de
280 kilomètres
qui sera ponctué de plusieurs petites haltes.
Après une trentaine de kilomètres et environ une demi-heure de route, nous voici à Vobkent, la première de ces étapes.
1 - Minaret de Vobkent
(1196)
On peut encore trouver là des tampons à aiguilles pour marquer
le pain, des moules à gâteaux, des suzanis et des vêtements locaux. Dans
un sac étalé par terre, ce que l'on pourrait prendre pour une tisane est en fait
une plante chamanique que l'on brûle contre le mauvais sort ou que l'on
porte en amulette porte-bonheur.
A
deux kilomètres de la "route royale" se dresse
un minaret isolé en brique, haut de 39 mètres. Il aurait été construit en
1196 (un bon demi siècle après le Kalon de Boukhara). Il faut en admirer lsa superbe
lanterne ainsi que les calligraphies arabes en coufique (style développé dans la
ville de Koufa en Irak, la plus ancienne forme calligraphique de
l'alphabet arabe qui ferait d'une certain façon penser à nos écritures
gothiques) sur les bandeaux de la base et en divani (style calligraphique de
l’alphabet arabe cursif développé dans l’Empire ottoman aux XVIe-XVIIe
siècles) sur la ceinture en brique vernissée, sous la lanterne.
Petit tour aux
alentours, dans les boutiques locales guère habituées à voir passer des
touristes. Les marches restées en béton brut servent de présentoirs à toute une
batterie de cuisine, casseroles, marmites et fait-tout, en aluminium ou en acier
émaillé. On y trouve aussi les fameuses "pipes passe-pipi" et même en ce domaine
très particulier, la modernité se manifeste puisque le plastique (sans doute "Made
in China") remplace le
bois traditionnel.
A 10H, il fait déjà pas loin
de 20°
2 -Trajet entre Boukhara et
le camp de yourtes aux environs de Nourata (280 km !),
avec arrêts à G'ijduvon, chez les
céramistes Narzulaev, au sardoba Rabat-i-Malik, aux gorges de Sarmish,
au mausolée d'Hassan et d'Hussein à Debaland
A 10H, nous reprenons la
route, en obliquant en direction du nord-est, vers G'ijduvon (ou Ghijduvan), à
45 km de Boukhara. Petite étape d'un vingtaine de kilomètres et d'une petite
demi-heure de trajet.
En quittant, Vobkent, nous croisons un cortège d'hommes portant et portant ou accompagnant
au cimetière la dépouille d'un défunt. A ce sujet,
Lora nous précise qu'à la
différence des Musulmans du Moyen-Orient, ici les morts ne sont pas enterrés le
jour même ou le lendemain (selon que le décès à eu lieu le matin ou
l'après-midi) mais au bout de trois jours. Dans l'Islam, si les femmes peuvent
marquer le deuil par des cris et des pleurs, elles ne peuvent pas
accompagner la dépouille car on considère que le défunt les verrait toute nues.
Elles ne peuvent se rendre au cimetière qu'un an après les funérailles. A noter
que ceci est pourtant proscrit (péché majeur) par des hadiths dans la Sunna.
Sinon,
spectacle habituel de tracteurs avec des remorques pour transporter les balles
de coton à la cueillette duquel des villageois s'affèrent dans les champs. Bien
sûr, sur ce trajet comme sur d'autres, on passera les chicanes de contrôle de la
police.
Arrivés à G'ijduvon, pendant une heure, nous
allons visiter l'atelier des céramistes, les frères Alisher et Abdoullah
Narzullaev (ou Narzoulayev) et leur sœur Nodira qui continuent une tradition d'artisanat familial
depuis six générations. Leur production traditionnelle est celle de bols (piala)
et d'assiettes aux motifs floraux dans les jaunes et bruns, coloris naturels
provenant de fruits, de racines et d’écorces. Un savoir faire reconnu par
l'UNESCO.
Le maître Abdullah Narzullaev est le fils d'Ibodullo Narzullaev, le
céramiste le plus célèbre d'Ouzbékistan, fondateur de l'École de
céramique de Gijduvan. Il a participé à plus de 60 expositions internationales (Japon,
Etats-Unis, Allemagne, France, Italie et Israël) et ses
travaux sont exposés dans différents musées du monde. Les travaux des Narzullaev
ont été appréciés par les spécialistes et les invités distingués de grands pays tels que Mme Madeleine Albright, Mme Hillary Clinton, le prince du Pays de
Galles... A notre tour de se prendre pour des VIP et autres célébrités.
Dilorom, l'épouse d'Alisher nous accueille et nous commençons par la visite
du Musée de la céramique où l'on peut voir des pièces dans les styles de
différentes régions mais aussi de jouets en forme de figurines en
terre cuite représentant de manière drôle des scènes de la vie quotidienne, de
sifflets en forme d’animaux mythiques...
La visite se poursuit et la maîtresse des lieux nous présente "son domaine",
celui de la broderie suzani et de la préparation du fil (teinture), un
artisanat que Barakayeva Mustabchira avec sa fille Mavluda et ses
belles-filles Dilorom et Gulbahor ont relancé.
Nous passons
dans l'atelier des tourneurs puis aux fours tandyr géants, un peu comme ces
sortes de jarres qui servent à la cuisson du pain ouzbek. Elle nous montre une
sorte de pierre noire ou de verre noir comme de l'obsidienne ou de l'anthracite
qui sert au glaçage des poteries. Ce drôle de matériaux est un "verre végétal"
obtenu à partir de plantes du désert. On l'utilise après broyage et formation d'une pâte.
Passage normal en boutique puis l'on nous offre le thé dans une salle de
réception en forme de grande véranda ouverte sur le jardin. Thé accompagné
d'amuse-gueules: cacahuètes, raisins secs, pistaches...
Ce portail est visible de l'autre côté de la route tandis que nous nous sommes
arrêtés sur le côté droit, près du puits du caravansérail, le Malik
sardoba (XIVe siècle). On en comptait 400 à l'époque d'Abdullah Khan (ou
Abdullah ibn Iskandar II), qui a régné de 1533 à 1598 depuis Samarcande mais
beaucoup ont disparu ou sont en ruines. La citerne protégée par un dôme était
alimentée par un canal souterrain (karis ) depuis la rivière Serafschan.
Pour accéder à l'eau, il faut descendre une volée de marches mais le contenu du
réservoir n'est guère engageant.
11H, départ vers l'est pour une petite étape de trois quarts d'heure.
Après avoir dépassé sur notre gauche une sorte de grand lotissement, 20 km avant
la ville de Navoï, nous arrêtons pendant une dizaine de minutes à hauteur du
caravansérail Rabat-i-Malik (1078), sur la Route de la Soie reliant Navoï à
Boukhara. Il a été construit par le souverain qarakhanide Shams-al Mulk ("soleil
de la royauté"), qui a régné sur Samarcande de 1068 à 1080. C'est l'un des plus
grands caravansérails de l'époque médiévale en Asie centrale. Ce fut par la
suite une résidence de chasse royale. D'origine, il ne reste pratiquement que le
portail d'entrée car de nombreuses parties effondrées ont été reconstruites.
Pendant de temps-là sur la route voisine, on assiste à un défilé de récolteuses
de coton tractées, flambant neuves.
A nouveau trois quarts
d'heure de route, un trajet ponctué par la traversée de la ville industrielle de
Navoï (130 000 habitants). Un combinat minier et métallurgique y est établi ainsi
que des usines chimiques (engrais) et une centrale électrique profitant des
gisements de gaz de cette région. La ville porte le nom d'un poète turc qui
vécut en Afghanistan. Elle a été également le berceau de plusieurs poètes de
langue persane.
On peut apercevoir quelques nids de cigognes, oiseaux qui symbolisent ici la
paix et la prospérité mais qui ont la malencontreuse idée de choisir une
région truffée de câbles électriques à haute tension en raison de
l'existence d'importantes centrales dans le secteur. Sans doute
profitent-elles de l'existence des canaux d'irrigation où vivent un de leurs
mets favoris, les batraciens... On peut se poser la question des effets
néfastes pour la faune des polluants résultant de la culture
intensive.
Prenant une route secondaire se dirigeant vers le nord, maintenant
nous entrons
dans une région désertique. Une vingtaine de minutes après avoir quitté Navoï,
nous arrivons dans une région où le relief s'anime. La crête de la montagne Karatau appartenant à la chaîne de montagnes Zarafshan, prolongement extrême du
massif Guissar-Altaï, est traversée par les gorges de Sarmish qui ont mis à nu
une arrête schisteuse à 40 km de Nourata. Plus de 3000 pétroglyphes gravés dans la roche ont été
réalisés entre l'Age du Bronze (2000 à 1000 avant notre ère) et le Moyen Age.
Ces dessins représentent les animaux qui habitaient la région dans l'Antiquité:
taureaux, chèvres, béliers, sangliers, etc. Une dizaine de minutes suffisent car notre exploration ne peut pas aller bien
loin du fait que nous n'avons pas les chaussures appropriées pour grimper dans les
rochers.
Nous quittons le site un peu avant 13H30.
Après avoir franchi la zone
"montagneuse" en dépassant le col du Corbeau Noir, nous pouvons constater
comment Oleg exploite la longue descente vers la plaine de Nourata en laissant
notre bus en roue libre pour économiser le gazoil. Hummm...
Paysage au relief pelé où l'on aperçoit quelques pasteurs au milieu de leurs
troupeaux de moutons et de chèvres. Là-bas, quelques chevaux et même des vaches
en liberté cherchant quelque nourriture dans les arbustes secs...
A 13H45, nouvel arrêt d'un quart d'heure dans la localité de
Debaland, autrefois
relais de messages par signaux de fumée profitant d'une éminence de lœss. Au
pied de celle-ci, un modeste mémorial chiite du XVIes siècle abrite les
sépultures des imams Hassan (mort empoisonné en 669 à Médine) et Hussein
(assassiné en 680 à Kerbala), les fils d'Ali, second et troisième successeurs de
Mahomet dont la chronologie chiite. On peut se demander comment leurs dépouilles
ont pu arriver ici et faire de cet endroit perdu un lieu de pèlerinage pour les
Chiites. Leurs tombeaux parfaitement identiques sont dans deux salles situées de
part et d'autre d'une petite mosquée très dépouillée.
Il fait chaud (au moins30° à l'ombre) mais la visite du petit site a été brève...
Ayant repris la route, sur notre gauche, au pied d'une arrête rocheuse, au milieu de nulle part, on aperçoit une première yourte.
14H15, Nourata, petite ville
de 25 000 habitants reconnue pour sa production de marbre et d'astrakan (fourrure
bouclée de jeunes agneaux de race karakul, originaire de l'ouest de la Chine).
Cette ville de la
province de Navoï est située à 314 km au sud-ouest de Tachkent, au pied des
montagnes Nurata (le mont Hayatbashi culmine à 2169 mètres).
Il
est bien temps de déjeuner. Au menu des raviolis russes pelmini
(ou manty pour les Ouzbeks), de
petites boulettes de viande hachée relevée d'oignon et d'ail, enrobées
d'une fine pâte repliée ce qui leur donne une forme d'oreille. Pour le dessert,
Lora nous a apporté de petites madeleines.
Une heure plus tard, après s'être restaurés et avant de quitter
Nourata, rapide
coup d'œil sur les ruines de la citadelle dominant le bazar. Elle est attribuée à Alexandre le
Grand (qui aurait traversé le pays vers 327 avant J-C), perchée au sommet d'une
colline de lœss afin de protéger la Sogdiane contre l’attaque des nomades de la
steppe. En fait, il semble qu'elle soit encore plus
ancienne.
Pas assez de temps pour aller voir la source sacrée Tchachma (ou Chashma) attribuée à Ali, le
gendre de Mahomet, une source peuplée de poissons sacrés marinkas.
En réalité
le terme de notre
journée est encore plus loin, un campement de yourtes de Kazakhs sédentarisés. Une
soixantaine de kilomètres dont une partie par piste soit encore une bonne heure
de trajet, toujours vers le nord-est...
Toujours la steppe sablonneuse, avec quelques buissons la plupart du temps
desséchés et, par-ci par-là, des troupeaux.
Peu avant de quitter la petite route de Koshrabad pour emprunter une piste qui
se dirige vers le lac Aïdarkul, nous apercevons sur la gauche le vaste camp d'un
cheik du Moyen Orient venu chasser la perdrix des sables. On la cuisine
pour en faire un bouillon qui aurait un effet aphrodisiaque et serait également
recommandé aux personnes dans un état d'épuisement et aux convalescents.
3 - Au camp de yourtes de Yangi Kazgan
Il est près de 17H lorsque
nous débarquons dans le camp qui compte une quinzaine de yourtes installées
au fond d'une petite cuvette. La grande
angoisse métaphysique était de savoir à combien nous logerions par yourte,
sachant qu'elles peuvent abriter jusqu'à 8 pensionnaires. Mais comme il n'y a ce
soir qu'un autre petit groupe de 6 personnes, il n'y aura pas de problème car
à une vingtaine nous sommes loin des 120 qui pourraient séjourner ici
à plein capacité du camp. Pour les 13 de notre groupe, nous sommes répartis dans
quatre yourtes (3x3 et 1x4). Dans ce camp, nous échapperons au folklore de
l'accueil avec le koumis, la boisson fermentée à base de lait de
jument...
Trois petits quarts d'heure
pour s'installer et, pour ceux qui le veulent, c'est parti pour une petite balade
optionnelle (4000 soums) d'une vingtaine de minutes à dos de chameau,
pas de dromadaire, puisque le chameau de Bactriane est l'animal emblématique
d'Asie centrale.
Nous dérangeons ces animaux dans leur sieste et ne nous
privons pas de déblatérer sur eux en considérant leur look improbable. On
retour, c'est à force de grognements ou plus exactement de blatèrements, qu'ils
se résignent à nous accepter sur leur dos et à daigner se lever avec leur manque
de grâce habituel...
Sympa et confortable, somme toute, que "ce vaisseau du désert" qui me
semble moins tanguer que les dromadaires qu'il m'est arrivé de monter dans
d'autres contrées. Ici, on a le confort des deux bosses de graisse qui font
airbag...
Il y a un million d'années, avant la séparation des continents, à l'origine les
camélidés vivaient en Amérique du nord d'où ils ont disparu
(probablement
exterminés pour la consommation de leur chair) mais ils se sont diffusés dans le
sud de l'Amérique, avec les diverses espèces de lamas,
et, sous forme d'animaux plus corpulents,
surtout dans
l'Ancien Monde, avec les chameaux d'Asie centrale ou de Bactriane (Camelus bactrianus)
et enfin avec les dromadaires (Camelus dromedarius également
appelé chameau d'Arabie qui n'ont qu'une bosse) que l'on trouve de l'Afrique
de l'Ouest à l'Asie méridionale.
Il semblerait d'ailleurs que le dromadaire descende des espèces bactriennes à deux
bosses. |
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19h30-20H15,
dîner sous un
abri bâché planté à côté des cabanes en dur où dorment les employés du camp
,
les guides et chauffeurs. Buffet de crudités et salades (une douzaine au choix)
puis un copieux ragoût de mouton accompagné de pommes de terre et carottes.
Mais
il et trop tôt pour
dormir et forcément il n'y a pas de TV dans les yourtes (ni même d'électricité). Un feu de
camp est rapidement allumé et nous sommes invités à nous asseoir sur des tabourets (en
plastique mais recouverts de tissu ouzbek à motifs de "nuages"). Ce feu va
donner un peu plus de lumière que la pleine lune qui brille déjà et va nous
apporter une autre chaleur que celle de la vodka avec lequel nous allons pouvoir
trinquer, sachant que la tradition veut "qu'une bouteille de vodka débouchée
doit être vidée dans la foulée". Pourtant un petit coup suffira à nous désinhiber un peu et ce sera
mieux que de se saouler car cet état est plutôt pitoyable... On se comprend,
n'est-ce pas ?
Un chanteur, visage tourné vers le ciel et yeux clos,
entonne des mélopées qui prennent aux tripes. Il s'accompagne d'un instrument à
deux cordes et à caisse de résonance bombée en forme de poire sans ouïes, sans
doute dombra ou dotar. Cela se termine par un semblant de "danse
de sauvages", sortie tout droit de notre imagination débridée (mais
quand même pas top alcoolisée).
Chacun essaie de retrouver
son chemin puis, une fois couché sur son matelas à même le sol, de bien repérer
où l'on pose sa lampe de poche qui pourrait s'avérer utile dans la nuit, même
s'il fait grand clair de lune. Un peu de clarté passe à travers le toit, là où
le matelassage de feutre (esgui) pris entre les toiles de coton (berdzine)
qui forment le toit est insuffisant.
Jeudi 11 septembre
On ne sera pas surpris de
la petit fraîcheur qui s'insinue dans le yourtes aux premières lueurs de l'aube.
D'ailleurs, il fait tout au plus 10° dehors. Belle illustration du climat (semi)
désertique. Les lève-tôt sont dehors dès 6H45 pourtant la plupart ne
s'acquittent que d'une toilette de chat... Petite ballade sur la dune pour voir
le soleil se lever et observer les traces sur le sable laissées par des animaux
pendant la nuit. De là-haut, on voit les employés du camp revenir avec des
animaux qu'ils ont pris au piège et qu'ils vont aussitôt dépecer. Ils sont vêtus de leur manteau matelassé (khalat).
A 7H15, vêtus de polaires et malgré tout assez frigorifiés, nous apprécions un
petit-déjeuner revigorant.
Départ du camp à 7H45. Destination une ville mythique, Samarcande...
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