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Dimanche 1er juin
Départ tranquille de l'hôtel
à 8H30 dans un
bus local beaucoup plus court que celui de Claude qui se laissera conduire
par Julian, un chauffeur d'origine albanaise. Ce changement de véhicule s'impose
en raison des routes littorales étroites et sinueuses que nous allons
suivre sur les deux côtés de la péninsule sorrentine.
La pluie d'hier soir a nettoyé le ciel. Tant mieux, cela est le gage d'une
bonne visibilité.
De la route grimpant au-dessus de Castellammare di Stabia, la vue est superbe sur le
golfe de Naples et en particulier sur le Vésuve.
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Prenant toujours de la
hauteur, nous passons au pied du château médiéval de Castellammare
(littéralement "Château de la Mer") auquel le nom
même de la ville fait référence. Il existait au XIe siècle mais a subit de
nombreuses transformations par la suite, notamment au XIIe et XVe siècles avant
d'être restauré dans les années 1930.
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Vue immense sur tout le côté nord de la baie de Naples avec le cône du Vésuve
qui semble littéralement écraser la ville étalée à ses pieds. Cette
rive nord de la baie se prolonge en mer par les îles Procida et Ischia. La
première, la plus petite en population (11 000 habitants) et en surface (4 km² -
rappel Capri: 10 km²) étant très basse sur l'eau (91 mètres d'altitude)
est à peine perceptible. La seconde est à la fois plus haute (788 mètres),
plus vaste (46 km²) et plus peuplée (63 000 habitants) que Capri.
Maintenant la route se poursuit en corniche et épousant le tracé sinueux de la côte. C'est Vico Equense avec la crique de la Villa Bikini, puis la montée au-dessus de Seiano vers Montechiaro d'où l'on a une vue sur toute l'agglomération de Sorrente et, en premier plan, la marina de Sant'Angelo. En face, s'étend la baie de Naples tandis que tout à fait à l'ouest, en arrière-plan, on devine le sommet de l'île de Capri.
Nous allons maintenant couper la péninsule du nord vers le sud pour arriver sur la côte méridionale. Pour cela la route s'élève en lacets jusqu'à 400 mètres d'altitude et dégage la vue sur Sorrente au pied des collines du Montechiaro et du Monte Crocione, toutes les deux également à 400 mètres d'altitude. En arrière-plan, on a encore une vue sur le Golfe de Naples, dans la brume. Nous passons près de la petite église de la Sainte Trinité (XVIe siècle). La route monte toujours, longeant des jardins et des vergers de citronniers, de cerisiers, des vignes et des oliviers.
Nous atteignons 350 mètres d'altitude à San Pietro puis la route commence à descendre rapidement vers le golfe de Salerne et la côte amalfitaine. Nous sommes à 7 kilomètres de Positano que l'on pourra rejoindre par une route côtière étroite et très sinueuse surnommée "le ruban d'Azur". Sur 42 kilomètres, cette route côtière rejoint Salerne. Un trajet d'une heure et demie en voiture ...si on est livreur !
Côte amalfitaine par
la route en corniche, de Positano à Amalfi
La côte amalfitaine couvre
11 231 hectares entre le Golfe
de Naples et
le Golfe
de Salerne et
elle inclut 16
Communes de
la province de Salerne: Amalfi, Atrani, Cava de Tirreni, Cetara, Conca dei
Marini, Furore, Maiori, Minori, Positano, Praiano, Raito, Ravello, Sant'Egidio
del Monte Albino, Scala, Tramonti, Vietri sul Mare. Elle a fait l'objet d'un
classement au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
en 1997.
Par la route en corniche,
la vue porte au large du Cap Scannato, d'abord sur des îlots dit des Coqs (Isolotti
li Galli) dont l'un est surmonté d'une tour sarrasine. Vers l'est, se découpe à
contre-jour la Punta Germano avec à sa base un rocher qui, vu sous cet angle, a
l'allure d'un personnage de profil, genre peinture maniériste à la Arcimboldo
(Giuseppe Arcimboldo, peintre maniériste italien du XVIe siècle)... Arrêt photo.
Nouvel arrêt près de l'étalage d'un marchand de fruits et légumes et de
vendeuses de linge brodé installés près d'un belvédère du Capo di Masina qui
domine la localité de Positano (4000 habitants) nichée dans un vallon qui
entaille la falaise. La légende dit qu'elle aurait été fondée par Neptune. Les
maisons de couleurs pastel font penser à une architecture arabe. Au fond,
on voit l'avancée du cap Capo Sottile sur lequel s'accroche la quartier de
Vettica Maggiore et Praiano.
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Nous reprenons le bus et, de la route qui surplombe
la ville de Positano, nous avons de nouvelles vues intéressantes comme par
exemple, non loin du rivage, sur l'église Santa Maria Assunta avec sa
coupole habillée de carreaux de majoliques (nom donné aux faïences italiennes de
la Renaissance) de Vietri dont l'origine remonte au Xe siècle. Arrêt photo avant
le Cap Sottile. Vers l'ouest, maintenant en pleine lumière (il est près de
11H), la vue s'étend sur toute la pointe sud de la péninsule sorrentine et même,
tout au bout, sur Capri et les îles Faraglione.
A nouveau la route et nous traversons bientôt Vettica Maggiore en passant à côté de
l'église dédiée au martyr napolitain San Gennaro. Sa coupole polychrome en
majolique date du XVIe siècle. La route se poursuit en corniche, passant en
dessous de Praiano, avec des vues impressionnantes sur les criques qui entaillent
la falaise. Nous survolons presque la Marina di Praia avec sa minuscule plage,
ses maisons de pêcheurs et sa tour sarrasine. Surplombant la mer, on découvre un
étrange rocher qui évoque uns statue tenant un bouquet. Un bouchon de
circulation nous bloque pour passer un
petit tunnel précédent un petit viaduc franchissant le "fjord" de Furore (Fiordo di Furore)
profond de 300 mètres qui entaille le plateau d'Agerola. 3000 marches
permettent d'y descendre. Bon courage!
Nous arrivons en vue de la Conca Azzura. Le fond de la "conque" est formé
par le Capo di Conca qui se termine par une petite presqu'île surmontée
d'une tour sarrasine carrée appelée la Tour Blanche, une ancienne
tour de guet du XVe siècle transformée en musée municipal. Nous faisons un arrêt
photo et arrêt boutique à cet endroit où il y a à la fois un belvédère et une
boutique d'objets-souvenirs en céramique. De l'autre côté du cap, on
aperçoit le clocher de l'une des églises de Conca dei Marini, l'église Saint
Pancrace. De ce cap, c'est aussi l'occasion de se retourner vers l'ouest de la
péninsule dont on embrasse une dernière fois le littoral jusqu'à l'île de Capri distante de 25
kilomètres à vol d'oiseau.
Nous reprenons la route
toujours aussi spectaculaire avec Amalfi que l'on devine à peine, le Capo Corso
et dans le lointain brumeux l'autre rivage du golfe de Salerne. Nous passons sous
les petits bourgs de Lone et Pastena par une route en corniche. Nous
sommes dans les quartiers avancés à l'ouest d'Amalfi dont on aperçoit le port et
vers où l'on va descendre en empruntant un tunnel.
Nous avons mis environ 3 heures
pour parcourir les 23 kilomètres entre San Pietro et Amalfi.
Amalfi est une ville d'environ 5500 habitants nichée dans un amphithéâtre naturel au-dessus de la mer.
La légende dit qu'elle érigée par Hercule en mémoire de la nymphe Amalfi
dont il avait été amoureux. Plus historiquement parlant, elle remonte au VIe
siècle et son port s'était alors développé au point d'être l'un des ports
principaux d'Europe du IXe au XIIe siècles. Dès le IXe siècle, la ville est
administrée par un doge élu par les grandes familles patriciennes. On y faisait le commerce
des céréales, du sel et des esclaves, exportant du bois de construction vers
l'Égypte et la Syrie et important en Occident les soieries de l'Empire byzantin.
Les marchands amalfitains utilisaient déjà une monnaie en or alors que le troc
était encore d'usage courant.
Au XIIe siècle, lorsqu'elle
fut conquise par le roi Roger de Sicile, avec une population d'environ 70000
personnes, la ville était plus de dix fois plus importante
qu'aujourd'hui. Cette
première République maritime d'Italie (l'une des 4 puissantes républiques
maritimes du Moyen Age) donna le jour à Flavio Gioia, un
navigateur qui vécut au tournant des XIIIe-XIVe siècles, que l'on dit
inventeur de la boussole, mais plus probablement vulgarisateur puisque celle-ci
a bel et bien été inventée par les Chinois plusieurs siècles avant notre ère.
Les premières papeteries d'Europe y virent aussi le jour (le papier, encore une
invention chinoise de cette même période). Un code maritime (Tabula de Amalfa) y
fut également publié au XIIIe-XIVe siècles.
Son port a périclité après les
dommages considérables causés par le raz de marée de 1343.
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Il est un peu plus de midi
et l'on va déjeuner sur le port, à La Marinella. Une usine à touristes et un
repas expédié en un peu plus d'une demi-heure.
Au menu: moules avec de grosses pâtes tubulaires courtes, paccheri, à la sauce
tomate puis escalope panée sur une salade verte et pour finir, une boule de
sorbet citron.
Nous partons visiter la
ville avec Rosaria.
Nous nous
dirigeons vers le centre de la ville en empruntant un passage voûté surmonté de
maisons (et permettant aussi le passage de la route principale) où l'on voit un
visage antique en relief incrusté dans la maçonnerie, sans doute celui de
Neptune à en juger par sa chevelure et sa barbe frisées. A la suite, une
ruelle débouche dans un angle au sud de la Piazza Flavio Gioia qui grouille
de touristes.
Sur cette place, un monument s'impose. Le Duomo, la cathédrale
d'Amalfi dédiée à l'apôtre Saint André, saint patron de la ville, résulte
de la fusion opérée au XIIIe siècle de deux anciennes églises contiguës du XIe
siècle. Elle a été agrandie aux XIIIe-XVIe siècles et remaniée plusieurs fois notamment
après l'écroulement de sa façade au XIXe. Elle a été reconstruite en utilisant
des briques polychromes jaunes et vertes de style mauresque, mêlant style néogothique et
style néomauresque avec des arcs entrelacés. Le tympan du portail
principal présente une fresque de Domenico Morelli et de Paolo Vetri
montrant le Christ de l'Apocalypse accompagné des quatre évangélistes et des
douze apôtres. La mosaïque hémicirculaire de style byzantin qui surmonte la
porte et représente Saint André est due au vénitien Antonio Salviati. En
revanche, la porte est ancienne. En bronze, elle a été fondue à Constantinople
en 1066.
Le campanile déporté sur la gauche de la façade date des XIe-XIIe siècles. Il a
été restauré au XVIIIe siècle. Il comporte un étage à fenêtres géminées puis
d'un étage à fenêtres trilobées, avec un couronnement arabisant recouvert
de faïences jaunes et vertes.
Rosaria nous propose en option (3€), la visite de la cathédrale.
Effondré et presque abandonné au XVIIe siècle, le cloître du Paradis a été restauré en
1908. C'est un véritable un petit bout d'Orient dans le sud de l’Italie. Il se
compose d’un portique à arcades entrelacées (fait de 120 arcs croisés) de style arabo-normand, soutenu par de
fines doubles colonnes. Il fut construit entre
1266 et 1268 par Filippo Augustariccio en tant que cimetière pour les citoyens
illustres de la côte amalfitaine. Sur les côtés de la galerie se trouvent six
chapelles ornées de fresques peintes du XIVe siècle, représentant la
Crucifixion (attribué à Robert d’Oderisio), un Christ Pantocrator et les
histoires de saints Côme et Damien ainsi que cinq sarcophages de l’époque romaine
(représentant le mariage de Pélée et Thétis) réutilisés au Moyen Age. Des
fragments de l’ancienne église romane et du sol de la cathédrale sont exposés sur
les murs.
Nous passons dans la
Chapelle du Crucifix qui date du début du Moyen Age (VIIe siècle) et a été restaurée en 1931
et à nouveau en 1994. C'était la cathédrale jusqu'à la construction de sa
voisine au milieu du Moyen Age. Elle comporte
trois nefs et est divisé par des colonnes soutenant des arcs légèrement brisés.
Désaffectée puis à nouveau restaurée en 1996, elle sert de musée. On peut y voir
une mitre d'évêque angevine du XIIIe, brodée d'or et incrustée de pierres
précieuses et de 19000 perles fines ou encore une chaise à porteurs chinoise du XVIIIe. Des objets de
culte en or et en argent sont également présentés: crucifix, ostensoir.... On
peut encore y admirer des éléments de retable, un lutrin, des mosaïques, des
statues polychromes et de grands panneaux en argent martelé...
Nous descendons visiter la crypte du XIIIe siècle, avec un style
baroque donné au XVIIe siècle; et largement rénovée au XVIIIe. Profusion de marbres
dur les sols, colonnes... Profusion de peintures sur les
voûtes d'ogives et les murs. On peut y voir une curiosité comme l'enfant qui tombe
d'une galerie en trompe-l'oeil. Depuis le début du XIIIe siècle, les reliques de Saint André,
apôtre du Christ et évangélisateur de la Grèce, sont placées
dans l'autel. La statue en bronze est due à Michelangelo Naccherino date du
XVIe et montre une apôtre à stature athlétique.
Nous remontons au niveau de la cathédrale, rénovée dans un style baroque au au XVIIIe. Elle présente un plan basilical avec transept et abside. Dans la nef, il y a profusion de marbre marqueté notamment pour habiller des colonnes antiques. Un plafond à caissons domine l'allée centrale. Le grand tableau du maître-autel baroque représente le martyre de l’apôtre Saint André, protecteur d’Amalfi, des pêcheurs et des marins. Il faut aussi jeter un coup d'oeil dans les chapelles occupées par des œuvres du gothique et de la Renaissance. Ajoutons encore l'orgue, une vue sur de superbes pavements en faïence (décor de feuillages et d'étoiles) d'un sol plus ancien et maintenant recouvert, un crucifix en albâtre offrant à la lumière sa semi transparence... Le 27 juin, Amalfi fête le "miracle" qui se produisit en 1544 lorsqu'une violente tempête fit couler les bateaux du pirate ottoman Khayr ad-Din Barberousse.
Retour sur la place et nous
avons quartier libre pendant une demi-heure avant de se retrouver au port. En
effet, la majorité du groupe a souscrit (15€) à la proposition de mini croisière
le long de la côte, entre Amalfi et Salerne afin d'avoir un aperçu depuis la mer
plutôt que de la route en corniche.
En attendant le rendez-vous, nous entrons
plus avant dans la ville en suivant la rue principale qui occupe le fond de la
Vallée des Moulins à papier (Valle dei Mulini). Les arcs reliant les immeubles
au-dessus de la rue (ainsi que dans les ruelles adjacentes) sont probablement
d'anciens aqueducs amenant l'eau dans les habitations comme on peut le voir dans
d'autres régions méditerranéennes. Les boutiques sont essentiellement vouées au
tourisme. Cadeaux typiques comme ceux en papier d'Amalfi (boutique près de
la capitainerie du port) puisqu'il existe toujours deux fabriques.
Côte amalfitaine par
la mer, d'Amalfi à Salerne
Il est un peu plus de 14H30
lorsque nous embarquons sur l'Enza, un bateau du Gruppo Battellieri Costa
d'Amalfi. Nous partons donc en direction de l'est après avoir passé la
pointe d'Amalfi surmontée d'une tour qui sépare de la côte de sa voisine, Atrani.
Justement Atrani se distingue par son église San Salvatore del Bireto avec son
dôme en céramique polychrome et son campanile. Elle remonte au XIe siècle.
Bireto évoque le béret qui était un attribut vestimentaire remarquable du doge
d'Amalfi.
Puis c'est le rivage de Castiglione,avec à la suite San Cosma et Marmorata.
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Bientôt Minori et Maiori apparaissent au fond d'une baie. Maiori
présente le dôme de son église Santa Maria e Mare et surtout les remparts de
l'imposant château médiéval Castello di San Nicola de Thoro-Plano. Nous nous
dirigeons vers le Cap Corso qui nous dissimule Salerne mais que l'on
devine à la présence d'un porte-conteneurs qui se dirige vers le port.
C'est à ce moment là sur la route en corniche on aperçoit notre bus que
l'on retrouvera à Salerne. Une série de vestiges de tours rondes et carrées
sont érigées sur ce cap qui occupe un point stratégique.
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Le site de Salerne a été occupé dès l'Antiquité,
depuis le Ve siècle avant J-C, d'abord par les Etrusques puis par les Romains
(et Byzantins). Au VIIIe siècle de notre ère, les Lombards s'installent
ici comme on vient de le voir en évoquant le château. Au XIe siècle, le normand
Robert Guiscard s'empare de la ville et en fait sa capitale pour tout le sud de
l'Italie jusqu'à ce que ses successeurs la transfèrent à Palerme. C'est à cette
époque que remonte le Duomo (la cathédrale), époque où une grande université vit
le jour, notamment une célèbre école de médecine, la plus ancienne d’Europe, la
Schola Medica Salernitana, qui rayonna jusqu'au XIIIe siècle. L'influence de
Salerne déclina alors avec l'installation des princes angevins à Naples. |
Un
peu avant 16H, nous retrouvons notre bus et nos quelques collègues n'ayant pas
fait la promenade. Petite
"visite panoramique" de la ville de Salerne: Via Posidonia parallèle à la promenade
Longomar Guglielmo Marconi. Pour ressortir de la ville en direction de
Castellamare di Stabia, nous allons remonter la vallée de la rivière Fiume
Irno en empruntant la Via Luiggi Gercio et la Via Irno. Nous passons devant la
façade galbée et revêtue de verre et de céramiques orangées et vertes.
Une quarantaine de kilomètres et autant de minutes pour retourner à Castellammare di Stabia.
17H15, nous sommes de retour à l'hôtel où règne une grande animation car des salons et terrasses sont occupés pour quatre réceptions organisées à l'occasion de communions. Comme partout dans des rassemblements familiaux, les enfants se courent après. Rosaria précise que parfois des mariages sont également célébrés le dimanche.
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