Presqu'île de Sorrente Tour de l'île Ville de Capri Anacapri Monte Solaro


 

CAPRI,
ce n'est pas fini

 

A BOIRE ET A MANGER...
zooms dur la gastronomie transalpine

A MANGER

Manger à l'italienne

Une trattoria est un restaurant, simple et sans prétention. L'ambiance y est ordinairement familiale et le service simple. Les trattorias n'ont habituellement pas de carte écrite et les mets servis sont traditionnels et bon marché. 
Les restaurants servant plutôt des pâtes sont traditionnellement désignés du nom d'osteria (terme issu du mot français auberge) où l'on trouve à boire et à manger.
Mais en pratique, la frontière n'est pas toujours bien nette entre trattoria et osteria...


La carte des restaurants se divise en cinq grands chapitres : gli antipasti, il primo, il secondo, i contorni et i dolci (c'est-à-dire les hors-d'œuvre, l'entrée, le plat principal, les garnitures et les desserts).
Il faut faire un choix en sachant que les Italiens eux-mêmes, en dehors de certains repas de fête, se contentent de deux ou trois chapitres.
Cette succession de plats permet de mieux
se concentrer sur les saveurs, les textures.
- Antipasti
: présentés sur une table, souvent à l'entrée du restaurant, ces hors-d'œuvre sont toujours très tentants. Charcuteries (saucissons, prosciutto, bressaola, etc.), salades diverses, crudités, fromages, fruits de mer et petits poissons marinés varient selon les régions et selon les saisons.
- Primi : la place d'honneur revient à la pasta. Le riz (risotto) et les soupes (minestre, minestrone) sont plutôt des plats servis en Italie du Nord.
- Secondi : étant donné l'importance du primo, le plat de viande ou de poisson ne joue pas le même rôle que dans nos menus. Le poisson est un mets de luxe, y compris sur les côtes.
- Contorni : les secondi sont toujours servis sans garniture. Il faut donc commander celle-ci à part et la payer en supplément. On vous proposera, selon la saison, des pommes de terre, des légumes ou des salades.
- Dolci : les pâtisseries et confiseries sont innombrables et succulentes. La pâte d'amandes (pasta di mandorla) y occupe une place de choix, de même que les agrumes confits. Comment parler des dolci sans évoquer les glaces (gelati) et granite si réputées, vendues en
gelateria ?


Les bases

L'Italie est un pays d'une grande diversité, tant en raison de sa géographie: extension en longueur, zones littorales et montagneuses, sols et climats, qu'en raison de l'influence des traditions culinaires des peuples qui s'y sont succédé. Cela a généré des particularités et des variantes en cuisine comme en matière linguistique.
On retrouve dans la gastronomie italienne des saveurs et des goûts orientaux (c'est ici le terme de la mythique Route des Epices).

Le sud d’Italie est la terre des contradictions, d’une part elle est la partie la plus pauvre d’Italie, où par le passé la quasi-totalité de la population était tenue à un régime végétarien à base de légumes verts, de pain et de  pâtes. Et d’autre part on y trouve la noblesse qui était extraordinairement riche et qui jouissait d’un riche régime alimentaire des plus raffinés.
La saison végétative est beaucoup plus longue et chaude au sud, ce qui favorise les plantations et les cultures notamment des légumes comme
les aubergines,   le chou-fleur, les tomates, dont une grande partie entre dans la composition des sauces,  qui agrémentent de nombreux plats.

Le sud de l’Italie est réputé par le grand usage des pâtes séchées, en plus les gens du sud savent apprécier les soupes de légumes et les entrées à base de poissons. Quant à la viande, même si on trouve du bœuf, on y apprécie celle d’agneau et de chevreau. C'est une cuisine pauvre en graisses animales au profit des graisses végétales, on peut la qualifier de
diète méditerranéenne.

La cuisine napolitaine  est réputée pour être une des meilleures d’Italie.
Au début du XVIe siècle, pour des raisons encore inconnues (historiques, sociologiques ou  économiques?), les Napolitains se sont mis à manger et à fabriquer des pâtes qui étaient alors considérées comme une spécialité sicilienne. En effet les Siciliens fabriquaient des pâtes mais le peuple n'avait pas les moyens de pouvoir se les offrir. La prolifération des fabriques (pastifici) a été favorisée par un microclimat spécifique permettant le séchage rapide de ces dernières ainsi que par l'énorme quantité de blé dur produite dans cette région et les régions voisines (comme on l'a vu dans les Pouilles).

En revanche, le risotto (réduction d'un bouillon de riz cuit avec divers ingrédients et une spécialité du nord de l'Italie.
 

Pasta (les pâtes)

Une légende raconte que, de retour de son voyage en Chine en 1295, Marco Polo donna une nouvelle notoriété aux pâtes en en rapportant de Chine à Venise. S'il est avéré que des nouilles de millet étaient fabriquées en Chine 2000 ans avant notre ère,   des tablettes cunéiformes,  révèlent également que la cuisine mésopotamienne utilisait des pâtes à galettes et des sortes de spaghetti, à base de farine de blé ou d’orge, et ce vers 1700 ans avant notre ère. Les civilisations gréco-romaines (IVe siècle) puis arabo-persiques (VIIIe siècle) en seront les héritières. Romains et arabes connaissent donc déjà cet aliment avant le voyage de Marco Polo.

Base de l'alimentation italienne, "les pâtes modernes" auraient été inventées en Sicile, vers 1250, dans leur version macaroni (les maccheroni alla norma de la région de Catane, à la tomate et aux aubergines, avec un œuf dur et de la ricotta). Elles sont fabriquées à partir d'une semoule de blé dur.
La pasta est toujours servie comme primo piatto (entre les antipasti et le plat principal). Les pâtes sont toujours cuites al dente, c'est-à-dire fermes sous la dent. On sert la pasta dans une assiette creuse avec un pot de parmesan râpé (parmigiano). Les pâtes se mangent surtout à la sauce tomate, agrémentées de piments ou d'aubergines, alle sarte (sardines, raisins secs, safran, fenouil, oignons, huile, aux moules et aux coques ou bien encore à l'encre de sèche... Dans certains restaurants, il est possible d'obtenir un assortiment des différentes préparations de la maison et pour cela, il suffit de demander un misto per assagiare.

Dans le sud de l'Italie, on nous servira souvent des gnocchi (cavatielli dans les Pouilles), petites boulettes de pâte  obtenues à partir soit d'un mélange de farine de blé dur ou de blé tendre et de pomme de terre (lorsque ce légume sud-américain a été introduit en Europe) tout simplement pochées à l'eau, soit une préparation à base de semoule de blé dur, généralement gratinée au four avec du fromage. Sont-ils originaires d'Europe centrale ou de Provence ?).
Dans la région de Naples, les assiettes se garnissent aussi de grosses pâtes tubulaires courtes, paccheri, à la sauce tomate.
Encore plus typiques du sud sont les orecchiette, des pâtes alimentaires en forme de petites oreilles (oreille se dit orecchio en italien) originaires de  la Basilicate et surtout des Pouilles. Ces pâtes seraient apparues dans la région de  Bari, au cours des règnes des dynasties normando-souabes, entre les XIIe et XIIIe siècles  et leur nom d'origine provençale aurait été introduit par la dynastie angevine. Elles sont souvent accommodées à la sauce tomate et/ou au basilic, aux brocolis...


Pizza

Plat italien surtout consommé par les étrangers, Français notamment! La pizza est devenue un des plats mondiaux les plus connus.
Ici, la pâte est plutôt fine et croustillante, contrairement à la pizza américaine qui  utilise une pâte à pain épaisse et moelleuse.

Jusqu'à l'introduction de la tomate (un des principaux ingrédients de la pizza actuelle) en Europe et à son utilisation en cuisine à la fin du XVIIe siècle, la pizza  d'alors (le nom est utilisé depuis la fin du Xe siècle) n'avait aucun rapport avec celle d'aujourd'hui: variété de forme, de mode de cuisson
(four ou poêlée dans l'huile), et  de garniture, pouvant être sucrée dans sa version bourgeoise et salée dans une version plébéienne.

Il y aurait, d'après les spécialistes, 182 variantes dans sa préparation. Si la Pizza est une spécialité italienne, il faut dire qu’il l’est encore plus au sud.
Mais pour les puristes, la seule qui soit vraiment traditionnelle est la margherita (tomate, mozzarella, basilic, huile d'olive). Les Napolitains revendiquent une variante,  la napolitaine ou napoletana   (tomate, mozzarella, anchois, olives noires, origan, huile d'olive). En effet, à partir de la recette de base, toutes les variantes sont possibles.

Les pizzas sont servies non seulement dans les pizzerias, mais aussi dans la plupart des restaurants qui disposent d'un four à cet effet. Celui-ci n'est allumé, généralement, que pour le dîner. Dans certaines boulangeries, on peut se procurer des parts de pizza à emporter.
 

et les fromages ?

En Italie, ils ne sont qu'une composante de certains mets contrairement à la France où ils occupent une place à part entière dans un bon repas. Ici ils peuvent être présents dans les hors d'oeuvre (par exemple dans une bruschetta), dans les plats principaux (arancino, boulette de riz au fromage), dans un dessert de cannoli fourrés à la ricotta (sorte de fromage typique obtenu à partir du petit lait chauffé, re-cuit d'où le mot  ricotta).
On pense aussi au parmesan, très connu en France où on l'utilise râpé sur les pizzas. Ce nom est le terme générique pour désigner les fromages italiens à pâte granuleuse de type grana, comme le parmigiano reggiano ou le grana padano. Il entre dans la composition des recettes de pâtes, de tartes salées, de gratins de légumes Nous le retrouvons, avec les pâtes, avec les légumes (champignon, chicorée, roquette, pois gourmand...), avec les fruits (figues, noix, poires), avec les herbes aromatiques (basilic, échalote, ail), avec les huiles...

Les fromages italiens du sud sont généralement plus durs comme le  Caciocavallo et le Provolone.
Mais ici, dans le sud, n'oublions surtout pas la mozzarella, cette fois un fromage tendre. C'est le plus consommé des Italiens, entrant dans la composition de salades, pâtes, pizzas.
La vraie mozzarella est au lait de bufflonnes (les buffles d'Asie ont été introduits par les Lombards), Elle est produite principalement dans la région de Campanie, et protégée par une appellation géographiquement protégé depuis 1996 sous le nom de mozzarella di Bufala Campana. Ce qui n'a rien à voir avec la mozzarella industrielle à base de lait de vache.
Ce fromage à pâte filée, à la texture si particulière, est obtenu par pétrissage et étirement du caillé. Le caillé est découpé en morceaux (mozzata) puis mélangé avec du petit-lait. La pâte obtenue est chauffée et travaillée mécaniquement jusqu'à l'obtention d'un ruban qui est étiré (filé) et coupé avant d'être pressé dans des moules. Il faut environ dix litres de lait pour produire un kilogramme de fromage.

 

A BOIRE...


Le vin

L'Italie est le premier producteur de vin au monde (45 millions d'hectolitres), devant l'Espagne et la France. Les trois quart du pays se prêtent à cette production, de la Vénétie à la Sicile.

L'année de production a moins d'importance que chez nous, même pour les grands vins. L'Italie a mis de l'ordre dans ses vins en créant, en 1963, deux qualités qui correspondent à nos appellations contrôlées, fixées par décret: les DOC (denominazione di origine controllata) et les DOCG (denominazione di origine controllata e garantita). Les vins classés dans cette dernière catégorie sont rares, excellents mais coûteux. Si on aime les vins moelleux (doux et sucrés), on le demande amabile; si on les veut nouveaux, giovane.

Dans les restaurants fréquentés au cours de ce circuit, on a été étonnés par le faible degré alcoolique des vins ordinaires que l'on nous a servi, qu'ils s'agisse de rouge, rosé ou blanc, 11% (ou 11°), alors qu'avec le climat chaud de ces régions nous nous attendions plutôt à trouver des 13 ou 14%. Ce faible degré pourrait provenir du fait qu'ils contiendraient du sucre non transformé à la suite d'une fermentation bloquée mais il n'en est rien puisqu'ils sont secs. Mystère! En tout cas, le plus souvent, on ne les a pas particulièrement appréciés.


Le(s) Café(s)

La renommée du café italien n'est plus à faire. Bien que les Italiens ne soient pas les plus gros consommateurs de café, ils se targuent de savoir l'apprécier. Forcément, quand on sait que la péninsule détient un nombre record d'établissements distribuant ce fameux breuvage: pas moins de 130 000 licences de bar et 200 000 points de vente dans le pays.
Le capuccino doit son nom à la couleur brun clair de la robe des capucins: café et quantité égale de lait très chaud, chauffé à la vapeur et parsemé de râpures de chocolat ou de cacao en poudre. C'est la boisson du matin pour y puiser l’énergie dont on a besoin pour travailler. Les italiens du nord apprécient le café corsé tandis que ceux du sud sont plus enclins à le boire plus doux.

Dès 1895, les Italiens ont même inventé leur propre machine à café – la cafetière italienne – appelée aussi moka, qui prépare le café à plus de 100°C, pour un résultat corsé particulièrement apprécié.
En 1948, c'est un autre Italien, Achille Gaggia qui a inventé la machine à expresso mais on devrait dire espresso pour "extrait par pression" et non pas "express".
Les Italiens consomment aussi du café glacé ou frappé, granité, le caffè con latte, le moca, le latte macchiato, le corretto (corrigé par une goutte d'alcool), l' espresso est un espresso très serré (ristretto) contrairement au lungo (allongé mais pour le goût français demander un caffé lungo ma non americano).

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MENU Italie du sud
 


Etape prédédente: MATERA
Etape suivante: Côte amalfitaine

Samedi 31 mai

Départ matinal de l'hôtel, à 7H15, pour essayer d'attraper le premier bateau assurant la navette entre Castellammare di Stabia et Capri.
 Nous ne sommes pas déprimé comme l'était le chanteur Hervé Vilard en 1965 lorsqu'il lança son tube
«Capri c'est fini».

A l'exception de deux personnes, tous les voyageurs ont souscrit l'option "journée à Capri" (82€) lorsque le voyage a été commandé. Claude qui est toujours curieux de découvertes se joint à nous. Ce matin, il fait  grand soleil. Espérons que cela dure car cette excursion ne présenterait guère d'intérêt sous la pluie. Nous naviguons avec un autre groupe de touriste.

 

Se rendre à Capri en longeant la péninsule de Sorrente

Nous sommes bien sur les quais à 7H30 mais nous n'aurons pas le premier bateau mais nous n'aurons qu'un quart d'heure pour prendre le suivant. Pendant ce temps là, des quais de Castellammare, on jouit d'un superbe panorama dans deux directions. Au nord vers le golfe de Naples que domine la gracieuse silhouette du Vésuve. Au sud vers les Monts Lactarius qui gardent l'entré de la Péninsule de Sorrente on peut notamment apercevoir le château médiéval auquel le nom de la ville fait référence. Il existait au XIe siècle mais a subit de nombreuses transformations par la suite, notamment au XIIe et XVe siècles avant d'être restauré dans les années 1930.



 



Le trajet en bateau va nous permettre de voir de près la vingtaine de kilomètres de la côte nord de la Péninsule de Sorrente. Du bateau, la vue s'ouvre de plus en plus largement sur la côte: le superbe petit village de Pozzano, puis c'est Vico Equense,  Seiano et des falaises (cap de Montechiaro). Nous embarquons des passagers au port de Sant'Angelo qui forme une agglomération continue avec Sorrente. Après le cap Massa, avec une tour sarrasine carrée du XVIe siècle, la côte s'abaisse et les collines sont couvertes d'arbres. La péninsule se termine et nous franchissons le petit détroit de Bocca Piccola entre la Punta Campanella et la Punta del Capo à l'est de l'île Capri. Ce cap est dominé  par le Monte Tiberio qui a tout à fait l'allure de la proue d'un navire. Surprise, Capri n'est pas une île d'origine volcanique mais est, tout comme la péninsule sorrentine qu'elle prolonge, d'origine sédimentaire, faite de calcaire du Crétacé comme on le voit par sa roche claire et les concrétions. Ce socle est partiellement surmonté de tufs volcaniques venu des volcans de la région.

 



 Notre collègue Jean qui ne sait jamais resté inactif et qui n'est pas un grand contemplatif engage le dialogue avec une touriste de l'autre groupe et cela se transforme en une danse chaloupée. Normal, n'est-ce pas,  sur le pont d'un bateau.

Il est 8H50, il a fallu une bonne heure de navigation pour arriver à Marina Grande, le port principal de l'île niché dans l'ensellement qui sépare les deux extrémités plus élevées de l'île. Petit tour rapide sur les quais où les décapotables attendent les touristes pour les conduire dans la ville de Capri, logée au coeur de l'île et distante de 2 kilomètre et demi (par route (moins d'un kilomètre à pied).

Comme il fait très beau, tout le monde accepte l'option mini croisière d'une heure autour de l'île que nous propose Rosaria (17€).

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Mini croisière autour de l'Île de Capri


L'
île de Capri couvre 10km² et ses plus grandes dimensions sont  de 6 et entre 1,5 et 3 kilomètres et peuplée par 14000 résidents permanents répartis entre deux communes. Son nom vient d'un mot grec signifiant sanglier et nom par du latin signifiant chèvre.
Le tour d'un littoral qui se développe sur 17 kilomètres et on va l'effectuer dans le sens des aiguilles d'une montre
.


Sur la côte nord-est, au pied du Cap, la Punta del Capo, la silhouette de Scugnizzo, une femme assise sur un rocher nous salue. Ce n'est pas une sirène mais une statue. Un peu avant la Punta del Monaco, nous passons sous la grotte perchée appelée le Saut de Tibère (Salto di Tiberio) qui débouche au milieu de la falaise haute de 200 mètres et d'où, d'après la tradition, l'empereur romain précipitait ses victimes (principalement ses esclaves et les importuns). C'est au-dessus, que se trouvent les vestiges de la Villa Jovis construite au début de l'ère chrétienne, au Monte Tiberio (altitude de 355 mètres).



Nous longeons la côte est idéalement éclairée par le soleil du matin qui met en valeur les jolis dégradés de couleurs des buissons qui colonisent les moindres espaces entre les rochers des falaises. A leur pied, de nombreuses grottes naturelles sont visibles. Rien d'étonnant puisque la roche calcaire se prête à ce type d'érosion. Après avoir passer la Punta della Chivica, nous devons attendre notre tour pour nous approcher de la grotte éponyme dont la partie supérieure est percée d'une arche. Les remous provoqués par le bateau permettent d'apercevoir des coraux accrochés à la falaise sous la surface de l'eau.
Puis, à nouveau, petite attente pour la fameuse Grotta Bianca que surmonte la Grotta Maravigliosa. Vous avez certainement traduit ces noms évocateurs. Jadis, lors de raids de pirates, la population trouvait refuge dans la  première. Dans la pénombre de la seconde, la  "grotte merveilleuse", on aperçoit une stalagmite en forme de statue de Vierge.   Puis nous nous trouvons face à l'immense Arco Naturale qui se découpe au sommet de la falaise. Bientôt, perchée sur un promontoire à franc de falaise de la Punta Massullo,  nous dépassant la Villa Malaparte dont la couleur rouge l'empêche de se fondre dans le décor minéral et végétal. Elle a été conçue par l'architecte Adalberto Libera  et construite entre 1927 et 1937 par  Kurt-Erich Suckert connu sous le pseudonyme de Curzio Malaparte,  écrivain compromis avec le fascisme.
La côte est se termine avec les trois îlots de Faraglione. Celuidu milieu, Faraglione di Mezzo est percée à sa base par une arche qui permet aux bateaux d'un gabarit comme celui de notre embarcation d'y passer. Il faut que la mer soit calme comme aujourd'hui car les marges de manoeuvres sont réduites. Les hauts de la Punta Tragara dominés par le Monte Tuoro ont été colonisé par un hôtel aux murs ocres qui jouit d'une vue certainement imprenable tandis qu'une anfractuosité de la falaise a été utilisée  pour y faire serpenter la Via Krupp qui relie la ville de Capri à la Marina Picolla.
 


 



Nous suivons maintenant la côte sud occupée par deux baies, en particulier celle du "petit port",  Marina Piccola ("petite"). Après le passage devant la Punta Ventroso et le rocher surmonté d'une statue (Saint Joseph?), nous arrivons à la Grotta Verde. C'est en fait un arc très bas que les bateaux ne peuvent pas franchir. A la suite, la base des falaises est percée de nombreuses grottes. Puis c'est l'extrémité sud-ouest de Capri, la Punta Carena avec son petit phare tandis qu'un porte-conteneurs passe  plus au large, revenant de Naples.

Nous voici sur la côte ouest, moins intéressante et surtout à contre-jour à cette heure-ci (9H30). Le passage devant la Punta dell'Arcera, au nord-ouest de l'île, nous ramène sur la côte nord. Nous passons devant la Grotta Azzurra, sans en faire la visite car c'est une autre excursion que nous n'avons pas souscrite (13€). Longue de 60 mètres et large de 25, la grotte comporte trois salles où l'on  peut jouer de l'écho. De plus, cela suppose un transbordement dans de petites barques car l'entrée est basse et lorsque la mer est houleuse, il faut se coucher au fond des bateaux pour rentrer dans la grotte.  À l'époque des empereurs romains, de Tibérius notamment, la grotte bleue était utilisée comme piscine. Finalement pas de regret car il y a la queue, ce qui signifie attente puis visite expresse... Puis ce sont les caps et pointes Sirana et Caterola surmontées d'hôtels et de vestiges d'un fort tandis que la rampe de la route escarpée qui part de Marina grande et barre la falaise qui borde la plateau d'Anacapri.

Nous sommes de retour à marina Grande à 10H piles.

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Visite de la ville de CAPRI

En compagnie d'un guide local Ciro, professeur de français à temps partiel dans un collège, nous partons en minibus pour la ville de Capri distante de 2,5 kilomètres (800-900 mètres pour les randonneurs qui coupent les lacets de la route et font ce trajet en 15-20mn) de route en lacets. Une autre option, serait aussi le funiculaire ou les cabriolets, capote baissée puisqu'ils fait beau, qui font des publicité, tout particulièrement pour les "Capri watch" au cadran décoré de verre de Murano.
Au lieu des habituelles 5 bonnes minutes de trajet automobile, nous allons mettre 20 minutes car un cortège funéraire qui vient à notre rencontre à la sortie de Marina Grande bloque complètement la circulation, avec le renfort d'une policière d'autant que le poste de Carabinieri est proche du cimetière. Rosaria nous précise que dans la région, traditionnellement les défunts sont inhumés pour une période 7-8 ans, voire de seulement 2 ans lorsque le sol est constitué de tuf volcanique car on manque de place dans les cimetières. Les ossement sont alors incinérés. Mais pour éviter à la fois des frais supplémentaires et la "double peine" de pleurer deux fois les morts à quelques années d'intervalle, on recoure de plus en plus à l'incinération  après le décès.

Nous voici à Capri. Une  petite ville de 7100 habitants, à peine plus peuplée que Anacapri bien que de moindre superficie (4km²), à 138 mètres d'altitude, comme posée là entre deux petits massifs calcaires, au milieu d'un col reliant Marina Grande et Marina Piccola.
Capri fut un lieu apprécié des homosexuels de la haute société venus y vivre discrètement leurs "amours interdites", comme Jean Cocteau, avant d'être une destination prisée de la jet-set (le prince Rainier et Grace Kelly, la duchesse de Windsor, Richard Burton et Elizabeth Taylor, Marisa Berenson, Penelope Tree, David Bailey, Valentino, Aristote Onassis et Jackie Kennedy)...

 

 Nous remontons à pied la Via Roma en direction de la Piazzeta et de la Piazza Umberto en jetant un coup d'oeil aux vitrines: espadrilles artisanales typiques, montres Capri watch, bijoux en corail,  bouteilles et flacons de Limoncello (liqueur jaune à base de zestes d'énormes citrons, d'alcool, d'eau et de sucre produite dans la péninsule de Sorrente -de la baie de Naples à la côte amalfitaine - et de Capri)...
La Tour de l'Horloge qui marque 10H40, se trouve près de la station haute du funiculaire sur la Piazzetta. Tout en dégustant un granité (3€), nous en profitons pour jeter un coup d'oeil sur la Marina Grande que l'on domine. Sur la Piazza Umberto voisine, on a l'Hôtel de ville (Municipio) à un bout et l'église Saint Etienne à l'autre.

C'est parti pour une balade pédestre d'une heure et demie.
C'est d'abord dans une rue piétonne très commerçante, la Rue des Ateliers (Via le Botteghe): magasins de vêtements de marque, de maroquinerie, d'orfèvrerie, salon de thé...: Giovannetti, Caprese Gioielli, Salvatore Ferrugamo, Buonocore, Massa, Richmond... Nous sommes arrivés dans la Via Vittorio Emanuele. Les magasins de luxe continuent sans oublier des hôtels de luxe comme le 4* La Palma fondé en 1882 et le 5* Quisisana fondé en 1845. Puis nous nous engageons dans une jolie ruelle pavée, la Via Matteotti qui surplombe l'ancienne Chartreuse Saint Jacques (Certosa di San Giacomo) et la mer, au-delà de Marina Piccola que l'on ne voit pas d'ici. Le monastère fut fondé au XIVe siècle à l'initiative de Jeanne II d'Anjou, reine de Naples. Désaffecté en 1808, on y trouve maintenant un collège et un centre culturel.
Puis nous passons dans la Via Krupp
. Cette route piétonne a été financée par l'industriel de la sidérurgie et de l'armement, le prussien  Alfred Friedrich Krupp (1854-1902), venu à Capri en 1898 et tombé amoureux de l'île. Destinée à rejoindre Marina Piccola, elle fut inaugurée en 1902, l'année de la mort du mécène.  En dehors de boutiques vendant des granités d'orange  ou de citron, notre odorat nous attire vers les magasins de parfums. La légende dit que le premier parfum de Capri fut découvert par hasard grâce à un Père prieur de la Chartreuse en 1380.

Nous n'empruntons que la partie haute de la Via Krupp, jusqu'à l'entrée  dans les romantiques Jardins d'Auguste (Giardini di Augusto) dus au même bienfaiteur. Petit supplément d'un Euro pour avoir le droit d'y entrer. Ironie de l'histoire, les jardins dus à un grand capitaliste accueillent de petits obélisques en marbre blanc gravés en l'honneur du célèbre révolutionnaire bolchevique Lénine qui est venu ici quelques années plus tard  rencontrer les intellectuels Maxime Gorki et Alexander Bogdanov exilés à Capri.


Situés en terrasses avec vue sur la mer, ces jardins aux parfums de la Méditerranée ont été aménagés dans les années 1930. Ils abritent la majeure partie des espèces végétales de Capri.  Le panorama est exceptionnel car on peut même voir au large les îles Faraglioni, les trois rochers symbole de l'île. On peut également admirer le mont Solaro  ainsi que la baie de Marina Piccola vers laquelle la Via Krupp descend en virages serrées sur lesquels on a une vue plongeante (on les a vu d'en bas, côté mer lors de la mini croisière autour de l'île).
Il fait bien chaud. Petite pause sur un joli banc courbe en céramique orné d'une fresque mythologique évoquant l'arrivée des citrons sur l'île. Rapide coup d'oeil  aux câpriers qui en cette saison présentent à la fois des fleurs et des fruits.

     

En remontant au centre ville, petit détour  Via Camerelle où l'on peut voir un boutique "Capri watch" qui a été ouverte en 1964. Autre détour, de la Via Le Botteghe  par   des passages couverts et la branche est de la Via le Botteghe... 11H45, retour sur la Piazza. Coup d'oeil dans l'église où se déroule une cérémonie.
 

A midi pile, nous sommes au restaurant La Pigna.
Au menu: ravioli fourrés au fromage à sauce tomate et basilic, beignets de calamars et crevettes, gâteaux aux amandes et au chocolat.

On peut y admirer des citronniers avec leurs fruits énormes. En fait, ce sont des cédratiers (Citrus medica), ancêtres des citronniers, originaires d'Inde et implantés dans le Bassin méditerranéen dès le IIIe siècle avant J-C. Leur gros fruit ovale, à écorce très épaisse et rugueuse, peut mesurer jusqu'à 25cm de long et peser 4kg. La pulpe acide verte ou jaune est peu juteuse mais  le parfum du zeste est très agréable d'ailleurs l'essence que l'on en tire est employée en parfumerie. Le zeste de cédrat est rarement utilisé frais. Il est surtout confit et utilisé en pâtisserie, en confiserie ou à des fins décoratives. Il est également transformé en confiture et en liqueurs, notamment le fameux limoncello. Rosaria nous précise que dans la région, on l'utilise aussi pour garnir des tartines avec du sucre quand même et on le consomme aussi en amuse-gueules apéritifs, salés cette fois.

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Un tour à ANACAPRI et le télésiège au Monte Solaro

Nous reprenons le minibus qui nous conduits à Anacapri par une route escarpée aux virages en épingles à cheveux.
Anacapri est une petite ville comptant 6700 habitants permanents
(un peu moins que Capri) qui se trouve à 286 mètres d'altitude, à mi-hauteur d'un plateau incliné vers le nord, plus étendue que Capri en couvrant 6km². Elle a un petit air d'Orient avec ses maisons cubiques blanchies à la chaux, parfois surmontées de coupoles. La "Capri d’en haut", tournée vers la montagne mais aussi balcon sur le golfe, fut le refuge de nombreux écrivains (Colette, Moravia ou Graham Greene).

Après le parking, nous remontons à pied un petit bout de la rue du cimetière (Viale Cimetero) avant de tourner à gauche sur la Via Caposcuro. Bientôt des télésièges monoplaces passent au-dessus de  nos têtes. La station de départ se trouve devant le Capri Palace, hôtel 5*. Nous continuons notre balade tranquille par la Via Capodimonte prolongeant la précédente. Coup d'oeil dans la galerie de l'hôtel avec des reliefs en béton moulé puis sur les vitrines et dans les boutiques exposant des tableaux, des céramiques ou vendant les fameuses espadrilles faites sur mesure et sur le champ. Maintenant, Via Axel Munthe, nous longeons la Villa San Michel où vécut  (1857-1949). Il l'acheta  en 1887 la fit restaurer par la suite. A côte, c'est évidemment  le consulat de Suède, une sinécure comme on peut l'imaginer dans un tel endroit idyllique.
Enfin, c'est le belvédère, en haut des 800 marches de l'escalier phénicien d'où l'on a un superbe  panorama sur Marina Grande, le Mont Tibère et la péninsule de Sorrente.
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Je suis le seul intéressé par une montée au Monte Solaro, le sommet le l'île. Il fait (encore) beau, alors profitons-en.
Le billet aller simple pour le télésiège monoplace coûte 10 Euros mais en vaut la peine quand il fait beau comme cet après-midi. Dans le silence, mes pieds frôlent la cime des chênes verts ou des pins d’Alep ou survolent jardins, petits clos de vignes et cultures en terrasses, un jardin de miniatures naïves faites de galets cimentés, une ancienne maison de paysan... tandis que la vue s'élargit à l'ensemble de l'agglomération blanche d'Anacapri, avec le clocher en dôme de son église Saint Michel,  est en arrière le cap nord-ouest de l'île, la Punta dell'Acera .
Temps respecté, 13 minutes pour monter les quelques 300 mètres (de dénivelée) qui séparent Anacapri des 589 mètres d'altitude du Monte Solaro.



 



Près d'une heure et demie pour jouir du panorama depuis le Mont Solaro
Des reliefs antiques de visages sont insérés dans les murs des construction de la gare supérieure et du bar.

 

Du sommet, d'un côté on a une vue plongeante sur Anacapri et, entre quelques moments où la brume qui noie l'horizon lointain se dissipe, on aperçoit l'autre extrémité de la Baie de Naples et au large l'île d'Ischia. Entre les deux, l'île de Procida est trop basse sur la mer pour la saisir. Près de la statue d'Auguste, la vue porte sur l'autre côté de l'île, notamment en direction de l'est, vers les îles Faraglione et la Punta Tragara, la ville de Capri, le Monte Tiberio qui paraît bien bas avec ses 334 mètres et la péninsule de Sorrente.
Vers l'ouest, la vue porte vers le Belvédère de Migliara et plus bas, au nord-ouest, sur Anacapri.

   


A16H15, je retrouve les collège près de la station basse du télésiège, sur la place de la Victoire où est érigée la statue éponyme.


Les nuages s'amoncellent et il est l'heure de redescendre au port de Marina Grande. Nous avons une demi heure avant d'embarquer sur le bateau qui va nous ramener en baie de Naples. Lorsque nous quittons Capri vers 17H15 le ciel devient franchement menaçant et la côte nord-est de Capri a perdu tout son charme. C'est avec de la pluie au travers de timides rayons de soleil que nous longeons la côte de la Péninsule de Sorrente.
 

Il pleut vraiment lorsque nous débarquons à Castellammare di Stabia à 18H30 et nous sommes bien heureux de nous réfugier dans notre autocar tandis que pour Ciro qui nous quitte le poncho n'est pas de trop car il doit rentrer chez lui à vélo.
 


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