MATERA
et ses "sassi"

 

Un peu de grammaire...

La grammaire italienne présente de nombreuses similitudes avec la grammaire française et la grammaire espagnole, ce qui est normal puisqu'elles toutes les trois (ainsi que leurs dialectes) sont des langues romanes dérivant du latin vulgaire parlé dans l'Empire romain entre -200 et 400.

Les dialectes régionaux italiens possèdent tous comme base linguistique l'italien standard avec notamment une grande partie de vocabulaire à racines communes. Les variations qui les différencient se produisent au niveau de l'accent, de la prononciation et des choix lexicaux.
Exemple de particularité dans le sud de l'Italie: on y privilégie l'utilisation du passé simple (passato remoto) au lieu du passé composé (passato prossimo) même pour évoquer le passé proche.
Il faut se rappeler que l'Italie est un pays assez jeune (le royaume d'Italie n'a été proclamé qu'en 1861 à la suite de l'épopée garibaldienne).

L'alphabet italien, comporte 21 lettres: 5 voyelles et 16 consonnes en ignorant les consonnes  J, K, W, X et Y du français.


Remarques sur l'alphabet, et la prononciation

Dans le sud, le S entre deux voyelles se prononce  en s sourd [s] comme dans le mot français "messe", soit "ss". Ainsi, on prononce ici le mot casa (maison) avec un /s/ sourd, alors que l'italien lui substituerait le s dur ou sonore avec le son /z/. Dès lors, il ne faut pas confondre "la maison" (la casa) prononcé /s/ et "la caisse" (la cassa) prononcé /s/ + accent tonique sur le s qui doit être très franchement accentué.
 

Genres, singuliers et pluriels

Le genre des substantifs italiens diffère souvent de celui de leurs homologues français de façon un peu aléatoire. Ainsi "la mer" est masculin en italien "il mare".

Articles définis
- masculin singulier: il en général, l' suivi d'une voyelle
- féminin singulier: la, l' devant une voyelle
- masculin pluriel: i en général
- féminin pluriel: le dans tous les cas
Articles définis
- masculin singulier: un en général, uno devant i suivi d'une autre voyelle
- féminin singulier: una, un' devant une voyelle
- masculin pluriel: degli
- féminin pluriel: delle

Noms et adjectifs

- masculin singulier: se terminent en o en général (on a vu le cas avec trullo ou sasso)
, parfois en e ou a
- féminin singulier: se terminent en a en général (mozzarella), parfois en e
- masculin pluriel: se terminent en i (on a vu le cas avec trulli ou sassi)
- féminin pluriel: se terminent en e, parfois en i.


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Vendredi 30 mai

Il est 8H et après ses acrobaties matinales de barre fixe dans le bus, Claude nous emmène pour un petit trajet d'une soixantaine de kilomètres par le chemin des écoliers.
Sans visiter les fameuses grottes de Castellana, visite non prévue au programme.
Ce matin, un grand soleil est de la partie mais avec des températures raisonnables (22°).

 

Nous quittons donc Castellana. par  une petite route d'où nous apercevons des trulli au milieu des champs, des vergers (cerisiers), des oliveraies, des champs de blé moissonnés où sont encore restées les bottes de paille cylindriques et aussi des champs de panneaux solaires. Bientôt nous sommes à l'entrée de Gioia del Colle, face à l'imposant bâtiment industriel en cours de restauration, l'ancien moulin et fabrique de pâtes "Mulino a Cilindri e Pastificio".

En raison de travaux, Claude va encore être amené à improviser un itinéraire très champêtre par une route qui devient sinueuse et surtout franchement étroite, ne permettant pas à des véhicules autres que des Fiat 500 de se croiser, d'autant qu'il est bordée de murs de pierres sèches. Un petit air de Connemara si ce n'est un ciel plus lumineux, la présence coquelicots et l'absence de moutons. Jeu de marche arrière pour croiser un tracteur puis bientôt un camion citerne.


Nous sommes maintenant dans la région de Basilicate. Paysage de champs moissonnés, de vaches au pâturage,  d'éolienne en construction, de champs de panneaux photovoltaïques, d'ancienne citerne....
Paysage vallonné et vert à l'approche de Matera. Puis ce sont des rochers déchiquetés en forme de dents qui nous accueillent sur la route pentue qui monte à Matera. Nous nous stationnons sur un parking au pied de l'immeuble moderne et blanc du Palais de Justice.

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 Le centre ville de MATERA

Le site de Matera se situe sur un plateau calcaire entaillé par la rivière Gravina. Sur les bords de cette vallée encaissée des grottes ont déjà servi d'abri au Néolithique.  Grecs et Romains avaient construit sur le plateau. Les troubles du début du Moyen Age conduisent les moines byzantins à se réfugier dans les grottes. Pendant la domination normande, la ville connaît une période de prospérité, on y construit le château et les remparts. La population s'accroît et occupe les grottes situées en dehors  des remparts dans les sassi ("rochers", "pierres" en italien), deux amphithéâtre naturels, le Sasso Caveoso et le Sasso Barisano. C'est un habitat semi troglodytique dans la mesure où la partie excavée est prolongée par une construction en façade. Souvent les habitations se superposent en partie formant des gradins.

A partir du XVIe siècle et de l'occupation catalano-aragonaise, la ville ne possède plus le même rayonnement et les Sassi abritent une population de plus en plus démunie.  La population misérable de cette ville émigre en masse durant un siècle, du milieu de XIXe jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.  Des familles avec jusqu'à une demi douzaine d'enfants s'entassaient dans une unique pièce servant de salle à manger, de chambre à coucher et d'atelier. Ce pauvre refuge n'avait ni l'eau courante, ni l'évacuation des eaux usées. Matera, chef-lieu administratif de  province, a été rendue tristement célèbre dans le monde entier comme capitale de la misère par le livre  de Carlo Levi "Le Christ s'est arrêté à Eboli" publié en 1945.
En 1952,
le gouvernement italien adopte la "Loi Gasperi" (du nom du Président du Conseil Alcide De Gasperi) décidant le relogement de la population des sassi dans des constructions neuves. Certains habitants s'y sont maintenus mais quelque 15 000 à 20 000 autres ont abandonné leur sasso au cours de la vingtaine d'années jusqu'à la fin des années 1970. En 1964, le site se  prêtait encore parfaitement au tournage du film "L'Evangile selon Saint Matthieu " de Pasolini.
En 1986, l'Etat a lancé un programme de réhabilitation
avec des aides européennes et des contraintes architecturales fortes de sorte que les habitations des sassi les mieux situées deviennent l'apanage des bobos.  Quelque 3000 habitants sont installés maintenant dans les sassi.
Les sassi ont été classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
  en 1993, ce qui leur a encore redonné de la valeur.


Il est 9H45 lorsque nous arrivons sur la longue place biscornue appelée Piazza Plebiscito après l'unification de l'Italie et rebaptisée Piazza Vittorio Veneto, après la guerre 14-18. En attendant notre guide, nous avons le temps de faire un premier tour de la place.

 


La bordant au sud, c'est la "Fontaine Ferdinand"  restaurée par le roi Ferdinand II de Bourbon en 1832. Située au pied de la colline du château, elle  recueillait l'eau de la colline. Après la Seconde Guerre mondiale, n'ayant plus cette fonction d'approvisionnement, elle fut transférée dans les jardins municipaux avant de retrouver sa place ici, en avril 2009.

Sur le côté ouest de la place se dresse le Palais de l'Annonciation, un édifice du XVIIIe siècle construit sur les vestiges d'une tour et de fossés. Il a d'abord accueilli le premier monastère dominicain, avant de servir de Palais de Justice  en 1865 puis d'école. Aujourd'hui, le bâtiment qui domine la place centrale héberge la médiathèque et la bibliothèque provinciale et une salle de cinéma.

Sur le même coté et un peu plus haut, on arrive au Palais du Gouvernement (Palazzo del Governo) qui occupe un angle de rue et abrite les services de la préfecture aménagés dans l'ancien Couvent Saint Dominique  voisin de l'église du même nom et  construits à partir de 1230 dans le style roman des Pouilles. Sur la façade de l'église on peut voir une très belle rosace encadrée par quatre statues. La rosace est supportée par un Atlante tandis que l'Archange Michel occupe la partie supérieure. Au centre de la rosace on a représenté un chien tenant  une torche dans la gueule ("la flamme de la Foi"), le symbole des Dominicains. L'édifice a été remanié en 1774 avec notamment la construction  d'un dôme hémisphérique à caissons.

Les travaux effectués sur la place en 1992 ont mis à jour l'hypogée  situé sous la place principale, révélant une  véritable ville souterraine soutenue par des arcades avec notamment une ancienne citerne d'une capacité de 5000 m³, appelée Palombaro lungo,   les vestiges d'une tour, des caves ou encore l'église bénédictine du Saint Esprit du IXe siècle qui conduit par un passage au Sasso Barisano... Au dessus de cette crypte, à la suite de l'église Saint Dominique,  l'église de l'Esprit Saint  (Spirito Santo) a été construite à la fin du XVIIe siècle, remarquable par son clocher-mur ou clocher-peigne à deux cloches entouré d'une balustrade  soutenue par des accessible par un escalier extérieur. Depuis 1946, elle a été renommée Chiesa Mater Donini.



Nous terminons notre tour de reconnaissance en allant sous les arcades du côté est de la place, arcades qui donnent accès au "Belvedere  Liuggi Guerricchio" offrant une vue imprenable, plongeant directement sur le Sasso Caveoso tandis que la vue vient butter sur l'éperon qui sépare les deux sassi, éperon sur lequel est bâtie la cathédrale  (Duomo) qui date de la fin du XIIIe et facilement reconnaissable par son unique haute tour à gauche de la façade.

 

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 Le Sasso Caveoso

 


Il est un peu plus de 10H15 lorsque  nous sommes rejoint par notre guide locale  Angela en compagnie de laquelle nous allons visiter l'ensemble du quartier troglodytique situé au sud, dans le Sasso Caveoso qui date en bonne partie du milieu du XVIIe siècle.

Nous allons aller vers la ville basse et le ravin de la Gravina, en empruntant une série de rues pavées, d'escaliers et de porches, en partant par la Via delle Beccherie. Il ne pleut pas, heureusement sinon gare aux glissades sur les pavés lisses.



Sur une placette, se dresse non pas la façade d'une église mais celle du Palazzo del Sedile ("Palais du Siège") un peu délabré qui sert de Conservatoire de musique Egidio Romualdo Duni. Construit en 1540, le Conseil municipal s'y réunissait jusqu'en 1944. L'entrée se fait par le grand arc central encadré de deux tours rococo à la base desquelles sont placées les statues de Sant'Eustachio et de la Madonna della Bruna (Sainte Irène), les saints patrons de la ville. Rapide coup d'oeil sur la place voisine et l'église Saint François d' Assise (nous y passerons en remontant).
Retour sur la place du Sedile avec un petit arrêt dans une boutique où l'on peut voir des céramiques originales, les fameux sifflets appelés "cucu" (coucou), une flûte globulaire à un trou, en forme de coq en terre cuite avec un émaillage polychrome. Jadis il servait à éloigne les mauvais esprits puis on l'offrit aux jeunes mariés comme symbole de fertilité. C'est devenu un gadget pour enfants et touristes depuis les années 1950.
D'ici, on aperçoit sur notre gauche la haute et austère muraille du Couvent de Saint-Augustin  situé dans le Sasso Barisano et construit en 1593 (sur l'ancienne crypte de San Giuliano datant du XIIe siècle).
Nous quittons la place par une rue en escalier passant sous le porche  "Gradoni municipio" situé à gauche du Palazzo.

En parcourant le labyrinthe des ruelles, porches et escaliers, on voit immédiatement que les habitations comportant le plus d'extension hors grotte et les mieux exposés sont aussi ceux qui apparaissent occupés et sont bien restaurés car leurs habitants peuvent plus facilement y trouver le confort attendu de nos jours.  Nous continuons à descendre par des rues pavées et parfois en escalier aménagés, comme on pourra le voir, pour la circulation occasionnelle de véhicules avec des pâtés de ciment adossés aux bordures afin de permettre leur franchissement. De belles demeures voisinent avec des placettes à l'habitat plus vétuste.

Bientôt la vue se ferme par le rocher du Monterrone surmonté d'une croix métallique et percé de grottes et d'églises rupestres.  En se retournant vers la ville haute, on aperçoit les clochers de la Cathédrale (sur la droite), de l'église Saint François d'Assise (au centre)  et de l'église du Purgatoire (à gauche).
Nous arrivons bientôt au bord du ravin de la Gravina, sur le parvis de l'église des Saints Pierre et Paul (San Pietro Caveoso). Sa construction remonte à 1218. Le bâtiment a subi des modifications et des rénovations au cours des siècles notamment au XVIIe avec l'ajout de la façade et la construction de la tour de style baroque.
De la place, d'un côté on a une très belle vue sur l'autre côté du ravin percé de nombreuses grottes que les touristes en plus long séjour dans la ville sont en train de visiter. De l'autre côté, se dresse le bloc rocheux du Monterrone qui domine la partie basse du  Sasso Caveoso et est occupé par les églises de Santa Maria de Idris et San Giovanni (en crypte dont l'accès se fait par un tunnel creusé dans la roche). 

   


Nous allons maintenant visiter la Casa Grotta di Vico Solitario, une ancienne demeure aménagée en musée. La visite est précédée d'une présentation audiovisuelle. La grotte exposée au sud-est a été réduite et remaniée en 1948 lorsque a été construit le mur de soutènement de l'éperon rocheux de l'église de la Madonna de Idris. Les 55,50m² qu'elle couvre sont pour 70% en grotte et le reste en extension maçonnée. Dans les différentes pièces de la grotte, on peut voir la cuisine,  et une grande salle servant tout à la fois d'écurie avec l'outillage agricole, de salle à manger, de chambre (le berceau du bébé était posé sur une commode pour gagner de la place)...

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 Remontée au centre par les rues piétonnes Ridola et Corso

Pour remonter, Angela nous conduit par un itinéraire moins  pentu. En remontant tranquillement on peut observer des détails comme c'est étranges anneaux de pierre faisant saillie d'un mur ou les fossiles de coquillages parfaitement conservés apparaissant dans la pierre calcaire utilisée pour les construction. Le soleil au zénith sèche les vêtements suspendus à des fils au-dessus des rues ou au long des façades.



La Calata Domenico Ridola débouche au coin de la Piazza Giovanni Pascoli d'où on a une superbe vue sur les sassi depuis un belvédère.

 


Le Musée National d'Art Médiéval et Moderne
se trouve ici. Plus de cent œuvres d'art réalisées entre le Moyen-âge et le XVIIIe sont présentée dans le Palais Lanfranchi (entrée payante) qui date de 1668 et servit de séminaire puis de lycée. Il dispose d'annexes dans deux anciennes églises. Nous avons un moment pour jeter un coup d'oeil dans l'une d'elles, l'ancienne église de la Madonna del Carmine (N-D du Mont Carmel), construite par l'Ordre des Carmes au début du XVIIe siècle. Le bâtiment à une seule nef a ensuite été abandonné par la Communauté et annexé par le séminaire voisin. Au dessus de la porte une niche abrite une statue de la Madone due à Stefano de Putignano. Une niche à droite est dédiée à Saint Nicolas et une autre, à droite, à Saint-Philippe Neri, fondateur de la Congrégation de l'Oratoire. En ce moment, une exposition d'art contemporain s'y tient (entrée libre).

La place se prolonge par la large rue Domenico Ridola rendue piétonnière. Nous passons devant la longue façade d'un autre musée, Museo Nazionale Domenico Ridola,  installé dans l'ancien Couvent des Clarisses (Santa Chiara) construit entre 1668 et 1702 et qui avait eu un usage d'hôpital. Puis elle servit d'habitation et enfin d'entrepôt où le sénateur Domenico Ridola, passionné d’archéologie, y stockait ses collections avant d'en faire don à l'Etat.
Lui fait suite l'étonnante Église du Purgatoire, construite entre 1726  et 1747 dans le style baroque tardif, avec une une façade décorée sur le thème de la mort et de la rédemption des âmes. Le portail en bois est divisé en 36 carrés montrant dans la partie supérieure les crânes de prélats (coiffé de mitre  ou de tiare) et des rois  et dans la partie basse ceux  de gens ordinaires. Sur la façade une inscription dit à peu près ceci "Le triomphe de la mort et la fugacité de la vie".  Le côté sinistre est encore accru par le relief présentant des squelettes et un personnage qui brûle dans les flammes. Toujours à  l'extérieur, de chaque côté de l'entrée, deux petits piliers de pierre sont également couronnés de crânes. L'intérieur est en forme de croix grecque surmontée d'une coupole octogonale peinte. Le maître-autel abrite les reliques des saints Jean de Matera, Calixte et Prospère.

   


 
Nous arrivons place Saint François où se dresse l'église du même nom, construite en 1248, sur une ancienne église hypogée consacrée aux saints Pierre et Paul. L'église a été dotée d’éléments baroques en 1670 et c’est de cette époque que date la belle façade monumentale  où figurent des statues de L’Immaculée, de saint François et de saint Antoine.


Nous poursuivons par la Via del Corso
. Sur la gauche, dans un petit renfoncement, en haut d'une volée de marches, se dresse la petite église à une seule nef de Sainte-Lucie à la Fontaine (Chiesa di Santa Lucia  alla Fontana) dont la construction a été achevée en 1797  afin d'y transférer le couvent de bénédictines, jusque-là logé dans le couvent de Sainte-Lucie à Civita dans les Sassi.

Nous voici revenu près de la fontaine, à l'extrémité de la vaste place Vittorio Veneto.
Il est exactement midi. Angela nous quitte et nous avons un petit quart d'heure de quartier libre avant de nous enfoncer dans une ruelle toute proche, Vico San Giuseppe, pour aller déjeuner.

 

La terrasse panoramique du restaurant Il Terrazino  offre une vue superbe sur le Sasso Caveoso. Je profite de cette heure où le personnel est très occupé pour suivre Rosaria et Claude dans les caves qui s'enfoncent très loin et très profondément sur deux niveaux creusés dans le rocher. Le vin ne peut qu'y passer du bon temps mais on ne se permet quand même pas une dégustation.
Au menu : pâtes fraîches à la tomate et au basilic, assiette de viande comportant côtelette de porc, steak, saucisse avec garniture de frites. Pour finir, glace aux trois chocolats.

Nous quittons le restaurant à 13H15 pour retrouver notre car par les rues Ascanio Persio  et Don Giovanni Minzoni, en passant devant l'immeuble de la Chambre de Commerce, d'Industrie et de l'Artisanat.

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 Traversée de la Basilicate et de la Campanie en direction de Naples

Nous quittons la ville à 14H et, sous un ciel redevenant de plus en plus gris,  un long et ennuyeux trajet de 250 kilomètres que nous mettrons un peu plus de 4 heures à parcourir car il nous faut traverser la région Basilicate d'est en ouest puis, après Potenza, remonter la moitié de la Campanie en direction de Naples.  Tout cela ponctué d'averses, de tunnels et viaducs, de chantiers de travaux avec leurs déviations.
Petite pluie maintenant qui gâche la vue sur les collines couronnées de villages: sur la droite Montecaglioso avec son clocher et sur la gauche Miglionico avec son château fort carré. Nous rejoignons la voie expresse E847 qui remonte  la vallée du fleuve Agri, long de 135km  qui se jette en Mer Ionienne, dans le Golfe de Tarente.
Bientôt les dents acérées des Apennins se dressent à l'horizon, noyées dans la grisaille. Nous passons dans la périphérie sud de la ville de Potenza (70 000 habitants), chef-lieu de la province du même nom. Une dizaine de kilomètres plus loin, sur la droite, nous apercevons la colline de Picerno coiffée par son église et  son château. Après Vietri di Potenza, on passe en Campanie et on rejoint bientôt l'autoroute A3 et la vallée du Tanagro. 
Ce trajet sans visite et dans la grisaille est égaillé par les gauloiseries de Claude et de Jean. Ajoutons-y des histoires plus relevées de Michel et les chansons de l'épouse de Jean que l'on a surnommée "Edith" à cause de son répertoire...

 

 

Enfin c'est Eboli, la plaine côtière, les marbriers de Battipaglia et de Pontecagnano, la Mer Tyrrhénienne avec le Golfe de Salerne,   puis le massif qui se prolonge par la péninsule de Sorrente. Nous voyons maintenant le Golfe de Naples, le Vésuve et à ses pieds Pompéi.

Nous traversons Castellammare di Stabia pour rejoindre notre hôtel qui sera notre "port d'attache" pendant 3 nuits. Rosaria apprécie également de retrouver son foyer pendant ces quelques soirées...
Il est plus de 18H15. Castellammare est une ville de 65 000 habitants, bâtie sur les ruines de  l'antique Stabiae. C'était un lieu de villégiature et de thermalisme apprécié des Romains qui  avaient conquise la petite cité grecque en 340 avant J-C. La ville fut détruite lors de l'éruption du Vésuve en l'an 79. La première partie du nom composé donné à la ville, fait référence à un château.

L'hôtel dei Congressi se trouve au sud de la ville, au pied des collines boisées avec des établissements thermaux (site connu depuis l'Antiquité), avec de  l'autre côté vue sur le Golfe de Naples et le Vésuve.

 C'est un hôtel un peu vieillot dont les 4 étoiles ont pâli. Sur ces cinq niveaux, il dispose de 92 chambres, de 4 suites et de plusieurs salles pour des conférences et des banquets. Le  mobilier des chambres en bois sculpté et marqueterie est à la fois pompeux et vintage.
Des chambres, les vues sont intéressantes: au sud vers les collines boisées des Monts Lattari, au nord vers le Vésuve et la baie de Naples.
 


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