"KHAJURÂHO et
Parc de PANNA
 


Temples de l'ouest
 - Lakshmana
 - Kandarya-Mahadeva
 - Devi Jagadamba
 - Vishvanatha

Temples de l'est
 - Parshvanath
 - Adinath
 - Shantinath

Mini safari au Parc de Panna
 



Le SEXE sacré
 

 Une semi-nudité banalisée...

Il convient de distinguer la nudité rituelle, celle qui est déterminée par des pratiques magiques, de la nudité profane. Par exemple pour les moines adeptes de l’hindouisme ou du jaïnisme la nudité n’est pas seulement un élément d’une grande ascèse, mais aussi le symbole d’une spiritualisation extrême. 

A cause du climat tropical et semi-tropical, la nudité et la semi-nudité étaient courantes dans l'Inde ancienne et les artistes s'en inspiraient.
La nudité mammaire était la norme dans différentes cultures asiatiques avant les invasions musulmanes du XIIIe et XIV siècles. Ainsi les femmes indiennes, notamment dans le sud tropical étaient torse nu avant le Moyen Âge. Des peuplades d'Inde du Sud ne se recouvrant quel le bas du corps d'un pagne comme les Tamouls le long de la côte de Coromandel, les Tiyans et d'autres peuplades de la côte de Malabar, les Nadars sur les îles de Cochin... pratiquaient couramment la nudité mammaire jusqu'au XIXe voire jusqu'au début du XXe siècle. Ailleurs, lorsqu'il était fait usage du sari, seul un sein restait découvert.
Vers la fin du XIXe siècle, l'influence des missionnaires à pousser les femmes à se couvrir la poitrine. C'est à partir de l'époque victorienne, qui débute vers 1832 en Angleterre, que la pratique puritaine de la dissimulation de la poitrine féminine est devenue une obligation. Sous le sari a été ajouté depuis environ un siècle, une sorte de brassière ou de corsage serré (choli) laissant le ventre nu et faisant du même coup fonction de léger soutien-gorge.
Dans le sud du pays, les hommes sont encore légèrement vêtus notamment les paysans, avec un simple pagne ou dhoti.
 

L'érotisme sacré...

L'
oeil occidental peut être choqué ou au moins étonné par l'esthétique religieuse hindoue révélant le corps humain magnifié et exalté dans la sculpture (et parfois la peinture). Les temples de Khajurâho en sont la parfaite illustration.

Ici la notion occidentale, ou judéo-chrétienne, de péché originel, marquée par une interprétation sexuelle était totalement inconnue. Au contraire, une grande partie de la vie religieuse repose sur le principe même de la fécondité.
D'ailleurs la représentation du dieu Shiva, fils de Brahma, dieu destructeur (parricide, il décapita son père incestueux d'où l'existence de sectes où l'on porte un crâne)  et régénérateur, le  Linga ou lingam, ne prend-elle pas la forme d'un symbole phallique surmontant un bassin circulaire symbolisant le sexe féminin (le yoni)? A l'origine ce symbole était associé à l'érotisme et à la fertilité. Chez les Champa de l'Annam (partie centrale du Vietnam actuel), le lingam n'a pas qu'un forme symbolique mais est une représentation réaliste du phallus (à voir au musée de la sculpture cham à Da Nang)..
Quant à Krishna (9ème réincarnation de Vishnou, marié à Lakshmi), il avait 18 000 femmes. Coquin, il avait dérobé les vêtements des femmes qui se baignaient. Cela n'arriverait plus maintenant car les Indiennes se baignent tout habillées.
Au sud de l'Inde, à Tanjore, le temple de Brihadishvara abritait autrefois  400 danseuses (ou de prostituées) sacrées appelées devadasis. En fait il s'agissait de femmes lettrées pratiquant de nombreux arts (peinture, poésie, musique, danse...). Cela n'est pas sans rappeler les vestales de l'Empire romain ou la pratique de l'Inca qui offrait des Vierges Sacrées, les acllas,  aux membres méritants de l'aristocratie.

Ainsi, l'érotisme se mêle souvent au sacré et par là même sont mises en avant les vertus du désir et de l’amour.
L'homme et la femme doivent atteindre quatre buts (purushartâ) :
 - Kâma, le désir
 - Dharma, le devoir et
 - Artha, l'acquisition des biens.
Ces trois objectifs sont mis au service d'une finalité suprême la Moksha, la libération.

Le sexe revêt une grande importance dans la mesure où le cosmos tantrique est divisé en principe masculin (potentiel) et principe féminin (énergie) qui ne peuvent aller l'un sans l’autre. Au fond de l'Homme réside toujours un sentiment d'incomplétude variable selon l'importance des parts de féminité et de masculinité de l'individu. Ce que les Chinois traduisent si bien dans le symbole du Yin et du Yang. Et dans nos Religions du Livre, Eve n'est-elle pas générée à partir d'une côte d'Adam? Donc rien d'étonnant à ce que les grands dieux de l'hindouisme n'échappent pas à cette dualité.
Pour ce faire, les divinités féminines du Panthéon hindou représentent à la fois la partie féminine des dieux et leurs épouses. C'est par leur énergie féminine qu'ils agissent mais la fusion peut encore aller plus  loin.
Prenons le cas de Shiva
  Ardhanishwara, sa forme androgyne que l'on peut voir dans des temples du sud (à Mahabalipuram ou Kumbakonam): masculin à droite et féminin à gauche. Il est amusant de faire un rapprochement entre cette représentation de Shiva et les concepts modernes en neuropsychologie. Selon les scientifiques, le raisonnement, activité plutôt masculine, est dirigé par l'hémisphère cérébral gauche qui contrôle la partie droite du corps tandis que l'intuition, activité plutôt féminine, est dirigée par l'hémisphère droit, lequel contrôle la partie gauche du corps.
Puisque nous sommes dans le domaine d la science moderne et à propos de l'ambivalence sexuelle, précisons que même si le sexe de l'embryon est déterminé dès la fécondation, la première ébauche de gonade n'apparaît qu'à la septième semaine de développement. On parle de  dimorphisme sexuel. Ce n'est qu'à partir de la douzième  semaine que les organes génitaux externes d’un fœtus féminin.


Le Tantrisme...


La tradition raconte qu'un jour, le dieu Kâma Manmatha, chef de l'Eros, fils aîné né du coeur de Brâhma, régit le cycle des incarnations, armé d'un arc et de flèches d'amour (pupashara), en décocha l'une de ses flèches sur le plus puissant des ascètes, Shiva qui méditant solitaire au sommet du mont Kaïlash
parvenait toujours à retenir sa semence (c'est ce que symbolise le lingam). Ainsi touché, Shiva ne put échapper à la puissance de l'amour. Kâma mettait ainsi à l'épreuve la puissance de concentration suprême du dieu Shiva et la maitrise implacable qu'il avait acquise sur ses sens. Shiva, furieux du trouble qu'il sentait monter en lui, réduisit Kâma en cendres par le pouvoir de son troisième oeil. Néanmoins vaincu par le désir Shiva céda au charme de la belle Pârvatî.  Il avait trouvé "sa moitié" et leurs sexes (lingam et yoni) allaient s'unir.

À la suite du védisme (entre 1500-1000 av. J.-C.) qui plaçait le désir (kāma) à l’origine de la Création, le brahmanisme avait développé au contraire une  idéologie de la rétention. Le tantrisme qui apparut ensuite  se positionna en transgression, restaurant le kāma en tant que voie de libération (moksha).
Il ne faut pas oublier qu'il renouait avec le fondement des cultes phalliques du Lingam
Le Tantra est un terme appliqué à un système métaphysique originaire de la région himalayo-indienne qui considère comme base de l'univers deux principes symbolisés par le couple masculin et féminin. C'est une  voie de transformation de l'être humain  qui passe par le corps et les cinq sens. La délivrance est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité, par la pratique de rituels et d'exercices yogiques. Le pratiquant (tantrika) doit transmuter son corps pour l'intégrer aux forces de l'univers, en utilisant le désir, énergie du monde, y compris par  la sexualisation du rituel.

Pour ses partisans, le tantrisme est une voie authentique et une ascèse difficile, et parfaitement honorable.
Ceux qui le condamnent y voient une dégénérescence avec des rituels orgiaques et une forme de prostitution institutionnalisée par ses prêtres.

(cf. http://www.couleur-indienne.net/Amour-et-erotisme-dans-la-tradition-hindoue_a78.html

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Etape précédente:
ORCHHA

Etape     suivante:
VARANASI (Bénarès)

Vendredi 5 février

 Départ d'Orchha à 9H pour attaquer un trajet de 4 heures et parcourir à peine 180 kilomètres. Il faut dire que pas mal de sections du réseau routier de cette région sont étroites et mal revêtues.
Au départ, nous passons le pont routier parallèle au pont ferroviaire sur la Betwâ.  Plus tard, après Mau Ranipur, nous franchirons la rivière Dhasan,  affluent de la Betwâ. Puis ce sera Chhatarpur et nous quitterons la route 75 (ou NH39) à Bamitha  pour les 8 derniers kilomètres sur une route confortable nous conduisant à Khajurâho.

Sur ce trajet, spectacle de petit collège rural, de villageois coupant des arbres d'alignement, de paysage très aride et rocheux par endroit nous rappelant le plateau du Dekkan et le Tamil Nadu intérieur, point d'eau à côté d'un cloaque fangeux, laitier transportant une demi douzaine de gros bidons accrochés au porte-bagage de sa moto, pont en construction, crématoire villageois, convoi exceptionnel transportant une grue, dépôts d'ordures plastiques, petits mausolées de pierre ou blanchis à la chaux, bouses mises à sécher, puits-citerne, gracieuses lycéennes à vélo et jeunes écoliers en uniforme,  ferme avec des grains (riz? lentilles?) mis à sécher dans la cour. Non loin de Chhatarpur, on peut voir un ancien édifice évoquant un petit palais ou plus probablement un imposant mausolée orné de chhatris aux angles ainsi qu'autour du dôme central. Bien sûr, on n'évitera pas les salons de mariage ou une publicité électorale pour le parti du Congrès qui semble tout ignorer de la notion de parité de genre...

Près du but, nous traversons Bamitha, petite bourgade avec ses artisanats utilitaires puis une maison kitsch en rose saumon, avant d'arriver à Khajurâho. Il est difficile de connaître la population de Khajurâho qui est qualifié de "village", les valeurs que l'on peut trouver vont de 10 000 à 25 000 habitants (en passant par les intermédiaires 15 000 et 20 000 !)...

L'hôtel Ramada **** où nous déjeunons se situe après l'aéroport de Khajurâho et la petite rivière  Khudar, à 2 ou 3 kilomètres du village et des sites des fameux temples de Khajurâho. Hôtel, apparemment prisé pour l'organisation de grands mariages à en juger par les décors mis en place. Ici le wifi est payant (400INR par jour!) mais heureusement les chambres sont confortables. Notre chambre en rez-de-chaussée donne sur un parc avec même un petit jardin potager situé à l'arrière. Une piscine est également disponible et l'on peut commander des massages. L'hôtel malgré son aspect moderne est très bruyant par rapport à la circulation dans les couloirs et mal insonorisé entre chambres et entre étages. De plus, les chasse-d'eau sont particulièrement bruyantes et inefficaces..
Le groupe Marriott International a cédé les hôtels Ramada à son concurrent américain Cendant Corporation en 2004 qui les gèrent sous l'entité Wyndham Worldwide.

Déjeuner servi à table et l'on réussi avec le concours de Mahipal à se faire préparer du poulet cuisiné spécialement genre blanquette, sans aucune épice. Par contre, à 107INR,  la bouteille d'eau  (traitée et non de source) a fait la culbute par rapport à Delhi.

A 15H, nous quittons l'hôtel pour commencer les visites.

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Les temples (érotiques) hindous - le complexe ouest

«Œuvre de la dynastie des Chandella, qui connut son apogée entre 950 et 1050, les temples de Khajurâho dont il ne subsiste plus qu'une vingtaine se répartissent en trois groupes distincts. Ils appartiennent à deux religions différentes, l'hindouisme et le jaïnisme et réalisent une synthèse exemplaire entre l'architecture et la sculpture. C'est ainsi que le temple de Kandariya est décoré d'une profusion de sculptures qui comptent parmi les plus grands chefs-d'œuvre de la plastique indienne.»
(cf. http://whc.unesco.org/fr/list/240).

Selon la légende, Khajurâho aurait été fondé par Chardravarman, fils du dieu de la lune (Chandra) qui aurait jeté son dévolu sur une jolie vierge se baignant dans une rivière. 
Les temples de Khajurâho qui subsistent ont été construits par les souverains de la dynastie Chandella entre le Xe et le XIIe siècles,  Khajurâho étant la capitale religieuse de cette dynastie. Ces temples étaient consacrés aux cultes hindouistes et jaïns.
Des 85 temples édifiés de 900 à 1050, il n’en reste plus qu’une vingtaine (25). L’éloignement de Khajurâho a permis aux temples d’être sauvés des destructions musulmanes. Abandonnés par les dynasties, la jungle reprit ses droits. C’est en 1838 que l'officier britannique  Burt les redécouvrit. Ils sont classés au Patrimoine mondial de l'UNESCO
depuis 1986.
 

Le temple actif de Matangeshvara:

A l'extérieur de la zone archéologique protégée, se dresse le temple actif de Matangeshvara utilisé par les fidèles.

C'est l'un des plus anciens temples de Khajurâho puisque élevé au début du Xe siècle par le roi Harsha.  Il est dédié à Shiva représenté par un  lingam de grès poli, haut de huit pieds et considéré comme l'un des plus importants en Inde. Il comporte aussi de magnifiques plafonds. Les murs extérieurs sont sans sculptures contrairement aux suivants.
Le frère de notre guide local, un brahmane, y officie. Matin et soir, la cérémonie de l'Aarti s'y déroule. C'est un rituel hindou au cours duquel la lumière de mèches imbibées de ghī (beurre clarifié) ou de camphre est offerte aux déités.
 


Le groupe ouest est le plus connu pour ses sculptures érotique

Un site internet à consulter: http://flanerieenasie2.blogs-de-voyage.fr/2014/03/05/khajuraho-et-ses-temples-cultes-du-groupe-ouest/

La visite débute avec le vaste ensemble des temples de l'ouest particulièrement connu pour leurs sculptures érotiques bien que celle-ci ne constitueraient que 10% des sculptures (certains, plus modestes, parlent de 5%). Bien sûr, mine de rienm les guides ne manquent pas de signaler les plus croustillantes aux visiteurs qu'ils savent intéressés par la chose. Après, le jeu consiste à en dénicher d'autres par soi-même et il y en a...
Ce genre de sujet se retrouve  dans de grands reliefs (les sujets représentés sont nettement détachés du support) de près d'un mètre de haut ainsi que sur  de longues frises plus petites courant sur plusieurs niveaux séparant les registres principaux.

Les sculptures illustrent tous les aspects de la vie  y compris le sexe. Celui-ci revêtait une grande importance dans la mesure où le cosmos tantrique est divisé en principe masculin (potentiel) et principe féminin (énergie) qui ne peuvent aller l'un sans l’autre.
Ici, contrairement à d'autres temples, du sud notamment, pas des gopis, de naïves bergères jouant de la flûte, mais surtout des apsaras, les danseuses célestes. Bien sûr les Dieux sont présents sur les fresques évoquant les grandes épopées qui constituent le fondement culturel indien, le Mahâbharata et le Râmâyana. D'autres tableaux immortalisent les exploits de rois bâtisseurs et conquérants. Enfin,  tout un ensemble d'images mettent en scène la vie quotidienne en partie fantasmée en ce qui concerne les scènes érotiques...

Les murs extérieurs sont pourvus de frises et de médaillons sculptés répondant à une hiérarchie. Les parties basses du temple représentent le niveau humain, les parties hautes, le niveau divin.
 - Les frises des parties basses du temple présentent des scènes de la vie ordinaire, quelquefois des scènes triviales. Ainsi, les actes sexuels ont-ils une prédilection pour les postures considérées comme "bestiales", par exemple l'homme debout pénétrant par l'arrière la femme penchée en avant, voire complètement animales avec l'acte sexuel entre un être humain et un animal... On est tenté de voir dans ces représentations l'aspect le plus "bas" de l'activité sexuelle humaine.
 - Les accouplements souvent acrobatiques pour lesquels les touristes manifestent beaucoup d'intérêt sont le fait de Yogi experts dans la pratique du du Tantrisme. Ces postures "risquées" de Kama Sutra ne sont pas faites pour le commun des mortels.  Ces "exploits" mettent souvent en jeu plusieurs partenaires et des assistantes qui trouvent manuellement leur satisfaction. Contrairement au commun de mortels, pour ces adeptes le tantrisme est une voie de libération des conditionnements de l'être humain, pour autant qu'elle soit guidée par un enseignant qualifié (guru) et par des motifs non attachés à la jouissance physique. Les postures spéciales adoptées exigent des compétences physiques hors du commun dont les objectifs dépassent largement la sexualité "normale".
- Sur les registres architecturaux où résident les êtres célestes, les nymphes gracieuses  aux formes voluptueuses et aux courbes sensuelles ont tout pour inspirer des désirs puissants. Leurs activités (se regarder dans un miroir, se coiffer, se maquiller les sourcils, se retirer une épine du pied, faire ou défaire un vêtement de mousseline transparente) n'ont d'autre but que la séduction. Parfois elles ouvrent leur léger vêtement au niveau des cuisses, dévoilant leur sexe. Elles sont représentées accompagnées d'une petite servante ou d'un petit singe à leurs pieds. Cet animal symbolise la passion amoureuse aveugle. D'autres ont un scorpion tatoué sur la cuisse, un animal qui évoque la passion sexuelle. Les dieux qu'elles accompagnent et entraînent dans des jeux amoureux sont des êtres parés de tous les attributs de la beauté et de la séduction. On représente ces couples dans des postures sensuelles (par exemple le dieu enlace sa compagne, nymphe ou shakti, sa main tenant gentiment son sein, et ils se regardent amoureusement) mais pas s'accouplant.
La représentation des divinités  se trouve  au niveau de la partie sacrée du temple, sous la tour curviligne (shikhara), laquelle surmonte l'espace sacré de la cella. Ici les divinités se trouvent sur trois registres superposés, à plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol.

Lorsqu'ils ne sont pas complètement nus, les personnages ne sont parfois  "habillés" que de parures: collier en sautoir passant sur les mamelons, "ceinture-string" faisant office de cache-sexe. Les nymphes que l'on voit ici n'ont rien à envier pour la beauté plastique aux Vénus antiques et aux Eve de la Renaissance européenne.  Elles sont gracieuses et vivantes par leur déhanché, par des attitudes naturelles...    Une particularité du canon de la beauté féminine réside ici dans la bien peu réaliste forme parfaitement en demi-pamplemousse des seins de ces dames...
Autre remarque, le caractère parfois cru de certaines scènes est accentué en raison de l'angle sous lequel elles se présentent. Même en prenant du recul, les tableaux placés en hauteur sont vus en contreplongée, autrement dit en plaçant au premier plan les organes génitaux...

 

K hajurâho
amasutra


Le Kamasutra (''sentences sur le désir/plaisir'') est un recueil indien traitant des diverses activités sexuelles, écrit entre les VIe et VIIe siècles (d'autres sources lui donnent deux millénaire d'existence), attribué à un brahmane de haute caste, Mallinga Vatsyayana qui a repris les enseignements d'anciens maîtres (Bhabhravya, Gotamukha et Gonikputra) et a été commenté au XIIIe s. Le recueil destiné aux classes aisées indiennes ne contient des illustrations qu'à partir d'éditions du XVIe siècle. Il a été traduit pour la première fois en anglais par Richard Francis Burton  en 1876 (on trouve aussi mention de la date de 1883) et il s’adressait de façon restreinte aux orientalistes.

Il comporte 7 parties (adhikaranas) et c'est surtout la seconde qui a  été longtemps considérée en Occident comme un texte obscène et immoral (sa publication ne devint légale au Royaume-Uni qu'en 1963). Cette partie traite des positions amoureuses, au nombre de 64.
Par ces activités, la délivrance ou  moksha est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité, par la pratique de rituels et d'exercices yogiques procurant le maximum de plaisir sexuel.

Le but des sept livres constituant ce traité est de prodiguer un enseignement pratique destiné notamment à faire des femmes des "femmes Lotus", de parfaites Padmini afin de permettre l'accomplissement de la jouissance physique. une place importante est consacrée à l'amour et la recherche du plaisir sensuel, le kâma, considéré comme l'une des trois ''finalités de l'homme'', la plus éloignée du renoncement, la plus basse (les deux autres étant, la satisfaction des désirs matériels, l'artha, d'une part et la dévotion et la morale, le dharma, d'autre part).
On va donc y trouver des exposés sur les techniques qui concourent au plaisir amoureux (art des préludes), descriptions des variantes de l'amour physique, sur les différents types de partenaires amoureux (jeune fille, épouse, femme d'autrui et courtisane), sur le  juste assortiment des partenaires en fonction de leurs caractéristiques physiques ainsi que sur le recours aux breuvages aphrodisiaques et autres excitants.

L'art érotique hindou (shringâra rasa) est divers dans son expression et ses supports. Ici à Khajurâho, on est face à un KAMASUTRA DE PIERRE. Il y a un millénaire on a gravé dans la pierre diverses représentations de la sexualité: en solitaire, en couple, en trio, en groupe (les partouzes n'ont rien de contemporain) et avec des animaux. Le rôle de la femme peut aussi bien être actif et dominant que celui de l'homme. Sans parler des positions les plus acrobatiques et risquées réservées aux expert du yoga, par exemple, avec l'un (le ou la) des partenaires reposant tête en bas, en chandelle, soutenu ainsi que sa (ou son) partenaire par des assistantes...
 L'Occidental libéré sexuellement et blasé qui passe ici peut être  fort surpris de voir que le siècle passé n'a rien inventé ni découvert. Normal puisque le sexe est vieux comme l'humanité... Liberté et libertinage ont été de toutes les époques...

Le répertoire des caresses et des positions est étendu: masturbation, fellation, cunnilingus, missionnaire, levrette, 69,  cuillères, enclume, roseau, charrue, tigre, Andromaque, l'union du crabe, le grand 8, suspendue... sodomie et zoophilie (autant masculine que féminine). A noter qu'influencé par le colonialisme, le Code Pénal indien condamne certaines pratiques jugées déviantes considérées contre nature.


Sur le sujet, vous pouvez lire:

 "Kamasutra, le traité le plus ancien du monde sur le sexe et la passion" de Tarun CHOPRA  
 publié en version française et illustré  de centaines de photos en couleur de sculptures et de gravures anciennes (216 pages)
aux Editions Prakash Books India - New Delhi 2006
Disponible sur les sites de vente en ligne dans une fourchette de prix entre 10 et  15€.
 

 

Le temple de Varâha:

Ce petit temple est consacré au sanglier, troisième avatar de Vishnu, forme prise par le dieu pour vaincre le démon Hiranyaksh. Il abrite donc une magnifique et imposante statue monolithique en porphyre noir sur laquelle sont gravées des représentations de divinités du panthéon hindou, des démons, naga, génies, musiciens et planètes. Un serpent est lové entre les pattes antérieures du sanglier représenté couché. Cette sculpture monumentale remonte au début du IXe siècle.
 

Le temple de Lakshmana:

Ce temple dédié à Vishnu a été construit vers 950 durant le règne du rajâ Chandelâ Yasovarman ou un peu après par le roi Dhanga.
Orienté à l'est (son entrée), le complexe est situé sur sa  plateforme surélevée (jagati) datant de l'origine. La structure reprend tous les éléments de l'architecture des temples hindouistes. La tour principale ou shikhara (situé au-dessus du garbha griha, le "saint des saints)" représente le mont Kailash, la demeure de Shiva dans l'Himalaya.
 



Bien qu'étant un des plus anciens sur le site de Khajurâho, il est aussi l'un des plus finement décorés, quasiment recouvert par des représentations de 600 dieux du panthéon indien.
L'extérieur percé de fenêtres à balcon aux balustrades ornées comporte deux rangées de grandes sculptures représentant des divinités, des animaux réels et mythiques, des couples et des scènes érotiques. Comme sur les autres temples on appréciera le côté vivant des scènes avec le déhanchement de personnages vus de face ou de profil et par leur gestuelle. Par exemple, la femme qui semble enlever une épine de son talon, assistée d'une petite servante.
Les scènes érotiques, très explicites, sont  situées sur le côté sud du bâtiment mais ne constituent en réalité qu'une portion infime de la décoration. L'une des plus remarquées est celle de l'homme en chandelle (reposant sur la tête) et pénétrant une femme qui enserre son bassin soutenue par des assistantes que l'homme caresse de ses mains libres.
Les murs de soubassement dévoilent des scènes de couples s’unissant dans des positions acrobatiques ou de scènes de zoophilie (un homme s’accouplant avec une jument tandis qu'une femme témoin de la scène se cache le visage). Ou encore, un éléphant qui détourne la tête pour voir la scène et semble sourire ou  encore un autre éléphant qui regarde  un homme doté d'une érection phénoménale...

La porte du sanctuaire tournée vers l'est est constituée de sept shakhas (panneaux verticaux), celui situé au centre est décoré de plusieurs incarnations de Vishnu. Le linteau représente la déesse Lakshmi flanquée de Brahma et Vishnu.
A l'intérieur, le sanctuaire contient une sculpture de Vaikuntha Vishnu à trois têtes (tête centrale humaine et, latéralement, de deux autres: de sanglier, représentant Varaha, et de lion, représentant Narasimha) et à quatre bras provenant du Tibet.


Le temple de Kandarya-Mahadeva:

Ce temple tire son nom de Kandara ("grotte") et Mahadeva ("grand dieu"), un autre nom de Shiva dans sa forme d'ascète, est situé immédiatement à l'ouest du temple de Lakshmana. Il a été construit par le roi Vidyadhara vers les années 1025-1050, bien que des légendes locales le fassent remonter à 1000 ans avant J.-C.
C'est le plus grand temple et le plus décoré avec 872 statues. Comme le précédent, il est orienté à l'est. La tour de 30 mètres de haut qui le surmonte est impressionnante.
L'extérieur du temple est décoré de 646  statues  mesurant près d'un mètre de haut réparties sur 3 registres avec un grand  nombre de scènes érotiques dont certaines très osées et d'autres très acrobatiques.
L'intérieur très dépouillé, comme c'est d'usage, contraste fortement avec l'extérieur foisonnant de sculptures mais compte néanmoins 226 statues dont un lingam en marbre représentant Shiva.





Le temple de Devi Jagadamba:

Le temple de Devî Jagadambâ partage la plate-forme du Kandarîya Mahadeva. Il s'agit de l'un des plus finement décorés, avec en particulier de nombreuses scènes érotiques. Bien que comportant une grande représentation de la déesse Devî, il était probablement consacré autrefois à Vishnu. Il fut construit au début du XIe siècle, à l'apogée de la dynastie des Chandella.
Trois grandes frises de sculptures courent sur les façades du temple. On y voit des sardula, aninaux mythiques, moitié animal, moitié humains, des femmes qui servent les dieux et déesses en portant des miroirs, des fleurs et encore des mithuna, ces fameuses sculptures de couples enlacés dans des poses sensuelles. Dans le sanctuaire on peut voir  une grande sculpture de la déesse Devi.
 




Temples de Vishvanatha (Vishwanath) et du taureau Nandi:

Ce temple a été construit en 1002 (ou 999) sous le règne de Dhanga. Des nymphes sensuelles écrivent, jouent de la musique, bercent des nourrissons et toujours des scènes érotiques, entre yoga et tantrisme.


Le modeste temple dédié au taureau Nandi, la monture de Shiva, est situé en face du Temple Vishvanath. Il est surmonté d'une frise érotique. Le Nandi est représenté couché comme c'est la tradition et il mesure 1,80 mètre de haut.

CEUX QUI DISPOSERAIENT DE PLUS DE TEMPS, POURRAIENT ALLER VISITER

A KHAJURAHO, au sud du village, voir les temples de Brahma et surtout ceux de Vamana (Xe s.) et de Duladeo.

Au RAJASTHAN, à Ranakpur, dans le même genre, le Temple jain de Parshvanatha (dédié 23èmeTîrthankara
) surnommé "le temple des prostituées" à cause des sculptures érotiques décrivant 84 positions du Kâma-Sûtra également représentées sur les murs extérieurs.

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Les temples jains - le complexe est


Au cours du règne des Chandela, de nombreuses villes du Bundelkhand, y compris Khajurâho, accueillaient de grandes et florissantes communautés jains. Quelques temples jaïns de cette période ont survécu dans cette partie située à l'est de Khajurâho et sont aujourd'hui situés derrière un mur d'enceinte construit au début du XIIème siècle, à l'exception du temple Ghantai.

Deux des anciens grands temples sont bien conservés.


Le plus grand et le plus beau temple jaïn est dédié à Parshvanath:

Ce temple contient une inscription le datant de 954 (ou 955?) après J-C désignant  son constructeur Pahila et mentionnant le roi Dhanga comme le roi régnant alors de la dynastie Chandella. 
On peut y voir une curiosité, un carré magique, le Chautisa (trente-quatre) Yantra, puisque l'addition des chiffres en ligne, colonne ou diagonale donne toujours la même somme de 34.
Il comporte une statue récente (XIXe) du 23e Tirthankara Parshvanath dont l'attribut est le naga.
Trois registres de panneaux sculptés ornent l'extérieur et comportent aussi quelques  scènes érotiques dans la partie supérieure. Outre les Tirthankara figés, le panthéon hindou est présent avec Vishnu, les quatre gardiens de l'horizon: Vayu (Varuna) dieu du Vent et gardien du nord-ouest, Kubera, dieu des Richesses et gardien du nord, Agni, dieu du Feu et gardien  du sud-est  et Yama, dieu de la mort et gardien du sud.
 



Temple d'Adinath:

A côté du temple précédent se trouve celui dédié à Adinath (ou Rishabhadeva),  "le Premier Maître" du jaïnisme, le premier éveillé, le premier des 24 Tirthankara (selon la tradition jaïne, il vécut au IXe siècle av. J.-C.). Le temple est plus petit mais comporte de beaux piliers. Pour les Jains, ici le taureau est l'attribut d'Adinath comme il est celui de Shiva pour les hindous.
Une inscription permet de le dater de 1215, pendant le règne roi Madanavarman, de la dynastie de Chandella.
 

Temple de Shantinath:

Le temple Shantinath est un ensemble composite moderne qui incorpore des sections de plusieurs temples et de plusieurs sanctuaires antérieurs. On peut y voir des représentations de divers Tirthankara  dont celle de Shantinath, le seizième maître éveillé du jainisme,  avec une inscription de 1085.


En retournant à l'hôtel, un peu avant 19H, petit arrêt au centre du village dans un atelier de sculpteurs qui reproduisent des statues en grès destinés aux amateurs qui souhaitent en orner leur jardin, même sous d'autres cieux.


Soirée animée avec un mariage organisé dans une aile de l'hôtel et banquet dans le jardin attenant. A défaut de musique digne de ce nom, beaucoup de bruit délivré par une sono rustique (comme nous en avions vu et entendu en Birmanie) consistant en une remorque équipée de 8 ou 10 haut-parleurs nous inondent d'une musique nasillarde.


Samedi 5 février, après-midi

Avec notre programme mal défini, nous nous retrouvons avec une matinée oisive. Après un tour dans les jardins de l'hôtel où des installations sont en cours de démontage suite à des festivités de mariage, nous faisons un petit tour le long de la large rue conduisant au village et y rencontrons le jeune  Reetesh   avec lequel nous discutons et découvrons sa jeune activité dans le tourisme.

Mini safari dans le parc de Panna

Le parc national de Panna abrite la plus célèbre réserve de tigres d'Inde.

A 13H, après le déjeuner pris à l'hôtel, une jeep Mahindra nous embarque avec Mahipal pour un mini-safari. Le parc est distant d'une trentaine de kilomètres, après être repassés par Bamitha, sur l'axe principal, nous traversons des hameaux  poussiéreux en raison de travaux d'aménagement routier. Nous faisons une étape d'une bonne demi-heure dans le camp des gardes et pisteurs puis une pause au café voisin de l'entrée du parc. En effet on n'y accède qu'à partir de 15H. Au chauffeur s'est joint un pisteur.

Aurons-nous la chance d'apercevoir des animaux notamment le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) qui est l'emblème du parc ?  Actuellement, dans le monde ne survivraient qu'à peine 3900 spécimens de cette magnifique espèce animale alors qu'on en estimait la population à 100 000 il y a un siècle...
Sur les 53 tigres adultes recensés dans ce parc, actuellement il en est parfois aperçu un de temps en temps lors des safaris. Il paraît que la saison des pluies s'y prête mieux mais les arbres qui ont alors repris leur feuillage et les herbes qui ont reverdi font obstacle à une bonne observation. Le tigre est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestre. C'est un superprédateur dont les canines peuvent mesurer 9 centimètres qui chasse principalement les cerfs et les sangliers

A 15H, les portes du parc s'étant ouvertes et notre véhicule est le premier à y pénétrer.  Nous pénétrons dans un paysage de savane et de forêt dépouillée. En cette saison les tecks ont perdu leurs feuilles. On peut voir également des arbustes tendu ou kendu  (Diopyros de la même famille que les kakis et plaqueminiers) dont les feuilles servent pour envelopper le tabac des célèbres bidî, les fines cigarettes  indiennes. On nous montre aussi le palmier à bétel (Areca catechu) dont le fruit, la noix d'arec, entre dans la composition des tout aussi célèbres chiques de bétel. Plus loin, autre curieux arbre à l'aspect de cactus...

LA CHIQUE DE BETEL

C'est une sorte de chewing-gum naturel dont les hommes font largement usage en Asie. C'est une substance à mâcher destinée à exciter la sécrétion salivaire et à donner du tonus. Elle est composée d'une feuille d'une plante grimpante de la famille des poivriers, le bétel (Piper betle), au goût poivré, d'une noix d'arec (Areca catechu) au goût sucré   auquel on ajoute des épices variées comme de la muscade, du girofle,  de la cardamome et du tabac ainsi que de la chaux parfois  obtenue à partir de  coquillages ou de corail carbonisés.
L'âcreté qui se dégage à la mastication provoque une sensation de bien-être, d'euphorie légère, de meilleure concentration, de sudation, d'augmentation de ses capacités physiques. Le bétel induit divers effets physiques tels que vasodilatation ou vasoconstriction, accélération du battement du coeur, hypo ou hypertension artérielle, augmentation du tonus, hyper salivation (de couleur rouge sang),  contraction de la pupille... Un mâcheur de noix de bétel se repère facilement par une bouche rouge, des dents noires, une haleine forte et des crachats intermittents de couleur rouge sang.
La chique de bétel est l'une des quatre ou cinq principales drogues psycho-actives au niveau mondial, avec le pavot (Papaver somniferum var. album), le kat ou cath (Catha edulis), la coca (Erythroxylon coca) et le cannabis (Cannabis sativa). En outre, le risque d'apparition de cancers est multiplié par 20 chez les chiqueurs en raison du mélange des deux cancérigènes que sont la noix d'arec et le tabac. En effet, la noix d'arec utilisée dans ces chiques provoque des cancers buccaux et œsophagiens par les nitrosamines carcinogènes  formées  lors de la mastication alors que les feuilles de bétel possèdent un pouvoir protecteur. Notons toutefois que la noix d'arec est utilisée depuis l'antiquité par la médecine chinoise comme médicament pour soigner les migraines, les rhumatismes ou pour abaisser la fièvre ou encore pour éliminer les parasites intestinaux.

 

Au bout d'une dizaine de minutes,  nous rencontrons nos premiers singes langurs gris ou langurs sacrés (Semnopithecus entellus dussumieri) connus aussi sous le nom de  semnopithèques ou entelles des Indes puisque leur habitat se trouve au centre de l'Inde. Le corps des adultes peut atteindre 70 cm de long avec une queue de 100 cm. Un petit au pelage doré  encore craintif s'accroche à sa mère tandis que les adultes restent tranquillement au bord de la piste.



Puis peu après, grâce aux sens aiguisés de l'observation du pisteur et du chauffeur, nous apercevons de grandes (jusqu'à 1,50 mètre au garrot) antilopes nilgaut (Boselaphus tragocamelus) de la famille des bovidés, antilopes  surnommées "vaches bleues" en raison du pelage gris ou gris-bleu du mâle alors que celui de la femelle est roux. C'est un animal typique des savanes et steppes herbeuses ainsi que des forêts claires de la péninsule indienne. Les pattes antérieures sont plus longues que les postérieures.  Le mâle possède une touffe de poils au niveau de la gorge et porte de courtes cornes. Ils ont des sens aiguisés pour fuir les prédateurs comme le tigre.
Peu après, c'est la rencontre avec deux espèces d'antilopes. Les sambars (Cervus unicolor ou Rusa unicolor) sont de grands mammifères herbivores de la famille des cervidés (sous-famille de bovidés) vivant en Asie du sud. Nous apercevrons principalement de nombreuses femelles de couleur fauve, un jeune mâle (daguet) aux bois naissants, un grand mâle et un peu plus loin,  une biche avec son faon buvant dans un point d'eau. A noter que les faons de cette espèce ont la particularité d'avoir un pelage de couleur uniforme, sans taches blanches.
Egalement, les antilopes chitals sont nombreuses  par ici: mâles, biches et faons. Les chitals ou cerfs axis (Axis axis) sont des cervidés répandus dans l'ensemble du sous-continent indien. Leur nom vient de l'hindi cītal, issu du sanskrit citrala voulant dire "avec des taches". En effet, leur joli pelage fauve-roux parsemé de rangées de petites taches blanches sur le dos et les flancs fait que cet animal a été largement introduit dans diverses régions du monde. Pour échapper au tigre, les chitals coopèrent avec les langurs. Ces derniers profitent de leur bonne vue et font aussi tomber des fruits dont profitent les chitals qui de leur côté se servent de leur odorat pour détecter le danger. Nous verrons des groupes importants de femelles accompagnées de quelques mâles. Ces animaux sont 5 fois plus légers que les sambars (la hauteur au garrot est inférieure à 1 mètre pour les mâles). Petits mais rapides (40 km/h en endurance et 95 km/h en pointe) et agiles (bonds de 2 mètres).
 



Arrêt au-dessus d'un étang au bord duquel on peut apercevoir des tortues  étoilées d'Inde (Geochelone elegans) ainsi qu'un joli martin-pêcheur perché près du rivage. On peut également voir de curieuses roches d'origine volcanique, des brèches ou poudingues, comportant des incrustations d'autres fragments de roches noires, blanches ou rouges (rhyolite? porphyre?).

Nous reprenons notre quête du tigre. Ce sont à nouveau des antilopes sambars et chitals et des singes langurs. Et de la couleur avec un animal emblème de l'Inde, le paon bleu (Pavo cristatus) en quête de nourriture sur le sol et donc proies possibles  pour les tigres et les léopards car son envol vers les arbres est souvent problématique.
Bientôt nous arrivons sur le rivage de la rivière Ken, affluent de la Yamuna. Assez loin, il faut utiliser zoom et jumelles, on aperçoit sur un rocher un crocodile ou plus exactement un gavial du Gange (Gavialis gangeticus). Il est impressionnant par sa taille (6 mètres soit autant que le crocodile du Nil) et remarquable par sa gueule effilée mais redoutable seulement pour les poissons et autres animaux aquatiques qui forment son ordinaire. Cependant il pourrait mordre si on venait le déranger mais il a aussi le handicap de se déplacer difficilement hors de l'eau. Cet animal est le "véhicule" de la déesse Ganga (le Gange).

A propos du projet pharaonique "Interlinking Rivers"

L'agence nationale de l'eau est chargée depuis 1982 du projet d'Interconnexion de 37 rivières et fleuves du pays à l'aide de barrages et de canaux de dérivation afin de favoriser l'irrigation (avec l'objectif de faire passer les surfaces irriguées de 140 à 175 millions d'hectares d'ici 2050 et, dans ce même intervalle,  de porter la production céréalière de 265 à 450 millions de tonnes) et la production hydroélectrique. Un projet qui engloutirait plus de 1,5 million d'hectares, provoquerait le déplacement de près de 3 millions de personnes et coûterait 144 milliards d'Euros.
Ce projet fut mis en sommeil pendant une dizaine d'années jusqu'à ce que le Premier Ministre Narendra Modi le réactive en 2014.

C'est ici, sur la rivière Ken que sont engagés actuellement les premiers travaux de ce grand projet national avec la construction d'un barrage en vue de connecter les rivières Ken et Betwâ. Mais ce projet pharaonique n'intervient qu'à la marge car l'irrigation se pratique essentiellement à partir des nappes phréatiques et il convient de protéger leur processus naturel de recharge,  d'éviter la salinisation des cours d'eau et la perturbation du cycle des moussons qui résulterait d'un moindre apport d'eau chaude fluviale dans le golfe du Bengale favorable à la formation de dépressions.


Toujours des animaux mais pas de tigre. D'autres véhicules parcourent les pistes et les pisteurs communiquent entre eux. Près de la rivière d'où nous venons, un tigre aurait été aperçu.
Il faut s'accroche car notre chauffeur lance la jeep à toute allure sur les pistes puis sur le rivage rocheux. Une bonne douzaine de véhicules sont là mais point de tigre. Y en a-t-il vraiment eu un ? Est-il reparti? Et il est déjà 17H15!

Nous repartons sans grand espoir. A tort car pas plus de cinq minutes se sont écoulées que notre pisteur signale des tigres dans les broussailles sur notre gauche. On s'éloigne avec l'espoir de les voir couper la piste plus loin, dans un vallon où l'on s'arrête. Bientôt on entend les singes crier. C'est bon signe.  Les autres véhicules, une dizaine, se sont également arrêtés sur l'autre versant. Bientôt on voit apparaître la fourrure rousse rayée de noir d'une majestueuse et nonchalante tigresse connue des pisteurs suivie par ses deux jeunes, un mâle et une femelle nous dit-on, âgés d'environ 17 mois. Ils quitteront leur mère et son territoire à l'automne prochain, à moins qu'ils soient expédiés vers un autre parc. Leurs rayures qui servent au camouflage sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et constituent une véritable "carte d'identité". Nonchalants certes mais avec de belles foulées et il peut courir sur de faibles distances à la vitesse de 50 km/h. Les mâles peuvent peser de 100 à 300 kilos pour une hauteur au garrot proche du mètre.
Nous aurons le loisir de les observer pendant 7 ou 8 minutes, approchant de la piste, la traversant puis s'enfonçant dans les hautes herbes de l'autre côté. Face à ces superbes gros chats  qui passaient nonchalamment à moins de 10 mètres de la jeep, on aurait presque envie de descendre pour aller les caresser.



Nous n'avons pas rencontré de lynx ou de sangliers par ici, pourtant assez communs. Ni de léopard indien
(Panthera pardus fusca) pourtant le parc en accueille une soixantaine dont la moitié ont leur habitat dans la zone ouverte aux visites. Il cohabite donc avec le tigre. Plus petit (environ 60 cm au garrot) et léger (une cinquantaine de kilos pour les mâles) que le grand félin mais bon sauteur, il jette son dévolu sur les chitals.
A 18H, nous sortons du parc après avoir à nouveau croisé toutes sortes d'animaux et une demi-heure de route pour revenir à l'hôtel.

Nous devions par la même occasion nous rendre aux cascades de Pandav (ou Pandava) sur la route entre   Panna et  Khaujrahi Nahri mais ce n'est pas possible actuellement en raison de travaux routiers. De hauteur modeste (30 mètres), les eaux d'un affluent de la rivière Ken la rejoignent ici. Selon la tradition,  les cinq frères Pandavas, les demi-dieux héros de l'épopée mythologique Mahabharata, avaient  résidé dans les grottes situées près des chutes et ils auraient visité la région au cours de leur période d'exil de 13 années pendant leur combat contre les Kaurava, combat qu'ils finiront par gagner.

Après notre dîner, vers 20H30 nous nous joignons un moment au début des festivités d'une soirée animée de banquet d'un grand mariage. Ambiance musicale et décors super kitsch et très bollywoodiens. Le marié arrive dans un carrosse rutilant de petites lumières multicolore tandis que la mariée en robe rouge est entourée de ses amies. Comme la veille, une remorque sono portant de 8 ou 10 haut-parleurs qui nous inondent d'une musique nasillarde sur laquelle les invités se mettent à danser et invitent les pensionnaires de l'hôtel venus là en curieux tandis que le marié (corpulent) est porté en triomphe sur les épaules de ses amis.
Vers 21H30,  les Indiens se rendent au banquet installé dans l'un des jardins de l'hôtel. Nous n'avons qu'à espérer que ceux des invités qui logent à l'hôtel ne seront pas trop bruyants après leurs agapes... Par la télé, nous apprenons que des grèves ont lieu à Delhi pour obtenir des augmentations de salaires...


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Menu INDE DU NORD <p> ______________________________________________________________________________________ </p> <p style="line-height: 22.399999618530273px; color: #FF0000; font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; margin: 0.5em 0px; background-color: rgb(255, 255, 255)" align="justify"> <i>Tantra</i><span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span>est un terme appliqué à un système métaphysique pratique originaire de la région himalayo-indienne. Dans ce système on considère comme base de l'univers deux principes symbolisés par le couple masculin et féminin. Le tantra traditionnel est une «&nbsp;voie de transformation intégrale de l'être humain&nbsp;», qui passe par le corps et les cinq sens.<br> <span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none"> À la suite du<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Védisme" title="Védisme" style="text-decoration: none; font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); background-image: url('https://fr.wikipedia.org/wiki/none'); background-repeat: initial initial; background-position: initial 50%; "><font color="#FF0000">védisme</font></a><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none"><span class="Apple-converted-space">&nbsp;(</span>entre 1500-1000 av. J.-C.) qui place le désir (</span><i style="color: rgb(37, 37, 37); font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255);"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Kama_(sanskrit)" title="Kama (sanskrit)" style="text-decoration: none; background-image: url('https://fr.wikipedia.org/wiki/none'); background-repeat: initial initial; background-position: initial 50%; "><font color="#FF0000">k&#257;ma</font></a></i><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none">) à l&#8217;origine de la Création, le<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Brahmanisme" title="Brahmanisme" style="text-decoration: none; font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); background-image: url('https://fr.wikipedia.org/wiki/none'); background-repeat: initial initial; background-position: initial 50%; "><font color="#FF0000">brahmanisme</font></a><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none"><span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span>développe au contraire une<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span><span class="citation" style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255)">«&nbsp;idéologie de la rétention&nbsp;»</span><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none">. Le tantrisme apparaît transgressif, en réaction pour restaurer le<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span><i style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255)">k&#257;ma</i><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none"><span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span>en tant que voie de libération (</span><i style="color: rgb(37, 37, 37); font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255);"><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Moksha" title="Moksha" style="text-decoration: none; background-image: url('https://fr.wikipedia.org/wiki/none'); background-repeat: initial initial; background-position: initial 50%; "><font color="#FF0000">moksha</font></a></i><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none">). La<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Moksha" title="Moksha" style="text-decoration: none; font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); background-image: url('https://fr.wikipedia.org/wiki/none'); background-repeat: initial initial; background-position: initial 50%; "><font color="#FF0000">délivrance</font></a><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none"><span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span>est atteinte en intégrant le désir à la spiritualité, par la pratique de rituels et d'exercices<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Yoga" title="Yoga" style="text-decoration: none; font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); background-image: url('https://fr.wikipedia.org/wiki/none'); background-repeat: initial initial; background-position: initial 50%; "><font color="#FF0000">yogiques</font></a><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none">. Le pratiquant (</span><i style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255)">tantrika</i><span style="font-family: sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 22.399999618530273px; orphans: auto; text-align: start; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none">) doit transmuter son corps pour l'intégrer aux forces de l'univers, en utilisant le désir, énergie du monde, y compris par <span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span>la sexualisation du rituel&nbsp;(et non l'inverse comme le perçoivent les Occidentaux), une démarche religieuse et spirituelle initiatique complexe et rare.</span></p> <CENTER> <p align=justify> <span style="color: rgb(51, 51, 51); font-family: Verdana, Geneva, sans-serif; font-size: 11px; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: normal; orphans: auto; text-align: justify; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; background-color: rgb(255, 255, 255); display: inline !important; float: none;"> <span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span>il convient de distinguer la nudité rituelle, ou celle déterminée par des pratiques magiques, de la nudité profane. Par exemple pour les moines adeptes de l&#8217;hindouisme ou du jaïnisme la nudité n&#8217;est pas seulement un élément d&#8217;une grande ascèse, mais aussi le symbole d&#8217;une spiritualisation extrême.<span class="Apple-converted-space">&nbsp;</span></span></p> <p align=justify> &nbsp;</p> <p align=justify> <span style="color: rgb(0, 0, 0); font-family: 'Arial'; font-style: normal; font-variant: normal; font-weight: normal; letter-spacing: normal; line-height: 16px; orphans: auto; text-align: justify; text-indent: 50px; text-transform: none; white-space: normal; widows: auto; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; display: inline !important; float: none"> <font size="2">Aussi ne faut-il pas s'étonner de voir ce corps humain magnifié et exalté dans la sculpture et la peinture, en Inde. Il ne faudrait d'autre part pas s'étonner du caractère parfois quelque peu choquant, pour un oeil occidental, de l'esthétique religieuse hindoue. A cause du climat tropical et semi-tropical, la nudité et la semi-nudité étaient courantes dans l'Inde ancienne, et l'artiste s'inspirait le plus souvent de ce qu'il percevait lui-même. De plus, même dans l'explosion sensuelle, qui fleurit dans toute l'iconographie, il faut retenir que la notion occidentale, ou judéo-chrétienne, de péché est totalement inconnue : la conception indienne et hindoue n'est pas tributaire d'une conception d'un péché originel, marquée par une interprétation sexuelle. Au contraire, une grande partie de la vie religieuse repose sur le principe même de la fécondité. L'union sexuelle apparaît même parfois comme le support même de l'Esprit masculin et de la Nature féminine, dans une perspective créatrice.</font></span></p> <p align=justify> &nbsp;</p> <p align="justify"> <font size="3">Le tantrisme propose deux voies différentes pour expliciter le chemin qui est susceptible de conduire l'homme jusqu'à la délivrance, par un système de vie bien particulier. La première voie se concentre sur l'énergie cosmique, qui se trouve incorporé à l'individu sous la forme d'un serpent lové au bas de la colonne vertébrale, dans un cercle : c'est cette énergie qu'il convient de faire monter progressivement, à travers les différentes parties du corps, jusqu'au sommet du crâne, lieu du siège de Çiva. Cette première voie, dite voie de droite, dakshinâcâra, repose donc sur la conception de différents centres énergétiques, à l'intérieur du corps humain, six centres qui sont couronnés par le septième, au sommet du crâne, tandis que le centre inférieur est le siège de la Déesse, laquelle, sous la forme du serpent, symbolise toute l'énergie cosmique. Toute la méthode tantrique, pour cette première voie consiste donc à faire monter l'énergie, de sa forme la plus inconsciente à sa forme la plus élevée, où elle pourra permettre l'identification de l'âme humaine avec Être absolu, le Brahma universel. Cette voie de droite peut être considérée comme une sublimation de l'acte sexuel, tandis que la seconde voie manifeste beaucoup plus des tendances érotiques, cette voie étant alors appelée voie de gauche, vâmâcâra. Le principe même de cette voie réside dans l'affirmation qu'on ne peut se libérer de ses passions qu'en les assouvissant, donc en donnant libre cours à toutes ses sensations, à tous ses sentiments. Ainsi, certaines sectes tantriques n'hésitent pas à développer des pratiques sexuelles dans le cadre de leur liturgie, avec des mises en scènes individuelles ou collectives de réalisation sexuelle. Le but de cette stimulation érotique se présente comme une cure d'homéopathie : pour éprouver la vanité de toutes les jouissances corporelles, il faut les avoir éprouvé8 totalement. Mais, comme il s'agit de pratiques rituelles, toute fantaisie se doit d'être exclue : l'acte sexuel lui-même est alors accompli selon des règles très strictes qui visent à manifester qu'il s'agit en fait d'une véritable ascèse qui peut conduire l'individu jusqu'à la délivrance, en réveillant la puissance femelle qu'il porte en lui, celle-ci étant comparable à la puissance du serpent, et en l'amenant à s'unir à l'atman, principe mâle, qu'il porte également en lui ; de cette union rituelle réalisée peut naître la joie parfaite, en même temps que la délivrance définitive du cycle des réincarnations. Il va sans dire que cette deuxième voie est jugée comme périlleuse, voire pernicieuse, pour l'ensemble des fidèles hindous : elle ne peut être exercée que par certains privilégiés, considérés comme des héros ou des saints, et qui ont longuement pratiqué une certaine ascèse pour parvenir à leur condition actuelle.</font></p> <p align="justify"><font size="3">Selon les explications du tantrisme, l'acte sexuel permet aux individus de se placer directement dans le cadre même des origines de l'univers, puisqu'à ce moment-là le couple divin s'unissait pour que naisse l'univers. En libérant sa propre énergie, l'homme participe pleinement à l'énergie créatrice du monde.</font></p> <p align="justify"><font size="3">En manifestant une plus grande dévotion à la Déesse, complément et puissance inséparable du Dieu, quel que soit le nom sous lequel celui-ci est invoqué, le tantrisme ne pouvait échapper à la nécessité d'introduire le domaine de la sexualité dans le cadre de la religion. Mais c'est aussi sous l'influence de cette doctrine que s'est répandu le culte voué à la déesse : l'hindouisme classique est resté très attaché à la dévotion à l'aspect féminin des différentes divinités, si bien que les déesses ont fini par supplanter, d'une certaine manière, les dieux mâles, dans le culte liturgique.</font></p> <p align=justify> &nbsp;</p> </CENTER> <p align=justify> </P> <p align=justify> </P> <p align=justify> </P> <p align=justify> </P> <p align=justify> <a href="http://www.couleur-indienne.net/Amour-et-erotisme-dans-la-tradition-hindoue_a78.html"> http://www.couleur-indienne.net/Amour-et-erotisme-dans-la-tradition-hindoue_a78.html</a></P> <p align=justify> Amour et érotisme dans la tradition hindoue. Aucune civilisation n&#8217;a autant que l&#8217;Inde souligné les valeurs du corps dans son essence, sa genèse&#8230;et par là-même autant mis en avant les vertus du désir et de l&#8217;amour. Plus loin que les gentillettes et romantiques philosophies de l&#8217;amour courtois propre à la civilisation européenne, l&#8217;Inde a dans sa culture toute une philosophie de l&#8217;amour et une métaphysique de la chair. Cela se répercute dans ses créations artistiques : sa peinture avec les miniatures suggestives des positions du kama sutra, les fresques et sculptures des temples hindous&#8230; Philosophie du désir et de l'amour dans la tradition indienne. Si l'on se réfère à la tradition hindoue, chaque aspect de la vie de l'homme est définie et agencée en fonction des époques et de leur finalité. L'homme et la femme doivent garder en tête quatre buts à atteindre. Kâma, le désir fait partie de ces objectifs assignés à l'homme, au même titre que Dharma, le devoir et d'Artha, l'acquisition des biens. Ces trois objectifs sont mis au service d'une finalité suprême la Moksha. Ces quatre « purushartâ » (buts) constituent donc la trame directrice que les hommes et femmes doivent toujours garder à l'esprit dans la réalisation de leurs tâches quotidiennes. Dans cette optique classique, Kâma concerne les plaisirs et l'exploration des sens susceptibles de libérer toute la saveur des jouissances terrestres, tout en conservant la sphère des devoirs humains et l'acquisition des biens en toute éthique. Cependant d'autres doctrines philosophiques tel que le Tantrisme exaltent l'amour et l'élève au rang d'absolu. Kâma, désir essentiel d'une sensualité, voire une sexualité-passionnée, devient alors le centre de toute une théorie et d'une pratique initiatique qui s'ancrent dans une vision énergétique de la physiologie du corps. Le corps doté d'une puissance créatrice et sexuelle connaît alors sa véritable dimension cosmique. Commentaires sur la théorie tantrique de l'amour. Un bon nombre de personnes pensent qu'une partie de la pensée Hindoue a évolué, à la fin du premier millénaire, vers des cultes dans lesquels la sexualité a été proposée comme voie spirituelle de Réalisation de soi. C'est la base du Tantrisme. Selon leurs préférences propres, certains pensent que le Tantrisme est une voie authentique et une ascèse difficile, et parfaitement honorable. Pour d'autres cependant, le Tantrisme est une dégénérescence dans laquelle les cultes orgiaques, la prostitution institutionnalisée par les prêtres des temples sont les aspects les plus voyants de pratiques décadentes que l'on justifiait par une soi-disant recherche de Libération Spirituelle. D'autres encore ont quelques raisons de penser que le Tantrisme est une affaire sérieuse, un enseignement difficile dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Qu'une poussée temporaire de Tantrisme se soit produite il y a quelques siècles ne doit pas faire oublier que le fondement s'en trouve dans les cultes phalliques du Lingam, même si ces cultes se sont assagis et popularisés pour les faire accepter de tous. Il est clair qu'il y a une méconnaissance de la part des occidentaux de cette philosophe que l'on veut trop limiter à sa dimension sexuelle, en négligeant toute la signification et la symbolique qu'elle sous-tend Pour mieux comprendre ce qu'est le Tantrisme, on lira avec profit des ouvrages d'Alain Danielou, par exemple. Le culte de Kâma et la naissance de l'amour dans le coeur de Shiva. Un culte est voué à Kâma, dieu de l'amour et des plaisirs charnels. Cette divinité dispense des joies voluptueuses et sait combler tous les désirs. Kâma, chef de l'Eros, fils aîné né du coeur de Brâhma, régit le cycle des incarnations et connaît pour chacun le destin qui doit s'accomplir. Par sa force originelle, absolument créatrice, l'érotisme est une voie d'accès et d'excellence vers la transcendance de l'être. La tradition raconte qu'un jour, le dieu Kâma Manmatha (de son appellation complète) &quot;celui qui agite l'esprit&quot;, armé d'un arc et de flèches de fleurs, décocha l'une de ses premières flèches sur le plus puissant des ascètes, Shiva en personne. Celui-ci méditait solitaire au sommet du mont Kaïlash et ne put évincer la puissance de l'amour qui s'installa en lui par le biais de la flèche &quot;traitresse&quot;. Pour Kâma c'était une manière hardie de mettre à l'épreuve la puissance de concentration suprême du dieu Shiva et de déjouer la maitrise implacable que ce dernier avait conquise sur ses sens. Irrémédiablement touché par cette pupashara (flèche) d'amour, Shiva, furieux du trouble qu'il sentait monter en lui, réduisit Kâma en cendres par le pouvoir de son troisième oeil. Néanmoins ému et distrait par l'irrésistible parfum de l'amour, Shiva, dompté par ce charme, consentit à épouser la belle et ferme Pârvatî, dont l'ascèse magistrale et l'absolue dévotion sut conquérir son coeur. &quot;La femme que je puis accepter doit être belle, pratiquer le yoga&quot; -(dans le sens d'ascèse)-&quot; et être capable de supporter l'ardeur de mon sperme. Elle doit être une yogini quand je pratique le yoga et une femme amoureuse quand je pratique l'amour.&quot; C'est en ces termes que Shiva désormais aspire à l'amour. Il exprime aussi un idéal de la femme propre à la Shakti à la philosophie tantrique hindoue. C'est pourquoi Pârvati est aussi considérée comme la déesse de l'amour pour certains...et est le symbole même de ce sentiment, parmi tous les attributs qu'on lui prête. De son côté Pârvatî, exalte son amant : &quot;Tu es le plus grand des yogin, mais par l'effet de ta piété , tu es devenu ardent en amour.&quot; On dit que depuis lors, pendant plus de mille ans, intensément unis l'un à l'autre, ils se livrèrent à sans interruption aux jeux délicieux et savants de l'amour... Shiva et la Shakti ou l'union du linga avec la yoni Lingas et yonis Lingas et yonis Dans la tradition Shivaïste, apparaît l'indissociable union du dieu Shiva et de son énergie féminine, la Shakti, figure de puissance que l'on trouve dans tous les ouvrages d'inspiration shivaïste et dont le couple &quot;sculpté&quot; formé par le linga et la yoni constitue le symbole. Le plus souvent sculpté dans la pierre, ou simplement érigé, le linga ou phallus repose sur la yoniqui a la forme d'une vulve ou sexe féminin. Le linga est toujours dressé, gonflé de création potentielle, car Shiva retient toujours sa semence. Tel un refrain célébrant la puissance exemplaire et phallique du dieu indissociable de sa Shakti, c'est la yoniqui met en oeuvre et en &quot;branle&quot; ses propres facultés divines créatrices qui autrement resteraient inertes et sans vie. En effet sans elle, Shiva serait &quot;Shava&quot; c'est à dire un cadavre. Le linga et la yoni figurent l'union du mâle et de la femelle, du ciel et de la terre, et par là même constituent une représentation de la totalité de l'existence. En résumé, par l'union du linga et de la yoni, l'Absolu qui se déploie dans le monde prouve qu'il surmonte l'antagonisme mâle-femelle ou spirituel-matériel. Le linga représente également le cosmos, mais aussi le pouvoir de connaître, la conscience comme axe de la réalité. Non plus orienté vers la finalité naturelle de force de vie et d'incarnation, le phallus dressé vers le ciel représente le rassemblement des énergies du yogi sur le plan sensible et leur conversion vers un niveau subtil. D'emblée ce lien prodigieux et privilégié entre l'ascétisme et l'érotisme est posé, créant une configuration particulièrement originale et paradoxale du désir où la force spirituelle et l'accomplissement sexuel s'exaltent mutuellement. Pour en revenir au linga lui-même, il est une représentation religieuse tout à fait commune en Inde, sans que le carractère sexuel soit minimisé ou occulté. Pierres, galets ou fourmilières constituent des lieux d'élection, des lingas &quot;spontanés&quot;. Les lingas svayambhû (&quot;automanifestés&quot;) sont les plus sacrés, à l'image de celui d'Amarnath, une formation de glace naturelle. Le linga est souvent oint de lait et de ghî (beurre fondu) ou entouré de fruits, de sucreries, de feuilles et de fleurs. On trouve le thème de la quête entre les deux extrêmes que sont l'ascétisme et l'érotisme, réconciliés dans beaucoup d'oeuvres artistiques de l'Inde, dans la poésie classique et même dans la littérature indienne. Exemple d'expression de l'érotisme dans les temples hindous, l'exemple de Khajuraho Les temples, outre leurs fonctions sacrées de lieux où résident les divinités, jouaient, et bien sur jouent toujours, le rôle de livres d'images. Dans nos églises d'occident, l'iconographie peinte ou sculptée est relativement limitée : scènes de la vie de Jésus et saints divers. Il n'en va pas de même dans les temples hindous. Une profusion extraordinaire d'images, le plus souvent de pierre, est la règle. Images de dieux sous leurs diverses formes, et l'on sait qu'elles sont innombrables. Images toujours des êtres célestes compagnons des dieux, ou ennemis (démons divers...). Illustrations en fresque des grandes épopées qui constituent le fondement culturel de tout Indien : le Mahâbharata et le Râmâyana. Série d'images des rois bâtisseurs et conquérants qui désiraient immortaliser dans un matériau durable l'évocation de leurs exploits. Et puis tout un ensemble d'images contant les scènes quotidiennes. Bien que l'on ne puisse réellement les considérer comme l'expression d'un vécu quotidien (!!), les images érotiques des temples veulent illustrer les réalités de la vie et elles ont donc une fonction didactique. A la visite de temples comme ceux de Khajuraho les plus connus dans le domaine des sculptures érotiques, on constate plusieurs faits qu'il convient de méditer pour se faire une idée sur les sculptures érotiques en général: Les sculptures érotiques ne représentent qu'une toute petite partie de l'ensemble des images de pierre, environ 5 %. En ne voyant que cela, on se focalise sur un sujet tout à fait mineur. Les touristes occidentaux sont fascinés par ces scènes de sexe, alors que les touristes indiens les regardent comme le reste..., c'est à dire rapidement. Un temple hindou est une construction complexe qui non seulement suit des règles architecturales précises, mais en plus est dotée de significations symboliques. Prenons deux exemples simples : 1. Le mandapa, ou hall à piliers, est une salle qui, une fois franchie l'entrée extérieure, constitue un espace intermédiaire qui précède la partie réellement sacrée du temple (la cella ou garbha griha) où réside la divinité (on simplifie). Or, on constate que les murs extérieurs du mandapa ne sont pas ornés de divinités. Celles-ci se trouvent au niveau de la partie sacrée du temple, sous la tour curviligne (la shikhara), laquelle surmonte l'espace sacré de la cella. En l'occurrence, à Khajuraho, les divinités se trouvent sur trois registres superposés, à plusieurs mètres au-dessus du niveau du sol. 2. Les murs extérieurs du temple sont pourvus de frises et médaillons sculptés dans les parties basses. Les parties basses du temple représentent le niveau humain, les parties hautes, le niveau divin. Les frises des parties basses du temple présentent des scènes de la vie ordinaire, quelquefois des scènes triviales. Ainsi, les actes sexuels ont-ils une prédilection pour les postures considérées comme &quot;animales&quot;, par exemple l'homme debout pénétrant par l'arrière la femme penchée en avant, voire complètement animales puisqu'il s'agit d'un acte sexuel entre un être humain et un animal... On est tenté de voir dans ces représentations l'aspect le plus &quot;bas&quot; de l'activité sexuelle humaine. A l'appui de cette opinion que certains jugeront peut-être moraliste, on notera deux images du temple de Lakshmana : sur l'une d'elles, citée plus haut, l'homme pénètre la femme &quot;bestialement&quot;. Mais à sa droite, se trouve un éléphant qui détourne la tête pour voir la scène. L'éléphant semble sourire et dire : &quot;Comment ! un homme qui fait ça !&quot;. Une deuxième scène montre encore un éléphant qui regarde avec effarement un homme doté d'une érection phénoménale... L'homme serait-il attiré sexuellement par l'éléphant(e) ? Sur les registres architecturaux où résident êtres célestes, nymphes gracieuses et dieux, le spectacle n'est pas le même. Les nymphes aux formes voluptueuses ont tout pour inspirer des désirs puissants. Leurs activités (se regarder dans un miroir, se maquiller le sourcil, se retirer une épine du pied, faire ou défaire un vêtement de mousseline, oh combien légère et transparente), tout acte, toute posture évoque avec grâce leur capacité de séduction. Quelquefois, on les voit ouvrir leur vêtement au niveau des cuisses, dévoilant leur sexe fendu bien apparent. Elles sont aussi représentées accompagnées d'un petit singe à leurs pieds. Cet animal symbolise la passion amoureuse aveugle. D'autres ont un scorpion gravé sur la cuisse. Cet animal évoque également la passion sexuelle. Les dieux qu'elles accompagnent et entraînent dans des jeux amoureux sont des êtres parés de tous les attributs de la beauté et de la séduction. On représente ces couples dans des postures certes sensuelles (par exemple le dieu enlace sa compagne, nymphe ou Shakti, sa main tenant gentiment son sein, et ils se regardent amoureusement), mais pas d'accouplement. Les accouplements souvent acrobatiques, qu'admirent tant ces chers touristes, en regrettant de ne pouvoir les pratiquer, sont le fait de Yogi avancés dans les voies complexes du Tantrisme. Ces postures de Kama Sutra ne sont pas faites pour le commun des mortels. Elles sont d'ailleurs sans intérêt particulier pour une relation sexuelle réussie (opinion personnelle). Ces exploits mettent souvent en jeu plusieurs partenaires et des assistantes qui trouvent manuellement leur satisfaction. Nous retiendrons que la statuaire érotique des temples de Khajuraho peut être vue et comprise à trois niveaux : Le niveau de la vie &quot;ordinaire&quot;. Le sexe existe, c'est une fonction naturelle de l'être humain; autant bien l'assumer et savoir comment. L'homme, mené par son sexe, a souvent tendance à s'en servir de manière pas très noble, en asservissant la femme à ses désirs, voire en se servant d'animaux. Le niveau de la vie pas ordinaire des pratiquants du tantrisme, pour lesquels la pratique sexuelle constitue, au contraire, une voie de libération des conditionnements de l'être humain, pour autant qu'elle soit guidée par un enseignant qualifié (guru) et pour des motifs non attachés à la jouissance physique. Les postures spéciales adoptées exigent des compétences physiques hors du commun et ont des objectifs qui dépassent largement la sexualité &quot;normale&quot;. Le monde des dieux, êtres quasi-immortels engagés dans l'interaction des polarités Shiva/Shakti. Nous ne pouvons que l'imaginer. L'origine variée des scènes qui se déroulent sur les murs de certains temples en Inde montre que les temples de Khajuraho ne constituent pas une singularité. Cependant il est également vrai que beaucoup de ces images érotiques ont été, au fil des siècles, saccagées d'abord par les musulmans, hostiles à toute représentation de l'être humain, mais aussi tout simplement par les effets du temps.</P> ________________________________________________________________________________