NIKKÔ
2 jours au nord du Kantō
 


LA LANGUE JAPONAISE

ORIGINES ET STRUCTURES
Le japonais,
nihongo, a longtemps été classé dans la famille des langues altaïques  avec le mongol, le turc, le toungouze et le coréen (syntaxe sujet-objet-verbe, morphologie agglutinante et système de politesse complexe) mais l'existence de cette famille linguistique est contestée. Certaines théories font du japonais une langue mixte, empruntant aux langues austronésiennes.
Le japonais appartient à la famille isolée des langues japoniques. Comme pour la plupart des langues nationales, il existe de nombreux dialectes japonais qui se distinguent par la phonologie, le vocabulaire et la grammaire. Son vocabulaire s'est notablement enrichi, au cours de l'Histoire, par le truchement de divers emprunts: le plus remarquable est la présence de nombreux vocables issus ou dérivés du chinois écrit, ce qui explique que le japonais soit qualifié de "langue sinoxénique". En effet, le Japon n'a pas seulement "importé" une écriture mais aussi tout un vocabulaire touchant à la religion, aux techniques et aux arts. En effet, de la fin du VIe au milieu du IXe siècle, le Japon fut très influencé par la culture chinoise dont il s’imprégna systématiquement. Il faut dire que la Chine était alors dotée d'une puissance politique et d'une avance technique supérieure à celles de tous les autres pays voisins.

Comme les langues malayo-polynésiennes ou le Coréen et contrairement aux autres langues d'Asie orientale (Chine, Tibet, Thaïlande, Birmanie, Laos, Cambodge, Vietnam), le Japonais n'est pas une langue tonale ou langue à tons. Une langue tonale, est une langue dans laquelle la prononciation des syllabes d'un mot est soumise à un ton précis, c'est-à-dire à une hauteur relative déterminée ou une mélodie caractéristique. Une modification de ce ton amène alors à prononcer un autre mot et indiquer un autre sens. Ainsi le chinois (mandarin) comporte 5 tons (dont un ton dit neutre). D'où la grande difficulté de s'approprier un vocabulaire d'origine étrangère.
Par contre, le japonais possède aussi un accent de hauteur, classé selon six catégories, et dont la longueur de la hauteur peut varier selon la longueur du mot. Mais De l'accent de hauteur ne doit pas être confondu avec le système des tons. L'accent de hauteur touche, comme l'accent tonique, un nombre limité de syllabes dans un mot.

Le système vocalique, de nature différente du chinois, se limite à cinq possibilités: A I U E O, chacune de ces voyelles étant en principe une brève. Deux voyelles contiguës seront, soit prononcées successivement, soit formeront une seule voyelle longue. Deux semi-voyelles, Y et W sont  toujours utilisées en combinaison avec une voyelle simple, dans l'ordre semi-voyelle + voyelle (YA YU YO et WA WU WE WO WI). Les consonnes, toujours suivies d'une voyelle (syllabe ouverte), sont peu nombreuses: consonnes sourdes K S T P H, consonnes sonores G Z R D B  et consonnes nasales G N M. 

Le japonais  est une langue agglutinante, avec contraction des formes agglutinées, dans laquelle les traits grammaticaux sont marqués par l'assemblage d'éléments basiques, des particules invariables indiquant la fonction du mot dans la phrase. La phrase est construite sur une structure SOV (sujet+objet+verbe),  l'adjectif se met devant le substantif et la morphologie utilise des suffixes. Il n'y a ni article, ni genre, ni nombre et les verbes ne se conjuguent pas selon les personnes.

Mais la vraie subtilité de cette langue réside dans ses variations de style pour exprimer la politesse. La façon de s'exprimer marque la reconnaissance de différentes nuances, de différences de hauteur entre plusieurs personnes dont on parle et/ou de qui on parle, en exprimant divers degrés de respect, d'humilité ou de courtoisie.

Il existe un grand nombre d'homophones parmi les mots appartenant au vocabulaire sinoxénique car de nombreux kanji partagent les mêmes "lectures on" ou  lectures sino-japonaises.
A chaque mot ne correspond donc pas une graphie unique, les signes d’écriture sont plus riches que le vocabulaire. L’usage des caractères chinois est, dans beaucoup de cas, indispensables pour lever les ambiguïtés, tant les homophones sino-japonais sont nombreux (et souvent de sens proche) car le contexte ne permet pas toujours de les distinguer. Il peut être utile de disposer d'un petit carnet pour indiquer le signe correspondant à son interlocuteur ou, à défaut, le creux de la main peut faire l'affaire.



ECRITURES
Les différents peuples japonais n'avaient pas d'écriture jusqu'au IVe siècle de l'ère chrétienne. L'apport de l'écriture chinoise (hanzi) se fit par les moines bouddhistes chinois du courant chán, qui apportèrent aussi de nombreux autres aspects de la culture chinoise et du bouddhisme. C’est vers le Ve siècle, avec l'apport des moines bouddhistes, que les Japonais se sont approprié les complexes idéogrammes chinois  (qui n'expriment pas des sons mais des significations et dont l'origine remonterait au début du IIIe millénaire avant notre ère; par exemple volcan s'exprime par la combinaison des signes "feu" et "montagne"). On peut qualifier aujourd’hui de "sinomanie" cette période d'emprunts massifs à la langue chinoise.
Les Japonais vont rencontrer de nombreuses difficultés à adapter cette écriture à leur langue, car elle est très différente du chinois comme on l'a indiqué plus haut. Ils commencent par utiliser les signes qui sont les plus proches en termes de prononciation avec le japonais. À l'époque de Nara (710-784), les Japonais commencent à utiliser les idéogrammes chinois pour la langue japonaise mais la prononciation japonaise des mots est alors associée aux caractères chinois. Au milieu du IXe siècle le Japon rompit ses relations diplomatiques avec la Chine. Repliés sur eux-mêmes, les Japonais développèrent de nouvelles habitudes linguistiques.
Les signes chinois, appelés 
Kanji (qui signifie littéralement en japonais "signe chinois") par les Japonais, sont principalement des idéogrammes, et les Japonais vont donc utiliser différentes façons de les prononcer en les associant. Il faut dire que les kanji utilisés au Japon ont été importés de diverses régions et de plusieurs dialectes de Chine, et ce, à des époques différentes. C’est pourquoi il est fréquent qu’un même kanji chinois soit prononcé de plusieurs façons en japonais. Il peut arriver que certains signes aient plusieurs prononciations différentes, selon l'association qui est faite avec un autre signe. Il arrive ainsi, même aujourd'hui, que les Japonais puissent comprendre un signe sans pouvoir le lire.
Aujourd’hui, il reste un peu moins de 2 000 kanji en japonais (ce qui est suffisant pour lire un journal), contre 60 000 en chinois dont  au moins 6 000 sont indispensables pour lire des ouvrages plus savants. De façon générale, les enfants japonais ne connaissent vraiment bien les 2 000 kanji qu'en quittant l’école secondaire (mais ils en apprennent 1 000 au primaire).


En raison de la complexité graphique de l'écriture chinoise et de l’inadéquation des kanji à la grammaire japonaise, les Japonais s'étaient trouvés dans l’obligation d’inventer des signes
pour exprimer les terminaisons des verbes et autres particularités qui n’existent pas en chinois ou pour exprimer des mots nouveaux. Cela a donné naissance à des syllabaires phonétiques sous forme de symboles moins complexes, les kana. S'en tenir là serait trop simple. Les Japonais se sont dotés de deux types de kana ou alphabets syllabiques: les hiragana et les katakana qui comportent chacun 46 signes.
Les hiragana (aux formes simples et arrondies), créés au tout début du Xe siècle à partir des kanji, par simplification progressive de leur forme cursive, sont utilisés principalement pour transcrire les mots japonais, les mots chinois introduits au cours des siècles (qui représentent plus de 60% du vocabulaire), les terminaisons et autres particules linguistiques. Cette nouvelle écriture japonaise n’est pas facilement entrée dans l’usage. Durant plusieurs siècles, la plupart des lettrés japonais se refusèrent d'utiliser cette écriture qu'ils considéraient comme "vulgaire" et s'évertuèrent à écrire "en mauvais chinois". En revanche, les dames de la cour impériale de l'époque de Heian (794-1185) se virent obligées d’écrire "en japonais" avec les hiragana, car elles n’avaient pas accès aux études chinoises. Ces écrivaines jetèrent ainsi les bases d'une littérature vraiment nationale. Ces deux tendances qui opposèrent les hommes (avec les kanji) et les femmes (avec les hiragana) finirent pas s’estomper avec les siècles pour aboutir au système d'écriture complexe et hybride du japonais moderne avec lequel les Japonais se servent des kanji pour désigner la racine du mot (nom, adjectif, verbe, adverbe) et les kana pour écrire les particules grammaticales servant à modifier le sens de base.
Les katakana (aux formes simples et angulaires) sont employés surtout pour l'écriture des chiffres, les onomatopées, les expressions et les noms propres d’origine étrangère. Ils furent créés dans les grands monastères comme système d''abréviation des textes chinois, chaque symbole  ne conservant de l'idéogramme chinois que quelques barres et quelques points gardant la valeur phonétique.

Ajoutons qu'il existe diverses méthodes de transcription plus ou moins phonétique (anglo-saxonne) du japonais en lettres latines ou rōmaji, tout comme cela existe avec le pinyin pour les Chinois.
Par exemple,
le mot
梅木 qui signifie "prunier"
est transcrit en umeki [ouméki].

Cf. Petit lexique d'expressions utiles

 

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Etape précédente: Centre de Honshu

Etape suivante: Tokyo et Nagoya (2jours)

 En train de TOKYO à NIKKO

Mardi 29 septembre

Après un dernier petit-déjeuner en commun nos chemins se séparent puisque la moitié du groupe va reprendre l'avion dans la matinée tandis que deux collègues vont tout comme nous prolonger leur séjour de 5 jours avec des amis tandis que nous, nous aurons la chance de poursuivre ce voyage pendant encore 8 jours.

Départ très matinal de l'hôtel Candeo, à 7H10. Deux bons kilomètres et demi nous séparent de la gare d'Asakusa d'où nous allons partir. La ligne Tōbu Nikkō est une des 2 lignes ferroviaires principales de la compagnie privée Tōbu à dans la région de Kantō au Japon.
En taxi (1500 ¥), c'est l'affaire d'un petit quart d'heure à cette heure-ci. Sur un projet préparé par Armel, nous serons sans accompagnement pendant deux jours, jusqu'à ce qu'elle et son mari  nous rejoignent mercredi, après notre retour à Tokyo.

Belle journée en perspective. Nous aurions pu retarder notre arrivée à la gare car nous devons attendre l'ouverture des bureaux de l'agence Tobu Top Tours où nous devons retirer nos pass de transport (2670 ¥ valable 48 heures), pour trajet aller-retour en train "Rapid" et bus sur les sites UNESCO de Nikkō. Un accueil comme les étrangers ne doivent pas souvent en rencontrer chez nous.
Nous avons la chance de nous trouver dans une petite gare où il n'est pas possible de se perdre. Pour accéder aux quais, les Japonais présentent leur ticket magnétique aux bornes qui ne sont pas équipées de tourniquets. Nous sommes quelque peu embarrassés avec nos pass papier car les bornes ne réagissent pas. Nous passons outre et un employé nous court après, vérifie nos documents sans maugréer. Avec Armel et Shige, nous apprendrons plus tard qu'avec ce genre de titre de transport, il faut passer au comptoir d'un bureau de contrôle.

Pour aller à Nikko, il faut embarquer dans les voitures N°5 ou 6 car à un moment donné le train est séparé et les voitures des numéros 1 à 4 s'en vont vers Kinugawa Onsen. Pas de souci, car les employés présents sur les quais vérifient la destination des gaijins (étrangers) que nous sommes.
C'est un train dit "Rapid", du genre de nos vieux trains de banlieue, rien à voir avec un shinkansen, d'ailleurs il met 2 heures 10 pour parcourir 140 kilomètres (les Express mettent 20 minutes de moins).
Départ à 8H10 de ce train omnibus. Pas de soute à bagages  pour nos valises qu'il faut garder à portée de main dans les courbes ou lors des changements d'allure afin qu'elles ne s'en aillent pas plus loin.

La gare d'Asakusa étant située au nord  de Tokyo, nous traversons vite la banlieue (Koshigaya) avec quelques arrêts, pour nous retrouver dans la campagne et les nombreuses localités desservies (entre autres Kasukabe, Koga, Toshigi, Kanuma). Après Kasukabe, la ligne franchit la rivière Tone corsetée par des digues pour protéger les plaines voisines des inondations. Dans la région de Kanuma, nous pouvons voir des traces des récentes inondations qui avaient emporté la voie ferrée par endroits, voie provisoirement réparée mais nous passons ces secteurs à petite vitesse car les travaux se poursuivent. Malgré cela, le conducteur tiendra l'horaire. Des zones ravinées et des toits bâchés témoignent aussi du passage  dans la région du typhon Etau, les 8 et 9 septembre (le désastre a surtout frappé la ville de Joso, arrosée par la rivière Kinugawa,  un affluent de la Tone). Il s'en est donc fallu de peu que notre excursion à Nikko soit remise en cause.

 

LA VIANDE DE BOEUF WAGYU (de Kobe ou de Hida)

La race des bovins japonais a été préservée sous l'influence du bouddhisme qui interdit la consommation de viande bovine. Destiné au travail agricole, cet animal fut protégé ainsi d'éventuels croisements avec d'autres races et l'exportation en est interdite. La race Japanese Black, à robe noire, cette ancienne race de trait, représente 90% du bœuf japonais.
Chaque veau japonais est nourri au lait de leur mère et à l’herbe pendant 6 à 8 mois. Il est ensuite sevré puis castré à l’âge de 10 mois lorsque c'est un mâle. Ainsi, passé leur première année, les animaux ne pâturent plus. Moins ils bougent, moins ils sont stressés, mieux c’est pour avoir une viande bien grasse.  Les éleveurs japonais nourrissent alors les animaux avec de la paille de riz, des céréales et, en complément de la bière de riz, autrement dit de saké, ou des résidus de bière. L’alcool aiderait à mieux répartir la graisse. Ils sont abattus entre 28 et 32 mois. Mais il semble que la tradition ne soit pas toujours respectée car certains élevages les nourrissent avec du soja américain. La production reste faible, environ 10 000 têtes de "pure race" par an. En 2013, sur 350 000 tonnes produites au Japon, seules 900 avaient été vendues à l’étranger, dont 90% en Asie de l’Est. C'est une viande chère, le prix au kilo varie entre 28 000 et 72 000 yens au Japon (comptez 10 000 yens soit 70€  pour un steak de 100g) ou environ 300€ (de 200 jusqu'à 1000€) le kilo arrivée en France. Un met plus cher que le foie gras.

Agréable paysage champêtre et petits villages, rizières parfois moissonnées ou avec des gerbes encore en train de sécher. Nous apercevrons de rares  paysans récoltant leur riz à la faucille mais plus souvent des petites moissonneuses-batteuses.  Cultures maraichères (taro, choux, salades...), vergers de kakis qui, de loin, pourraient être pris pour des mandariniers, champs de maïs, champs de sarrasin aux fleurs blanches... Le sarrasin, originaire de Chine (Sichuan et Guangxi), est connu depuis plus d'un millénaire au Japon (ère Jomon) mais son utilisation en farine pour faire les nouilles soba ne remonte qu'aux XIIe-XIVes siècles avec l'introduction des moulins à vent depuis la Chine.
Des deux semaines que nous passons au Japon, ce sera la seule région où nous apercevrons des bovins (couleur noire) maintenus en stabulation, probablement un élevage de fameux boeufs japonais wagyu, dits boeufs de Kobe, de Hida et d'ailleurs. Dans notre périple n'ayant aperçu que cet élevage, on se demande bien d'où peu provenir toute la magnifique viande de boeuf persillée que l'on voit sur les marchés et dans les restaurants...
N'oublions pas les  champs high-tech de panneaux photovoltaïques...  Parfois un temple au coeur d'un village et souvent de petits cimetières un peu à l'écart et parfois tombes familiales dans des parcelles.


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Temples et sanctuaires de NIKKO: Temple Rinno-ji, Sanctuaire Tosho-gu, Mausolée Taiyuin-byo, Sanctuaire Futara-san

Arrivés à la gare Tobu de Nikko à 10H20 et après s'être orientés, nous gagnons l'hôtel tout proche qui nous a été réservé et qui se situe face à la gare de la compagnie JR (Japan Railways), au sud-est de la petite agglomération. Il est trop tôt pour prendre possession des chambres mais cela ne fait aucune difficulté pour laisser nos bagages à la réception jusqu'à notre retour en soirée.


Nikkō est une ville de 90 000 habitants mais on a peine à le croire tant la localité est tranquille. Il est vrai que le territoire est étendu et les habitants installés dans divers secteurs. Peu d'hôtels et restaurants, quelques guesthouses...

Munis de notre pass, nous prenons le bus qui en 10 minutes nous rapprochera des 3 sites (103 bâtiments répartis sur 3400 hectares) classés au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999, sites distants d'environ 2,5km de la gare. Arrêt au n°83.Haut de page


Temple Rinno-ji

Notre première visite est consacrée au Temple Rinnō-ji, l'un des trois sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999.
 La construction du temple a été commencée en 766 par le moine bouddhiste Shōdō Shōnin. Depuis le temple a été régulièrement agrandi, notamment au début de l'ère Edo. En 1653, le mausolée du shogun Iemitsu Tokugawa y a été construit.
Tarif combiné avec le Mausolée Daiyin à 900 ¥.


Mais pas de chance, l'édifice principal, le hondō  construit en 1646, est en reconstruction totale depuis 2011. Le chantier devrait se terminer en 2019, juste avant les JO de 2020... Il abrite trois fameux Bouddhas d'où son surnom de Sanbutsudō (Hall des trois Bouddhas), de grandes statues en bois laquées d'or d'Amida, Senju-Kannon ("Kannon aux mille bras") et Bato-Kannon ("Kannon à tête de cheval"). Les trois divinités sont considérées comme des manifestations bouddhistes de trois   divinités de la montagne qui sont consacrées au mont Futarasan ou mont  Nantai.
L'édifice en reconstruction est enveloppé sous une immense  structure métallique bâchée, à l'abri de laquelle des ouvriers s'affèrent. Le chantier doté d'un pont roulant est aménagé de telle sorte que par des escaliers et galeries ont peu atteindre le niveau du futur toit, au 7e étage, d'où on a une vue plongeante sur les travaux et, par des ouvertures, sur l'extérieur. Le monument est un chantier-musée où les statues entreposées  sont visibles (mais non photographiables).
Près de ce bâtiment, se trouve un jardin paysager, le Shōyō-en. Au-delà, se dresse un pilier de bronze, le Sorinto, près du Homotsuden (Pavillon du trésor).

Déjà 11H45. Une visite faite en une quarantaine de minutes...Haut de page



Sanctuaire Tosho-gu

Moins de 400 mètres et 5 bonnes minutes nous séparent du site suivant, le sanctuaire Tōshō-gū (tarif élevé de 1300 ¥ mais le site en vaut la peine).  Nous ne sommes pas les seuls visiteurs. On y trouve un groupe d'écoliers en uniforme et coiffés de  bob jaune poussin...

C'est l'un  des trois sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO
depuis 1999.
Le sanctuaire fut construit en l'honneur de Tokugawa Ieyasu par son fils Tokugawa Hidetada alors shogun, en 1617 pendant l'époque d'Edo. Plus tard, durant le shogunat de Tokugawa Iemitsu, le temple fut agrandi.

Plusieurs édifices ou monuments remarquables sont à signaler.
- L'Ishidorī  en granite est le premier torii marquant l'entrée du sanctuaire. Il fut construit en 1618.
- Le Gojūnotō, don d'un daimyio (seigneur) est une pagode à cinq niveaux (symbole des cinq éléments: terre, eau, feu, air et ciel) se situant à gauche de l'entrée du parc, construite en 1648 (ou 1650), détruite par un incendie, puis reconstruite en 1818. C'est un parfait exemple du syncrétisme religieux puisque cet édifice bouddhique se trouve inclus dans un sanctuaire shinto.
   

 

- L'Omote-mon  ou Nio-mon est une porte marquant l'entrée proprement dite du sanctuaire gardée par deux terrifiants guerriers Nio.
- Le Shinyosha  est une écurie sacrée se situant à gauche de l'omote-mon. Cet édifice en bois brut abritait les chevaux destinés aux cérémonies. On peut lire qu'il abriterait un cheval offert par la Nouvelle-Zélande (?). En tout cas, ce sont ses sculptures qui intéressent, notamment celle des trois singes de la sagesse chinoise qui, de droite à gauche, se couvrent avec leurs mains leurs yeux (Mizaru),  leur bouche (Iwazaru) et  leurs oreilles (Kikazaru) pour traduire la maxime: " Ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire". Cette sculpture date du début du XVIIe siècle.
- L'Omizuya, la Fontaine Sacrée qui fait suite est un bassin couvert permettant de se laver les mains et la bouche pour se purifier avant de rentrer dans certaines parties du sanctuaire.
 

- Après un torii et une terrasse portant deux tours, celle de la cloche (beffroi) et celle du tambour, le Yomei-mon  (en travaux) est une porte marquant l'entrée dans le cœur du sanctuaire.  Datant de 1636, c'est l'un des plus beaux exemples de ce type avec son abondant décor de fleurs et animaux sculptés et peints. De part et d'autre on peut admirer une clôture très ouvragée. Au-dessus d'une porte du corridor est, on peut voir l'amusante sculpture du" Chat endormi" (nemuri-neko) dû au même sculpteur des trois singes.
- La Kara-mon  est une petite porte marquant l'entrée dans la dernière partie du sanctuaire. Elle est parfois appelée « porte chinoise » à cause de son style particulier notamment avec des décorations et ornements blancs. Au-delà se trouve le sanctuaire proprement dit avec les salles du Haiden et du Honden. Une cérémonie s'y déroule et les photos sont interdites dans cette enceinte sacrée. Dans les sanctuaires comportant peu d'ornements et aucune statue,  le miroir circulaire rappelle que la divinité, qui même si elle est présente, demeure invisible.



Un escalier de pierre de plus de 200 marches conduit au mausolée érigé en 1617 à la mémoire de Ieyasu Tokugawa, premier des Shogun Tokugawa. Dans le sanctuaire, on peut voir le disque argenté symbolisant le miroir de la déesse Amaterasu. En arrière du sanctuaire shinto qui lui est dédié, une petite tour de bronze contenant les cendres de Ieyasu est précédée d'une sculpture de bronze inspirée de la tradition chinoise représentant une grue (symbole céleste de longévité et de véhicule âmes des morts vers le Ciel) perchée sur la carapace d'une tortue (symbole terrestre de l'immortalité). Tout près de là, un énorme cèdre est marqué de signes sacrés: shimenawa (corde en paille de riz)  et shide (serpentins de papier en zig-zag).

Il est un peu plus de 13H15 lorsque nous sortons du sanctuaire et  nous avisons de trouver où déjeuner. Redescendre à Nikko serait une grosse perte de temps mais par chance, sur le site même, la boutique de souvenirs Kishino fait aussi office de restaurant et fera donc notre affaire... Pour 1000 ¥,  nous avalons un sansai soba, un bol de nouilles de sarrasin (soba) avec  des "légumes de montagne" et rouleaux de yuba , rouleaux de peau de tofu (ou de lait de soja).Haut de page




Mausolée Taiyu-in-byo

Dès 14H nous avons repris les visites. Cette fois il s'agit du site le plus à l'ouest, le Mausolée Daiyin ou Taiyu-in-byo. Ce monument a été érigé en 1652-53 à la mémoire de Tokugawa Iemitsu, le petit-fils du fondateur du clan Tokugawa Ieyasu. Iemitsu fut le shogun qui ferma le Japon au commerce avec les étrangers, attitude qui dura jusqu'à Meiji.
Le sanctuaire situé au milieu d'une forêt de cèdres n'a pas les mêmes dimensions que le Tosho-gu, où la dépouille d'Ieyasu repose, mais l'égale en beauté.



Après la porte Nio-mon aux deux guerriers, on arrive à l'Omizuya ou fontaine sacrée.
Un escalier conduit à la Niten-mon avec ses quatre gardiens célestes du bouddhisme: Jikoku, en bleu à l'est, Komoku en blanc à l'ouest, Bisha-mon gardien du vent, en vert au nord et Zocho gardien du tonnerre, en rouge au sud.
Un grand escalier à angle conduit à la terrasse des tours (beffroi avec la cloche et tambour).
Quelque marches est c'est la troisième porte, la Yasha-mon ou Botan-mon ("Porte des Pivoines"), une porte avec quatre statues bouddhistes de quatre démons féminins Umarokya (bleue), Kendara (blanche), Abastumara (verte) et Bidara (rouge).
Encore quelques marches devant la Kara-mon   marquant l'entrée dans la dernière partie du sanctuaire dit avec les salles du Haiden et du Honden,  salle de prière fermée au public. Sur le côté droit du Honden on peut voir la porte Koka-mon donnant sur un chemin qui mène jusqu'au Okunoin qui abrite la tombe de Iemitsu Tokugawa mais n'est ouverte qu'en de très rares occasions.

Pendant que  nous redescendons, nous voyons des femmes accroupies en train d'enlever des brindilles d'herbe aux ciseaux. Petit mais bien pénible boulot...Haut de page

 



Sanctuaire Futara-san

Il est un peu plus de 14H30 lorsque nous arrivons au sanctuaire Futara-san jinja ("Corps Sacré"),   proche du précédent, c'est  l'un des trois sites inscrits au Patrimoine Mondial de l'UNESCO depuis 1999.

Fondé en 782 par le moine bouddhiste Shodo Shonin, ce sanctuaire est  dédié à trois divinités principales Ōkuninushi, Takiribime et Ajisukitakahikone, chacune d'elles correspond à une montagne respectivement le mont Nantai (mâle), mont Nyotai  ou  Nyohōsan (femelle) et mont Tarōyama (leur enfant) qui dominent la vallée.

Sanctuaire très particulier car on peut le décomposer en quatre parties distantes les unes des autres. Ici, le sanctuaire principal où l'on vénère Ōkuninushi, dieu du mariage et de la chance.. Deux autres sanctuaires existent, l'un au Lac Chuzen-ji et l'autre au Mont Nantai, enfin n'oublions pas le Pont sacré Shinkyo.



Un nombre impressionnant de barils de saké (
sakadaru ou kazaridaru) ont été offerts au sanctuaire. Le sanctuaire semble un peu désordonné et fait un peu ambiance "Kermesse" ou "Foire du Trône". En passant trois fois dans un grand anneau de chaume en effectuant un parcours en forme de huit, on efface ses fautes des six derniers mois, à condition de tenir une poupée qui en sera chargée (la pauvre).  Un peu plus loin, on trouve une sorte de jeu  consistant à mettre trois anneaux de corde autour de trois des cinq quilles de couleur pour avoir de la chance en amour, amitié, santé et argent...
A une fontaine, on peut aussi laver son argent...
Le honden  construit en 1619 fut installé ici en 1645.

Il est un peu plus de 15H lorsque nous quittons le Futara-san pour redescendre tranquillement vers la ville. Nous sommes à  plus de 2,5 kilomètres du quartier des gares. Nous repassons au temple Rinno-ji où nous avons la (demi) surprise de retrouver nos collègues Fabien(s) et leurs amis japonais. Ils ne visitent que ce site avant de se rendre dans un hôtel, plus haut, vers Chuzen-ji...

Par le pittoresque chemin Nagasaka, nous continuons notre descente jusqu'au petit sanctuaire qui fait face au Pont Sacré.
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Shinkyo, le Pont sacré

Le Shinkyō ("pont sacré" parfois aussi appelé Yamasugeno-jabashi "Pont des serpents") fait aussi partie du sanctuaire précédent, il enjambe la rivière Daiya, à l'endroit où, selon la légende, Shodo Shonin  voulant se rendre au Mont Nantai avec ses disciples le traversa sur le dos de deux énormes serpents. Il s'agit d'un pont en bois laqué qui daterait de l'époque de Muromachi (1336 - 1573). Il fut rénové en 1636 dans sa forme actuelle  et pour l'usage exclusif du Shogun et des messagers impériaux. En 1902, une partie du pont a été emportée par une crue du de la rivière Daiya  et fut complètement restauré en 1904 (ou 1907). Son accès a été ouvert au grand public depuis 1973, moyennant 300 ¥ quand même...
Pour y accéder et obtenir un ticket d'entrée, il faut passer le pont moderne construit en parallèle, à 30 mètres de là.
Le Shinkyo mesure 28 mètres de long, 7,40 mètres de large  et passe à 10,60 mètres au-dessus de la rivière Daiya. Il est considéré comme l'un des trois plus beaux ponts du Japon.
 

Après cela, puisque nous retrouvons l'itinéraire des bus nous le prenons à l'arrêt n°7 puisqu'il nous reste encore 1,5 kilomètre pour arriver aux gares.
Sur la place de la gare Tobu, petit coup d'oeil aux boutiques et nous laissons tenter par des petits gâteaux ressemblant à des petites brioches blanches cuites à la vapeur. Ce serait des daifuku, ce qui signifie "grande chance", à moins qu'il s'agisse de manju... C'est une confiserie japonaise  composée de pâte de riz fourrée  d'une pâte de haricots rouges azuki sucrés.

 


17H30, la nuit tombe et nous allons prendre possession de nos chambres au Nikko Station Hotel Classic 4* (16 000 ¥ la nuitée avec le petit-déjeuner). Un hôtel moderne, récent, très confortable et aux chambres spacieuses puisque l'on a aucun problème pour y tenir 2 valises ouvertes sans devoir faire des acrobaties pour se déplacer.

Le dîner à l'hôtel nous semblant trop cher (5 000 ¥), nous partons dans la petite ville à la recherche d'un restaurant vers 18H30. Trop tard !
Il fait complètement nuit, pratiquement aucune lumière aux fenêtres car les volets sont clos. Les boutiques sont fermées et les restaurants aussi, sauf un, Asian Grill où nous entrons. L'établissement est sombre, pas très net et désert hormis le patron prosterné sur un tapis et en train de faire la prière Icha, la prière islamique du soir. On peut supposer qu'il s'agit d'un Pakistanais. Nous regrettons de ne pas avoir acheté un peu plus tôt  quelques denrées dans la supérette voisine. Maintenant nous n'avons guère d'autre solution ni de choix puisque les belles tranches de boeuf persillé que l'on voit sur le menu ne sont pas disponibles. Notre choix étant des plus limité, nous optons pour des menus morceaux de boeuf ou de poulet sautés et accompagnés de riz. La viande déjà hachée et enveloppée d'une feuille de plastique est sortie d'un congélateur avant d'être poêlée. A un moment donné du repas, je tombe sur une bouchée coriace que je finis par recracher. Surprise, il s'agit de la feuille de plastique qui enveloppait la viande hachée et qui était passée à la poêle avec son contenu.
Après le voyage, en regardant les appréciations sur TripAdvisor, on se rend compte que bien des convives ont eu, eux aussi,  une mauvaise appréciation de l'endroit.

Donc un conseil, pour dîner dans un restaurant à Nikko, il faut impérativement s'y prendre à 18H, au plus tard. L'endroit est touristique mais ne compte p as tant que çà de séjours. Certains touristes ne viennent qu'à la journée ou s'en vont loger à Chūzen-ji où nous devons aller demain.
Après un tel repas, on pouvait s'attendre à passer une mauvaise nuit et à se gâcher la journée suivante. Que nenni!

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Mercredi 30 septembre

Les inquiétudes liées au dîner de la veille sont dissipées. La nuit fut excellente dans cet hôtel confortable et tranquille. Petit-déjeuner buffet d'une extrême variété dans les trois gammes: continental, american breakfast et asiatique.

CHUZEN-JI: belvédère d'Akechidaira , temple Chūzen-ji , lac et chutes Kegon

Après avoir laisser nos bagages aux bons soins de la réception de l'hôtel, départ de l'hôtel tôt, à 8H, avec en perspective une longue et belle journée. Il fait beau, il fait un peu frais encore (12°).
Mais là, seconde erreur de notre passage à Nikko. Pour se rendre au Lac Ch
ūzen-ji, il faut acheter le ticket (2 000 ¥  pour l'aller-retour) dans la boutique de la gare Tobu (pas de vente dans le bus). Donc si l'on veut partir avant 9H (le premier bus part dès 6H12), il faut prendre la précaution d'acheter le ticket la veille car le bureau n'ouvre qu'à 9H.
Nous laissons donc partir le bus de 8H32 et devrons attendre bêtement une heure de plus.

Le bus N°3 tant attendu est à l'heure. Nous quittons la ville en passant au pied des sites visités la veille, d'une église et de quelques entreprises et quartiers résidentiels. Puis nous abordons une route de montagne. A une fourche, elle devient à sens unique.

A Akechidaira, arrêt n°23, nous descendons pour prendre le téléphérique (730 ¥  pour l'aller-retour) conduisant au belvédère situé à 1172 mètres d'altitude, d'où l'on a une vue superbe sur les chutes Kegon comptées parmi les trois plus importantes chutes du Japon. Elles sont issues de la rivière Daiyagawa qui plonge de 97 mètres peu après sa sortie du lac Chūzen-ji (Chuzenji-ko)que l'on voit en arrière plan, avec sur sa droite le Mont Nantai. Tout à fait au pied des chutes, on peut voir les terrasses d'observations accessibles depuis le lac.


 
De l'autre côté la vue s'étend vers la vallée et vers Nikko.

 

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Une demi-heure plus tard nous reprenons le bus au niveau de la station basse du téléphérique.
A l'arrêt suivant, n°24, nous sommes à
Chūzen-ji Onsen, à la sortie du lac, à 1230 mètres d'altitude, au coeur du parc national de Nikkō. Le lac est alimenté par le torrent Yukawa.
Le Mont Nantai se dresse sur la droite, haut de 2826 mètres. Nous commençons nos visites en lui tournant le dos en part, sur la rive est du lac.

 
 

Nous allons visiter le Temple Chuzen-ji distant d'un peu plus d'un kilomètre. Nous passons bientôt près des villas d'été des ambassades de France et de Belgique.

Le temple a été fondé en 784 par Shodo-shonin au pied du mont Nantai, et plus tard déplacé en ce lieu sacré de Utaga-hama (en face du lac Chuzenji). Il fait partie du circuit de pèlerinage du  Bandō (ancien nom du Kanto) Sanjūsankasho comprenant 33 temples dédiés à Kannon. Ce circuit n'est que l'un des soixante-dix circuits de pèlerinage consacrés à  Kannon existants au Japon depuis le XIIe siècle et qui comprennent tous 33 temples. Shodo-shonin, le  fondateur du temple, après avoir  vu l'image de Kannon sur le lac Chuzenji, aurait  sculpté une superbe statue de six mètres de haut dans un arbre de Judée (Cercis siliquastrum) entier d'où le nom de la statue  Tachiki Kannon, "Kannon-arbre debout".


Après achat du ticket (500 ¥), nous voici devant la Nio-mon, la porte principale avec ses gardiens dans leurs niches grillagées.. La porte passée, sur la droite se dresse, le Shoro, la tour de la cloche ou beffroi. Ici on peut y monter et arriver à la cloche recouverte de petits papiers collés.
A noter que dans les pavillons que nous visitons ensuite, les photos sont  interdites.
Revenus sur l'allée, nous gagnons le pavillon Aizen-do où l'on vénère  Aizen Myōō sous la forme irritée de Maha Vairocana du bouddhisme tibétain. Malgré son apparence féroce, avec son troisième œil vertical  entre ses deux autres yeux, c'est le dieu japonais de l'amour, adoré par les prostituées, les chanteurs et les musiciens.
Le pavillon suivant, le Hondo,  est dédié à Kannon, bodhisattva de la compassion aux onze visages et mille bras. Les deux assistants qui l'encadrent ne mesurent que deux mètres de haut.
 Nous passons ensuite dans le pavillon du Godai-do, dédié à 5 déités bouddhistes (Fudo, Kosanze, Gundari, Daiitoku et Kongoyasha-myōō) qui seraient jadis apparues  en rêve à Shodo-shonin. Leurs statues sont au fond du choeur tandis que le plafond du hall réservé aux fidèles est orné d'un grand dragon peint. D'ici, on a une vue superbe sur le lace et ses abords boisés qui prennent de jolies couleurs d'automne car il fait plus frais en altitude, ce qui avance un peu la saison.
Après trois quarts d'heure de visite, nous quittons le temple en passant devant la Fontaine sacrée (Kongosui-mizuya) et divers petits autels et sanctuaires car le syncrétisme est présent ici tout comme il l'est dans l'autre sens, dans les sanctuaires shinto . De petites statues de pierre portent étrangement un bonnet rouge et une sorte de bavoir également rouge. Elles représentent Jizô, aussi appelé  Ôjizô-sama, le gardien des enfants morts avant leurs parents. Selon la croyance Shinto, ces enfants morts ne peuvent pas traverser la rivière Sanzu, n’ayant pas accompli suffisamment de bonnes actions et ayant fait souffrir leurs parents en décédant avant eux. Ôjizô-sama les protège  alors de leur punition qui serait d’empiler des pierres sur les bords de la rivière en les cachant sous sa robe. Tout près de là, un énorme arbre  est marqué de signes sacrés, des serpentins de papier en zig-zag ou shide .
 

Il est midi et nous déjeunons près de là, dans un restaurant au nom étrange de Katsura (ou かつら) signifiant "Perruque", spécialisé dans les nouilles de sarrasin (soba) faites à la main, après mise en bouche de petits légumes vinaigrés. Autre option: le tonkatsu  (porc pané frit) accompagné d'oeufs brouillés. Repas bon et économique pour 1000 ¥, avec une superbe vue depuis la table-comptoir donnant directement sur le lac. Les seuls sont autres convives sont des locaux.
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12H45, nous retournons vers notre point où le bus nous a déposés en cours de matinée. Il fait très beau temps bien qu'en raison de l'altitude la température n'est que d'environ 13°. Nous allons au-delà de l'arrêt N°24 afin de voir
les chutes Kegon de plus près. Elles sont partiellement visibles d'en haut mais pour descendre aux terrasses construites à leur pied, il faut utiliser un ascenseur qui vous descend en quelques instants 100 mètres plus bas (550 ¥, aller/retour).  Superbes vues depuis les terrasses-belvédères.


Nous manquons évidemment de temps pour nous rendre sur la rive nord jusqu'au sanctuaire Futarasan Chugushi fondé à la fin du 8e siècle, pourtant à un quart de marche seulement. Un chemin, ouvert du 5 mai au 25 octobre, permet d'accéder au sommet du mont Nantai en 3 à 4 heures...


En effet, nous souhaitons prendre le bus N°2 de 14H10 qui passe à l'arrêt N°43 tout proche. Comme nous avons encore une bonne demi-heure, nous en profitons pour aller prendre un bon café italien, payable en Euros (3,80€). Sur la partie la plus montagneuse, la route est à sens unique et ne repasse donc pas à Akechidaira, jusqu'au moment où elle rejoint la route de  montée.

Nous sommes devant la gare Tobu à 14H50. Il faut maintenant aller récupérer nos bagages à la réception de l'hôtel.

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Départ du train pour Tokyo-Asakusa à 15H25. Nous retrouvons le paysage vu la veille, à la différence près des couleurs qui prennent bientôt des teintes dorées à l'approche du crépuscule.  Il fait bien nuit à Tokyo où nous arrivons à 18H05.


Nous sommes à un kilomètre de l'hôtel Keihan Asakusa qu'Armel nous a réservé. Nous sommes tout de suite sur des arcades commerciales perpendiculaires à la Nakamise-dori qui mène au temple Senso-ji visité il y a quelques jours. Arcades très tranquilles, la plupart des boutiques sont fermées car les touristes sont partis. C'est très commode pour faire rouler nos valises pendant un petit quart d'heure. C'est aussi l'occasion de voir des SDF sur le trottoir ainsi que quelques vieux emballages qui traînent...
 

Il est 19H30 et pour dîner, nous sommes un peu ennuyés de voir des restaurants déjà bondés du côté des arcades d'Asakusa, y compris en terrasses et il y a un peu trop de touristes à notre goût. Nous finissons par dénicher le restaurant idéal, dans une petite rue tranquille, un minuscule établissement tenu par une seule personne et ne recevant sans doute guère plus d'une douzaine de convives. Cerise sur le gâteau, le restaurant Asakusa Ginshachi est spécialisé dans les poissons grillés. Après nous, il ne reste qu'une petite table pour deux couverts... Avec la soupe miso et le plat de poisson (la carte est riche en choix) accompagné de riz, la moyenne de prix pour trois est de 1100 ¥, ce à quoi nous ajoutons une bouteille d'un excellent vin blanc à 550 ¥. Les seuls sont autres convives sont des locaux, des hommes d'affaires ou employés dont une femme. S'ils arrosent leur repas de saké, cela reste sans doute dans des proportions raisonnables car ils restent très discrets, ce qui n'a pas toujours été le cas lors de certains dîners les jours précédents.
A 20H30, par les arcades nous regagnons l'hôtel distant d'un demi-kilomètre. Elles sont pratiquement désertes et on a la surprise d'y voir trois sumos se chamaillant comme des gamins.


Bonne nuit dans le très confortable Hotel Keihan Asakusa 3* (tout à fait méritée). Nous aurons le temps de récupérer car le rendez-vous avec Armel et son mari est fixé au lendemain en milieu de matinée.


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